Au lendemain de la relocalisation de troupes
rwandaises de Groupements de Bukoma et Binza vers le sud du Territoire de Rutshuru,
non seulement les éléments M23 « congolais » réoccupent les zones
dégarnies, mais aussi, il s’observe en ces jours un renforcement sans équivoque
de militaires rwandais dans nombreux autres endroits de ce Territoire.
Le M23 ayant aussitôt repris le contrôle de la
localité de Kiseguru et environs depuis lundi 3 dernier, cela prouve en
suffisance qu’il n’y a eu que simple relève. Pire, les agresseurs conjuguent
avec les autres forces négatives dont les FDLR pour se partager la zone à
administrer. Ainsi, de Kiseguru à Ishasha où le M23 a institué une milice dite
Mai-Mai/M23, les localités sont administrées soit par le M23, soit par les FDLR
ou les Mai-Mai/M23. Ils ne s’affrontent guère. Par contre, les uns se retirent
au profit des autres et se partagent à leur manière les entités.
Seule la population souffre de la présence de tous.
Pendant ce temps, les troupes rwandaises renforcent
leurs présences en Groupements de Busanza et Binza ainsi que dans d’autres agglomérations
du Territoire de Rutshuru, à part Runyonyi, Bunagana et Kibumba :
- En Groupement de Busanza, les militaires rwandais
sont visibles en plein jour à la Paroisse Catholique de Karambi, en
localités Mutabo, Buhuga et Kiringa ainsi que chez Mangala ;
- En Groupement Binza, nos sources renseignent que
deux bataillons rwandais viennent d’y être introduits.
Par ailleurs, il s’est observé le week-end dernier
des renforts de troupes rwandaises au coté du M23 dans les agglomérations
de Mabungo, Kiwanja et Rutshuru-Centre.
C’est pour quoi, d’aucuns devaient être attentifs
par rapport à la relocalisation qualifié par certains naïfs comme
« retrait de troupes rwandaises » de Katwiguru, Kiseguru et Kahunga vers
le sud du Territoire.
La Société Civile du Nord-Kivu attire de nouveau
l’attention de l’opinion internationale face à ce comportement la veille du
sommet de la CIRGL qui aura lieu à partir du 06 septembre prochain, un sommet
de trop sur lequel il ne faut pas compter grand-chose ; car ici, ce sont
les agresseurs qui proposent leurs solutions. Malheureusement, le Conseil de
Sécurité, l’Union Européenne ou les USA trainent à adopter de véritables
sanctions aux agresseurs de la RDC, se qui fait que les Nord-kivutiens
attendent leur mal à patience.
Notre Structure ne doit être que stupéfaite
d’attendre qu’aujourd’hui la Grande Bretagne s’engage à renouveler son
aide au Rwanda après « qu’il ait retiré ses troupes de la RDC ».
C’est cette façon de dorloter le Rwanda qui perpétue la souffrance de
Congolais, et qui permet à ses dirigeants à s’entêter dans la déstabilisation
de notre Nation. La Communauté Internationale devra comprendre qu’en
cédant au piège, à l’hypocrisie et à la diversion du Rwanda la Paix est loin
d’être restaurée à l’Est de la RDC.
Territoire de Rutshuru : retrait de deux
bataillons rwandais : un non-événement
Depuis ce week-end, la nouvelle faisant état du
retrait de deux bataillons Rwandais du Territoire de Rutshuru a gagné de l’ampleur.
Ce soi-disant retrait est un non-événement pour la Société Civile du Nord-Kivu,
d’autant plus qu’on est habitué à ce genre de jeu qui vise à endormir
debout et détourner l’attention de naïfs.
Au stade actuel, aucun Congolais ne sait en réalité
combien de militaires Rwandais étaient entrés lors des opérations dites
conjointes (Rdc-Rwanda), menées contre les FDLR. Personne ne sait non plus
combien de militaires Rwandais sont rentrés chez-eux après ces opérations qui
ont permises nombreux d’entre-deux à
s’infiltrer dans l’armée régulière Congolaise(FARDC) à travers les troupes du
CNDP, aujourd’hui M23.
Si officiellement, on pouvait entendre qu’il
restait deux bataillons à Katiguru, Kiseguru et Kahunga (dans les Groupements Binza
et Bukoma, en Chefferie de Bwisha), les habitants de Rutshuru affirmaient que
ces militaires étaient si nombreux qu’on les présentait. La population locale
estimait à plus d’une brigade (soit plus de 3 bataillons) ces militaires
Rwandais.
Et, vous avez encore en mémoire, notre Structure
dans son Bulletin d’information du 30 juin 12, avait relayé l’inquiétude des
populations qui dénonçaient la présence d’une brigade Rwandaise à Katiguru (à
17 km, sur l’axe Kiwanja-Ishasha) et Kahunga (à 4 km, sur axe Kiwanja-Rwindi).
L’un des bataillons de cette brigade s’était installé la nuit du 26 juin à Kasiki
(Groupement Tama, Chefferie de Bamate, à 7 km à l'Ouest de Luofu, entre Luofu et Bunyatenge),
en Territoire voisin de Lubero.
La présence de ces hommes de troupes habillés en
treillis FARDC avait paniqué la population de cette entité, quand on savait que
ceux qui faisaient défection au sein des FARDC pour le M23 allaient se cacher
en ce lieu. On ne sait pas exactement quand ces troupes s’étaient retirées de
cet endroit, car elles n’y sont plus maintenant. Aussi, on n’a jamais
appris qu’elles s’étaient battues avec les FDLR ou les Alliés du M23 qui
étaient dans les parages.
C’est pourquoi, nous ne seront jamais dupe de
croire qu’il y a un quelconque retrait, si ce n’est qu’une délocalisation. Qui
pourra vérifier si ces troupes ont franchi la frontière, pendant que nul
n’ignore que ce Territoire et sous contrôle du M23 ? Le M23, en quête
d’hommes de troupe pour étendre son contrôle peut-il se dépouiller de ses
éléments ? Il faut être réellement naïf pour réfléchir de cette
façon car, il n’y a pas M23 sans troupes rwandaises. Si l’on ne fait
pas attention, ce sont ces troupes en délocalisation qui pourront faire tomber
GOMA.
La Société Civile du Nord-Kivu fustige l’attitude
du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui continue à dorloter le Rwanda.
Elle est déçue de voir qu’au lieu de prendre des sanctions contre cet Etat, il
se limite à lui demander de cesser son soutien au M23, comme si c’est pour la
première fois qu’on le lui dit. Le Dialogue ayant montré ses limites,
point n’est besoin de continuer à le brandir comme voie pour trouver solution à
la crise actuelle. Il n’y a plus d’intérêt à continuer à dialoguer avec les
agresseurs à l’instar du Rwanda.
En 1994, les Nations Unies s’étaient abstenues
d’empêcher le génocide et, aujourd’hui elles sont entrain de retomber dans les
mêmes erreurs du passé ; il ne faut pas qu’elles le
regrettent plus tard. De plus à plus, on est entrain d’inciter la population à
se prendre en charge. Il n’y a pas de plus dangereux que ça.
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