« Le Katanga a besoin d’une plus grande
attention, une attention plus soutenue afin de trouver des solutions immédiates
aux besoins humanitaires complexes qui affectent les civils », a déclaré
le 21 novembre 2014 le Coordonnateur humanitaire en RDC, Moustapha Soumaré, à la fin
d’une visite à Pweto, ville du nord du Katanga qui abrite environ 178.000
personnes déplacés internes.
Du 17 au 19 novembre, M. Soumaré a
conduit une mission composée d’agences onusiennes, des ONG et des donateurs
internationaux pour évaluer les besoins humanitaires, dresser un bilan de la
réponse en cours et des défis, et discuter avec les acteurs sur les
perspectives des prochains mois. La mission a été ponctuée par l’étape de Pweto
où la délégation a visité une école de rattrapage pour les enfants déplacés et
ceux qui sont sortis des rangs des groupes armés et une foire de distribution
d’articles ménagers.
Pweto, abritant environ 30 % du nombre
total de déplacées internes au Katanga estimée à près de 582 000 personnes, est
un des territoires qui composent ce que les acteurs humanitaires appellent «le
triangle de la mort". Avec les zones de Manono et Mitwaba, le
"Triangle" demeure le théâtre de violence contre les civils. Au cours
des trois dernières années, le nombre de personnes déplacées au Katanga s’est
multiplié par 10, passant de près de 55.000 fin novembre 2011 à plus de 582.000
aujourd'hui. La violence a forcé des milliers d'enfants à abandonner les
études et perturbé les activités économiques des familles. Depuis le début de
l'année, plus de 14.000 incidents de protection ont été enregistrés, sept fois
plus qu’en 2013.
« La protection des civils est
primordiale au Katanga, les enfants et les femmes demeurant les plus touchés.
Il nous incombe de créer des conditions favorables qui permettent de protéger
tous les civils », a dit M. Soumaré.
Dans un contexte des besoins persistants,
les donateurs ont contribué environ 24 millions de dollars américains entre
mars 2013 et juin 2014. Cette aide financière a permis, entre autres choses, de
fournir quelques 12.000 tonnes de nourriture à plus de 730.000 personnes, de
vacciner plus de 7 millions d'enfants contre la rougeole et de fournir des
semences et du matériel agricole à plus de 70.000 personnes.
Cependant, à côte de la crise
humanitaire, le Katanga connaît également un déficit chronique de
développement. Le programme de rattrapage scolaire, financé par un programme
multi-bailleurs dénommé le Fonds Commun Humanitaire, est le « parfait exemple »
des liens qui doivent exister entre les acteurs d’urgence et ceux du
développement, a dit M. Soumaré. Lundi, le président du parlement provincial du
Katanga avait déclaré à la mission que l’emploi pour les jeunes constitue une
des clés pour les dissuader de rejoindre les groupes armés.
Aujourd'hui, avec le Katanga, c’est
toutes les provinces de l'Est qui sont instables. Le Katanga est confrontée à
une insuffisance d’acteurs humanitaires et on estime qu'au moins 24 millions de
dollars américains sont nécessaires pour couvrir les besoins humanitaires
prioritaires.
« Les besoins humanitaires du Katanga ont
été marginalisés. Nous devons nous assurer que ces besoins reçoivent
l'attention qu'ils méritent. Le Katanga a besoin de la paix et de la stabilité,
mais cela ne peut se faire qu’en investissant dès aujourd’hui dans les besoins
humanitaires et de développement», a déclaré M. Soumaré.
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