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lundi 16 avril 2012

La suspension des opérations Amani Leo et Kamilifu à l’Est appelle des mesures urgentes d’accompagnement


L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, Asadho, est vivement préoccupée par la suspension par le Président de la République des opérations Amani Leo et Kamilifu alors que lesdites opérations n’ont jamais fait l’objet d’une quelconque évaluation par les parties prenantes - Fardc, Monusco, autorités politico-administratives et société civile -.
En effet, lors du dernier séjour du Président Joseph Kabila au Nord et Sud-Kivu du 9 au 12 avril 2012, il a exprimé  sa volonté de faire arrêter M. Bosco Taganda et a suspendu les opérations militaires qui permettaient de traquer les groupes rebelles nationaux et internationaux, auteurs de plusieurs violations des droits de l’Homme à l’Est.
Si l’annonce d’une éventuelle arrestation de Bosco Taganda constitue une bonne nouvelle pour les  victimes et défenseurs des droits de l’Homme, la suspension improvisée des opérations militaires est un véritable danger tant pour l’armée que pour les populations civiles. Car la suspension elle-même n’est pas accompagnée par des mesures  de nature à  renforcer la paix et la protection des populations civiles  à l’Est.
Les populations de l’Est craignent  pour leur sécurité dans la mesure où  les régiments militaires engagés dans les opérations Amani Leo et Kamilifu n’ont pas été préparés sur le plan matériel, psychologique et militaire pour faire face à la suspension desdites opérations. Ils risquent de ne pas se soumettre au commandement des responsables des régions militaires du Nord et Sud-Kivu, ce qui pourrait entrainer encore des défections au sein de l’armée et aggraverait l’insécurité à l’Est du pays.
Face à ce qui précède, l’Asadho recommande :
  • Au Président de la République :
-    de  faire organiser une rencontre  qui réunirait  les parties prenantes (Fardc, les autorités politiques, la Monusco, société civile) pour évaluer  les opérations militaires à l Est  et tirer des leçons.
  • Au Gouvernement de la République
- de prendre des mesures pour que l’arrestation de M. Bosco Taganda n’entraine aucune violation des droits fondamentaux pour les populations civiles,
  • Au x Fardc
-  de prendre des mesures urgentes pour encadrer la suspension des opérations militaires et d’assurer la meilleure intégration des militaires qui étaient impliqués dans lesdites opérations.  
          
Fait à Kinshasa, le 16 avril 2012
Asadho

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