DISCOURS
DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, A
L’ISSUE DES CONSULTATIONS PRESIDENTIELLES DE NOVEMBRE 2020
Congolaises,
Congolais, mes Très Chers Compatriotes,
Comme
je vous l’ai promis le 23 octobre dernier, Me voici devant vous pour vous
rendre compte du résultat des consultations que j’ai engagées depuis le 2
novembre dernier, ainsi que des décisions qui en découlent.
Près
de trois semaines durant, avec les représentants des différentes forces
politiques et sociales du pays, j’ai eu le privilège d’aborder les sujets les
plus préoccupants pour l’avenir de notre pays. J’ai recueilli des mémorandums,
cahiers de charges, notes, projets et autres courriers aussi bien individuels
que collectifs.
J’ai
été impressionné par la clarté des analyses et recommandations de mes
différents interlocuteurs.
Une
fois de plus, j’ai ressenti l’immense douleur, doublée de révolte, de mes
compatriotes face à la situation d’instabilité et de guerre larvée qui perdure
dans une partie du pays ; j’ai été anéanti par les témoignages renouvelés des
victimes d’atrocités ; j’ai mesuré la soif, exprimée par tous, d’une démocratie
exemplaire et d’un véritable État de droit; j’ai compris que notre peuple et la
majorité de ses élites, ne supportent plus d’être pris en otage par le cancer
de la corruption, des traitements discriminatoires, des discours creux et
démagogiques ; J’ai ressenti la lassitude de nombre d’entre vous, toujours plus
impatients de voir des résultats concrets sur le front socioéconomique changer
leur quotidien et celui de leurs enfants. J’ai pris bonne note des attentes
précises de chaque catégorie consultée, ainsi que celles spécifiques aux
différentes provinces.
J’ai
aussi été marqué par votre reconnaissance des efforts consentis pour trouver
des solutions aux multiples problèmes auxquels nous faisons face. J’en suis
d’ailleurs ragaillardi.
À
tous ceux que j’ai eu l’honneur de rencontrer, j’adresse mes remerciements les
plus patriotiques. Je remercie également chacun d’entre vous qui n’avez pas pu
participer directement à ces consultations, mais qui avez manifesté un grand
enthousiasme pour cet exercice démocratique.
Je
suis très fier de constater que les uns et les autres partagent largement avec
moi les mêmes aspirations pour notre pays ; tous veulent voir émerger un
Congolais nouveau pour un Congo debout, entamant résolument sa marche vers le
progrès.
Mes
chers compatriotes,
La
responsabilité qui est la mienne est de rassembler tous les Congolais et de les
faire progresser. Le devoir constitutionnel qui m’incombe est celui d’être le
garant de la Nation et d’assurer le bon fonctionnement des institutions de la
République.
Nous
traversons en cette période un tournant décisif de notre construction
démocratique. Ce moment nous confère un devoir collectif ; celui du sursaut !
Un vrai sursaut démocratique, que nous devons porter partout sur notre
territoire, pour anéantir les desseins des cyniques, pour réveiller les somnambules,
et pour barrer le passage à celles et ceux qui portent la haine et la honte
dans notre pays. Je veux le faire avec vous, autour de valeurs, de principes et
d’actions. Actions pour le redressement moral de notre Nation, pour sa
réhabilitation sécuritaire, économique et sociale. Pour atteindre chaque
Congolais dans son vécu quotidien, et que, in fine, personne ne soit laissé
pour compte.
Mes
chers compatriotes,
Je
vous ai consulté et vous m’avez parlé.
De
tout ce qui m’a été rapporté, individuellement ou collectivement, il se dégage
une large convergence des vues au niveau national sur les questions
essentielles.
Vous
m’avez parlé de la paix et de la sécurité, j’ai retenu comme propositions :
- Etablir une administration appropriée
dans les zones en proie à l’instabilité et aux conflits (Cas de Beni et Butembo
notamment) ;
- Impliquer davantage les communautés des
zones affectées dans les processus de pacification ;
- Proscrire strictement l’incorporation
des rebelles au sein de l’armée régulière ;
- Appliquer rigoureusement les
dispositions pénales contre le viol ;
- Lancer dans les meilleurs délais la
campagne tolérance zéro contre les violences basées sur le genre ;
- Consacrer plus de ressources à la prise
en charge des victimes d’atrocités ;
- Exercer notre devoir de mémoire par des
symboles, actes et initiatives pérennes, afin que de telles calamités ne se
reproduisent plus ;
- Recourir aux instruments de justice
transitionnelle pour bâtir le chemin de la réconciliation et de la paix ;
- Obtenir de la communauté internationale
et des Nations unies en particulier, le soutien à l’initiative visant
l’établissement d’un tribunal pénal international et de chambres spécialisées
mixtes en RDC ;
- Poursuivre la réforme de l’armée, de la
police et des services spécialisés ;
- Obtenir la levée de l’embargo contre la
RDC en matière d’achat d’armes et autres équipements militaires ;
- Revoir les lois qui tendent à protéger
tous ceux qui ont commis des crimes graves se rapportant aux droits de l’homme
et autres crimes économiques ;
- Accroitre les programmes de
stabilisation visant l’orientation des démobilisés vers des activités
économiques et d’intérêt public, loin du métier des armes ;
- Réorganiser les marchés locaux des
minerais afin de réduire le lien entre conflits armés et exploitation minière ;
- Elaborer et mettre en œuvre un plan de
rapatriement urgent des Mbororo dans leur pays d’origine ;
Sur
le renforcement de la démocratie et l’État de droit, j’ai noté qu’il faut :
- Mettre fin à l’Accord de coalition
CACH-FCC, considéré comme la raison principale à la base du blocage actuel ;
- Assurer et pérenniser l’alternance
démocratique au sommet de l’Etat ;
- Opérer, sur la base d’un large
consensus, des réformes constitutionnelles portant sur le mode de scrutin ou le
seuil minimum aux élections législatives nationales, la rétrocession aux
provinces afin de rendre effective la décentralisation, la loi sur la
nationalité afin de permettre aux nombreux concitoyens de la diaspora de
conserver, selon le cas, la nationalité congolaise d’origine ;
- Ouvrir un débat en vue de la
réintroduction de l’élection présidentielle au suffrage universel direct à la
majorité absolue (2 tours) et, le cas échéant, verrouiller ces dispositions
dans une révision constitutionnelle ;
- Réhabiliter les partis politiques dans
leur rôle de principaux moteurs de la démocratie et acteurs de la vie
parlementaire, en lieu et place des regroupements politiques, conformément à
l’esprit et à lettre de la Constitution, notamment son article 6 ;
- Réduire la taille du gouvernement ;
- Accorder à chaque groupe parlementaire
constitué au sein des 2 chambres, des plages horaires gratuites et équitables
au sein de la chaine de télévision publique parlementaire, pour y défendre ses
opinions, idées ou activités ;
- En 2023, organiser les premières
élections locales en même temps que les élections nationales ;
- Changer le mode de scrutin des
Gouverneurs de provinces et des Sénateurs ;
- Accélérer la désignation du porte-parole
de l’opposition ;
- Supprimer le Ministère de la
Décentralisation et réintégrer sa fonction au sein du Ministère de l’Intérieur
;
- Dépolitiser l’Administration du
territoire en privilégiant les critères d’ancienneté et de compétence dans les
nominations des administrateurs des territoires, ainsi que la promotion des non
originaires ;
- Procéder à l’identification des citoyens
congolais et étrangers résidents, et délivrer les nouvelles cartes d’identité
sécurisées avant fin 2022 ;
- Assurer le vote pour les congolais de
l’étranger aux prochaines élections nationales ;
- Créer des sièges pour les congolais de
l’étranger à l’Assemblée nationale ;
Pour
organiser des élections crédibles dans le délai constitutionnel, vous avez
souligné l’urgence de :
- Réaliser le recensement de la population
dans des délais raisonnables ;
- Réformer la loi électorale et la CENI
avant la désignation de ses membres ;
- Constituer des provisions budgétaires
annuelles pour le financement de la CENI.
Sur
l’indépendance et la bonne administration de la justice, vous avez relevé qu’il
faut :
- Mettre en place un programme de
recrutement de nouveaux magistrats et de formation continue intensive pour les
magistrats en fonction ;
- Améliorer les conditions de vie et de
travail des magistrats et sanctionner sévèrement les magistrats qui abuseraient
de leur position ;
- Renforcer le respect de la loi,
intensifier la lutte contre la corruption et autres antivaleurs, ainsi que la
lutte contre la criminalité économique, notamment par la création d’un parquet
financier ;
- Protéger, par une loi, les lanceurs
d’alerte, en vue de juguler l’enrichissement sans cause ;
- Procéder à la mise en place des
responsables de la Cour des comptes et à la prestation de serment de ses
magistrats ;
- Initier et poursuivre les enquêtes
judiciaires sur différents dossiers.
Parlant
de l’amélioration des finances publiques et du climat des affaires, vous avez
suggéré qu’il faut :
- Intensifier les efforts visant une
meilleure cohérence fiscale et traquer tous les abus préjudiciables à
l’efficacité et au climat des affaires ;
- Mettre fin à l’impunité et renforcer la
législation pénale afin que tout détournement en bande organisée de la paie des
fonctionnaires, civils ou militaires, soit assimilé à un acte de haute trahison
et sévèrement puni ;
- Réduire le nombre et le volume de nos
représentations diplomatiques à l’étranger et les renforcer en capacités
humaines en matière de coopération économique et partenariats.
- Réduire le train de vie des institutions
politiques et interdire strictement toute augmentation des salaires en leur
sein, jusqu’à la réalisation intégrale du Contrat social de l’innovation, dit
Accord de Mbudi, qui tarde à se matérialiser depuis sa signature en 2004 ;
- Mettre en place un système de
déclaration annuelle d’impôts pour les personnes physiques ;
- Réformer les lois et règlements sur les
exonérations et les compensations fiscales et parafiscales ;
- Opérationnaliser effectivement
l’identifiant fiscal unique pour les personnes physiques et morales ;
- Renforcer la synergie entre les régies
financières, et accroitre le recours à la digitalisation, en vue de mieux
maitriser la base fiscale et mieux combattre la fraude ;
- Sécuriser les contrats et le droit de
propriété, en particulier en ce qui concerne les titres fonciers et immobiliers
;
- Combattre l’évasion des primes
d’assurance et instaurer un système de pénalités dissuasif ;
- Renforcer le contrôle des structures des
prix des produits de base et sanctionner toutes les formes d’abus conduisant à
des hausses injustifiées des prix au consommateur ou un manque à gagner à
l’État ;
- Créer une véritable banque nationale de
développement ;
- Créer une banque agricole en vue de
répondre aux besoins spécifiques de financement de ce secteur ;
- Créer une banque de l’habitat en vue de
promouvoir le crédit hypothécaire en RDC ;
- Accélérer la mise en place de
dispositifs de contrôle en vue de mettre fin au coulage des recettes à nos
différentes frontières ;
- Faire émerger au budget de l’État
certaines catégories de recettes, notamment les bonus, réalisés par les
entreprises étatiques ;
- Poursuivre la politique de stabilité du
cadre macroéconomique.
Pour
mieux planifier notre développement et bâtir nos infrastructures, vous avez
souligné la nécessité de :
- Procéder sans délais à la revue du Plan
National Stratégique de Développement (PNSD) afin de l’actualiser, le rendre
plus centré, plus opérationnel et l’assortir d’une liste de projets et actions
prioritaires ;
- Doter chaque province d’un Plan de
développement provincial cohérent, en phase avec les priorités nationales et
assorti des capacités pour sa mise en œuvre ;
- Réécrire la loi sur le petit commerce,
afin de garantir l’exclusivité aux nationaux ;
- Valoriser et protéger nos actifs
miniers, grâce à un programme de certification minière, en vue de mieux
soutenir le financement de nos infrastructures et la mise en valeur de notre
économie ;
- Construire davantage de logements
sociaux ;
- Renforcer les règles de construction et
d’urbanisation ;
- Renforcer la lutte anti érosions sur
l’ensemble du territoire ;
- Réformer la loi sur les marchés publics
pour la rendre mieux adaptée aux contraintes et spécificités nationales et
faciliter l’exécution rapide et fiable des projets ;
- Finaliser le cadre légal de mise en
œuvre des Partenariats Public Privé pour permettre l’accélération des réformes
et des grands projets de développement du pays ;
- Renforcer la culture et la pratique de
l’évaluation à tous les niveaux, y compris pour les membres du gouvernement
central, les gouvernements provinciaux et les mandataires publics ;
- Fixer des objectifs précis de desserte
des populations en eau potable, en énergie électrique, en infrastructures de
transport, et en assurer un suivi rapproché au plus haut niveau du Gouvernement
;
- Promouvoir l’écologie et la protection
de l’environnement ;
- Organiser dans les tous prochains mois,
dans un format à définir, une conférence des bailleurs de fonds publics et
investisseurs privés, pour la mise en œuvre rapide et efficace des priorités
nationales.
Afin
de promouvoir l’émergence d’un congolais nouveau en investissant davantage dans
le capital humain vous avez proposé de :
- Concrétiser la promesse de la couverture
santé universelle par sa mise en œuvre immédiate et progressive ;
- Construire et réhabiliter les hôpitaux
et les centres de santé ;
- Financer les recherches médicales et
médicinales, promouvoir l’industrie pharmaceutique locale et le recours aux
médicaments génériques ;
- Assurer un suivi plus rigoureux de la
mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire et la suppression de la
prise en charge par les parents et en rendre régulièrement compte ; traquer et
punir sévèrement tous les abus et actes de sabotage dans ce domaine ;
- Combattre la corruption dans les écoles,
instituts supérieurs et universités ;
- Rendre efficace le cadre déontologique
des enseignants ;
- Améliorer la condition de l’enseignant ;
- Promouvoir l’enseignement technique et
professionnel par un dialogue renforcé et des actions concertées avec les
acteurs du secteur privé et de la société civile ;
- Redynamiser le système de gestion des
bourses d’études nationales et internationales ;
- Réviser les programmes scolaires de
l’enseignement national ;
- Promouvoir la culture, les arts et les
sports comme vecteur de modélisation d’un homme congolais nouveau en
investissant notamment dans les infrastructures et la réhabilitation de
l’économie culturelle.
Pour
donner de l’emploi et une vraie perspective de vie à la jeunesse, vous avez
suggéré de :
- Combattre l’exclusion, l’extrême
pauvreté et la vulnérabilité partout où elles se manifestent, car les enfants
et les jeunes en sont les principales victimes ;
- Mettre en place, avec les autorités
provinciales et locales, une véritable politique multidimensionnelle de lutte
contre le désœuvrement des jeunes et le phénomène des enfants des rues ;
- Mettre en place, conjointement avec le
secteur privé, un programme visant la mise à niveau, la diversification et le
développement de l’offre de formation professionnelle (y compris
l’entrepreneuriat) sur toute l’étendue du territoire national ;
- Accélérer la mise en place du Fonds de
garantie pour les jeunes entrepreneurs ;
- Garantir, par la loi, un quota de
participation des jeunes entrepreneurs aux grands marchés publics ;
- Adopter, sans délais, le projet de loi
révisant la loi agricole de 2013 ;
- Faciliter l’accès au foncier agricole
pour les jeunes producteurs ruraux ;
- Faciliter aux jeunes l’accès aux
différentes formes de crédit à des conditions avantageuses.
Quant
à la promotion des droits de la femme, vous avez insisté sur la nécessité de :
- Renforcer les incitations en faveur
d’une plus grande participation des femmes aux compétitions électorales ;
- Veiller à une meilleure représentation
des femmes au sein des instances dirigeantes des entreprises et institutions
publiques ;
- Promouvoir, par des initiatives
spécifiques, l’entreprenariat des femmes.
Mes
chers compatriotes,
L’engouement
suscité par les consultations ayant dépassé toutes les prévisions, je ne saurai
être exhaustif dans cette énumération. Qu’à cela ne tienne, toutes ces
attentes, ces interrogations, ces inquiétudes, cette lassitude, cette colère
exprimée, mais aussi les sujets de satisfaction, ont été pris en compte et ont
fait l’objet de ma profonde réflexion. J’en ai retenu que d’une part, le
Gouvernement de coalition institué au lendemain de l’alternance politique
intervenue en janvier 2019 n’a pas permis de mettre en œuvre le programme pour
lequel vous m’aviez porté à la magistrature suprême, et que d’autre part, il
n'a pas été capable de répondre aux attentes et aux aspirations de notre
peuple.
Vous
avez un rôle immense pour aider à corriger les excès du passé, et veiller à ce
que nous ayons un Congo plus efficace, plus démocratique. Nous y œuvrerons
ensemble.
Aussi
devons-nous cultiver chaque jour et à chaque instant le vivre ensemble sur des
valeurs d’égalité de traitement entre les citoyens, d’équité et de solidarité
dans le partage des richesses nationales, ainsi que de justice pour tous.
Nous
devons également renforcer les piliers de la cohésion sociale et la
législation, en réprimant plus sévèrement les actes et propos incitant à la
haine tribale, aux discriminations en tout genre et au séparatisme.
Mes
Très Chers Compatriotes,
Cela
dit, vos contributions devront conduire ainsi à de profondes réformes.
La
femme, la jeunesse et le monde de la culture doivent y jouer un rôle intense.
La
culture et l’éducation, sont les piliers sur lesquels se construit le
développement et le progrès, la création et l’innovation.
L’implication
et la responsabilité des femmes dans ce combat vaut son pesant d'or. Ne dit-on
pas que partout où l'homme a dégradé la femme, il s'est dégradé lui-même.
Nous
avons à construire la société que notre jeunesse mérite.
Mes
Très Chers Compatriotes,
Au-delà
du large consensus sur les objectifs de la gouvernance ainsi plébiscités par
les forces vives de la Nation et par de nombreux élus, ces consultations ont
également mis en évidence, à une écrasante majorité, le rejet de la coalition
entre le Front Commun pour le Congo et le Cap pour le Changement.
Cette
triste conclusion intervient après deux années d’efforts inlassables pour préserver
l’essentiel au sein de la coalition. Deux années de grâce qui n’auront
malheureusement pas réussi à éviter une situation de crise persistante et de
défiance inacceptable entre les institutions de la République dont je suis le
seul garant.
Ba
ndeko ba bolingo, bana mboka,
Lisanga
ya bana Congo ekatisi ba mbula mpe makambo ebele. Lelo tokomi na tango ya mbela
!
Bitumba
oyo ezali ya ko bimisa ekolo na biso na bowumbu ya bobola na ya bozangi, ya
bokabuani, bitumba na liwa oyo toyebela tina te, bitumba ya moyibi, ya kaniaka
na nkita na biso.
Na
sengi na bino banso tosangana mpo to bimisa mboka ya ba koko na biso na etumbu
oyo.
Mes
Très Chers Compatriotes,
Ceci
n'est pas seulement un discours, c'est un appel à la mobilisation générale face
à la dégradation de la situation de notre pays, voulue et orchestrée par les
fossoyeurs de la République.
Mes
Très Chers Compatriotes,
Comme
j’ai eu à vous le dire le 23 octobre dernier, nous n’avons pas le droit de
prendre en otage le devenir de notre Nation à cause de querelles politiciennes
et de repositionnement. Je ne peux en conséquence me résoudre à demeurer dans
le statu quo et l’immobilisme. Le temps n’est plus propice aux atermoiements,
ni aux discussions stériles, ni encore aux intérêts partisans. Les replis
tactiques et les combats d’arrière-garde n’ont plus aucun sens. Ce moment
historique nous impose de prendre nos responsabilités, en vue d’instaurer un
État de droit et de démocratie conformément à la mission que vous m’avez
confiée, et dont je mesure la grandeur.
C’est
pourquoi j’ai décidé de faire porter le grand projet de refondation du pays par
l’ensemble des forces vives politiques et sociales que compte notre pays, au
sein d’une Union Sacrée de la Nation.
Par
Union Sacrée, j’entends une nouvelle conception de la gouvernance basée sur les
résultats dans l’intérêt supérieur de la Nation. Il s’agit d’adhérer aux
valeurs, principes et cadre programmatique dont je viens de fixer ici les
grandes lignes.
Ainsi
pour rendre effectives et concrétiser les réformes envisagées, la majorité
parlementaire actuelle s’étant effritée, une nouvelle majorité est nécessaire.
En
conséquence, j’ai décidé de nommer un INFORMATEUR, conformément aux
dispositions de l’article 78, alinéa 2, de la Constitution. Il sera chargé
d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres
au sein de l’Assemblée Nationale.
C’est
avec cette nouvelle coalition que le Gouvernement qui sera mis en place au plus
vite, conduira son action durant le reste du quinquennat, suivant Ma vision,
dans le but de répondre aux aspirations du peuple.
Au
cas contraire, fort de ce que les raisons de dissolution sont réunies en ce
qu’il existe effectivement une crise persistante cristallisée notamment par le
refus du parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement comme ce
fut le cas lors de la prestation du serment des membres de la Cour
Constitutionnelle, j’userai des prérogatives constitutionnelles qui me sont
reconnues, pour revenir vers vous, peuple souverain, et vous demander une
majorité.
Mes
Très Chers Compatriotes ;
Forces
vives de la nation ;
Députés
nationaux et Sénateurs,
Le
moment est ainsi venu de réunir toutes les bonnes volontés pour donner un
nouvel élan à notre destin national dans l’union sacrée de la nation, et que le
Congo, notre cher et beau pays, dont le peuple est le bouclier et la force de
dissuasion, cesse d’être un problème pour nous-mêmes et pour le monde.
Mes
Très Chers Compatriotes,
Wandugu
wapenzi musimame, kazi ya inchi ina anza !
Ba
mpangi ya luzolo beno telama, kisalu me banda !
Bana
betu basuibue jukayi, mudimu wa bangi !
Bandeko
babolingo bana mboka bino banso botelema, mosala ebandi !
Que
Dieu bénisse la République Démocratique du Congo !
Je
vous remercie.
Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO
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