APO

jeudi 6 septembre 2012

L’ASADHO appelle au Dialogue national sur la guerre à l’Est



L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO, est très préoccupée par les agressions répétées du Rwanda contre le Congo, les difficultés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo  à bouter dehors l’ennemi, la porosité de la frontière rwando-congolaise, la déclaration des autorités rwandaises de retirer leurs militaires au Congo alors qu’ils n’étaient plus sensés être sur le sol congolais depuis 2009 et, par la position changeante du Gouvernement congolais concernant la force internationale neutre.
En effet,  depuis l’année 1998 où le Rwanda a agressé pour la première fois le Congo, la situation sécuritaire à l’Est de la RDC n’a pas changé.  Les congolais sont tués régulièrement par les soldats rwandais et leurs alliés du M23,  et par les différents mouvements rebelles congolais et étrangers. Les femmes sont violées, les crimes internationaux sont commis et les richesses nationales sont pillées par les prédateurs de tout bord, sans que les FARDC et la justice congolaise n’arrivent à mettre fin à cet état de choses.
Face à cette situation, certaines autorités congolaises posent des actions de nature à créer des questionnements sur la volonté politique réelle de mettre fin à la guerre dans toute la transparence et responsabilité. Il s’agit notamment des actes ci après :
- En 2009, en violation des dispositions constitutionnelles, le Gouvernement congolais avait invité les troupes des armées rwandaises et ougandaises au Congo sans l’aval du Parlement. A ce jour, personne ne sait combien des militaires rwandais et ougandais  étaient venus et combien étaient réellement quittés le Congo ;
- Le Gouvernement a protégé pendant longtemps M. Bosco Ntangada, alors qu’il savait que ce dernier était un véritable danger pour les populations congolaises ;
- En 2010, l’appel du Gouvernement à mettre fin au mandat de la Monusco alors qu’il savait que les FARDC seules ne sauraient assurer la protection des civils à l’Est ;
- Après avoir accepté la mise en place de la force internationale neutre dans le cadre de la CIRGL, le Gouvernement vient de changer de position en demandant au Conseil de Sécurité de modifier le mandat de la Monusco dans le but de la voir jouer aussi le rôle de la force internationale neutre ;
- Le huis clos  décrété par l’Assemblée Nationale actuelle  lors des débats sur la question de l’Est avait privé le peuple, première victime de la guerre de l’Est, de savoir ce qui se passe dans cette partie du pays.
Vu la longue durée de cette guerre,  de 1998 à 2012, et ses conséquences sur la vie de tous les congolais,  la question de l’Est ne peut plus être traitée seulement par le Président de la République, le Parlement et le Gouvernement. Elle concerne tout le peuple (Société civile, partis politiques, confessions religieuses, sociétés savantes,  presses…).  En discuter entre Congolais devient un devoir patriotique.
Ainsi, l’ASADHO appelle au dialogue national pour :
1. Analyser les causes profondes internes et externes qui permettent au Rwanda d’entrer  et de sortir facilement du Congo ;
2. Analyser  les causes profondes qui sont à la base du faible rendement  des FARDC face aux militaires rwandais ;
3. Echanger sur les stratégies de mobilisation de toutes les populations contre la balkanisation du Congo ;
4. Parler de la persistance des mouvements rebelles à l’Est ;
5. Parler des relations entre le Congo et  tous les Etats voisins ;
6. Donner une suite aux violations des droits  et crimes internationaux commis à l’Est ;
7. Echanger sur le rôle que peut jouer la justice pour contribuer à l’instauration de la paix à l’Est.
8. Donner une suite au rapport mapping des experts des Nations Unies.
Face à ce qui précède, l’ASADHO recommande :

Au Présent  de la République :
  - de lancer le dialogue national sur la situation à l’Est du Congo dans le meilleur délai ;
 
A la Communauté Internationale :
  - de soutenir matériellement et financièrement le dialogue national sur la situation à l’Est du Congo.
                                                                                                      
Fait à Kinshasa, le 4 septembre 2012
ASADHO

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire