La
Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) suit avec une attention
toute particulière l’affaire Evêque Pascal Mukuna de l’église « Assemblée
Chrétienne de Kinshasa (ACK) » en détention préventive à la Prison
Centrale de Makala (CPM) depuis jeudi 14 mai 2020, et ce, consécutivement à la
plainte, vendredi 8 mai 2020, de Mme Mamie Tshibola qui l’accuse de
« viol, détention illicite des documents parcellaires et de menaces de
mort ». Peu avant cette plainte, des vidéos sextapes ont abondamment et
sans pudeur circulé dans les réseaux sociaux montrant les deux précités en
plein rapport sexuel.
Loin
de la VSV l’idée de confirmer ou d’infirmer la véracité et le contenu de ces
vidéos, elle dénonce, cependant, la mise en circulation desdites vidéos qui
portent gravement atteinte aux bonnes mœurs et surtout à la dignité de Mme Tshibola
et de l’évêque Mukuna devenu encore plus célèbre avec son mouvement
« d’Eveil Patriotique » qui ne cesse de dénoncer, depuis plusieurs
mois, les violations des droits humains perpétrées pendant le règne de l’ancien
Président Joseph Kabila.
A
ce sujet, l’évêque Mukuna a même fait officiellement une dénonciation, en date
du 7 mai 2020, desdites violations des droits humains contre l’ancien régime
dirigé par le Président Joseph Kabila et donc avant la plainte de Mme Tshibola.
La
VSV s’interroge sur la célérité avec laquelle l’affaire évêque Mukuna et Madame
Tshibola est traitée par la justice congolaise qui n’a, pourtant pas, manifesté
un quelconque empressement en ce qui concerne les faits graves, délictueux ou
criminels tels l’assassinat des défenseurs des droits humains Floribert Chebeya
Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, Armand Tungulu, des manifestants, les fosses
communes de Maluku… dénoncés par l’évêque Pascal Mukuna.
La
VSV craint donc que l’évêque Pascal Mukuna fasse les frais de sa campagne
d’éveil patriotique et des violations des droits de l’homme qu’il a dénoncées.
Les craintes et les inquiétudes de la VSV pour la vie et l’intégrité physique
et mentale sont d’autant plus grandes au regard de ce qui est arrivé à
l’archbishop Kutino Fernando arrêté, brutalisé, torturé et incapable d’exercer aujourd’hui
son ministère en tant que Pasteur suite à sa campagne d’éveil patriotique
« Sauvons le Congo ».
La
VSV dénonce toute instrumentalisation de la justice à des fins politiques ou inavouées
et poursuivra sans relâche son combat pour une réelle indépendance de la
justice en RD Congo pour l’avènement effectif de l’Etat de droit.
Quel
que soit ce que l’on peut reprocher à l’évêque Pascal Mukuna, rien ne peut
justifier que la liberté d’opinion dont il jouit et à laquelle il a droit à
travers son mouvement d’éveil patriotique lui attire des ennuis pour le réduire
au silence. Les personnes ou les personnalités touchées ou lésées par les
propos de l’évêque Pascal MUKUNA ont également le droit d’user de la même
liberté d’opinion pour lui répondre sans chercher à instrumentaliser la justice
contre lui en profitant des vidéos sextapes.
La
VSV fustige le montage des vidéos sextapes devenu monnaie courante en RD Congo
pour porter atteinte à la dignité de la personne humaine en ciblant les
personnes à qui l’on veut régler des comptes dans le but soit, de les humilier,
de les réduire au silence ou de les empêcher de s’engager pour des causes
nobles.
La
VSV appelle les acteurs politiques, sociaux et autres à mettre fin à cette
pratique (vidéo sextape) qui avilit la femme et l’homme et qui viole le droit
au respect de la dignité reconnu à toute personne humaine.
Tout
compte fait, la VSV demande à la justice congolaise de veiller à son
indépendance dans l’affaire évêque MUKUNA et de garantir la vie, l’intégrité
physique et mentale de ce dernier.
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