Les familles-parties
civiles regroupées au sein de l’Association des Victimes de Type-Ka
(AVTK/ASBL), à l’occasion de la célébration du 22ème anniversaire de la
catastrophe aérienne survenue sur le marché Type-ka, le 8 janvier 1996, interpellent
de nouveau les autorités de la République Démocratique du Congo et leurs
Institutions, en l’occurrence le Président de la République, le Sénat,
l’Assemblée Nationale, le Gouvernement de la République, ainsi que le
Gouvernement Provincial de la Ville de Kinshasa, avec espoir de trouver, cette
fois-ci, sous le bénéficie d’urgence, une oreille attentive, en vue de leur
implication effective pour la résolution définitive et judicieuse en faveur des
victimes.
22 ans se
sont écoulés depuis l’avènement de la catastrophe aérienne survenue sur le
marché Type-ka, une calaminé publique dont elles ont vécu et subi les effets
dramatiques. Entre-temps, la Cour Suprême de Justice, siégeant en cassation,
avait déjà rendu depuis le 3 novembre 2004 son Arrêt définitif dans l’affaire
qui les oppose à la Régie des Voies Aériennes (RVA) et à la Société SCIBE
AIRLIFT, en déclarant les pourvois en cassation de ces deux dernières
irrecevables. La conséquence de cette Décision judiciaire était l’acquisition
de la force de la chose jugée du 6 Mai 1997 par le Tribunal de Grande Instance
de Kinshasa/Gombe qui avait condamné la Régie des Voies Aériennes (RVA) et la
Société SCIBE AIRLIFT aux dommages et intérêts en faveur des parties civiles.
Cet accident
du lundi 8 janvier 1996, le plus meurtrier de l’histoire de l’aviation civile
au Congo, en Afrique et dans le Monde, a eu à occasionner la mort de plusieurs
personnes et des lésions à d’autres qui sont devenues infirmes à vie. Devant
l’insensibilité quasi-inhumaine de tous les Gouvernements qui se sont succédés
depuis ce malheureux événement jusqu’à ce jour, et aussi devant la non prise en
compte de nos préoccupations majeures, les familles de victimes du crash aérien
de Type-ka, se retrouvent aujourd’hui essoufflées et désemparées. Elles ne savent
à quel saint nous vouer. Car, leur cri de détresse, leur« S.O.S. ! », n’est pas
non seulement entendu, et plus grave encore, ne trouve point de solution voici
22 ans ! La plupart des victimes qui étaient encore malades et alités à la
maison jusque à un récent passé, sont mortes et celles devenues invalides sont
sans espoir et n’attendent que leur mort ! Des orphelins sans encadrement, car
les familles se sont désintégrées socialement, ont vu leur avenir hypothéqué.
En ce 22ème
anniversaire qu’elles commémorent la catastrophe aérienne survenue sur le
marché Type-Ka, elles portent à la connaissance de l’opinion publique qu’à la
suite du manque d’accompagnement et de protection des familles de victimes par
le Gouvernement et les autres institutions de la République, les familles de
victimes, cherchant d’autres voies et moyens, judiciaires et/ou politiques,
pour solutionner leur dossier relégué dans les oubliettes de l’histoire, se
sont retrouvées victimes d’une arnaque organisée par un réseau des malfaiteurs,
agissant au nom des autorités sur Internet, avec la complicité d’une banque
commerciale de la place.
Es familles
des victimes dénoncent cette passivité et ce silence coupable du Gouvernement
de la République Démocratique du Congo, toujours insensible pour
l’indemnisation de familles des victimes. Elles condamnent cette banalisation
de la vie humaine, conformément aux prescrits de la Constitution de la
République, telle que modifiée à ce jour et qui stipule en son article 16
(alinéas 1 et 2), nous citons : « La personne humaine est sacrée. L’État a
l’obligation de la respecter et la protéger. Toute personne a droit à la vie, à
l’intégrité physique ainsi qu’au libre développement de sa personnalité dans le
respect de la loi, de l’ordre public, du droit d’autrui et des bonnes mœurs ».
C’est
pourquoi, déterminés coûte que coûte à défendre leurs intérêts et à faire
rétablir, par des moyens légaux, toutes les responsabilités en rapport avec la
catastrophe aérienne de Type-ka, les familles de victimes de Type-ka, comptant
sur la volonté du Chef de l’Etat pour « une justice équitable, réparatrice et
distributive » pour tout congolais et toute congolaise, demandent aux Autorités
de la République Démocratique du Congo et à leurs Institutions ce qui suit :
1. Au
Président de la République et au Gouvernement Central :
- De
s’impliquer résolument dans la question de l’indemnisation équitable, de toutes
les victimes de la catastrophe aérienne de Type-ka, en tant donné que la RVA
est une Entreprise publique, appartenant à l’Etat et au respect du principe de
la condamnation judiciaire « in sollidum », c’est-à-dire l’un à défaut de
l’autre ;
2. Au Bureau
de l’Assemblée Nationale :
-
D’instruire sa Commission Socio-Culturelle aux fins de relancer les travaux sur
le dossier relatif à la catastrophe aérienne de Type-ka, déjà examiné, mais non
adopté en Plénière, en vue de prendre des mesures d’éligibilité devant faire de
la journée du 8 Janvier de chaque année, « une journée nationale » dédiée aux
victimes des accidents en République Démocratique du Congo, au regard de la
leçon pédagogique à tirer du crash aérien de Type-ka ;
3. A la
Commission Nationale des Droits de l’Homme :
- d’accompagner les
familles de victimes afin qu’elles espèrent trouver cette fois-ci, un plaidoyer
plus efficace et sous le bénéficie d’urgence, une oreille attentive, amenant
les autorités politiques et/ou judiciaires à une implication plus responsable
pour la résolution définitive et judicieuse en leur faveur ;
4. Au
Gouvernement Provincial de la Ville de Kinshasa :
- De prendre
des mesures concrètes d’accompagnement psychosocial et socio-économique en
faveur :
• des
victimes encore invalides ou encore malades jusqu’à ce jour ;
• des veuves devenues indigentes à la suite dudit crash ;
• des orphelins et orphelines, ainsi que d’autres enfants en situation particulièrement difficile, composés essentiellement des enfants en rupture familiale, sociale ou scolaire, des enfants-parents, des filles-mères, des enfants devenus déviants et délinquants ;
• des membres de familles des victimes vivant dans la précarité ;
• des veuves devenues indigentes à la suite dudit crash ;
• des orphelins et orphelines, ainsi que d’autres enfants en situation particulièrement difficile, composés essentiellement des enfants en rupture familiale, sociale ou scolaire, des enfants-parents, des filles-mères, des enfants devenus déviants et délinquants ;
• des membres de familles des victimes vivant dans la précarité ;
- D’honorer
la mémoire des victimes de la catastrophe aérienne de Type-ka en construisant «
LE MÉMORIAL DES VICTIMES » à la Place Type-ka même en guise de leur souvenir
pour les générations présentes et futures.
Fait à
Kinshasa, le 8 janvier 2018
« TOUS UNIS,
JUSTICE SERA FAITE ! ».
POUR LES FAMILLES VICTIMES DE TYPE-KA
1. Léon BONGOLA wa BILAPO,
Président
2. Mme Elysée BONGUMBA
BIAKENEYI, Vice-Présidente
3. Joachim BONGEYE
w’ESONGOLA MATONDO, Secrétaire Général
4. Mme Agnès KIANGALA
SWAMI, Trésorière Générale
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