Les chercheurs d’ESET ont découvert une nouvelle
version de la Backdoor ComRAT, l’une des plus anciennes familles de malwares
opérées par le groupe Turla. Egalement appelé Snake, Turla, est un groupe de
cyberespionnage actif depuis plus de dix ans. La fonctionnalité la plus
intéressante de cette Backdoor est l’utilisation de l’interface web de Gmail
pour recevoir des commandes et exfiltrer des données. ComRAT s’est attaqué à
au moins trois institutions gouvernementales depuis 2017 pour y dérober des
documents sensibles. ESET a découvert que cette dernière version de ComRAT
était toujours utilisée au début de l’année 2020, ce qui montre que le groupe
Turla est toujours très actif et constitue une menace majeure pour les
diplomates et les militaires.
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La principale utilisation de ComRAT est le vol de
documents confidentiels. Lors d’une campagne spécifique, ses opérateurs ont
même déployé un exécutable .NET pour interagir avec le serveur de base de
données MS SQL d’une victime contenant les documents de l’organisation. Les
opérateurs du malware ont utilisé des services de Cloud public tels que
OneDrive et 4shared pour exfiltrer des données. La dernière version de la
Backdoor de Turla est en mesure d’effectuer de nombreuses autres actions sur
les ordinateurs compromis, notamment lancer des programmes supplémentaires et
exfiltrer des fichiers.
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Les moyens mis en œuvre pour échapper à la détection
par les solutions de sécurité sont préoccupant. « Cela montre le niveau de
sophistication de ce groupe et son intention de s’implanter à long terme dans
les machines, » explique Matthieu Faou, qui a enquêté sur le groupe pendant
plusieurs années. « Grâce à l’utilisation de l’interface web de Gmail, la
dernière version de ComRAT est capable de contourner certains contrôles de
sécurité, car elle n’utilise aucun domaine malveillant, » poursuit M. Faou.
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ESET a découvert une mise à jour importante de la
Backdoor en 2017. Elle est beaucoup plus complexe que les versions
précédentes. La dernière itération de la Backdoor découverte par les
chercheurs d’ESET a été compilée en novembre 2019.
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« En étudiant la victimologie et les échantillons du
malware présents sur les machines compromises, nous estimons que ComRAT est
utilisé exclusivement par Turla, » ajoute M. Faou. ComRAT, également appelé
Agent.BTZ, est une Backdoor malveillante qui est devenue célèbre après avoir
été utilisée dans une faille de sécurité qui a touchée l’armée américaine en
2008. La première version de ce malware, probablement lancée en 2007, était
un ver qui se propageait via des disques amovibles.
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APO
vendredi 29 mai 2020
ESET découvre l’utilisation de Gmail comme C&C par le groupe de cyberespionnage Turla (également appelé Snake)
jeudi 28 mai 2020
La RD Congo lance avec WhatsApp un service d'information sur le coronavirus
Whatsapp et le gouvernement de la
République Démocratique du Congo ont annoncé le 28 mai 2020le lancement d’un
chatbot pour informer sur la pandémie de coronavirus (COVID-19) et lutter
contre la désinformation.
Ce nouveau service - dont
l'utilisation est gratuite - vise à fournir dans un délai rapide des
informations et des conseils officiels fiables sur le coronavirus et lutter
ainsi contre la propagation de la désinformation sur le coronavirus en
République Démocratique du Congo.
Développé en collaboration avec le
Ministère de Santé Publique et l’Agence Nationale d’Ingénierie Clinique de
l’Information et de l’Informatisation de la Santé (ANICIIS), le service
d'information sur le coronavirus est un service de "chatbot"
automatisé qui permettra aux citoyens d'obtenir auprès des autorités
officielles des réponses aux questions les plus courantes sur le coronavirus,
24h/24. Le service fournira des informations sur des sujets tels que la
prévention et les symptômes du coronavirus et vise à lutter contre les fausses
nouvelles sur la plateforme.
Pour utiliser le service
d'information sur le coronavirus sur WhatsApp, il suffit d'enregistrer le
numéro +243 844434444 dans vos contacts téléphoniques ou
de cliquer sur
ce lien, puis d'envoyer un message texte avec n'importe quel mot
dans un message WhatsApp pour démarrer la conversation.
S’exprimant sur ce lancement, Aïda
Ndiaye, responsable des affaires publiques pour l'Afrique francophone (Facebook
Inc.) a déclaré : “Nous savons qu’en cette période difficile, WhatsApp
est un moyen plus utilisé que jamais pour se connecter avec ses proches et sa
communauté et les soutenir. Nous sommes très fiers de fournir au Ministère de
la santé de la République Démocratique du Congo ainsi qu’au Secrétariat
Technique de la Riposte un outil de communication qui les aideront à répondre
aux questions des citoyens congolais et donner des conseils de santé fiables et
crédibles sur le Covid-19.”
Le service d’information sur le
coronavirus a été construit sur l'interface de programme d'application (“API”)
de WhatsApp, en utilisant la plateforme de communication mondiale de
l’entreprise Infobip pour permettre le partage rapide d'informations vitales
sur le COVID-19. Le chatbot permet aux utilisateurs d'accéder instantanément,
24h/24 et 7 jours sur 7, à toutes les informations sur le virus. Pour des
requêtes plus avancées, le chatbot dirigera l'utilisateur vers des ressources
en ligne.
De nombreux autres ministères de la
santé, d'organisations gouvernementales et d'ONG du monde entier ont également
recours à WhatsApp pour partager de l'information sur la santé concernant le
coronavirus, notamment l'Organisation mondiale de la santé, le Ministère de la santé
d'Afrique du Sud, le Centre de contrôle des maladies du Nigéria, le
gouvernement de Singapour ou le Ministère de la santé d'Israël et d'autres
services continueront d’être lancés dans les semaines à venir en Afrique et
dans le monde.
Cela s'ajoute aux efforts déjà
engagés par Facebook Inc. pour soutenir les communautés touchées par COVID-19,
avec notamment la mise en place du Centre
d'information sur le coronavirus de WhatsApp - whatsapp.com/coronavirus -
, qui vise à fournir des conseils simples et applicables aux travailleurs de la
santé, aux éducateurs, aux leaders de communauté, aux organisations à but non
lucratif, aux gouvernements locaux et aux entreprises locales qui comptent sur
WhatsApp pour communiquer. Le site propose également des conseils et des
ressources générales pour les utilisateurs du monde entier afin de réduire la
propagation des rumeurs et obtenir des informations précises sur la
santé.
mardi 26 mai 2020
La Banque mondiale accompagne le Gouvernement dans la riposte contre la COVID-19 avec l'appui de l'UNICEF
Le
Directeur des Opérations de la Banque mondiale en République Démocratique du
Congo, Jean-Christophe Carret et le Représentant de l’UNICEF, Edouard Beigbeder
ont procédé le 26 mai 2020 à Kinshasa, à la remise d’un important lot d’équipements et de
matériels de santé au Ministère de la Santé et au Secrétariat Technique du
Comité Interministériel de Riposte contre la COVID-19. C’était en présence des
responsables des structures et provinces bénéficiaires.
Le
présent lot d’un montant d’environ 3 millions de dollars entièrement financés
par la Banque mondiale comprend 12 ambulances, 30 motos, 30 respirateurs ainsi
que des équipements de protection et des produits de désinfection pour les
soignants en première ligne tels que des masques et des gants, des stérilisateurs,
des trousses chirurgicales et autres fournitures nécessaires aux services
d’urgence et de réanimation.
Ce lot sera distribué aux formations sanitaires
ciblées de Kinshasa et des autres provinces touchées par la pandémie à savoir
le Kongo Central et le Kwilu ainsi que d’autres provinces à haut risque comme
le Kwango, la Tshopo, le Kasaï Central, le Maniema, le Nord-Ubangi et
l’Equateur.
«
La Banque mondiale accompagne le Gouvernement dans la riposte contre la
COVID-19. Je suis convaincu que ce premier lot d’équipements médicaux permettra
de répondre aux besoins urgents du personnel médical et des formations
sanitaires pour sauver des vies et lutter efficacement contre la COVID-19 », a
déclaré Jean-Christophe Carret, Directeur des Opérations de la Banque Mondiale
pour la RDC.
Ces
matériels et équipements de santé fournis par la Banque mondiale, dont une
partie avec l’appui de l’UNICEF, faciliteront le travail du personnel de santé
qui pourra ainsi se protéger et continuer les autres activités essentielles
pour faire face à la COVID-19.
«
Les matériels et équipements qui sont remis aux autorités sanitaires et au
Secrétariat Technique du Comité de Riposte contre la COVID-19 permettront de
garantir aux communautés, où qu’elles vivent et quel que soit leur niveau économique,
le droit à la protection contre cette pandémie », a souligné Edouard Beigbeder,
Représentant de l’UNICEF en RDC.
L’UNICEF
avait déjà, le mois dernier, remis 32 concentrateurs d’oxygène au Secrétariat
Technique du Comité de Riposte contre le COVID-19, dont 20 concentrateurs
d’oxygène aux 6 hôpitaux de la ville de Kinshasa et les 12 autres ont été
acheminés dans 6 provinces du pays, à savoir le Kwilu, le Sud-Kivu, le Kasaï
Central, le Kasaï Oriental et l’Equateur. Un nouveau lot de matériel médical
d’une valeur de 10 millions de dollars américains, financé par la Banque
mondiale, est déjà commandé à travers le Projet de Développement du Secteur de
Santé (PDSS) avec l’aide de l’UNICEF.
L’appui de la Banque mondiale contribuera à l’équipement et à la mise à niveau de 15 formations sanitaires dont 6 à Kinshasa et celles de 9 provinces pour leur permettre de mieux faire face aux défis des pandémies, notamment celle du COVID-19. Il favorisera également l’équipement et la mise à niveau des laboratoires à travers le pays pour élargir leurs capacités de diagnostic et de prise en charge des patients. L’ensemble de la contribution financière de la Banque mondiale à la riposte sanitaire en RDC sera d’environ 50 millions de dollars américains.
L’appui de la Banque mondiale contribuera à l’équipement et à la mise à niveau de 15 formations sanitaires dont 6 à Kinshasa et celles de 9 provinces pour leur permettre de mieux faire face aux défis des pandémies, notamment celle du COVID-19. Il favorisera également l’équipement et la mise à niveau des laboratoires à travers le pays pour élargir leurs capacités de diagnostic et de prise en charge des patients. L’ensemble de la contribution financière de la Banque mondiale à la riposte sanitaire en RDC sera d’environ 50 millions de dollars américains.
lundi 25 mai 2020
Province du Lualaba : Après un arrêt de travail observé à TFM, la direction générale consent à certaines revendications
Les
travailleurs congolais de Tenke Fungurume Mining (TFM) ont observé samedi 23
mai 2020 un arrêt de travail. Ils ont protesté contre les mauvaises conditions
d’hébergement sur le site depuis leur confinement sur le site le 24 mars 2020.
Ils ont formulé sept réclamations à leur employeur avant toute reprise de
travail en exigeant le départ de directeur général et de son assistant.
Leurs
principales revendications demeurent entre autres, la prime d’isolement par
personne de 100 dollars américains pour tous les agents et contractants depuis
le 24 mars 2020, date du début de confinement ; la prime de négociation
avant la reprise du travail soit 4.000 dollars par personne, la libération
immédiate et au retour de shift normal de travail (six jours de travail et
trois jours de repos) ; le retour de tous leurs collègues qui sont à la
cité ; le paiement des heures supplémentaires depuis 2016 et le respect
des travailleurs congolais.
La
Direction générale de Tenke Fungurume Mining s’est engagée avec la délégation syndicale
sous médiation des autorités locales et provinciales dans des négociations faisant
suite aux revendications des travailleurs ayant conduit à l’arrêt du travail le
samedi 23 mai 2020.
Ces
négociations ont eu lieu le samedi 23 mai 2020, et au terme de celles-ci, quelques
résolutions. Il s’agit du paiement d’une prime de confinement, dont un acompte
net de 300 USD (trois cents dollars américains) sera payé aux travailleurs dès le
lundi 25 mai 2020, en attendant la finalisation des calculs pour déterminer le
montant couvrant les deux mois passés en confinement sur site, soit à partir du
24 mars 2020. Le montant total alloué de ladite prime sera communiqué au plus
tard le vendredi 29 mai 2020.
Le
début effectif de la rotation massive des travailleurs dès ce mercredi 27 mai 2020
dans le strict respect des mesures préventives dont notamment le roulement de chaque département qui tient compte des impératifs de la
production ; le retour à l’horaire 6 x 3 dès le 1er juin 2020 pour être en accord
avec l’horaire des opérations ; l’amélioration des conditions d’hébergement dans
les sites transit ouverts dan le cadre du processus de rotation massive.
La
reprise du travail devrait intervenir dès le dimanche 24 mai 2020 suivant
l’horaire en place. « La
Société Tenke Fungurume Mining reste respectueuse des lois et règlements de la République.
Elle déplore la manière dont cet arrêt de travail a été déclenché sans observation
de la procédure légale en la matière et condamne les quelques actes isolés et
dégradants de débordements enregistrés lors de cet événement malheureux. L’impact
négatif d’une telle journée sur la performance de notre entreprise et sa réputation
n’est pas encore mesuré ».
La
Direction générale reste à l’écoute des travailleurs et des autorités de la République
afin de privilégier le dialogue et un climat de paix et de cordialité. C’est
ici l’occasion pour la Direction Générale de rappeler à tout son personnel qu’elle
surveille étroitement l’évolution de la pandémie à coronavirus, la Covid-19, et
souligne l’importance vitale des mesures barrières mises en place par les
autorités compétentes pour contrer l’avancée de la pandémie.
C’est dans ce
cadre qu’elle a pris note de la nouvelle prorogation par Son Excellence
Monsieur le Président de la République de l’état d’urgence sanitaire pour une
durée supplémentaire de 15 jours, sur toute l’étendue du territoire national,
au terme du vote favorable par les deux chambres du parlement.
La
direction générale réitère son engagement au dialogue constructif avec son personnel
au travers la délégation syndicale et salue la volonté de chacun de voir notre
entreprise aller toujours de l’avant en termes de santé, hygiène, sécurité et production.
Les
travailleurs congolais de Tenke Fungurume Mining ont finalement accepté après d’âpres négociations en fin de la journée du 25 mai 2020 le montant de 500
américains leur proposé. Ils exigeaient que l’employeur leur paie la somme de 1.500
dollars par personne.
jeudi 21 mai 2020
La situation humanitaire de détériore de plus en plus en Ituri (UNICEF)
Plus de 25.000 personnes, dont la majorité sont des enfants,
ont fui l'intensification de la violence dans la province de l'Ituri en
République Démocratique du Congo (RDC) depuis le début de l'année, prévient aujourd’hui
l’UNICEF.
Cette situation exerce une pression supplémentaire sur
les services humanitaires déjà surchargés dans l'une des régions du pays les
plus pauvres, les plus insécurisées et les plus touchées par la maladie.
Depuis la fin de l'année dernière, près de 200.000
personnes ont fui les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu et ont trouvé refuge
au sein des communautés d'accueil et des sites de déplacement extrêmement
surpeuplés à Bunia, la capitale de la province de l’Ituri, et dans ses
environs.
La situation humanitaire dans la région de Djugu est
particulièrement précaire car 70 % des travailleurs humanitaires ont dû
suspendre leurs opérations en raison de la détérioration du contexte
sécuritaire.
Environ 25.000 personnes nouvellement déplacées qui se
sont rendues dans des camps de déplacés ont des difficultés à accéder à l'eau
potable et aux installations sanitaires. Même avant ce nouvel afflux, les
personnes déplacées n’avaient accès qu'à cinq litres d'eau par jour - bien en
dessous du minimum quotidien recommandé.
L'escalade de la violence a détruit 22 établissements de
santé dans la province, détruisant d'importants stocks de vaccins et des
éléments de la chaîne du froid. Plus de 160 écoles ont été endommagées ou
pillées.
Le manque d'accès à un abri, à la nutrition, à la santé
et à l'éducation rend les enfants particulièrement vulnérables aux abus, à la
violence et à l'exploitation. Rien qu'entre avril et mai, l'UNICEF a reçu plus
de 100 allégations de graves violations des droits de l'enfant, telles que des
viols, des meurtres et des mutilations et des attaques contre des écoles et des
centres de santé.
"La situation sécuritaire en Ituri se détériore
rapidement", a déclaré Edouard Beigbeder, Représentant de l'UNICEF en RDC.
"Nous devons agir rapidement pour éviter une crise qui déracinerait et
mettrait en danger encore plus d'enfants", a-t-il souligné.
L'UNICEF a maintenu sa présence et ses opérations humanitaires
en Ituri par l'intermédiaire de ses partenaires d'exécution, mais les besoins
sont nombreux et croissent de jours en jours. Des milliers d'enfants risquent
de souffrir de malnutrition grave. Des dizaines de milliers d'entre eux ne sont
pas scolarisés et risquent de ne pas avoir de salle de classe à la réouverture
des écoles à cause de la destruction de leurs salles de
classe. Et des maladies mortelles - dont la rougeole - continuent de sévir dans
la région.
L'appel de l'UNICEF pour l'action humanitaire en faveur
des enfants en RDC s'élève à 262 millions de dollars. Au 15 mai, seulement 5.5 millions
de dollars avaient été reçus et 28.8 millions de dollars avaient été reportés
de l'année précédente, ce qui laisse un déficit de financement de 229.3
millions de dollars, soit 87 %.
La Banque mondiale octroie 445 millions de dollars supplémentaires pour soutenir les communautés vulnérables en RDC
Le Conseil des
administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé le 21 mai 2020 un
deuxième financement additionnel de 445 millions de dollars américains en
faveur du Projet pour la stabilisation de l’Est de la RDC pour la paix (STEP
2). Ce financement de l’Association internationale pour le développement (IDA)
améliorera l'accès des communautés vulnérables à des moyens de subsistance et à
des infrastructures socio-économiques.
« Ce
nouveau financement permettra d’élargir le nombre de provinces où les communautés
les plus vulnérables, y compris les réfugiés, bénéficieront de filets sociaux
sous forme d’emplois temporaires et de transferts monétaires », précise Jean-Christophe
Carret, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la République
démocratique du Congo, la République du Congo, la République centrafricaine et
le Burundi.
Le projet initial a permis de réhabiliter plus de 850
infrastructures communautaires. Il a également créé plus de 1,3 million de
jours de travail temporaire pour les personnes vulnérables, doté 45.000 ménages
de technologies agropastorales améliorées et permis le renforcement des
capacités de près de 5.000 membres de comités locaux de développement.
A travers ce financement additionnel, près de 2,5 millions de
personnes bénéficieront de la construction et du maintien de 2.000
infrastructures de base, dont 500 écoles au moins pour soutenir le programme de
gratuité de l’éducation primaire, et 300.000 personnes recevront des transferts
monétaires dans les 1 000 communautés ciblées pour un montant de 100 millions
de dollars.
Le projet STEP 2, mis en œuvre par le Fonds social de la
République (FSRDC), appuiera la structuration du secteur de la protection
sociale grâce à des partenariats inédits avec le ministère des Affaires
sociales (MINAS), et la Commission nationale pour les réfugiés (CNR). Il dotera
également le pays d’un registre social comprenant 1,8 million de bénéficiaires.
Dans le cadre de la réponse COVID-19, le STEP 2 pourra
réaffecter et mobiliser rapidement des fonds pour atténuer les impacts
socioéconomiques sur la population congolaise et mieux protéger les ménages les
plus vulnérables.
Ce deuxième financement additionnel du Projet pour la
stabilisation de l’Est de la RDC pour la Paix comprend un crédit de 285
millions de dollars et un don de 160 millions de dollars.
Kongo Central : Arrestation de deux présumés bandits qui ont opéré dans la cité de Kimpese (ATA de Songololo)
Dans la province du Kongo central. Trois inciviques
ont opéré mercredi soir dans la cité de Kimpese. Ils ont procédé au braquage d’un
cambiste occasionnant des tirs nourris à l’arme. Avant cette opération, la cité
a connu une coupure d’électricité. Selon l’administrateur du territoire adjoint
chargé des questions politiques et administratives du territoire de Songololo,
ces personnes proviennent de Matadi pour venir opérer souvent à Kimpese.
Dieudonné Nfitu a déclaré à Top Congo Fm qu’après la commission des faits, tous
les postes de péage de la province ont été infirmés. C’est ce qui a permis que
ces personnes soient arrêtées au poste de péage de Kenge en allant vers Matadi.
Tout à commencer par la coupure de l’électricité à la
tombée de la nuit de mercredi 20 mai 2020 dans la cité de Kimpese, province du
Kongo Central. « Aux environs de 18 heures, nous avons constaté une
coupure brusque d’électricité. Elle a été rétablie trente minutes plus tard.
Pendant ce temps, un cambiste a été victime d’un vol devant sa parcelle par trois
hommes armés en tenue civile à bord d’une voiture », a déclaré l’administrateur
de territoire adjoint en charge des questions politiques et administratives,
Dieudonné Nfitu.
Une fois leur forfait réalisé, ils ont pris la route
pour la ville de Matadi. « Les services de sécurité de la cité de Kimpese
étant infirmé, « nous avons alerté tous les postes de péage (Lukala,
Kasangulu et de Kenge) puisque nous étions au courant qu’ils avaient une
voiture à leur disposition. C’est vers 19 heures que nous serons informés par
des agents de péage de Kenge de l’interpellation de ces présumés bandits »,
a-t-il indiqué à Top Congo Fm.
L’administrateur de territoire adjoint en charge des
questions politiques et administratives du territoire de Songololo a souligné
que « le chauffeur a pu s’échapper et deux autres personnes ont été arrêtées.
Elles arrivent souvent de la ville de Matadi pour commettre leurs forfaits dans
la cité de Kimpese ».
« Ils sont passés aux aveux en reconnaissant
mener des actes de banditisme dans la cité de Kimpese à plusieurs reprises. On
a retrouvé 5 téléphones, une chaînette en argent, un chargeur de téléphone, une
paire de ketch, 365 dollars américains, 262.500.000 Fcfa, 3.876.300 Fc, une
arme AK 47 avec chargeur et une cartouches ».
Dans la cité de Kimpese, les habitants accusent
souvent la police d’être à la base de cette insécurité. L’arrestation de ces
présumés bandits a fait le tour de la cité de Kimpese. Les habitants tenaient
coûte que coûte à voir ces personnes. L’administrateur du territoire adjoint a
tenté de calme ces habitants en furie en vain. Ils ont pris à partie sa résidence
en jetant des pierres sur la toiture. Des vitres de la maison ont été soufflées,
a regretté Dieudonné Nfuti.
« Heureusement que des éléments de la police
renforcés par ceux des Forces armées de la République Démocratique du Congo ont réussi à maîtriser la situation qui a failli dégénérer. Tout s’est bien passé avec professionnalisme. Il n’y
a pas eu des dégâts corporels. Les deux présumés bandits ont été transférés à
Matadi ».
mercredi 20 mai 2020
Répression sanglante du mouvement Bundu dia Kongo Il faut que justice soit rendue pour les 55 personnes tuées au Kongo Central et à Kinshasa (HRW)
La police de la République démocratique du
Congo a eu recours à plusieurs reprises à
une force létale excessive contre un mouvement religieux séparatiste en avril
2020, tuant au moins 55 personnes et en blessant de nombreuses autres, a
déclaré le 20 mai 2020 Human Rights Watch. La répression par le gouvernement du
mouvement Bundu dia Kongo (BDK) a eu lieu du 13 au 24 avril dans plusieurs
villes de la province occidentale du Kongo Central, ainsi que dans la capitale
du pays, Kinshasa.
C’est un appel du chef spirituel du BDK, Zacharie Badiengila, communément appelé Ne Muanda Nsemi – « l’esprit créateur » en kikongo, la langue de l’ethnie Kongo – lancé à ses partisans pour qu’ils « chassent » de la province les personnes n’appartenant pas à cette ethnie, majoritaire au Kongo Central, qui a provoqué la réaction du gouvernement. Une opération policière effectuée le 22 avril contre le mouvement dans la ville de Songololo a fait 15 morts, et une autre, menée le 24 avril contre la résidence de Nsemi à Kinshasa, a fait au moins 33 morts.
« Les autorités congolaises se devaient de répondre aux messages du mouvement Bundu dia Kongo, qui incitaient à la haine ethnique », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Mais le gouvernement a répondu en violant les normes internationales relatives à l’usage de la force, provoquant un bain de sang. »
Human Rights Watch s’est entretenu par téléphone avec plus de 50 personnes, dont des victimes et des témoins d’abus, des membres du BDK, des membres de personnels hospitaliers, des responsables du gouvernement et des Nations Unies, des activistes des droits humains et des journalistes.
Le 12 avril, Nsemi, ancien député et président auto-proclamé de la « République fédérale du Kongo Central », a publié son bulletin d’information intitulé « Kongo Dieto », signifiant « Notre Kongo » en kikongo, et destiné à ses adeptes. Dans ce document de quatre pages, il exhortait ses partisans à se lever et chasser « tout Muluba, tout Mungala et tout Muswahili [personnes appartenant à d’autres groupes ethniques] » de la province du Kongo Central et à être « impitoyables » à leur égard.
Les tensions ont monté entre le 13 et le 15 avril, alors que des centaines de membres du BDK érigeaient des barrages routiers dans les villes de Boma, Kisantu, Sona-Bata, Lemba et Songololo, scandant des slogans d’exclusion ethnique et menaçant les « non-originaires ». Certains étaient munis de longs bâtons et de noix de palme tandis que quelques-uns étaient armés de fusils de fabrication locale. Les forces de police, déployées pour disperser ces attroupements, ont parfois tiré à balles réelles. Selon des témoins et des informations fournies par la police, ainsi que d’autres sources, au moins six membres du BDK et un passant ont été tuées dans les villes de Kisantu, Sona-Bata et Boma. Un membre du BDK aurait tué par balles un agent de police à Kisantu le 13 avril.
Le 22 avril avant l’aube, la police a encerclé une maison à Songololo, où des dizaines de membres du BDK, dont des femmes et des enfants, s’étaient rassemblés pour préparer des manifestations. Vers 3h00 du matin, les policiers ont ouvert le feu sans discernement sur la maison, l’ont incendiée, puis ont abattu ou assené de coups les personnes qui, prises de panique, se précipitaient dehors, en tuant au moins 15 et en blessant de nombreuses autres. Des témoins ont affirmé que des membres de gangs locaux, appelés kulunas, scandant « Ça va barder ! » en lingala, ont envahi la maison peu après le départ de la police et attaqué les personnes qui s’y trouvaient encore.
« Je dormais quand les tirs ont commencé et [cela] m’a réveillé », a déclaré à Human Rights Watch un membre du BDK qui était dans la maison. « J’ai réussi à m’échapper avant qu’ils n’incendient la maison. »
« Certains d’entre nous priaient lorsqu’ils ont ouvert le feu », a déclaré un autre membre du mouvement. « Quand ils ont réalisé que nous ne sortions pas, ils ont mis le feu à la maison et utilisé des gaz lacrymogènes. Ne pouvant plus respirer, nous avons été obligés de sortir et ils nous tiraient dessus au moment où nous sortions. J’ai reçu une balle dans la hanche, mais ils avaient aussi des machettes. J’ai une blessure de machette à la tête et une autre au bras. »
Des membres du BDK ont affirmé à Human Rights Watch qu’ils avaient tenté de se défendre contre la police avec ce qu’ils pouvaient trouver. « J’ai ramassé des pierres et je les ai lancées sur les policiers », a déclaré l’un d’eux. « J’ai reçu une balle dans la cuisse, mais j’ai aussi blessé un policier au visage. »
Des photos et une vidéo qui auraient été prises le matin du 22 avril, et que Human Rights Watch a pu authentifier, montrent plus d’une douzaine de cadavres et de personnes gravement blessées, qui avaient tous été manifestement déplacés au même endroit pour être montrés à une délégation de la police, laquelle a attiré une foule de curieux. Dans la vidéo, on voit qu’un bâton de bois pointu est lancé sur l’un des blessés et, peu après, un agent de police passe parmi les cadavres, une machette à la main.
Un témoin a affirmé que certains cadavres présentaient à la fois des impacts de balles et des coupures profondes, ce qui laisse supposer qu’ils ont été fusillés avant d’être frappés à coups de machette ou de hache. Certains corps ont manifestement été mutilés, a précisé le témoin. Conformément aux normes internationales en matière de droits humains, toute personne blessée doit être transportée dès que possible à l’hôpital et les dépouilles mortelles ne doivent pas être profanées, a souligné Human Rights Watch.
Le ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, a indiqué à Human Rights Watch, par téléphone, que les enquêtes étaient toujours en cours au niveau provincial du Kongo Central. « S’il y a eu des fautes au niveau du commandement de ce qui a été fait, il faudra que l’auditorat [provincial] s’en charge, » a-t-il déclaré. Kankonde a ajouté que, selon la police, les adeptes du BDK avaient attaqué la police, armés de machettes et de flèches.
Le 22 avril, la police et la police militaire de Kinshasa ont encerclé la résidence de Nsemi ; le 23, une délégation de responsables gouvernementaux y est entrée afin de négocier sa reddition aux autorités qui l’avaient inculpé de « rébellion, atteinte à la sûreté de l’État et incitation à la haine tribale ». Depuis des semaines, il réclamait notamment, par écrit et dans des déclarations par vidéo, le versement de ses émoluments de parlementaire, la remise en liberté de membres du BDK emprisonnés et la nomination de personnes d’ethnie Kongo à des postes administratifs dans la province de Kongo Central.
C’est un appel du chef spirituel du BDK, Zacharie Badiengila, communément appelé Ne Muanda Nsemi – « l’esprit créateur » en kikongo, la langue de l’ethnie Kongo – lancé à ses partisans pour qu’ils « chassent » de la province les personnes n’appartenant pas à cette ethnie, majoritaire au Kongo Central, qui a provoqué la réaction du gouvernement. Une opération policière effectuée le 22 avril contre le mouvement dans la ville de Songololo a fait 15 morts, et une autre, menée le 24 avril contre la résidence de Nsemi à Kinshasa, a fait au moins 33 morts.
« Les autorités congolaises se devaient de répondre aux messages du mouvement Bundu dia Kongo, qui incitaient à la haine ethnique », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Mais le gouvernement a répondu en violant les normes internationales relatives à l’usage de la force, provoquant un bain de sang. »
Human Rights Watch s’est entretenu par téléphone avec plus de 50 personnes, dont des victimes et des témoins d’abus, des membres du BDK, des membres de personnels hospitaliers, des responsables du gouvernement et des Nations Unies, des activistes des droits humains et des journalistes.
Le 12 avril, Nsemi, ancien député et président auto-proclamé de la « République fédérale du Kongo Central », a publié son bulletin d’information intitulé « Kongo Dieto », signifiant « Notre Kongo » en kikongo, et destiné à ses adeptes. Dans ce document de quatre pages, il exhortait ses partisans à se lever et chasser « tout Muluba, tout Mungala et tout Muswahili [personnes appartenant à d’autres groupes ethniques] » de la province du Kongo Central et à être « impitoyables » à leur égard.
Les tensions ont monté entre le 13 et le 15 avril, alors que des centaines de membres du BDK érigeaient des barrages routiers dans les villes de Boma, Kisantu, Sona-Bata, Lemba et Songololo, scandant des slogans d’exclusion ethnique et menaçant les « non-originaires ». Certains étaient munis de longs bâtons et de noix de palme tandis que quelques-uns étaient armés de fusils de fabrication locale. Les forces de police, déployées pour disperser ces attroupements, ont parfois tiré à balles réelles. Selon des témoins et des informations fournies par la police, ainsi que d’autres sources, au moins six membres du BDK et un passant ont été tuées dans les villes de Kisantu, Sona-Bata et Boma. Un membre du BDK aurait tué par balles un agent de police à Kisantu le 13 avril.
Le 22 avril avant l’aube, la police a encerclé une maison à Songololo, où des dizaines de membres du BDK, dont des femmes et des enfants, s’étaient rassemblés pour préparer des manifestations. Vers 3h00 du matin, les policiers ont ouvert le feu sans discernement sur la maison, l’ont incendiée, puis ont abattu ou assené de coups les personnes qui, prises de panique, se précipitaient dehors, en tuant au moins 15 et en blessant de nombreuses autres. Des témoins ont affirmé que des membres de gangs locaux, appelés kulunas, scandant « Ça va barder ! » en lingala, ont envahi la maison peu après le départ de la police et attaqué les personnes qui s’y trouvaient encore.
« Je dormais quand les tirs ont commencé et [cela] m’a réveillé », a déclaré à Human Rights Watch un membre du BDK qui était dans la maison. « J’ai réussi à m’échapper avant qu’ils n’incendient la maison. »
« Certains d’entre nous priaient lorsqu’ils ont ouvert le feu », a déclaré un autre membre du mouvement. « Quand ils ont réalisé que nous ne sortions pas, ils ont mis le feu à la maison et utilisé des gaz lacrymogènes. Ne pouvant plus respirer, nous avons été obligés de sortir et ils nous tiraient dessus au moment où nous sortions. J’ai reçu une balle dans la hanche, mais ils avaient aussi des machettes. J’ai une blessure de machette à la tête et une autre au bras. »
Des membres du BDK ont affirmé à Human Rights Watch qu’ils avaient tenté de se défendre contre la police avec ce qu’ils pouvaient trouver. « J’ai ramassé des pierres et je les ai lancées sur les policiers », a déclaré l’un d’eux. « J’ai reçu une balle dans la cuisse, mais j’ai aussi blessé un policier au visage. »
Des photos et une vidéo qui auraient été prises le matin du 22 avril, et que Human Rights Watch a pu authentifier, montrent plus d’une douzaine de cadavres et de personnes gravement blessées, qui avaient tous été manifestement déplacés au même endroit pour être montrés à une délégation de la police, laquelle a attiré une foule de curieux. Dans la vidéo, on voit qu’un bâton de bois pointu est lancé sur l’un des blessés et, peu après, un agent de police passe parmi les cadavres, une machette à la main.
Un témoin a affirmé que certains cadavres présentaient à la fois des impacts de balles et des coupures profondes, ce qui laisse supposer qu’ils ont été fusillés avant d’être frappés à coups de machette ou de hache. Certains corps ont manifestement été mutilés, a précisé le témoin. Conformément aux normes internationales en matière de droits humains, toute personne blessée doit être transportée dès que possible à l’hôpital et les dépouilles mortelles ne doivent pas être profanées, a souligné Human Rights Watch.
Le ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, a indiqué à Human Rights Watch, par téléphone, que les enquêtes étaient toujours en cours au niveau provincial du Kongo Central. « S’il y a eu des fautes au niveau du commandement de ce qui a été fait, il faudra que l’auditorat [provincial] s’en charge, » a-t-il déclaré. Kankonde a ajouté que, selon la police, les adeptes du BDK avaient attaqué la police, armés de machettes et de flèches.
Le 22 avril, la police et la police militaire de Kinshasa ont encerclé la résidence de Nsemi ; le 23, une délégation de responsables gouvernementaux y est entrée afin de négocier sa reddition aux autorités qui l’avaient inculpé de « rébellion, atteinte à la sûreté de l’État et incitation à la haine tribale ». Depuis des semaines, il réclamait notamment, par écrit et dans des déclarations par vidéo, le versement de ses émoluments de parlementaire, la remise en liberté de membres du BDK emprisonnés et la nomination de personnes d’ethnie Kongo à des postes administratifs dans la province de Kongo Central.
L’insécurité dans l’Est de la Rd Congo ne peut devenir une crise oubliée (Union européenne)
La province de l’Ituri est frappée depuis
plusieurs semaines par une intensification des attaques presque quotidiennes
systématiques contre la population civile. Depuis le début de l’année, ce sont
ainsi près de 300 personnes qui ont été tuées et plus de 200 mille personnes
ont fui les atrocités. Dans une déclaration faite le 20 mai 2020, le Haut représentant et
vice-président de l’Union européenne s’est prononcé sur la situation en Ituri.
Depuis quelques
semaines déjà, la province de l’Ituri est en proie à une insécurité
grandissante. Et le Premier ministre Ilunga Ilunkamba pourrait s’y rendre dans
les prochains jours. C’est cee qu’a annoncé mercredi à Kinshasa le caucus des
députés nationaux de cette province. Pour sa part, l’Union européenne a
qualifié ces actes de tueries de barbares qui doivent cesser. Il appartient aux
autorités congolaises et à la MONUSCO de mettre fin aux agissements de la
milice armée CODECO et à en déférer les auteurs présumés devant la justice. « Aucun
sentiment d’impunité ne peut prévaloir. Il est aussi indispensable de faire
primer le dialogue et de lutter contre toute instrumentalisation identitaire,
ajoute le Haut représentant et vice-président de Josep Borrell.
« Ce qui se
passe dans l’Est de la République démocratique du Congo ne peut devenir une
crise oubliée ; et les efforts visant à mettre fin à l’insécurité dans cette
région doivent être accélérés. L’Union européenne se tient prête à soutenir les
efforts des autorités congolaises en ce sens, en coordination avec ses
partenaires ».
Enfin, l’Union
européenne n’exclut pas de prendre les mesures adéquates à l’égard des
personnes, groupes ou organisations qui contribuent par leurs agissements à
nuire à la préservation de la paix ou à des violations graves des droits de
l’homme.
mardi 19 mai 2020
La prise en charge des patients du Covid-19 est totalement assumée par des médecins et infirmiers congolais (Médecin staff du Cinquantenaire)
La
prise en charge des malades de coronavirus est totalement assumée par des
médecins et infirmiers congolais. C’est la précision apportée samedi à Kinshasa
par le médecin responsable du centre de traitement de Covid-19 à l’Hôpital du
Cinquantenaire et médecin chef de staff. Le Dr Alain Kaluta a déclaré qu’à ce
stade des experts chinois arrivés à Kinshasa n’ont pas été à l’hôpital du
Cinquantenaire pour s’occuper des patients atteints de coronavirus.
L'Hôpital du Cinquantenaire |
« J’aimerais préciser à la population congolaise sur un fait que l’équipe d’experts chinois arrivée à Kinshasa n’ont jamais été ici à l’Hôpital du Cinquantenaire. A ce stade, les Chinois n’ont pas apporté comme investigation d’autant plus que toute implication dans la prise en charge des cas de Covid-19 ne dépend pas de nous hôpital. Nous dépendons du secrétariat technique de la prise en charge et du gouvernement », a-t-il ajouté.
Et
de renchérir que « nous voulons préciser surtout à l’intention de la population
congolaise que la prise en charge est totalement assumée par des infirmiers et
médecins congolais et tous ceux qui sont impliqués dans le programme national
de la prise en charge contre le Covid-19 ».
Au
terme de ses entretiens le 21 avril 2020 avec le Premier ministre Sylvestre Ilunga
Ilunkamba, l’ambassadeur de Chine en RDC Zhu Jing avait annoncé l’arrivée d’une
délégation de médecins chinois et des équipes médicales pour soutenir la RDC
dans la lutte contre la pandémie de Coronavirus. L’ambassadeur de Chine an Rd Congo disait que l’objectif de
cette équipe chinoise composés d’experts était de partager les expériences et
le savoir-faire accumulés en Chine en vue de renforcer la coopération qui existe entre les deux pays
depuis des décennies.
Cette
équipe qui est arrivée mardi dernier à
Kinshasa est composée des experts médicaux chinois. Les 12 experts vont
apporter leur expertise dans la lutte contre la pandémie du coronavirus
déclarée officiellement depuis le 10 mars 2020 en RDC.
Ces
médecins chinois qui étaient en première ligne dans la lutte contre Covid 19 en
Chine sont en RDC sur propre invitation du gouvernement congolais.
La Chambre préliminaire II de la CPI rejette la demande d’indemnisation et de dommages et intérêts de Jean-Pierre Bemba
La Chambre
préliminaire II de la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour ») a
rendu sa décision le 18 mai 2020 sur la demande d’indemnisation et de dommages et intérêts de M. Jean-Pierre
Bemba. M. Bemba a été arrêté en mai 2008 à la suite d'un mandat
d'arrêt de la CPI et a été acquitté par la Chambre d'appel de la CPI le 8 juin
2018.
La
Chambre a noté que la demande de M. Bemba comportait deux volets : une demande
d’indemnisation au titre de l’article 85-3 du Statut de Rome et une demande de
dommages et intérêts liée à l’alléguée mauvaise gestion par le Greffe de la CPI
des avoirs gelés sur ordre des juges de la Cour.
Concernant
le premier volet, la Chambre a considéré que M. Bemba n'avait pas établi qu'il
avait subi une erreur judiciaire grave et manifeste au sens de l'article 85 du
Statut de Rome de la CPI et, en conséquence, a refusé d'exercer son pouvoir
discrétionnaire d'accorder une indemnisation à M. Bemba.
S'agissant
du deuxième volet, la Chambre a conclu que cette question ne relevait pas du
champ d'application de l'article 85 du Statut de Rome de la CPI et de sa
compétence et l'a donc rejetée. La Chambre a également noté que, la
responsabilité de la bonne exécution d'une demande de coopération émanant de la
Cour incombant principalement aux États requis, le rôle du Greffe se limitant à
faciliter leur communication avec la Cour, sa décision est sans préjudice au
droit de M. Bemba de recourir à d'autres voies de recours et possibilités qui
lui seraient autrement ouvertes concernant des dommages allégués en rapport avec
ses avoirs à la suite de mesures prises dans le cadre de l'exécution des
décisions de la Cour.
En
outre, la Chambre a noté que l'affaire Bemba fournit un exemple de la gravité
des conséquences entraînées par l'absence de limites statutaires quant à la durée
de la procédure ou, plus grave encore, de la détention provisoire. Tout en
soulignant la responsabilité de la Cour d'assurer la célérité de la procédure
en tant que principe fondamental du droit à un procès équitable et de
rationaliser sa propre procédure en conséquence, la Chambre a jugé urgent que
les États parties se lancent dans une révision du Statut afin d'envisager de
remédier à ces limitations.
dimanche 17 mai 2020
Gestion de Covid-19 : Des ONG congolaises appellent les autorités congolaises à encourager la recherche locale
La Dynamique
citoyenne Covid-19, une synergie des 26 organisations de la Société Civile engagée
dans la lutte contre la Covid-19 par le suivi de la gestion sanitaire,
financière et sociale de cette pandémie par les autorités compétentes, suit
avec inquiétude l’évolution de ladite pandémie dont le nombre cumulé a dépassé
la barre de 1.000 personnes atteintes. Elle a publié le 11 mai 2020 son troisième rapport signé par Danny
Singoma, Directeur général du Cenadep et Rose Mutombo Kiese, Présidente nationale du Cafco.
Ainsi
la Dynamique Citoyenne Covid-19 déclare :
De la prise en charge sanitaire
L’état
des structures sanitaires publiques nécessite d’être rapidement amélioré afin de
permettre une prise en charge optimale des malades en général et ceux atteints
du Coronavirus en particulier. Nous saluons le fait que le Gouvernement
congolais inaugure des Centres de santé privés qui se modernisent en s’adaptant
à la conjoncture de Covid-19.
Mais,
nous les encourageons les Autorités à améliorer durablement les structures
étatiques qui demeurent dans un état calamiteux. Si à Kinshasa, des difficultés
énormes sont perceptibles, qu’en est-il des provinces ? Il est grand temps pour
le gouvernement de s’atteler à aménager les hôpitaux provinciaux dans
l’éventualité de recevoir les potentiels malades même là où aucun cas positif
n’est pas encore signalé. Il devra aussi améliorer la sécurité professionnelle,
physique et financière du personnel de santé.
La
Dynamique Citoyenne encourage le Comité d’éthique et le Comité scientifique à harmoniser
leurs procédures dans la validation des produits des recherches locales. Les autorités
congolaises devraient fortement encourager la recherche locale et valoriser les
bonnes pratiques traditionnelles.
La
Dynamique soutient que pour que la prise en charge sanitaire soit efficace, il
faut agir en amont, en renforçant d’une part la prévention par une forte
sensibilisation et en élargissant le dépistage par un test massif à travers le
pays. Ainsi, le Gouvernement est appelé à décentraliser le seul laboratoire
opérationnel à Kinshasa.
De la transparence et de la
communication
Le ministère
de la Santé a annoncé un décaissement cumulé de plus ou moins 3 millions de dollars
en rapport avec le plan national de riposte budgétisé à 135 millions de dollars
et que le reste d’argent devraient provenir des partenaires.
La
dynamique Citoyenne Covid-19 s’inquiète de ce déficit du budget qui a des
conséquences sur la bonne prise en charge des malades et appelle le
Gouvernement à plus de responsabilités impliquant même la réduction du train de
vie des institutions. La Dynamique exige du Gouvernement les détails sur
l’affectation de fonds déjà décaissés ainsi que sur les dons reçus des partenaires,
des entreprises et des personnalités indépendantes.
Plus
d’une fois, les organisations de la Société Civile en général et les membres de
la Dynamique Citoyenne Covid-19 en particulier ont interpellé le Gouvernement
et le Secrétariat Technique de la Riposte sur la transparence dans la gestion
des malades. La communication officielle autour de Covid-19 est décriée par la population
qui n’est pas convaincue du discours des Autorités et qui renforce davantage sa
méfiance et son scepticisme face à la pandémie. Les images véhiculées dans les
réseaux sociaux doivent inciter le Gouvernement et les gestionnaires de la
riposte à améliorer leur communication.
La
Dynamique Citoyenne Covid-19 exige une fois de plus les détails des bulletins
sanitaires journaliers qui doivent préciser la zone de santé d’origine de
chaque nouveau cas positif enregistré, de chaque décès et de chaque cas guéri.
Du Fonds de solidarité national
Pendant
que la majorité des Congolais attendent voir le Fonds national de solidarité en
action, il est triste de constater qu’il n’est encore qu’à la phase
d’élaboration de son Règlement Intérieur. Il est plus qu’urgent que les
modalités d’accès à ce fonds ainsi que son mode de fonctionnement soient
connues de tous.
Dans
certaines provinces comme celle de Lualaba où aucun cas de Covid-19 n’a encore
été signalé, des entreprises minières ont annoncé la mise à disposition du
Gouvernement provincial des fonds pour lutter contre la Pandémie. Lualaba étant
une partie intégrante du Congo, la Dynamique de la Société Civile souhaite que
ces fonds soient rapidement versés au Fonds national de solidarité qui doit
agir comme une Caisse de péréquation pour l’ensemble du pays et
particulièrement les villes de Kinshasa et Matadi qui connaissent le plus grand
nombre des malades testés positifs.
Des impacts sociaux et économiques
Des
millions de personnes ont perdu leurs sources de revenu suite aux mesures de fermeture
de plusieurs activités économiques courantes, formelles et informelles.
Certains emplois sont à ce jour menacés à cause du manque à gagner des
entreprises à l’arrêt. Les 11 mesures économiques de soutien à l’offre des
produits de première nécessité, prises par le gouvernement fin mars 2020, ne
favorisent qu’une partie d’opérateurs économiques et non pas ceux qui vivent de
l’économie informelle. La Dynamique appelle le Gouvernement congolais, à mettre
en place d’une manière urgente, en concertation avec les organisations de la
Société Civile, un mécanisme spécial de soutien aux acteurs les plus
vulnérables.
A
l’annonce du confinement de la commune de la Gombe à Kinshasa, des dérogations
ont été accordées à un groupe de personnes notamment les journalistes, les
banquiers et le personnel soignant. Il est étonnant de remarquer
l’accroissement des personnes qui entrent chaque jour dans cette commune. Cela
pousse à s’interroger si l’Hôtel de Ville à continuer à délivrer des macarons
d’accès ou s’il existe un service parallèle de contrebande. La Dynamique
recommande à l’hôtel de ville de revoir le mode de contrôle de ces macarons ou de
lever carrément le confinement de cette commune et laisser tout le monde y
entrer librement.
Covid-19 : Des Ong pour la transparence et la gestion non politicienne des statistiques en évitant l’embellissement des cas recensés
Dans un rapport conjoint publié le 5 mai 2020 à Kinshasa,
26 organisations de la société civile réunies au sein des Réseaux et
plates-formes diverses dans la Dynamique citoyenne Covid-19 RDC ont après
analyse de l’évolution de la pandémie Covid-19 en République démocratique du
Congo sont déterminés à agir pour la transparence, le respect de la dignité
humaine et la bonne communication officielle dans la gestion de la lutte contre
la Covid-19 en RDC.
Alors que qu’en RDC le nombre cumulé des personnes
atteintes de Covid-19 est à la de du 16 mai 2020 est à 1.455,
dont 1.454 cas et 1 cas probable. Ces organisations ont tenu à dresser le
constat suivant :
De
la gouvernance et du financement du COVID19
- L’Etat d’urgence sanitaire arrivé à échéance le 24
avril 2020 a été prorogé de 15 jours après le vote d’une Loi y relative par
l’assemblée nationale et le Sénat. Une nouvelle prorogation serait en vue ;
- Le port obligatoire du masque naso-buccal a été
rendu public par l’Ordonnance Présidentiel prorogeant l’état d’urgence
sanitaire en RDC. A cet effet, le Gouverneur de la Ville de Kinshasa a été le
premier à annoncer que tout contrevenant devra payer une amende de 5.000 FC
soit plus ou moins 3 dollars américains, sans en expliciter les modalités de perception.
Les amendes sont collectées par les agents de la Police, sans quittance ;
- Le Président de la République a félicité le Président
malgache de la découverte d’un produit contre le Covid-19
- Les animateurs du Fonds national de solidarité
contre le Covid-19 ont été nommés par Ordonnance Présidentielle. Des animateurs
de la Société Civile figurent parmi les membres dont la Coordination est
dominée par les Chefs et Représentants des Confessions religieuses qui
demandent la rectification de leurs rôles. Ils souhaitent agir dans un organe
consultatif plutôt que celui de gestion quotidienne ;
- Dans une déclaration conjointe, des Représentants de
19 missions diplomatiques, de la Monusco et de la Banque Mondiale ont adressé
leur soutien au Président de la République et au Premier Ministre congolais
dans la lutte contre le Covid-19, sans déterminer concrètement quelle sera la
part de chacun ;
- Le FMI a décidé d’alléger la dette de la RDC de 20
millions de dollars américains
- La RDC, jusqu’à ce jour, ne dispose que d’un seul
laboratoire pour les tests de dépistage du Covid-19, celui de l’INRB, à Kinshasa,
pour l’ensemble du pays ;
- A ce jour, une seule commune sur l’ensemble du pays,
celle de la Gombe à Kinshasa, a été confinée ;
De
la prise en Charge médicale et sociale
- Des citoyennes et citoyens congolais bloqués à
l’extérieur du pays commencent à retourner progressivement au pays, grâce aux
efforts du Gouvernement congolais. Il est quand même déplorable de constater
les conditions déplaisantes dans lesquels ils sont placés en quarantaine.
Certains ont même été séquestrés dans les hôtels, faute de payement, à temps,
des factures par le Gouvernement
- L’Unicef, en partenariat avec la Commission
psychosociale du Comité de la Riposte, a formé, à Kinshasa, 40 psychologues et
41 travailleurs sociaux pour atténuer l’impact social et psychologique de la
pandémie sur les enfants et leurs familles
- Faute de mécanisme officiel de prise en charge des
nécessiteux, certains partis politiques distribuent, à coup de propagande, des
vivres à leurs partisans pour leur permettre de survivre pendant la crise de Covid-19
;
- Le samedi 25 avril 2020, l’opinion a appris des
sources proches de la Clinique Ngaliema la contamination de la pandémie de Covid-19
de 15 professionnels de santé, dont 12 femmes et trois hommes ;
- La RDC tarde à rendre public le protocole retenu
officiellement pour le traitement de Covid-19;
- La découverte de presqu’une centaine de cas positifs
à la prison militaire de Ndolo, à Kinshasa, relance le débat sur la sécurité
sanitaire des prisonniers sur toute l’étendue du territoire national.
Des
impacts sociaux, économiques, culturels et politiques
- Le Ministre de l’Industrie a annoncé, le 2 mai 2020,
la mise à disposition par le Fonds de Promotion de l’Industrie d’une somme de
10 millions de dollars pour financer les entreprises locales impactés
négativement par la pandémie de Covid-19. Il viserait le domaine agroalimentaire,
l’industrie pharmaceutique et la Logistique.
- Le Ministre de l’Enseignement primaire et secondaire
a lancé l’initiative des cours télévisés à l’intention des élèves finalistes.
Il s’en tient à confirmer que l’année scolaire ne sera pas blanche alors que
rien de concret n’est fait pour les autres classes. Du côté de l’enseignement
supérieur et universitaire, c’est silence radio ;
- Le Gouvernement a décrété une gratuité pour la
consommation d’eau de la Regideso et d’électricité de la Snel pour une période
de deux mois. Les détenteurs des compteurs prépayés d’électricité se plaignent
d’être exclus de cette mesure. Dans plusieurs quartiers, les habitants
dénoncent la qualité et la quantité d’eau courante disponible ;
- Le ralentissement de l’activité économique a une
incidence directe sur le taux de change qui accuse une dépréciation continue du
Franc Congolais face aux devises étrangères ;
- Le Parlement a décidé de la reprise de ces travaux
dans le respect des mesures barrières contre la pandémie en instituant un mode
de travail à distance par les moyens de l’Internet ;
- L’annonce de la découverte d’un produit préventif et
curatif de Covid-19 au Madagascar, à base de l’Artemisia, fait ressurgir la
question de la gestion et de la protection des scientifiques congolais dont le
Chercheur Jérôme Munyangi qui serait associé à ce produit malgache après qu’il
ait été victime des atteintes à sa vie en RDC et qu’il se soit exilé en France.
- L’approvisionnement des grandes villes comme Kinshasa,
en produits vivriers locaux ou importés, devient de plus en plus difficile avec
conséquence la hausse des prix sur le marché, malgré l’annulation de la TVA sur
certains produits alimentaires.
- La fête du 1er mai a été célébrée cette année dans
la méditation et sous le digne de la revendication, par les syndicats, du
respect de la mesure de non-licenciement des employés en cette période de crise
de Covid-19
Genre
et Violences basées sur le genre
- La Covid 19 touche de plus en plus les femmes d’après
le Comité de Riposte, le taux des femmes touchées est passée de 12 % à plus de
30 %.
- Plusieurs femmes, et particulièrement celles
exerçant des activités économiques informelles, sont quotidiennement exposées
aux risques de contamination aux marchés, boulangeries, transport en commun où
la proximité est forte ;
- Suite à la mesure de fermeture de certaines
activités commerciales, les femmes sont submergées par les travaux ménagers au
regard des normes sociales qui réservent spécifiquement ces travaux aux femmes
et aux filles ;
- Celles qui sont mariées subissent des violences
conjugales et sexuelles de la part de leurs conjoints et d’autres formes des
violences domestiques en raison des tensions accrues au sein du foyer.
Des
droits humains, Libertés fondamentales et suivi des mesures
- Il est rapporté des violations des droits humains
commis par les services de sécurité lors du contrôle de l’application des
mesures barrières édictées par le pouvoir public.
A titre illustratif, un taximan de moto, à Kinshasa, a
été abattu par un policier lors d’un contrôle du port de masque ;
- Il est malheureux de constater qu’à Kinshasa et en
provinces, plusieurs bars et restaurants fonctionnent en toute clandestinité et
sont parfois bondés du monde ;
De
la sensibilisation et prévention
- De manière globale, la quasi-totalité de la
population est informée de l’existence de la pandémie mais chacun l’interprète
à sa guise suivant les canaux de communications à sa portée ;
- Les mesures barrières de lavage et désinfection des
mains sont bien suivies mais se heurtent souvent au problème de manque d’eau et
d’insuffisance des ressources financières pour se procurer régulièrement du
savon ou le gel hydroalcoolique ;
- Le port obligatoire de masque pousse à recourir à
ceux fabriqués artisanalement en tissus et moins chers. Peu de personnes sont
informées sur les mesures d’hygiène et de sécurité entourant l’achat et le port
de ces masques ;
- L’accès aux médias, par les organisations de la
Société Civile, est difficile à cause des prix exorbitants des organes fixés
par les organes de presse ;
- Les journalistes prennent peu de précautions et
s’exposent lors des interviews en ne couvrant pas les micros ou en exposant les
mains nues à leurs interlocuteurs ;
- La découverte des cas positifs à Matadi, à
Lubumbashi et Kasindi, pousse à s’interroger sur l’efficacité de contrôles
sanitaires aux points d’entrées intérieures et extérieures. Mais aussi sur
l’application de la fermeture de toutes les frontières et de l’interdiction
d’entrée et de sortir de la ville de Kinshasa.
De ce qui précède, les Organisations de la Société
Civile, à travers la Dynamique Citoyenne COVID-19, demandent :
Au
Président de la République :
La mise en œuvre rapide et effective du Fonds National
de Solidarité contre la Covid-19 ainsi que la publication urgente de son plan
d’action ainsi que des mécanismes de retraçage des fonds reçus pour que tout le
monde en connaisse l’origine et le montant ;
La désignation, au Fonds National de Solidarité,
d’autres personnalités neutres, laïques et crédibles au regard de la position
des Chefs religieux ;
La valorisation et la protection des scientifiques
congolais et plus particulièrement de ceux impliqués dans la lutte contre le Coronavirus
;
Au
Gouvernement :
La décentralisation de laboratoires de diagnostic et
la généralisation du test pour une détection précoce de cas de Covid-19 à
travers le pays ;
L’information sur les fonds déjà récoltés par le
Fonds National de Solidarité (Montant, origines, affectations) ainsi que sur la
mise en œuvre financière du Plan de riposte national ;
La publication urgente d’un plan d’accompagnement
des opérateurs économiques aussi bien du secteur formel qu’informel pour
réduire l’impact négatif de Covid-19 sur les activités économiques et le social
de la population ;
L’amélioration des conditions de prise en charge des
compatriotes rapatriés et mis en quarantaine ;
L’amélioration de la protection ainsi que de la
prise en charge matérielle et financière du personnel de santé ainsi que des
policiers réquisitionnés pour la lutte contre la Covid-19 ;
Le renforcement de la lutte contre la corruption et
le détournement des deniers publics et l’affectation des fonds ainsi récupérés
à la riposte contre la Covid-19 et particulièrement à l’amélioration de la
qualité et des conditions de travail dans les formations sanitaires publiques ;
La facilitation de l’accès des organisations de la
Société Civile aux médias aussi bien officiels que privés ;
L’annonce urgente, par les Ministères en charge de
l’enseignement, des modalités pratiques de la reprise des cours à tous les
niveaux ;
La mise en route, par le Ministère de l’Agriculture,
d’une Campagne agricole mettant au centre de l’action les organisations
paysannes
Les mesures de respect des droits humains par les
services de sécurité et l’instauration des sanctions contre les agents véreux ;
La convocation urgente de la Tripartite (Etat –
Syndicats – Employeurs) pour un dialogue social franc et la définition de
mesure de sauvegarde des emplois dans le contexte de Covid-19.
Au
Comité de Riposte
La transparence et la gestion non politicienne des
statistiques en évitant l’embellissement et la manipulation à la hausse ou à la
baisse des cas recensés, de nombre de décès ou des guéris.
Les détails des bulletins sanitaires journaliers qui
précisent la zone de santé d’origine de chaque nouveau cas positif enregistré,
de chaque décès et de chaque guéri ;
La diffusion, dans les détails, de la stratégie de
riposte et la facilitation d’accès à ses rapports
Une attention particulière pour les femmes œuvrant
dans le secteur informel en leur offrant gratuitement des dispositifs de
protection notamment ;
Aux
Organisations de la Société Civile de :
Renforcer l’action pour le respect des mesures de
prévention par la population en général et les tenanciers des bars et autres
petits commerces, en particulier ;
Militer pour le renforcement du leadership et la
participation des femmes/ filles dans le processus de prise des décisions dans
la lutte contre la Covid-19 tout en tenant compte de l’approche genre dans les
activités ;
Œuvrer pour le soutien et l’implication des
Organisations de la société civile dans le mécanisme officiel de prévention et
de sensibilisation.
Mutualiser les efforts et partager d’avantages les
expériences
Relayer fortement, chacune selon ses moyens de
communications, les positions de la Dynamique Citoyenne Covid-19 pour plus
d’impacts et des résultats
Adapter consciencieusement leurs modes de
fonctionnement et d’action au contexte actuel.
Renforcer la lutte contre les inégalités sociales,
les violations des droits humains et la mauvaise gouvernance.
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