La réduction des taux de vaccination actuellement
signalée en République démocratique du Congo (RDC) risque d’exposer les enfants
à des maladies mortelles telles que la poliomyélite, la rougeole et la fièvre
jaune. L’UNICEF l’a fait samedi 16 mai 2020 dans un communiqué de presse.
La baisse constatée au cours des deux premiers mois de
l'année est probablement due à des problèmes bien établis, tels que la
faiblesse des systèmes de chaîne du froid, la faible couverture et
l'insuffisance des stocks. Cependant, le Programme élargi de vaccination (PEV)
de la RDC est maintenant confronté à un nouveau défi qui va presque
certainement aggraver la situation : COVID-19. Les agents de santé qui assurent
les vaccinations de routine n'ont pas accès à l'équipement adéquat pour
protéger le personnel soignant et les enfants contre le coronavirus. Les
parents sont réticents à assister aux séances de vaccination de peur de
s’exposer ainsi que leurs enfants à la COVID-19.
En janvier et février 2020, on a constaté une baisse de
la couverture vaccinale par rapport à la même période en
2019. La couverture vaccinale contre toutes les maladies de la petite enfance
(hépatite B, diphtérie, tétanos, coqueluche et Hib) a diminué de 2 à 10 %,
tandis que les taux de couverture vaccinale contre le poliovirus ont baissé de
8,4 % pour le VPI et de 5,4 % pour le VPO3. La couverture des autres vaccins
contre la varicelle, la rougeole, la fièvre jaune, les maladies à pneumocoques
et les rotavirus a diminué de 4,5 à 1,5 %.
Les chiffres sont alarmants : 86.905 enfants n'ont pas
reçu le vaccin oral contre la polio ; 74 860 enfants n'ont pas reçu une dose du
vaccin contre le tétanos, la diphtérie, la coqueluche et l'hépatite B-Hib3 ;
107.010 n'ont pas reçu le vaccin contre la fièvre jaune ; et 84.676 enfants
n'ont pas été vaccinés contre la rougeole.
"Si la faiblesse de la couverture vaccinale
persiste, elle impactera sur les progrès réalisés au cours des deux dernières
années dans la lutte contre les maladies mortelles évitables par la
vaccination, telles que la rougeole. Plus le nombre d'enfants non vaccinés ou
sous-vaccinés est important, plus le risque d'épidémies est élevé", a déclaré
Edouard Beigbeder et cela ne fera que mettre à dure épreuve un système de santé
déjà surchargé", a déclaré Edouard Beigbeder, Représentant de l’Unicef en
RDC.
Dans un pays où seulement 35 % des enfants âgés de 12 à
23 mois sont entièrement vaccinés avant leur premier anniversaire, les enjeux
sont élevés. La RDC pourrait potentiellement perdre sa certification de pays
exempt de polio et pourrait voir une résurgence des épidémies de rougeole et de
fièvre jaune. Cela pourrait avoir un impact dévastateur sur les enfants
vulnérables dans les zones touchées par le conflit et l'insécurité, ou sur ceux
qui vivent dans les provinces reculées du pays.
L'Unicef appelle le gouvernement de la RDC à lancer des
campagnes de rattrapage et à intensifier les activités de vaccination dans tout
le pays afin d'atteindre tous les enfants avec les vaccins qui leur sauveront
la vie. Il est nécessaire d'augmenter les stocks de vaccins et de consommables
pour l'administration des vaccins, ainsi que l'équipement de protection
individuelle des agents de santé.
L'organisation exhorte également les donateurs
internationaux à soutenir les efforts de vaccination du gouvernement en
s'engageant à lui apporter un soutien généreux sur plusieurs années.
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