« Si Dieu a créé Ruwenzori qui est le point le
plus élevé de notre pays comme montagne, mais le point le plus élevé réalisé
par l’homme c’est la Tour Lumumba appelé « Echangeur de Limete », a
déclaré Blaise Esinyalanga, commissaire général du comité d’organisation des
festivités de 50 ans de la Tour de l’Echangeur.
Echangeur de Limete |
L’histoire de cette Tour a commencé au 30 juin 1966
lors du discours sur l’Etat de la Nation du Maréchal Mobutu Sese Seko. Il avait
débaptisé le Boulevard Léopold II qui deviendra Boulevard Lumumba. A cette
occasion, il avait proclamé Patrice-Emery Lumumba héros national. Dans sa folie
de grandeur, le Maréchal Mobutu avait promis au peuple congolais un site
historique, plus gigantesque et plus prestigieux.
Le 24 novembre 1967, soit deux ans après son accession
à la tête du pays, le président Mobutu invita à Kinshasa ses pairs africains
notamment Julius Nyerere de la Tanzanie, Alphonse Massamba-Débat de la République
du Congo, Juvénal Habyarimana du Rwanda et Kenneth Kaunda de la Zambie pour la
pose de la première pierre.
La première pierre avait été posée en 1967 par le
doyen d’âge des présidents présents, Julius Nyerere. Mais les travaux avaient
commencé en 1969 et étaient conduits par l’architecte Franco-tunisien
Olivier-Clément Cacoub. Les quatre colonnes furent élevées en 1970 par une
société yougoslave.
« C’est un site d’intérêt national et panafricain
pour la simple raison que Lumumba était panafricain », a relevé le
commissaire général du comité d’organisation. Lorsque le président Mobutu a
lancé la politique de « recours à l’authenticité » qui est
d’inspiration de Senghor, le président sénégalais en visite à Kinshasa lui
avait posé la question de savoir où se trouvaient les symboles de cette
authenticité et de la grandeur de la nation congolaise. L’idée d’ériger ce monument
est parti de ce questionnement de l’ex-président du Sénégal, Léopold Sedar
Senghor.
Le concepteur de ce site avait prévu un complexe
muséal, un complexe hospitalier, un complexe hôtelier, des restaurants, des
aires des sports et loisirs, des parkings… Le début de travaux était fulgurant
et se sont vus arrêter six ans après, en 1974.
Prenant la balle au bond, l’administration du Musée
d’arts contemporains et multimédias a entrepris ce projet événementiel des
festivités de 50 ans de cette œuvre grandiose dans l’organisation des
manifestations de réjouissances et de pédagogie, dans l’esprit de revivifier
cet idéal et pour inciter les décideurs à se souvenir et s’occuper de cette
vitrine de la Nation congolaise.
« Si on avait terminé cet ouvrage, on allait
trouver des boutiques de souvenirs et de bureaux. L’Etat congolais peut
chercher des investisseurs congolais ou étrangers pour terminer les
travaux », a soutenu le commissaire général du comité d’organisation.
Les festivités qui devraient commencer ont été
décalées en attendant l’allègement des mesures de lutte contre le coronavirus.
Elles s’étaleront sur 40 jours avec des stands pour expositions de divers
produits et services.
La Tour de l’Echangeur de Limete est en béton armé de
210 mètres de hauteur. Elle est située dans la commune de Limete et dont
l’image est jusqu’ici méconnue des Congolais. Le souhait du comité
d’organisation est que les travaux de cette tour soient achevés. Il faut une
somme de 35 millions de dollars américains pour parachever cette œuvre.
Le commissaire général du comité d’organisation a
déclaré que le bout de 7 mètres qui était placé au sommet de cette Tour était
tombé en 1995 et n’a jamais volé. « Toutes les Nations vivent des
symboles, y compris les villes. Nous avons besoin des moyens régaliens pour que
tous les Congolais s’approprient de ce site comme le grand symbole de Kinshasa
et de la République Démocratique du Congo ».
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