Chers compatriotes,
Après une longue série de
harcèlements contre leurs positions et les agglomérations à forte concentration
de population, les Forces armées de la République Démocratique du Congo ont
reçu l’ordre de réagir. Elles ont ainsi libéré la plupart des entités du
Nord-Kivu qui, depuis 19 mois, se trouvaient sous le contrôle des ennemis de la
paix. Kibumba, Rutshuru, Rumangabo et, depuis quelques heures, Bunagana, sont
de nouveau sous l’administration des autorités politiques et administratives
légalement établies.
En même temps qu’elles
exerçaient, comme il se doit, leur droit inaliénable de défense légitime, les
forces régulières ont, par la même occasion, rempli leur devoir de protection
des populations et rétabli l’honneur et la dignité de la Nation toute entière.
Au nom du peuple congolais et au mien propre, je félicite tous les officiers,
sous-officiers, caporaux et soldats des FARDC qui, au péril de leur vie, se
sont de la sorte acquittés de leur serment de défendre la patrie et d’assurer
la sécurité de nos frères et sœurs du Nord-Kivu.
Je salue la mémoire des
vaillants éléments de nos forces de défense et de sécurité tombés sur le champ
d’honneur depuis le début de cette crise. Je pense également aux trois soldats
de la paix tanzaniens, ainsi qu’à tous les autres casques bleus de la MONUSCO
fauchés dans la fleur de l’âge aux côtés de leurs camarades d’armes congolais. Par
ma voix, la Nation congolaise dans son ensemble leur exprime sa reconnaissance.
Je présente à leurs proches ainsi qu’aux gouvernements contributeurs de troupes
de la MONUSCO les condoléances attristées de tous les Congolais.
Je voudrais également exprimer
notre compassion aux familles des nombreuses victimes non combattantes de la
violence aveugle dont ont fait montre les traitres et ennemis de notre pays.
C’est le lieu de souligner que les options que, dès le début, j’avais annoncées
comme réponse à la crise dans l’est de notre pays demeurent d’actualité. Pour
mémoire, notre action devait être menée sur le triple plan politique,
diplomatique et militaire.
C’est ce qui a été fait.
Je me sens d’autant plus
conforté dans la pertinence de cette approche que les forces vives de la
Nation, réunies récemment en Concertations nationales à Kinshasa, m’ont adressé
une recommandation dans ce sens et que les résultats escomptés sont au
rendez-vous.
Le succès de la contre-offensive
menée par nos forces de défense et de sécurité dans les territoires occupés du
Nord-Kivu, en réaction aux tirs aveugles des forces négatives, n’a donc pas
pour conséquence de rendre caduques les options politiques et diplomatiques en
cours en vue de rétablir une paix durable. Je réitère mon appel aux éléments du
groupe armé qui vient d’être déguerpi des territoires de Nyiragongo et de
Rutshuru à se démobiliser volontairement à la faveur de l’initiative de la
région des Grands Lacs, faute de quoi nous n’aurons d’autre option que de les y
contraindre par la force. Le même appel est adressé aux autres groupes armés
nationaux.
Mettre fin à toutes leurs
activités militaires rendrait les uns et les autres éligibles à la réinsertion
dans la vie nationale. Quant aux résidus des groupes armés étrangers FDLR,
ADF-NALU, LRA et FNL, qui continuent à semer la désolation dans les provinces
du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, je les mets en demeure de déposer les armes et de
mettre fin à toute exaction sur les populations congolaises.
Faute d’obtempérer à cette injonction,
ces groupes armés s’exposent à une opération de désarmement forcé aussi
vigoureuse que celle en cours. Aux pays voisins, je tiens à redire que la voie
royale pour la paix et la stabilité dans la région réside dans la mise en
ouvre, effective et de bonne foi, de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, ainsi que de
la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Je les exhorte
donc à remplir leurs engagements aux termes de cet Accord et réaffirme la
détermination, à ce jour non démentie, de la République Démocratique du Congo à
remplir les siens.
Chers compatriotes,
Pour avoir soufferts de la
guerre, nous, congolais, connaissons le prix de la paix. Saisissons donc les
derniers développements de la situation au Nord-Kivu comme une opportunité pour
renforcer la cohésion nationale afin de reconstruire à l’unisson notre beau et
cher pays. Dans cette optique, j’en appelle au patriotisme de chaque Congolaise
et de chaque Congolais.
Notre devoir aujourd’hui est
d’être, chacun, un ardent partisan de la paix et de la cohésion nationale. Nous
devons bannir toute attitude, tout propos et tout comportement de nature à
exacerber la division entre congolais. Agir autrement serait faire le jeu des
ennemis de notre pays. L’heure n’est pas à la chasse aux sorcières ou à la
recherche des boucs émissaires, mais plutôt au rassemblement des Congolais dans
toute leur diversité autour du seul objectif qui vaille : la grandeur et
la dignité du Congo. Que Dieu protège la République Démocratique du Congo et
son peuple.
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