Kinshasa, le 3 Mai 2012. « De nouvelles voix : la liberté des
médias aide à transformer les sociétés». C’est le thème retenu, ce 3 mai
2012, pour célébrer la journée internationale de la liberté de la presse.
En République démocratique du Congo, cette journée coïncide avec le
huitième anniversaire d’existence de l’Observatoire de la Liberté de la Presse
en Afrique (OLPA), une organisation indépendante qui a fait de la défense et de
la promotion de la liberté de la presse son cheval de bataille.
Depuis huit ans, des bénévoles de l’OLPA disséminés sur l’immense et
vaste territoire de la République démocratique du Congo surveillent jour et
nuit l’exercice de la liberté de presse à leurs risques et périls.
La célébration de la journée internationale de la liberté de la presse
2012 intervient cinq mois après l’organisation des élections présidentielle et
législatives en République démocratique du Congo. Une élection caractérisée par
une violence inouïe contre les médias et les journalistes sur tout le
territoire du pays.
Au lieu de susciter des espoirs, la période post-scrutin a plutôt suscité
plusieurs inquiétudes en termes de liberté d’information. OLPA demeure
préoccupé par l’accroissement sans cesse des cas d’atteinte à la liberté de la
presse au cours de quatre premiers mois de l’année 2012.
A cet effet, OLPA craint que la situation des médias et des journalistes
ne puissent se détériorer au cours de prochains mois, si aucune action n’est
entreprise par les animateurs des institutions actuelles pour améliorer la
situation d’exercice de la liberté de la presse.
OLPA prend aussi acte du refus catégorique du nouveau Premier ministre
Augustin Matata Ponyo de supprimer le Ministère de la Communication et des
médias parmi les portefeuilles de son gouvernement. OLPA espère toutefois que
le nouveau gouvernement consacrera la rupture avec le passé en donnant de
nouvelles orientations à ce Ministère, afin de préserver la liberté de presse.
Eu égard à ce qui précède et face à ce tableau sombre sur l’état
d’exercice de la liberté de la presse en RD Congo en 2012, OLPA
recommande :
- Au Président de la République de rester attaché à son serment du
21 décembre 2011 d’observer et de défendre la Constitution qui garantit le
droit d’informer et d’être informé ;
- Au Premier Ministre : - d’améliorer la situation de la
liberté de la presse en ordonnant la reprise des émissions de tous les médias
fermés depuis 2011 jusqu’à ce jour
- d’interdire toute immixtion du Ministre de la Communication et des
médias, des autorités politico-administratives et des responsables des services
de sécurité dans le fonctionnement des médias privés et publics
- de prendre des mesures urgentes pour faire cesser les interpellations,
les agressions, les menaces et autres pressions contre les médias et les
journalistes
- de lever l’interdiction dans les médias de la diffusion du film
du réalisateur belge Thierry Michel sur l’assassinat de Floribert
Chebeya ;
- Au Parlement d’envisager de profondes reformes légales
pour renforcer la liberté des médias et l’accès aux sources d’information
-Au Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication de
s’émanciper et de renforcer son indépendance vis-à-vis du Gouvernement et des
forces politiques ;
-Et à la presse congolaise, OLPA recommande l’observance des
règles qui régissent le métier.
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