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lundi 16 février 2015

Forte demande au mois de janvier de la monnaie nationale congolaise

Le Comité de politique monétaire présidé le 13 février 2015 par le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, a constaté une forte demande de la monnaie nationale. C'était au cours de la première réunion ordinaire de l'année 2015. Le Comité a analysé l'évolution récente de la conjoncture économique tant au plan international que national avant de dégager les implications sur les perspectives à court et à moyen termes du cadre macroéconomie.

Le gouverneur de la Banque Centrale du Congo
Analyse de la conjecture économique

Sur le plan international
Selon les perspectives de l'économie mondiale du Fmi de janvier 2015, la croissance économique mondiale devrait atteindre 3,5 % en 2015 après 3,3 % en 2014 favorisée notamment par la baisse des cours du pétrole qui a eu pour effet de stimuler la demande mondiale.
Néanmoins, des incertitudes demeurent quant à l'évolution future des cours du pétrole qui pourraient rebondir plus tôt qu'anticipé. De même, d'autres risques importants sont également relevés notamment l'évolution inattendue de l'activité dans les grandes économies avancées ou une orientation inattendue de la politique monétaire aux Etats-Unis.
Il est à souligner que l'évolution des cours du pétrole ainsi que l'atonie de l'activité économique de la Chine, n'ont pas été neutres d'effet sur les cours des autres produits dont celui du cuivre qui a enregistré un recul de 15,3 % entre décembre 2014 et janvier 2015, se situant à 5.390,00 Usd la tonne contre 6.360,00 Usd la tonne.
Ainsi, il est recommandé aux Etats d'opérer des réformes structurelles à l'effet de booster la production effective et potentielle.
C'est dans ce cadre qu'il convient de relever la nouvelle orientation de la Banque Africaine de Développement qui attend investir davantage dans l'agriculture afin d'encourager la transformation structurelle de l'Afrique, promouvoir et accélérer une croissance inclusive.

Sur le plan national


Le dynamisme de l'activité économique intérieure devrait se poursuivre en 2015 avec un taux de croissance de 10,4 % contre 8,9 % en 2014. En attendant la réorientation de notre modèle de croissance afin de le rendre plus inclusive et multipolaire, l'activité économique restera encore impulsée par le secteur extractif.
Le solde brut d'opinions des chefs d'entreprises s'est contracté à 10,3  % contre 21,9 % à la période correspondante de 2014 influencé négativement par les manifestations enregistrées au cours du mois de janvier dernier dans les gara des villes du pays.
Bien qu'ayant indiqué une stabilité des prix intérieurs, le marché des biens et services, a été particulièrement marqué par la désinflation enregistrée à la dernière semaine du mois de janvier à la suite notamment de la baisse du prix du carburant à la pompe. L'inflation s'est située à 0,037 % en janvier 2015 contre 0, 054 % en décembre 2014. Dans ce contexte, l'inflation annuelle à fin décembre 2015 atteindrait 0,95 % contre un objectif de 3,5 %.
S'agissant des finances publiques, elles ont été marquées par une amélioration de la position nette du gouvernement favorisée notamment par l'encaissement des recettes exceptionnelles au cours du mois de janvier sur fond d'une discipline manifeste dans la gestion des opérations financières de l'Etat.
Une bonne tenue de la conjoncture est également observée sur le marché des changes où le taux indicatif est demeuré autour de 924,0 francs congolais le dollar américain à fin décembre 2014 contre 924 à fin janvier 2015. Par ailleurs, le mois de janvier a connu accumulation nette des devises de 108,06 millions de dollars américains portant ainsi le niveau des réserves de change à 1.752,52 millions de dollars américains correspondant à 7,3 semaines d'importations des biens et services.
Sur le marché monétaire, on note une forte demande de la monnaie nationale attestée notamment par le recours au refinancement aux guichets de la Banque centrale du Congo dont l'import a atteint 380,00 milliards de francs congolais au taux de 4,5 % et la baisse de l'encours du bon BCC qui se situe à 97,73 milliards de francs congolais à fin janvier 2015, soit une injection annuelle de 9,63 milliards de francs congolais.
Eu égard au développement de la conjoncture, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de la politique monétaire. Le taux directeur demeure à 2 % et le coefficient de la réserve obligatoire reste à 8 % et 7 % respectivement sur les dépôts en devises à vue et à terme ainsi que 5 % et 0 % pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme.
Enfin, le Comité de politique monétaire encourage le gouvernement à accélérer les réformes structurelles à l'effet de réorienter le modèle de développement du pays en vue d'une croissance économique multipolaire et inclusive.

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