La toile s’est enflammée
ces derniers jours après une correspondance de la présidente de l’Assemblée
nationale adressée au Premier ministre pour l’augmentation des émoluments des
députés nationaux de 2.000 dollars américains et de l’augmentation du budget du
personnel administratif de 50 %. Le rapporteur de l’Assemblée nationale a
apporté des précisions.
Il
semble qu'avec l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la
communication, la rumeur l'emporte désormais sur la vraie information. C'est,
en effet, la bombe à retardement du perpétuel souci de l'homme "animal
social" de communiquer. L'Assemblée
nationale aurait sollicité la révision à la hausse des émoluments des
Honorables Députés nationaux et de l'enveloppe consacrée mensuellement au fonctionnement de son administration.
D'aucuns oublient par ailleurs que le Chef de l'État, dans son discours à la
Nation, n'avait pas hésité de reconnaître le rôle du Député national au sein de
la Communauté nationale : "il est un acteur social amplement
sollicité".
La
toile s'enflamme à tort, les plateaux des médias télévisuels sont inondés par
des beaux parleurs.
Qui
trompe qui? C'est la belle question qu'il faille se poser face à des
accusations grossières dont l'anathème est jeté aux animateurs d'une
institution prestigieuse. Il n'est pas question de démentir forcément
l'information, mais plutôt il est impérieux de replacer le dossier dans son
vrai contexte.
Qui
n'a pas vécu le vote par les deux chambres du Parlement de la loi de finances
2020 dont le Budget s'élève jusqu'ici à hauteur de 11 milliards de dollars
américain? Quand bien même il urge aujourd'hui de parler du Collectif
budgétaire compte tenu de la crise sanitaire en présence. Lequel collectif
budgétaire oblige la réduction du train de vie de toutes les institutions.
Nos
vaillants élus nationaux méritent mieux autant que toutes les couches
socioprofessionnelles dont les Professeurs d'universités qui sont les
Éclaireurs de notre société, les Médecins, les Magistrats, les Enseignants...
Qui
se rappelle des récentes paroles du Directeur de Cabinet du Chef de l'État
affirmant à haute et intelligible voix, depuis la Prison centrale de Makala, que le
salaire des conseillers à la Présidence de la République a été doublé et même
triplé ? Quoi de plus si c'est une
requête où une institution plaide à raison en faveur de son personnel
administratif et des élus légitimes du peuple congolais ?
Il
y a lieu de rappeler que chaque congolais servant la République par quelque job
que ce soit mérite bel et bien une rémunération décente. C'est la Constitution
de notre mère patrie - la loi des lois, qui le dit ainsi.
Question
: qui devra croire que le Haut fonctionnaire mal payé honorera la bonne
gouvernance envisagée dans le crédo des uns et des autres ? En substance, nous
comprenons que l'Etat congolais est appelé à améliorer les conditions de
travail de tous les travailleurs publics, les Honorables Députés y compris, les
Professeurs, les Médecins...
Quand
le congolais donne aveuglément du crédit à ce qui est émotionnel au détriment
de la vérité, c'est une entorse à la matérialisation du combat pour un État de
droit tant réclamé par tous. De toutes les années, les Honorables Députés
nationaux ont toujours demandé à l'exécutif national d'améliorer les conditions
de vie et de travail des enseignants, militaires, policiers, magistrats,
Professeurs d'universités..., pourquoi les leur ne doivent pas être améliorées?
Il
est à noter que la requête de l'Assemblée nationale, si seulement elle est
vraie, elle date alors de la session ordinaire de septembre 2019 et tire sa
raison d'être de la loi de finances 2020 (dont l'exécution est malheureusement
à dure épreuve), c'est-à-dire bien avant la pandémie du coronavirus qui a fini
par anéantir l'activité économique. Il n'y a point donc de sujet qui puisse
faire jaser lorsque ce qui se conçoit clairement s'énonce aussi clairement et
les mots pour le dire coulent avec fluidité.
Ne
gaspillons pas le temps à vilipender à tort les animateurs de nos institutions,
construisons un Congo fort où les travailleurs sont rémunérés à leur juste
valeur.
Honorable
Prof Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Rapporteur AN
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