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dimanche 16 septembre 2012

FFJ inquiet pour la vie du journaliste d’un média proche de l’opposition à Kinshasa


Freedom for journalist (FFJ), organisation neutre de défense et de promotion de la liberté de la presse exprime ses vives inquiétudes au sujet des méthodes visant vraisemblablement à causer du tort à Eliezer Tambwe, journaliste à Radio Lisanga Télévision (RLTV), une chaîne de télévision proche de l’opposition actuellement suspendue et appartenant au député Roger Lumbala, émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo.
Joint par FFJ, Tambwe a déclaré qu’un haut fonctionnaire de l’Agence nationale des renseignements (ANR) a interrogé un détenu, actuellement en liberté, sur ses supposés liens avec Tambwe, particulièrement son lieu de résidence. « Ils avaient arrêté un monsieur qui me connaissait bien et ont voulu, par lui, circonscrire mes lieux de fréquentation. Effectivement, le monsieur dont je tais le nom me connaissait et est venu m’en parler. Et là je crains pour ma propre vie et celle de mes enfants», s’est plaint le journaliste à FFJ.
FFJ rappelle que l’interruption du signal du RLTV est intervenue le 6 août 2012 à 22 heures (heure locale) quand Eliezer animait «Tokomi wapi, Où sommes-nous, en français?» et qui recevait José Makila, un député national de l’opposition qui parlait d’acte de « haute trahison » attribué au président Kabila face à la situation de belligérance à l’est du pays.
«FFJ désapprouve les méthodes visant à atteindre un journaliste dont les propos, au cours de l’émission, n’ont énervé ni la loi fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse ni les règles d’éthique et de déontologie professionnelle », déclare le chairmanship de FFJ.  
RLTV appartient à Roger Lumbala, député de l’opposition et actuellement réfugié à l’ambassade sud-africaine à Bujumbura, capitale du Burundi, recherché pour « haute trahison » par les autorités congolaises.
M. Lumbala, ancien chef rebelle et actuellement président du Rassemblement congolais démocrates nationalistes (RCDN, ex-rébellion muée en parti politique) a été interpellé samedi 1er septembre par les services secrets burundais à Bujumbura en provenance du Rwanda voisin, en conflit ouvert avec la RDC.
Ce leader du centre du pays, proche d’Etienne Tshisekedi, principal opposant au régime du président Kabila, est soupçonné par Kinshasa pour ses liens supposés avec la rébellion du M23 qui sévit à l’Est de la RDC.
Restée la principale chaîne de l’opposition à émettre, RLTV a été, plus d’une fois, suspendue. L’autre chaîne de télévision, propriété d’un opposant à être restée suspendue jusqu’à ce jour est Canal futur télévision (CFTV), depuis le 28 novembre 2011, jour de l’organisation du double scrutin présidentiel et législatif.
La coupure du signal intervient après l’interpellation, depuis le 27 août, et la détention des deux journalistes du centre du pays, accusés d’avoir donné la parole à une nouvelle rébellion signalée au centre de ce vaste pays d’environ 70 millions d’habitants.

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