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jeudi 6 septembre 2012

Territoire de Rutshuru : renforcement de la présence militaire rwandaise contre retrait



Au lendemain de la relocalisation de troupes rwandaises de Groupements de Bukoma et Binza vers le sud du Territoire de Rutshuru, non seulement les éléments M23 « congolais » réoccupent les zones dégarnies, mais aussi, il s’observe en ces jours un renforcement sans équivoque de militaires rwandais dans nombreux  autres endroits  de ce Territoire.
Le M23 ayant aussitôt repris le contrôle de la localité de Kiseguru et  environs depuis lundi 3 dernier, cela prouve en suffisance qu’il n’y a eu que simple relève. Pire, les agresseurs conjuguent avec les autres forces négatives dont les FDLR pour se partager la zone à administrer. Ainsi, de Kiseguru à Ishasha où le M23 a institué une milice dite Mai-Mai/M23, les localités sont administrées soit par le M23, soit par les FDLR ou les Mai-Mai/M23. Ils ne s’affrontent guère. Par contre, les uns se retirent au profit des autres et  se partagent à leur manière  les entités. Seule la population souffre de la présence de tous.
Pendant ce temps, les troupes rwandaises renforcent leurs présences en Groupements de Busanza et Binza ainsi que dans d’autres agglomérations du Territoire de Rutshuru, à part Runyonyi, Bunagana et Kibumba :
- En Groupement de Busanza, les militaires rwandais sont visibles en plein jour à la Paroisse Catholique de Karambi, en localités Mutabo, Buhuga et Kiringa ainsi que chez Mangala ;
- En Groupement Binza, nos sources renseignent que deux bataillons rwandais viennent d’y être introduits.
Par ailleurs, il s’est observé le week-end dernier des renforts de troupes rwandaises au coté du M23  dans les agglomérations de Mabungo, Kiwanja et Rutshuru-Centre.
C’est pour quoi, d’aucuns devaient être attentifs par rapport à la relocalisation qualifié par certains naïfs comme « retrait de troupes rwandaises » de Katwiguru, Kiseguru et Kahunga vers le sud du Territoire.
La Société Civile du Nord-Kivu attire de nouveau l’attention de l’opinion internationale face à ce comportement la veille du sommet de la CIRGL qui aura lieu à partir du 06 septembre prochain, un sommet de trop sur lequel il ne faut pas compter grand-chose ; car ici, ce sont les agresseurs qui proposent leurs solutions. Malheureusement, le Conseil de Sécurité, l’Union Européenne ou les USA trainent à adopter de véritables sanctions aux agresseurs de la RDC, se qui fait que les Nord-kivutiens attendent leur mal à patience.
Notre Structure ne doit être que stupéfaite d’attendre qu’aujourd’hui  la Grande Bretagne s’engage à renouveler son aide au Rwanda après « qu’il ait retiré ses troupes de la RDC ». C’est cette façon de dorloter le Rwanda qui perpétue la souffrance de Congolais, et qui permet à ses dirigeants à s’entêter dans la déstabilisation de notre Nation. La Communauté Internationale devra comprendre qu’en cédant au piège, à l’hypocrisie et à la diversion du Rwanda la Paix est loin d’être restaurée à l’Est de la RDC.

Territoire de Rutshuru : retrait de deux bataillons rwandais : un non-événement
Depuis ce week-end, la nouvelle faisant état du retrait de deux bataillons Rwandais du Territoire de Rutshuru a gagné de l’ampleur. Ce soi-disant retrait est un non-événement pour la Société Civile du Nord-Kivu, d’autant plus  qu’on est habitué à ce genre de jeu qui vise à endormir debout et détourner l’attention de naïfs. 
Au stade actuel, aucun Congolais ne sait en réalité combien de militaires Rwandais étaient entrés lors des opérations dites conjointes (Rdc-Rwanda), menées contre les FDLR. Personne ne sait non plus combien de militaires Rwandais sont rentrés chez-eux après ces opérations qui ont permises nombreux d’entre-deux  à s’infiltrer dans l’armée régulière Congolaise(FARDC) à travers les troupes du CNDP, aujourd’hui M23.
Si officiellement, on pouvait entendre qu’il restait deux bataillons à Katiguru, Kiseguru et Kahunga (dans les Groupements Binza et Bukoma, en Chefferie de Bwisha), les habitants de Rutshuru affirmaient que ces militaires étaient si nombreux qu’on les présentait. La population locale estimait à plus d’une brigade (soit plus de 3 bataillons) ces militaires Rwandais.
Et, vous avez encore en mémoire, notre Structure dans son Bulletin d’information du 30 juin 12, avait relayé l’inquiétude des populations qui dénonçaient la présence d’une brigade Rwandaise à Katiguru (à 17 km, sur l’axe Kiwanja-Ishasha) et Kahunga (à 4 km, sur axe Kiwanja-Rwindi). L’un des bataillons de cette brigade s’était installé la nuit du 26 juin à Kasiki (Groupement Tama, Chefferie de Bamate, à 7 km à l'Ouest de Luofu, entre Luofu et Bunyatenge), en Territoire voisin de Lubero.
La présence de ces hommes de troupes habillés en treillis FARDC avait paniqué la population de cette entité, quand on savait que ceux qui faisaient défection au sein des FARDC pour le M23 allaient se cacher en ce lieu. On ne sait pas exactement quand ces troupes s’étaient retirées de cet endroit, car elles n’y sont plus maintenant.  Aussi, on n’a jamais appris qu’elles s’étaient battues avec les FDLR  ou les Alliés du M23 qui étaient dans les parages.
C’est pourquoi, nous ne seront jamais dupe de croire qu’il y a un quelconque retrait, si ce n’est qu’une délocalisation. Qui pourra vérifier si ces troupes ont franchi la frontière, pendant que nul n’ignore que ce Territoire et sous contrôle du M23 ? Le M23, en quête d’hommes de troupe pour étendre son contrôle peut-il se dépouiller de ses éléments ? Il faut être réellement naïf pour réfléchir de cette façon car, il n’y a pas M23 sans troupes rwandaises. Si l’on ne fait pas attention, ce sont ces troupes en délocalisation qui pourront faire tomber GOMA.
La Société Civile du Nord-Kivu fustige l’attitude du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui continue à dorloter le Rwanda. Elle est déçue de voir qu’au lieu de prendre des sanctions contre cet Etat, il se limite à lui demander de cesser son soutien au M23, comme si c’est pour la première fois qu’on le lui dit.  Le Dialogue ayant montré ses limites, point n’est besoin de continuer à le brandir comme voie pour trouver solution à la crise actuelle. Il n’y a plus d’intérêt à continuer à dialoguer avec les agresseurs à l’instar du Rwanda.
En 1994, les Nations Unies s’étaient abstenues d’empêcher le génocide et, aujourd’hui elles sont entrain de retomber dans les mêmes erreurs du passé ; il ne faut pas qu’elles le regrettent plus tard. De plus à plus, on est entrain d’inciter la population à se prendre en charge. Il n’y a pas de plus dangereux que ça.

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