Charles
Antoine Bambara : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse,
Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire
des Nations Unies. § Activités des Composantes de la MONUSCO
§
Activités de l’Equipe-pays
§
Situation militaire
Division
de l’Information publique
Le
Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République
Démocratique du Congo et chef de la MONUSCO, M. Maman Sidikou a effectué du 13
au 18 janvier 2016 une visite de travail dans l’Est du pays, notamment à Goma,
dans la province du Nord-Kivu mais aussi à Bukavu, Lusenda dans le territoire
de Fizi, et Uvira. Cette visite s’inscrit dans le cadre de sa tournée de prise
de contact avec le personnel de la MONUSCO, les autorités provinciales, les
populations locales de la province du Sud-Kivu, mais aussi et surtout pour
exprimer au nom de la MONUSCO et des Nations Unies, sa solidarité et sa
compassion aux réfugiés burundais du camp de Lusenda dans le territoire de Fizi
; suite à la situation sécuritaire et politique qui prévaut dans leur pays, le
Burundi. Le Représentant spécial compte maintenir cette dynamique progressive
pour toutes les autres provinces. A Goma, première étape de sa tournée, M.
Sidikou a eu à briefer le Conseil de sécurité sur la situation politique,
sécuritaire et humanitaire en RDC, et a eu des échanges fructueux avec les
membres du Conseil. Monsieur le Représentant spécial s’est également rendu à
Bukavu, où il a rencontré le Gouverneur de province et son équipe, mais aussi
le personnel civil et militaire de la MONUSCO, ainsi que les membres de la
société civile. Ce fut aussi pour lui l’occasion de visiter l’hôpital de niveau
2 du contingent chinois de la Force de la MONUSCO. Au camp des réfugiés
burundais de Lusenda, M. Maman Sidikou accompagné du Représentant régional de
Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) est allé à l’écoute des réfugiés, des
populations et autorités locales mais aussi des acteurs humanitaires qui
apportent assistance à ces réfugiés.
Il
a ainsi pu visiter l’école, le dispensaire et le marché aux vivres de ce site
et évaluer les besoins en assistance pour appuyer les autorités en charge de la
gestion du camp. Les défis sécuritaires dans la plaine de la Ruzizi ont été au
centre de ses échanges avec les membres du comité de sécurité du territoire
d’Uvira et la société civile de cette localité. Une réunion interactive avec le
personnel civil et militaire de la MONUSCO, déployé à Uvira, a clôturé la
visite du Représentant spécial du Secrétaire général dans cette cité.
Par
ailleurs l’Envoyé Spécial de la Présidente de la Commission de l’Union
Africaine, Monsieur Edem Kodjo a été reçu, hier mardi 19 janvier par le
Président de la CENI, M. Corneille Nangaa, en présence de ses collègues membres
de l’Assemblée plénière présents à Kinshasa. Les échanges entre les deux
personnalités ont porté sur l’état de la question électorale en République
Démocratique du Congo. L’Envoyé Spécial de Madame ZUMA est venu s’informer à la
source de la situation du processus électoral en cours, avant d’écouter les
autres acteurs de la vie nationale en République Démocratique du Congo.
Activités
des Composantes de la MONUSCO Police MONUSCO : Le 13 janvier 2016, s’est tenue
la cérémonie de remise officielle des clés du sous-commissariat de Duru, situé
à 90 km au Nord de Dungu, dans la province de Haut-Uélé. D’une valeur de trente
mille dollars américains, il est le fruit d’un Projet à impact rapide initié
par la Police de la MONUSCO du secteur de Dungu. L’édifice comporte quatre (04)
bureaux équipés en mobiliers et deux (02) toilettes externes. Pour monsieur
Célestin Bondamisso, Commissaire Spécial de la province du Haut-Uélé qui
présidait la cérémonie, la construction du sous-commissariat de Duru est une
preuve palpable de l’appui de la MONUSCO à la PNC. Il a saisi l’occasion pour
exprimer la gratitude de la population de Duru à la MONUSCO, avant de
recommander à la PNC de faire un bon usage de ce cadre de travail. En marge de
la cérémonie, le chef secteur de la Police MONUSCO de Dungu par intérim a remis
un lot de fournitures de bureau au commandant de la PNC/Duru. Durant la
semaine, les équipes conjointes pour la mise en œuvre de la Stratégie
Opérationnelle intégrée de Lutte contre l’Insécurité à Beni/Oicha, ont
poursuivi leurs patrouilles régulières de sécurisation.
Au
total, 91 appels ont été reçus sur les numéros verts. 25 interventions ont été
effectuées et ont permis 10 interpellations pour diverses infractions de droit
commun. Par ailleurs, les différentes Unités de Police Constituées (FPU) ont
poursuivi leurs missions de protection des populations. Ainsi, 514 patrouilles
de sécurisation dont 179 conjointes avec la Police Nationale Congolaise, 18
Check points et 20 escortes de hautes personnalités ont été effectués.
Situation militaire
(Par le Lieutenant-colonel AMOUZOUN
CODJO MARTIN, Porte-parole militaire)
Aucun
incident majeur susceptible de perturber l’environnement sécuritaire dans la
ville-province de Kinshasa, et dans les autres provinces situées dans l’Ouest
de la République Démocratique du Congo, n’a été rapporté durant la semaine
écoulée. Dans les provinces de Haut et de Bas-Uélé, les Forces onusienne et
congolaise poursuivent avec détermination leurs activités militaires visant à
l’éradication effective de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Dans la
province de Haut-Uélé, dans le cadre de la lutte contre les activités négatives
de la LRA, la Force de la MONUSCO, a, en coordination avec les Forces Armées de
la République Démocratique du Congo (FARDC), lancé depuis le 15 janvier 2016,
l’opération dénommée « Red Kite » (Cerf-volant rouge). A cet effet, le
bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO a déployé, conjointement avec les
FARDC, trois postes opérationnels dans des localités situées dans les régions
de Bangadi, Duru et Faradje, dans le but de mener des activités militaires
visant à la neutralisation des éléments résiduels de la LRA, et de mettre par
conséquent un terme à leurs exactions perpétrées contre les populations civiles
dans les régions concernées. En Ituri, le climat sécuritaire continue d’être
dominé par des activités militaires menées par la Force de la MONUSCO et
l’armée congolaise, contre les éléments réfractaires du Front de Résistance
Patriotique de l’Ituri (FRPI), auteurs de nouvelles exactions contre les
populations civiles vivant dans les localités situées au Sud du territoire
d’Irumu. En effet, du 10 au 14 janvier 2016, les éléments du FRPI ont lancé des
attaques contre quatre localités, notamment Musana (environ 4 kilomètres au
Nord-est de Gety), Mandibe (22 kilomètres au Sud-ouest de Komanda), Modohiro
(environ 4 kilomètres au Nord-est d’Aveba) et Kapalayi (9 kilomètres au Nord de
Gety), au cours desquelles six individus ont été agressés, un autre blessé, des
fonds alloués pour la réhabilitation de l’école primaire de Nyawali (située à
Musana) et plusieurs biens domestiques pillés. Le 15 janvier 2016, des éléments
du FRPI ont attaqué le marché de Boga (12 kilomètres au Sud-ouest d’Aveba), et
pillé du bétail.
Des
troupes d’intervention rapide des FARDC ont été déployées promptement sur les
lieux des incidents, repoussé les assaillants à Modohiro, traqué et capturé un
insurgé du FRPI dans la localité de Kapalayi. Suite à la récurrence des
exactions perpétrées par des éléments armés et ceux du FRPI contre les
populations civiles vivant dans la région de Bunia en général, et les localités
situées au Sud du territoire d’Irumu en particulier, la Force de la MONUSCO y
mène depuis le 14 janvier 2016 une opération du Bataillon de Déploiement
Rapide, dans le but de tester le nouveau concept de Force mobile flexible des
Nations Unies. Cette opération, menée pour la première fois par la Force de la
MONUSCO, vise au renforcement des capacités de la MONUSCO à accomplir sa
mission de protection des populations civiles. Le concept de Bataillon de
Déploiement Rapide, consiste à une prompte projection des troupes onusiennes en
tous lieux en République Démocratique du Congo, pour une protection urgente des
populations civiles, soit pour mettre un terme aux incidents en cours, ou soit
pour prévenir des attaques contre celles-ci. Ce concept est différent de celui
de la Brigade d’Intervention, en ceci que la tâche attribuée à cette dernière
par la Résolution 2211 de 2015, est de mener spécialement des opérations
offensives contre les groupes armés actifs dans la province du Nord-Kivu. Par
ailleurs, dans le territoire de Mambasa, les rapports concordants font état de
l’arrestation à Mambasacentre par les troupes des FARDC, du chef rebelle du
groupe Mayi-Mayi dénommé ‘’Cobra’’, suspecté être l’instigateur de toutes les
activités négatives de nuisance perpétrées par les éléments Mayi-Mayi à
l’intérieur et autour de Mambasa-centre. D’autres sources ont également
rapporté le 13 janvier 2016, le kidnapping par deux éléments armés à Butsha (10
kilomètres au Nord de Biakatu), du chef de la collectivité de Biakatu, monsieur
Jules Asunya Selemani, après l’attaque menée contre le véhicule qui le
transportait, sur lequel dix impacts de balles ont été observés. Le 17 janvier
2016, trente-cinq individus, dont cinq femmes, ont été kidnappés au cours
d’incursion des éléments du groupe Mayi-Mayi Simba dans la localité de Mambaka,
située à 30 kilomètres au Sud-ouest de Biakatu. Des Observateurs Militaires de
la Force de la MONUSCO ont mené des patrouilles intensives de longue portée sur
les lieux de ces incidents, dans le but de dissuader d’autres attaques
similaires, de rassurer les populations riveraines et d’interagir également
avec les autorités locales sur les mesures idoines à prendre. Au chapitre des
redditions dans cette province, le 16 janvier 2016, un ex-caporal du Front des
Nationalistes et Intégrationnistes (FNI) en possession d’une arme AK-56, d’un
chargeur et des munitions, ayant intégré ce groupe armé en 1998, s’est rendu
volontairement aux Casques bleus de la Force de la MONUSCO basés au poste
opérationnel de Bogoro, à l’issue d’une longue période de négociations,
persuasion et campagne de reddition volontaire.
Dans
le cadre des activités civilo-militaires, le 11 janvier 2016, des Casques bleus
du contingent Bangladais de la Force de la MONUSCO, ont en présence du
Commandant de la Brigade d’Ituri, contribué avec le déploiement de deux
patrouilles, d’une Force d’intervention rapide, de deux véhicules
anti-incendie, d’une ambulance et d’autres moyens adéquats, à l’extinction d’un
important incendie, qui consumait un restaurant et les bâtiments avoisinants.
Le Commissaire spécial de l’Ituri, ayant personnellement visité le site
concerné, a exprimé sa gratitude au Commandant du bataillon Bangladais, pour la
promptitude de l’intervention et l’assistance apportée simultanément en ce
temps de crise, afin de sauver des vies humaines, mais également, de préserver
des biens meubles et immeubles. Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire a été
marquée dans le territoire de Beni par des attaques menées par des éléments de
l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) contre les positions de l’armée
congolaise, l’aéronef de la MONUSCO ; mais également, par des exactions
perpétrées par des éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda
(FDLR) contre les populations civiles. Dans le territoire de Beni, le 13
janvier 2016, des éléments de l’ADF ont lancé à deux reprises des attaques
contre les positions des FARDC situées dans la localité d’Opira, à 8 kilomètres
au Sud d’Eringeti et approximativement 49 kilomètres au Nord de Beni. Les
troupes de l’armée congolaise ont vigoureusement réagi et repoussé les
assaillants, et ce ; avec l’appui des Casques bleus de la Brigade
d’Intervention de la Force de la MONUSCO basés à Opira et Mavivi (31 kilomètres
au Sud-ouest d’Eringeti). Deux éléments de l’ADF ont été tués au cours de ces
accrochages. Quelques pertes en vies humaines ont également été enregistrées
dans l’armée congolaise. En réponse à ces attaques contre les positions de
l’armée congolaise, la Force de la MONUSCO a tiré le 14 janvier 2016, des obus
d’artillerie contre les positions de l’ADF, situées dans la partie orientale de
la localité d’Opira. Des attaques ciblées ont également été menées par des
hélicoptères de combat de la Force de la MONUSCO contre des camps de l’ADF, en
vue de leur démantèlement. Le 16 janvier 2016, des éléments armés ont tiré sur
un hélicoptère de la MONUSCO en vol opérationnel audessus de la région située à
4 kilomètres au Sud-est d’Eringeti, causant des dommages mineurs sur l’aéronef.
La MONUSCO condamne une fois de plus avec fermeté ce deuxième incident
d’attaque sur ses aéronefs, après celle survenue le 11 janvier 2016 dans la
même région par des éléments supposés appartenir à l’ADF, et réitère son
engagement à soutenir l’armée congolaise dans la lutte sans faille contre les
groupes armés, et ce ; conformément à son mandat. Les éléments réfractaires des
FDLR ont également perturbé l’environnement sécuritaire dans cette province,
durant la semaine écoulée.
Dans
le territoire de Walikale, le 14 janvier 2016, les éléments des FDLR ont tendu
une embuscade aux motocyclistes dans la région proche de Kalembe (27 kilomètres
à l’Est de Pinga), tué un individu et blessé un autre. Au chapitre des
redditions dans la province, du 13 janvier 2015 à ce jour, vingt-huit éléments
en provenance des groupes armés, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne.
Il s’agit de : sept des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR),
deux du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Nyatura’’, dix du groupe Mayi-Mayi Rahiya
Mutomboki avec une arme AK-47, deux du groupe Mayi-Mayi Kifuafua, un du groupe
Mayi-Mayi Simba, quatre du groupe Mayi-Mayi Bakata-Katanga et un du groupe
Mayi-Mayi Yakutumba. Au Sud-Kivu, le climat sécuritaire a été jugé globalement
sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise. L’armée congolaise
poursuivant ses activités militaires visant à la neutralisation des éléments du
groupe MayiMayi Bede, a appréhendé avec leurs armes le 13 janvier 2016 à Sange
(33 kilomètres au Nord d’Uvira-centre) et Kinanira (territoire d’Uvira), cinq miliciens
de ce groupe armé, auteurs d’embuscades et de trafic de drogue entre la plaine
de la Ruzizi et le Burundi. Au Tanganyika, en dépit de l’activisme du chef
rebelle du groupe Mayi-Mayi pygmée, Nyemba Isha, rapporté dans le groupement de
Sange, territoire de Manono, et de la pression militaire exercée par les unités
de l’armée congolaise contre ses activités négatives dans la région ; l’environnement
sécuritaire dans cette partie du pays a été rapporté stable, mais volatile,
durant la semaine écoulée. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1.166
patrouilles armées, dont 388 nocturnes, et fourni 83 escortes pendant la
période sous examen.
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