Retour au calme après une vive tension à Mbau en territoire de Beni

Une accalmie relative s'observe à Mbau ce soir après une journée agitée ce mardi 11 novembre 2014.  Cela, l’avions-nous dit, suite au meurtre du Taximan Kambale Sombolani Jean de Dieu, tiré le soir de lundi dernier par  des éléments casques bleus  de la Monusco en patrouille. Le contingent tanzanien annonce avoir été  agressé par les jeunes motards lors de son passage dans la localité et ont dû réagir en légitime défense, ce qui reste à confirmer. Outre le taximan décédé, une balle des casques bleus avait fait un blessé, M. Tsongo.

Lors de la tentative de levée du corps, les éléments de la police en pleine dispersion des manifestants ont tiré en balles réelles, causant à leur tour la mort d’un mineur, le nommée Muhindo Omari Zephanie (16 ans), résident au Quartier Mbimbi d’Oicha, taximan venu solidariser avec ses collègues de Mbau (à 5 km).

A l’occasion, les balles de la police ont fait des blessés parmi des civils manifestants et non manifestants. On déplore au moins 2 blessés :

- Mme Solange Malyabwana, 27 ans, mariée et mère de 3enfants, résident au Quartier Kitahura de Mbau, touchée sur son épaule droite alors qu’elle se trouvait au marché de la place ;

- Muhindo Katsuva, 22 ans,  célibataire, résident au Quartier Linzo de Mbau qui serait lui parmi les manifestants ;

Le taximan tué lundi dernier vient d’être enseveli le soir de ce mardi 11 novembre 2014, après un entretien qui a réuni au tour d’une table les responsables de la Monusco, la famille de la Victime, les autorités locales et les représentants de la société civile. Une autopsie dont
on attend les conclusions a précédé cet enterrement. Le Bureau de la Monusco-Beni a dû intervenir avec les autorités pour organiser les obsèques.

Le deuxième tiré ce mardi sera enseveli ce mercredi ; la famille dit avoir reçu une assistance du Gouverneur de Province du Nord-Kivu pour organiser les funérailles. Depuis 17 h 30, les activités ont repris timidement dans la localité de Mbau.

La Coordination de la Société Civile du Nord-Kivu en appelle aux apaisements pour que l’ennemi de la paix ne profite de cet incident. Tout en exhortant des enquêtes crédibles et sérieuses pour établir les responsabilités, notre Structure estime que ces incidents n’entameront pas la confiance mutuelle Population-Monusco –Forces de sécurité.

Me Omar Kavota, Vice-président et Porte-parole de la Société Civile du Nord-Kivu