Résurrection de Jésus, résurrection
de l’humanité
(cfr
1 Cor 15, 20)
1. La
Résurrection de Jésus Christ appelle la résurrection de tout homme, et de toute
l’humanité. Car la Résurrection de l’homme Jésus dans sa gloire est signe que
la mort est vaincue et, avec elle, tout ce qui mène à la mort, tout ce qui
diminue la vie de l’homme. La mort n’a plus le dernier mot. C’est la vie, et la
vie en plénitude que le Christ est venu nous donner (Jn 10, 10). Cette vie en
plénitude, le Christ Jésus l’inaugure en ressuscitant ; en ne restant pas
prisonnier des forces de la mort. (cfr 1 Cor 15, 20).
2. L’Ecriture
Sainte nous l’enseigne. Elle emploie à cet effet plusieurs figures, tellement
cette réalité est riche. Ainsi Saint Jean dans l’Evangile de ce jour (Jean 20,
1-9) nous dit que par sa résurrection Jésus transcende le temps et l’espace.
Désormais il rejoint dans son œuvre rédemptrice les hommes de tous les temps et
de tous les espaces. Son œuvre a sauvé et racheté tous les hommes. Jésus Christ
n’est plus soumis au temps ni a l’espace.
3. Luc
nous dit en termes similaires. Jésus ressuscité est désormais le Christ de la foi. Il est rentré auprès
du Père d’où il était venu. Il reste cependant présent parmi nous sous une
autre forme : son action nous atteint par l’ordre sacramentel : l’Eucharistie, la fraction du pain et la
parole (intelligence des Ecritures) (Jean 20,9 ; cfr Jean 19,
34 ; Lc 24, 25-27.30.35), la communauté
de foi (cfr Mt 18, 19-20).
4. L’ordre
sacramentel, c’est la vérité que Paul affirme quand il dit que, par le baptême,
nous mourons avec le Christ, pour ressusciter avec lui dans la vie nouvelle
(Romains 6, 3-6). Cette vie nouvelle, c’est la mort du péché et du vieil homme
en nous, pour marcher dans la nouveauté de vie, en recherchant « les réalités d’en haut et non par celles
d’en bas » (Col 3,1). Ce qu’il exprime par « purifiez-vous des vieux ferments » ( 1Co 5,7). C’est-à-dire
« la perversité et le vice, mais
avec du pain non fermenté, la droiture
et la vérité » (Col
3,8).
5. Tous
les lieux (théologiques) de présence du Christ Ressuscité n’ont de sens que
s’ils continuent sa mission salvatrice de donner la vie en plénitude, autrement
ils contrediraient la vérité de cette présence. Tous ces lieux font partie du
combat de Jésus Christ contre la mort et tout ce qui entraîne à la mort.
Mentionnons les sacrements : les engagements du baptême, l’Eucharistie
dans notre vie (incorporation au Christ et concorporation avec les autres), la
fraction du pain, la communauté : ils doivent tous travailler à promouvoir
la vie et réduire les germes de mort.
6. C’est
le combat de la justice, du développement intégral solidaire et de la
paix ; le combat contre la guerre, le conflit, et l’armement, le combat de
la charité dans la vérité, le combat contre les égoïsmes de tout genre, le
combat contre les inégalités et les déséquilibres dans la société, le combat
pour les politiques économiques justes et susceptibles d’éliminer les maladies
et les handicaps, de vaincre la pauvreté et surtout la misère, dont la plus
grande est l’ignorance. D’où une politique rationnelle de l’école pour tous
pour une vraie éducation de l’enfant, des jeunes et des adultes…
7. C’est
dire que Pâques, c’est une fête pleine de joie, parce que la résurrection du
Christ signifie un engagement collectif pour combattre le mal, le vice, la
perversité et les structures de péché afin de s’engager au bien avec énergie et
détermination. Pâques, c’est la certitude de la victoire, parce que le Christ
est victorieux. La victoire du Christ est la nôtre. La Résurrection du Christ
est la garantie de la résurrection de l’humanité.
8. C’est
pourquoi, « la Résurrection de Jésus n’est pas la fin heureux d’une belle
fable, ce n’est pas le « happy end »
d’un film, mais l’intervention de Dieu le Père et précisément lorsque se brise
l’espérance humaine, au moment où tout semble perdu…. (Pape François, Message pour Pâques).
9. Cette
espérance ne trompe pas, car « l’Amour
de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné »
(Rm 5, 5). Puisque Jésus nous a aimés d’un amour désintéressé, mourant pour
nous quand nous étions pécheurs (Rom 5, 8), nous sommes certains que maintenant
que nous sommes sauvés par sa mort, nous serons justifiés par Dieu. Puisse cette
espérance et cet Amour nous accompagner tout au long de notre vie et nous
inciter à aimer Dieu en retour. Puisse la Bienheureuse Vierge Marie, mère du
Ressuscité, nous protéger et nous assister dans notre marche.
10. Je
vous souhaite à tous de joyeuses Pâques qui fassent de nous des promoteurs de
vie, dans la justice, la vérité et la paix.
11. Joyeuses
Pâques à tous (es). Avec mon affectueuse bénédiction.
X L. Card. Monsengwo Pasinya
Archevêque de Kinshasa
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire