Le général et ex-rebelle Bosco Ntaganda a affirmé
qu'il était là et n'avait pas peur, vendredi chez lui à Goma, dans l'est de la
RD Congo, où la rumeur le donnait ayant fui avec d'autres officiers ex-rebelles
qui ont fait défection. Je suis là, je n'ai pas peur, a simplement déclaré à
deux journalistes, dont un de l'AFP, Bosco Ntaganda, connu aussi sous le surnom
de Terminator, visé depuis 2006 par un mandat d'arrêt de la Cour pénale
internationale (CPI) pour enrôlement d'enfants quand il était dans une autre
milice au début des années 2000.
Il n'a pas fait défection, a affirmé son aide de
camp avant de remettre aux journalistes un projet de mémorandum de
revendications des militaires, où sont dénoncées les conditions de vie
inhumaines des soldats. Nous nous sommes donné la responsabilité d'intégrer
l'armée pour renforcer la sécurité de notre nation, en particulier la paix à
l'est qui était menacée (...). Nous avons travaillé de facon remarquable pour
que la paix revienne (...) mais dans des conditions inhumaines causées par la
hiérarchie qui nous traite avec méfiance. Cela engendre l'échec des opérations
(contre les groupes armés actifs dans l'est) et les mauvaises conditions de vie
des militaires, est-il écrit dans ce mémorandum.
Le document, qui n'était pas signé jusque-là,
dénonce pêle-mêle des problèmes de paie, de nourriture, d'obtention des grades
et des fonctions, de logement, de logistique (essence, munitions,
véhicules...), et le détournement de fonds par des membres de la hiérarchie
militaires. Le gouvernement congolais a appelé vendredi les responsables du
mouvement de défection d'officiers dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu à
la discipline et à s'abstenir d'actes susceptibles de les exposer aux rigueurs
de la justice tant nationale qu'internationale, dans un communiqué de son
porte-parole Richard Muyej Mangeze, où il n'est jamais fait allusion au général
Ntaganda.
Les officiers déserteurs sont principalement des
ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) dont Ntaganda
était le chef d'état-major avant leur intégration dans l'armée début 2009 après
un accord de paix.
Aucun chiffre officiel n'a été donné sur le nombre
de défections, mais selon des sources de l'armée congolaise et onusienne, il
serait estimé entre 200 et 300 hommes de troupe compris, voire plus. Le mandat
de la CPI de 2006 contre Ntaganda concerne le même crime d'enrôlement d'enfants
pour lequel la CPI a reconnu coupable Thomas Lubanga quand il dirigeait une
rébellion dont Ntaganda était alors le numéro 3.
Mi-mars, le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo
a annoncé qu'il allait demander un nouveau mandat d'arrêt contre l'ex-rebelle
Ntaganda pour des crimes supplémentaires de viols et meurtres.
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