Kinshasa-Freedom
for journalist (FFJ), organisation neutre de défense et de promotion de la
liberté de la presse invite les professionnels des médias employés à la Radio
Sauti ya Rutshuru, une station pro-rébellion congolaise nouvellement implantée
à Rutshuru, province du Nord-Kivu, (Est de la RDC), au respect des règles
d’éthique et de déontologie du journaliste.
Des
informations parvenues à FFJ rapportent que les professionnels des médias
recrutés par la rébellion pour collecter, traiter et diffuser l’information, ont
reçu missions, entre, autres de « démoraliser les troupes des forces
armées régulières contre les rebelles du M23, obtenir un recrutement accru
des jeunes dans les rangs de la rébellion ».
FFJ
appelle les professionnels des médias au respect des dispositions de la loi
09-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de la liberté de la presse en RDC
en ce qu’elle réprime, en son article 77, « tous ceux qui auront
directement incité à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un
groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une
ethnie, une race, une idéologie ou une religion déterminée ».
« Bien
qu’elle reste liberticide à plusieurs égards, la loi constitue, à ce stade,
tout de même un garde-fou et poursuit, à la lumière de son article 78, tout celui
qui aura « sciemment participé à une entreprise de démoralisation de
l’armée ou de la population dans le but de nuire à la défense nationale. FFJ
craint que les journalistes ainsi employés, déjà piégés, servent de courroie
entre les protagonistes et mettent finalement en place un instrument
d’appel au meurtre comme la tristement célèbre radio de mille collines ayant
contribué, en partie, au génocide rwandais. A défaut d’atteindre sa cible,
c’est le journaliste qui est très souvent visé», rappelle le chairmanship de
FFJ dans un communiqué daté du 12 septembre 2012.
FFJ
rappelle, en outre, aux professionnels des médias que les règles d’éthique et
de déontologie professionnelle consacrent la nécessité et l’obligation
d’équilibre dans la collecte et le traitement. «Ces professionnels des médias
devront recueillir les avis de toutes les parties en conflit, aussi bien des responsables
rebelles que des responsables des forces armées régulières s’ils veulent
réellement être considérés comme des professionnels de qualité. S’arrêter à un
seul point de vue, c’est énerver les instruments qui régulent le métier
d’informer », insiste FFJ.
FFJ
revient sur la responsabilité engagée des professionnels des médias de cette
radio qui devront intérioriser le fait qu’ils sont, comme leurs confrères
restés dans les entités contrôlées par l’armée régulière, régis par une seule
et même législation. FFJ rappelle enfin, en sus, que les règles d’éthique et de
déontologie professionnelle mettent un accent particulier sur la clause de conscience,
indispensable dans le cas de figure.
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