Freedom
for journalist (FFJ), organisation neutre de défense et de promotion de la
liberté de la presse exprime ses vives inquiétudes au sujet des méthodes visant
vraisemblablement à causer du tort à Eliezer Tambwe, journaliste à Radio
Lisanga Télévision (RLTV), une chaîne de télévision proche de l’opposition
actuellement suspendue et appartenant au député Roger Lumbala, émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo.
Joint
par FFJ, Tambwe a déclaré qu’un haut fonctionnaire de l’Agence nationale des
renseignements (ANR) a interrogé un détenu, actuellement en liberté, sur ses
supposés liens avec Tambwe, particulièrement son lieu de résidence. « Ils
avaient arrêté un monsieur qui me connaissait bien et ont voulu, par lui,
circonscrire mes lieux de fréquentation. Effectivement, le monsieur dont je
tais le nom me connaissait et est venu m’en parler. Et là je crains pour ma
propre vie et celle de mes enfants», s’est plaint le journaliste à FFJ.
FFJ
rappelle que l’interruption du signal du RLTV est intervenue le 6 août 2012 à
22 heures (heure locale) quand Eliezer animait «Tokomi wapi, Où sommes-nous, en
français?» et qui recevait José Makila, un député national de l’opposition qui
parlait d’acte de « haute trahison » attribué au président Kabila
face à la situation de belligérance à l’est du pays.
«FFJ
désapprouve les méthodes visant à atteindre un journaliste dont les propos, au
cours de l’émission, n’ont énervé ni la loi fixant les modalités de l’exercice
de la liberté de la presse ni les règles d’éthique et de déontologie
professionnelle », déclare le chairmanship de FFJ.
RLTV
appartient à Roger Lumbala, député de l’opposition et actuellement réfugié à
l’ambassade sud-africaine à Bujumbura, capitale du Burundi, recherché pour
« haute trahison » par les autorités congolaises.
M.
Lumbala, ancien chef rebelle et actuellement président du Rassemblement congolais
démocrates nationalistes (RCDN, ex-rébellion muée en parti politique) a été
interpellé samedi 1er septembre par les services secrets burundais à
Bujumbura en provenance du Rwanda voisin, en conflit ouvert avec la RDC.
Ce
leader du centre du pays, proche d’Etienne Tshisekedi, principal opposant au
régime du président Kabila, est soupçonné par Kinshasa pour ses liens supposés
avec la rébellion du M23 qui sévit à l’Est de la RDC.
Restée
la principale chaîne de l’opposition à émettre, RLTV a été, plus d’une fois,
suspendue. L’autre chaîne de télévision, propriété d’un opposant à être restée
suspendue jusqu’à ce jour est Canal futur télévision (CFTV), depuis le 28
novembre 2011, jour de l’organisation du double scrutin présidentiel et
législatif.
La
coupure du signal intervient après l’interpellation, depuis le 27 août, et la
détention des deux journalistes du centre du pays, accusés d’avoir donné la
parole à une nouvelle rébellion signalée au centre de ce vaste pays d’environ
70 millions d’habitants.
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