A
l’occasion de la journée internationale de lutte contre l'utilisation d’enfants
soldats, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) appelle le
gouvernement congolais et les partenaires financiers à investir les moyens
nécessaires pour garantir une réintégration durable de tous les enfants sortis
des forces et groupes armés. Chaque année, le 12 février marque la journée
internationale de lutte contre l'utilisation d’enfants soldats. L’UNICEF saisit
l’occasion pour faire le bilan des résultats atteints en RDC dans le domaine de
la démobilisation, de la prise en charge et de la réintégration de ces enfants.
4 479 d’entre eux ont été sortis des groupes armés puis pris en charge par
l’UNICEF et ses partenaires en 2014. Depuis 2002, plus de 50.000 enfants sortis
des forces et groupes armés ont été assistés, dont 80 pour cent au Nord et Sud
Kivu et 12 pour cent en Province Orientale. La majorité des enfants pris en
charge sont des garçons. Les filles – qui représentent 16 pour cent - sont
moins visibles mais aussi plus affectées par cette violence dont les forces et
groupes armés font preuve à leur égard. Elles nécessitent donc une attention
particulière. « La place des enfants n’est pas au sein des forces et groupes
armés, mais dans leur famille et à l’école. C’est là que les enfants peuvent
construire leur avenir et celui de leur pays », a déclaré Pascal Villeneuve,
représentant de l’UNICEF en RDC, lors de sa visite d’un centre de transit et
d’orientation d’enfants sortis des forces et groupes armés à Goma, dans l’est
du pays. Les conflits armés qui sévissent en République Démocratique du Congo (RDC)
depuis deux décennies ont un impact désastreux sur les enfants et mettent en
péril leur accès aux services de base de santé et d’éducation. La persistance
du conflit armé à l’est du pays et dans le nord du Katanga expose des milliers
d’enfants à des violations graves de leurs droits, dont le recrutement et
l’utilisation par les forces et groupes armés. L’UNICEF est engagé, à travers
ses partenaires, dans la sensibilisation pour prévenir l’enrôlement et
l’utilisation des enfants au sein des forces et groupes armés. Cette
sensibilisation passe notamment par l’implication des volontaires
communautaires et la mise en place de points d’écoute et d’espaces « amis des
enfants » au sein des communautés. Egalement grâce à ses partenaires de
terrain, l’UNICEF met en œuvre des programmes de soutien aux enfants qui sont
parvenus à sortir des groupes armés : ensemble, ils assurent la vérification
des enfants et leur prise en charge dans les centres de transit et
d’orientation ou dans les familles d’accueil transitoire, avec des activités
récréatives et psychosociales. L’UNICEF participe enfin à la recherche
familiale, ainsi qu’à la réinsertion des enfants dans la société à travers des
programmes de rattrapage scolaire ou de formation professionnelle. L’UNICEF
félicite la République Démocratique du Congo pour les initiatives prises pour
mettre fin à l’enrôlement d’enfants. La RDC a signé le 4 octobre 2012 un Plan
d’action de lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants et contre
les autres violations graves des droits de l’enfant par ses forces armées et
les services de sécurité. Ce plan s’inscrit dans le cadre du Mécanisme de
Surveillance et de Communication des violations graves des droits de l’Enfant
instauré par la Résolution 1612 (2005) du Conseil de Sécurité des Nations Unies
et complété par les Résolutions 1882 et 1998. D’autre part, Mme Jeannine
Mabunda Liyoko a été nommée Représentante personnelle du Chef de l’Etat chargée
de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Ces
signes encourageants illustrent la volonté du gouvernement congolais de mettre
fin à l’enrôlement des enfants dans les forces et groupes armés. L’UNICEF
appelle le gouvernement à se doter des moyens financiers nécessaires pour
traduire ses ambitions en réalisations et à lutter contre l’impunité des
auteurs de violation graves des droits des enfants. A l’occasion de la journée
internationale de lutte contre l'utilisation d’enfants soldats, l’UNICEF
encourage les partenaires financiers à poursuivre leur soutien aux programmes
de démobilisation et de réintégration durable. En effet, le manque de
ressources financières actuelles, menace la réintégration durable de ces
enfants. Alors que les conflits armés se poursuivent dans l’est du pays, il est
capital d’être en mesure d’assister ces nombreux enfants qui continuent de
sortir des groupes et forces armés.
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