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lundi 4 mai 2020

Contribution de sociétés minières dans le Haut-Katanga et Lualaba contre le Covid-19 : « Une ONG souhaite la transparence de ces fonds pour éviter la corruption »


Les entreprises minières du Haut-Katanga et du Lualaba devront s’assurer que leurs activités ne mettent pas en danger les communautés locales, les travailleurs et les sous-traitants et que leurs contributions aux initiatives de lutte contre la pandémie de COVID-19 soient exemptées des risques de corruption. Freddy Kasongo, Secrétaire Exécutif de l'Observatoire d’études et d’appui à la responsabilité sociale et environnementale "OEARSE", a publié le 4 mai 2020 un communiqué depuis la ville de Lubumbashi.


L’Observatoire d’études et d’appui à la responsabilité sociale et environnementale "OEARSE", observe avec une grande satisfaction les contributions des entreprises minières tel que reportées dans plusieurs médias du pays en réponse à l’appel de solidarité des autorités pour lutter contre la COVID-19. La province du Haut - Katanga a bénéficié de 1 million de dollars de l’union des sociétés minières à Capitaux Chinois.
La Sino-Congolaise des Mines a versé dernièrement la somme de 500.000 dollars américains au fonds de solidarité et un don d’équipements valant 100.000 dollars ; alors que Tenke Fungurume Mining a fait un don de 400.000 dollars et Glencore a fait un don évalué à 29.000 USD qui est la première tranche d’une enveloppe rendus disponible de 750.000 USD.
Cette Ong basée à Lubumbashi a salué également les gouvernements provinciaux du Haut- Katanga (pour avoir mis au point un plan de contingence qui s’élève à 6 millions de dollars américains et dont les entreprises œuvrant dans le secteur minier en province du Haut-Katanga doivent mettre leurs mains dans la poche pour sa mise en application) et du Lualaba pour la mise en place des plans de riposte contre la pandémie du COVID – 19 qui s’élève à plus de 4 millions de dollars.
Sans être exhaustif, l’organisation rappelle aux deux gouvernements provinciaux que ces contributions estimées déjà à plusieurs millions des dollars américains en espèce et en nature, devraient bénéficier pleinement à des personnes qui en ont le plus besoin.
Elles ne peuvent aucunement devenir une énième source de corruption, de détournements et d’enrichissement illicite pour certains acteurs. Pour prévenir ce risque dans les régions minières, la mise en place des cadres de coordination tripartite et transparente dans les deux provinces incluant les personnels de santé, les gouvernements provinciaux et les corporations des entreprises minières demeurent une priorité. D’autant plus que : « La corruption tue et si on ne fait pas attention elle va tuer les plans provinciaux de riposte COVID - 19 du Haut-Katanga et du Lualaba».
L’organisation rappelle également aux entreprises minières, qu’outre ces différentes contributions dans les provinces, il est important de ne pas perdre de vue les conditions particulières des travailleurs, des sous-traitants et des communautés locales d’autant plus que :
1. La majorité des communautés locales impactées ont un accès insuffisant aux services sociaux de base. Et certains mineurs et communautés seraient confrontés à des conséquences sur la santé comme des maladies respiratoires et pulmonaires, ou la toxicité aux métaux lourds. L’exposition au virus pourrait être particulièrement néfaste pour ces personnes, d’autant plus que le lavage fréquent des mains peut ne pas être possible dans de nombreux endroits ruraux et éloignés ;
2. L’exploitation industrielle des mines nécessite souvent un nombre important de salariés qui travaillent ensemble dans des espaces confinés et des camps miniers dotés souvent des installations partagées notamment pour manger, dormir et se laver y compris le service de transport vers les mines ou en provenance des mines. La distanciation sociale selon les recommandations de l’OMS et même des autorités du pays devient difficile, voire presqu’impossible à pratiquer dans ces conditions, ce qui pourrait contribuer à l’accroissement des risques de transmission du COVID 19 ;
3. Certaines entreprises utilisent aujourd’hui une main-d’œuvre temporaire (journalier et sous-traitant) et l’hypothèse que le COVID-19 soit introduit dans les communautés Chambre Des Mines (CDM), Union des Sociétés Minières aux Capitaux Chinois (USMCC) environnantes des entreprises par une exposition à une main-d'œuvre mobile n’est pas à exclure.
C’est pourquoi l’organisation recommande aux parties prenantes de :
- Mettre en place des cadres de coordination tripartite et transparente pour réduire le risque de corruption, de détournements et d’enrichissement illicite ;
- De s’assurer que ces contributions faciliteraient exclusivement la matérialisation de la mise en œuvre des plans de riposte dans les deux provinces ;
- De mettre en place un mécanisme transparent de publication mise à jour des informations relatives à ces différentes contributions et leurs affectations ;
- De s’investir pour accompagner les communautés impactées à améliorer la qualité des installations sanitaires et l’accès à l’eau potable ;
- D’accompagner les zones de santé à renforcer le système communautaire de prise en charge ;
- De prendre des mesures pour s’assurer que les managements des entreprises minières intègrent la notion de distanciation sociale dans les opérations minières industrielles ;
- De s’assurer que les zones de santé autour des projets miniers, les leaders des communautés environnantes des entreprises minières et les agents de sécurité de ces dernières sont dotés des dispositifs de détection du Covid-19 et sont renforcés en capacité sur le protocole de référencement des cas suspects identifiés.



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