Dans une
lettre adressée mardi 10 avril à tous les gouverneurs des provinces, le
Premier ministre intérimaire, Louis Alphonse Koyagialo, leur a ordonné de
supprimer toutes les barrières illégales érigées sur les routes, les fleuves et
les rivières.
« Je vous confirme qu’une décision qui existe depuis longtemps du
gouvernement de la République ne veut pas qu’on érige des barrières sur le
territoire national. Cela est vrai pour les routes, les fleuves et les
rivières. Personne n’a le droit de tracasser la population sur la paix
retrouvée », a déclaré Louis Alphonse Koyagialo.
Dans son communiqué, le Premier ministre intérimaire qualifie l’érection
de ces barrières de « tracasseries administratives et policières sans
précédent ». Pour lui, la présence de ces barrières routières illégales a
pour seul objectif de rançonner la population. Louis Alphonse Koyagialo estime
que cette situation cause « la grogne sociale et la méfiance de l’Etat ». Le
Premier ministre intérimaire a aussi instruit tous les gouverneurs des
provinces à limiter le nombre de services devant opérer aux postes frontaliers.
Tracasseries dans les provinces
Au Katanga, les usagers de l’axe routier Nyunzu dans le district de
Tanganyinka se plaignent d’être victimes de
tracasseries d’un groupe d’hommes en uniformes. Ils ont dénoncé
jeudi 5 avril l’érection de plusieurs barrières sur la chaussée par les
militaires qui ravissent aux passants argent, téléphones, vélos et autres
marchandises.
Les
conducteurs des taxis-motos de Mbandaka (Equateur) ont accusé, mardi
27 mars au cours de leur réunion, les agents de la Police de circulation
routière (PCR) de tracasseries. Selon des conducteurs des taxi-motos, ces
policiers se cachent dans l’obscurité et surgissent subitement à l’approche de
leurs engins. Ils ne sont relâchés qu’après payement des amendes «
exorbitantes. »
La société civile de Lubao, territoire situé à 350 kilomètres à l’est de
Mbuji-Mayi avait dénoncé en janvier 2011 des tracasseries administratives dont
sont victimes les commerçants de cette entité. La plupart de boutiques étaient
fermées à la suite de l’opération de recouvrement
forcé déclenchée par les autorités administratives.
L’Union des paysans pour le développement de Kisangani (UPDKIS) s’était
engagée dès le mois de février dans la lutte contre les tracasseries
policières, militaires et administratives dans les différents marchés de
la Province Orientale. Ces paysans avaient dénoncé le payement obligatoire de
l’argent à des services prétendus de l’administration publique lors de la vente
du riz, de l’huile de palme et des autres produits de champs.
Au Nord-Kivu, les Forces
démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) opèrent de racket de
protection. Ils prélèvent une taxe de 1000 Francs congolais (environ
un dollar américain) des frais « de sécurisation » aux habitants de sept
groupements dans la partie nord du territoire de Rutshuru et au sud-ouest de
Lubero au Nrd-Kivu depuis le début du mois d’avril 2012.
Ces rebelles rwandais opèrent sur l’axe Birundule-Lusoa-Mirangi en
chefferie de Bwito, annoncent des sources locales de la société civile. Les
commerçants ambulants opérants sur l’axe
Kinshasa-Bandundu sont aussi victimes des tracasseries
administrative et policière. Ils doivent payer à chaque barrière environ cent
cinquante mille Francs congolais (163 USD), avait dénoncé le vice-président de
l’association des transporteurs sur l’axe Kinshasa-Kikwit, Victor Abudi,
mi-2011.
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