Honorable
Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable
Président du Sénat,
Honorables
Députés et Sénateurs,
Je suis
devant vous ce jour, une fois de plus, afin de rendre compte de l’état de la
Nation.
A ce sujet,
comment ne pas évoquer, au seuil de Mon propos, la catastrophe naturelle que
viennent de connaitre plusieurs villes et localités de notre pays, du fait des
inondations causées par des pluies diluviennes, et qui ont entraîné la perte de
plusieurs dizaines de vies humaines.
Au-delà des
mesures déjà prises, et celles en cours pour prévenir et faire efficacement
face à ces genres de situations à l’avenir, Je tiens à exprimer, au nom de la
Nation attristée et en mon nom personnel, nos sincères condoléances à toutes
les familles éprouvées.
En mémoire
des victimes de ces inondations, comme de ceux de nos compatriotes qui, au cours
de l’année 2015, sont tombés sur les différents théâtres des opérations
militaires ou nous ont quitté, dans l’exercice de leurs charges publiques ou
non, Je vous prie de garder une minute de silence.
Honorables Députés et Sénateurs,
Honorables Députés et Sénateurs,
L’état de la
Nation congolaise ce lundi 14 décembre 2015 est pour le moins contrasté,
l’embellie dans certains secteurs ne pouvant occulter les préoccupations
légitimes de chacun de vous dans d’autres.
Tel est
cependant le sort commun à toutes les Nations du monde.
Motif de satisfaction,
voir de fierté légitime, je commencerai par relever le fait qu’en dépit des
multiples défis, demeure préservé l’héritage commun nous légué par les héros et
martyrs de notre indépendance, à savoir : un Congo uni, libre et véritablement
souverain, dans les limites de ses frontières internationales héritées de la
colonisation.
Nous y
sommes parvenus grâce à nos forces de défense et de sécurité et au concours de
tous les Congolais, expression renouvelée de notre vouloir vivre collectif et
de la complicité exemplaire entre le peuple et son armée.
Dans le
territoire de Beni, au Nord-Kivu, les forces négatives, défaites militairement
il y a une année, par nos vaillantes forces armées, sont passées de la guerre
conventionnelle à des actes terroristes ciblés auxquels nos forces de défense
et de sécurité s’emploient à mettre fin avec le concours actif et précieux de
nos populations.
La situation
dans les zones frontalières du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, fait également l’objet
d’une attention particulière de nos forces de sécurité, en raison du flux des
réfugiés en provenance du Burundi.
La même
approche prudentielle et préventive est de mise dans les localités frontalières
à la République Centrafricaine, pays où nous avons été amenés à dépêcher une
unité de nos forces armées afin de contribuer, sous l’égide des Nations unies,
à la normalisation de la situation politique et sécuritaire.
Nous
félicitons ici tous les éléments de cette unité, dont l’efficacité
opérationnelle reconnue de tous au niveau de la communauté internationale,
inspire estime et considération.
Fidèle à son
hospitalité légendaire et à sa vocation régionale et africaine, notre pays sera
toujours aux côtés de nos frères et sœurs d’autres pays en détresse, tout en
prenant les dispositions qui s’imposent pour prévenir toute atteinte à sa
propre sécurité et à celle de ses habitants.
C’est dans
cet esprit que s’inscrit la mise en service d’un système d’identification et de
repérage des passagers qui est déjà opérationnel au niveau de treize postes frontaliers
sur les trente-trois prévus à l’horizon 2017. Ce système permet une information
centralisée de contrôle des passagers et des documents de voyage, ainsi qu’une
gestion saine et efficace des données migratoires.
En
définitive, l’ensemble du territoire national est aujourd’hui sous le contrôle
du Gouvernement de la République et le sera chaque jour davantage, en dépit de
quelques poches de résistance résiduelles des forces négatives en voie
d’éradication par nos forces armées et de police.
Honorables Députés et Sénateurs,
Honorables Députés et Sénateurs,
Au plan
économique, notre pays a engrangé, au cours de ces dernières années, des
performances remarquables en termes de stabilisation du cadre macroéconomique
et de croissance économique, fruit d’une politique engagée depuis 2001. Cela va
de nouveau se confirmer, au terme de l’année en cours, avec un taux de
croissance estimé à 7,7%, un taux d’inflation de moins de 1% et des réserves
internationales brutes évaluées à 1,46 milliards de dollars américains.
Ces
résultats, combinés à une gestion rigoureuse des finances publiques, ont permis
de renforcer les capacités de notre Pays à financer des investissements
importants sur base des ressources nationales. C’est le cas notamment de la
construction et de la réhabilitation des bâtiments publics et des
infrastructures économiques, d’achat et de réhabilitation des unités de
transport tant aérien, fluvial que ferroviaire.
La
conjoncture économique internationale, marquée par la chute des cours de
principales matières premières, appelle cependant à la prudence et à des
mesures conservatoires.
Le
ralentissement de l’économie mondiale et l’assombrissement des perspectives
économiques internationales a eu, en effet, pour conséquence, la baisse des
prix du cuivre et l’or, principales matières premières d’exportation de notre
pays, respectivement de près de 19% et de 8% en moyenne à fin novembre 2015, la
baisse du moral des chefs d’entreprises et une contraction des réserves
budgétaires.
Il est à
craindre que ces tendances entrainent comme risque, en 2016, la compromission
des acquis de plusieurs années d’efforts de stabilisation et de relance
économique.
Face à cette
situation, J’ai instruit le Gouvernement de prendre des mesures visant, d’une
part, à stabiliser la situation et, d’autre part, à améliorer la résilience de
notre économie et à permettre une croissance soutenue de cette dernière grâce à
une politique de diversification économique et d’industrialisation qui accorde
une meilleure place aux secteurs porteurs dont l’agriculture, et qui privilégie
les Zones Economiques Spéciales comme stratégie de mise en œuvre.
La
réhabilitation et la modernisation du domaine Agro-industriel de la Nsele et
l’implantation des Parcs Agro-Industriels, à l’instar de celui de Bukanga-Lonzo
dans la Province du Kwango est une parfaite illustration de cette politique.
En tant
qu’expérience pilote de mise en œuvre du plan national d’investissement
agricole, l’essaimage de ces Parcs dans les autres provinces de la République
sera accéléré dès le début de l’an 2016 et concernera prioritairement les 11
sites dont les études de préfaisabilité sont déjà disponibles.
Le Maniema,
le Tanganyika, le Nord-Ubangui et le Kongo Central, sont à ce sujet déjà pré
positionnés.
Par
ailleurs, des mesures spécifiques d’encadrement des dépenses publiques et des
réformes structurelles à impact rapide ont été arrêtées et un Comité de
pilotage de haut niveau, ainsi qu’une Task Force chargés du suivi de la mise en
œuvre des mesures envisagées mis en place.
Le succès
attendu de ces mesures ne sera cependant possible que si, plus que jamais, nous
nous attaquons à la corruption, véritable pieuvre qui obère tous nos efforts de
mobilisation des recettes et de développement.
Cette
croisade doit mobiliser toutes les institutions de la république.
Honorables
Députés et Sénateurs,
La stabilité
macroéconomique n’étant pas une fin en soi, il est temps, plus que temps, de
sortir des sentiers battus, de faire montre d’imagination et d’audace, de quitter
le statuquo et d’aller vers le développement.
Ce qui passe
par un appui soutenu à l’investissement public productif ; par la poursuite de
l’amélioration du climat des affaires afin de stimuler l’investissement
national et d’attirer plus d’investissements directs étrangers, et par
l’exploration de sources nouvelles et innovantes de financement extérieur, sans
omettre la possibilité de mobilisation de l’épargne interne.
L’impératif
de l’adoption d’une Loi spécifique sur le partenariat public-privé s’inscrit
dans cette même perspective.
Il en est de
même du positionnement de petites et moyennes entreprises, comme un de
principaux moteurs de la nouvelle politique économique du pays, et qui devra se
concrétiser par le renforcement des mécanismes d’appui et de financement à
l’entreprenariat local, particulièrement celui des jeunes et des femmes.
C’est à ce
prix que nous consoliderons nos efforts actuels de croissance, en rendant
celle-ci plus inclusive ; que nous nous donnerons les moyens de poursuivre la
révolution de la modernité en cours, dont les premiers jalons inspirent espoir
et fierté légitimes ; que nous atteindrons le cap de l’émergence à l’horizon
2030, et que nous réduirons en conséquence, l’extraversion excessive de notre
système économique.
Honorables
Députés et Sénateurs,
Par-delà ces
perspectives économiques qui interpellent, on peut se féliciter des progrès
réalisés dans le cadre de notre programme de réhabilitation et de modernisation
des infrastructures économiques.
C’est le cas
dans le domaine des infrastructures routières où, en dépit de l’insuffisance
des ressources financières, les efforts du Gouvernement ont permis de maintenir
plus de 23.000 km de routes en état de praticabilité et d’assurer 19 liaisons
sûres entre les 26 Chefs-lieux de provinces.
Ces efforts
vont se poursuivre pour désenclaver les régions isolées du pays, principalement
les zones à forte densité de population, et à grand potentiel de production
agro-industrielle, et pour assurer la connectivité avec les pays frontaliers,
de manière à garantir l’intégration régionale.
L’ambition
est de développer un réseau routier répondant aux standards internationaux,
c’est-à-dire, des routes revêtues et des ponts d’une capacité de 60 tonnes
minimum, ce qui devrait permettre de poursuivre le désenclavement du territoire
national et d’encourager la complémentarité multimodale route-
rail-voie hydraulique, tout en respectant des normes environnementales conformes aux exigences du développement durable.
rail-voie hydraulique, tout en respectant des normes environnementales conformes aux exigences du développement durable.
Au premier
semestre 2016, le Gouvernement va ainsi finaliser un programme routier qui,
avec l’appui des Partenaires, permettra d’entretenir environ 2.400 km de routes
déjà livrés dans le cadre des accords de financements précédents, et de
réhabiliter environ 800 km supplémentaires sur les axes Akula – Gemena –
Libenge ; Boyabo – Zongo ; Kasindi – Beni ; Komanda – Bunia – Mahagi, et Goma –
Kavumu.
Dans le
cadre de l’aménagement en cours de la Nationale n° 1, il est prévu le bitumage
des tronçons Pont Luvua – Tshikapa et Tshikapa – Kamwesha avec aménagement des
voies secondaires et quelques infrastructures connexes : écoles, centres de
santé, marchés, et infrastructures de stockage des produits agricoles.
Dans le
cadre de la facilitation des échanges transfrontaliers, des dispositions ont
déjà été prises afin de réduire le temps de voyage sur le trajet de Lubumbashi
au port de Dar Es Salaam, long de près de 400 km.
Chaque jour
qui passe, voit donc un coin de la République relié à un autre par voie
routière, à tel enseigne qu’il est aujourd’hui posssible de partir de
Lubumbashi à Bukavu en moins de 72 heures, contre plusieurs semaines
antérieurement, en passant par Kalemie, Fizi et Uvira.
Pour ce qui
est des voiries urbaines, les réalisations principales de l’année en cours
peuvent être résumées de la manière suivante : 42,072 km de voirie ont été
asphaltés dans les villes non couvertes par des programmes conséquents depuis
2011, tandis que, lancés au mois de février 2014, les travaux de bitumage de 24
km de voiries à Goma se sont poursuivis à un rythme satisfaisant.
En 2016, les travaux de voirie, arrêtés en 2015 faute de financement, vont reprendre avec vigueur dans plusieurs chefs-lieu de province.
En 2016, les travaux de voirie, arrêtés en 2015 faute de financement, vont reprendre avec vigueur dans plusieurs chefs-lieu de province.
Un accent
particulier a été mis également dans la construction et réhabilitation des
voies de desserte agricole, l’objectif étant de faciliter l’acheminement des
produits agricoles des centres de production vers les centres de consommation.
Il s’agit
notamment de la réhabilitation de 2034 Km de routes dans les ex-provinces de
Bandundu, Kasaï-Oriental, Province Orientale et Bas-Congo.
Dans le
secteur du Transport aérien, il y a lieu de signaler l’amélioration de la
sécurité aérienne à travers l’augmentation du taux de couverture en
radiocommunication de l’espace aérien qui est passé de 20% en 2013 à 75% en 2015,
avec pour objectif, d’atteindre 95% d’ici mars 2016.
Désormais,
la République Démocratique du Congo n’inspire plus la frayeur au personnel
navigant des aéronefs en ligne ayant à traverser son espace aérien. Elle est en
mesure de visualiser lesdits aéronefs, grâce aux investissements réalisés au
cours de cette année, notamment, la construction et l’équipement de nouvelles
tours de contrôle et de blocs techniques y rattachés, à l’aéroport
international de N’djili à Kinshasa, et à celui de la Luano à Lubumbashi.
Il faut
signaler également l’opérationnalisation, depuis le mois de septembre dernier,
de l’aérogare modulaire destiné aux vols internationaux, à l’aéroport
international de N’djili, avec une capacité annuelle de traitement de 1 million
de passagers, suivant les standards requis, la fin des études en vue de la
construction d’une nouvelle aérogare définitive, ainsi que la réhabilitation et
la modernisation en cours des installations des aéroports de Goma et de
Kisangani.
Toujours à
propos du transport aérien, lors de mon dernier discours sur l’Etat de la
Nation en 2014, j’avais promis qu’après plusieurs décennies d’absence dans les
cieux, le drapeau congolais allait, sous peu, flotter de nouveau sur les ailes
d’une compagnie nationale. Aujourd’hui, c’est chose faite, grâce à
l’acquisition de deux aéronefs de la nouvelle compagnie nationale CONGO
AIRWAYS. Le démarrage des vols commerciaux de ce nouveau né de l’aviation
congolaise est intervenu en date du 20 octobre 2015, entrainant, non seulement
l’augmentation de la capacité de desserte en transport aérien à travers le
traitement de 18.299 passagers de plus, d’octobre à décembre 2015, mais aussi
la réduction de la pression tarifaire de plus de 50 %.
L’effort d’investissement et l’amélioration des conditions de transport aérien vont se poursuivre avec l’acquisition projetée en 2016, de 2 à 4 nouveaux aéronefs.
L’effort d’investissement et l’amélioration des conditions de transport aérien vont se poursuivre avec l’acquisition projetée en 2016, de 2 à 4 nouveaux aéronefs.
Dans le
secteur du Transport fluvial, la réhabilitation de l’unité flottante ITB Kokolo
a permis de relancer le trafic des personnes et des marchandises sur le fleuve
Congo, depuis septembre de cette année, et de réduire, de 28 à 17 jours, la
durée du voyage, ainsi que la pénibilité de celui-ci sur le tronçon
Kinshasa-Kisangani, long de 1834 km. Celle du bateau M/S Gungu en phase de
finition fera de même sur les affluents du fleuve à partir de l’année 2016.
Dans le
secteur du transport ferroviaire, l’année a été marquée par l’acquisition, en
faveur de la Société nationale de chemin de fer, de 38 locomotives neuves, dont
12 sont opérationnelles depuis le mois de septembre.
Le temps de
parcours sur le tronçon Lubumbashi-Kindu, Lubumbashi-Kalemie et
Lubumbashi-Mwene Ditu s’en trouve sensiblement réduit.
Sur l’axe
Matadi-Kinshasa, le train marchandise a repris service après dix ans
d’interruption, tandis que des voitures à passagers modernes viennent d’être
commandées, tant pour cet axe que pour le réseau SNCC.
Dans le secteur des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, le déploiement du réseau Backbone à fibre optique s’est poursuivi avec la phase Kinshasa – Kasumbalesa via Lubumbashi, soit sur une distance de 3.300 Km. L’inauguration de cette phase aura lieu fin décembre 2015 et permettra de relier notre pays à la Zambie.
Dans le secteur des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, le déploiement du réseau Backbone à fibre optique s’est poursuivi avec la phase Kinshasa – Kasumbalesa via Lubumbashi, soit sur une distance de 3.300 Km. L’inauguration de cette phase aura lieu fin décembre 2015 et permettra de relier notre pays à la Zambie.
Notre vision
à moyen terme de couvrir environ 30 millions de lignes fixes ou mobiles d’ici
2016 est donc réalisable.
Par
ailleurs, l’informatisation de l’administration publique, des services
spécialisés et des postes frontaliers, l’amélioration de la gouvernance et de
la concurrence électronique, la régulation des marchés, la réforme du cadre
légal, le passage de la Télévision analogique à la Télévision numérique, ont
aussi connu des développements considérables.
Bien plus,
au moment où le processus de décentralisation connaît une accélération, il
était impératif que le secteur des postes soit considéré comme un pivot de
l’intégration de nos 26 provinces et pour mieux faire connaître notre pays au
monde. La relance de ce secteur a commencé en 2015 et se poursuivra au courant
de l’an 2016.
Honorables
Députés et Sénateurs,
Dans le
secteur de la Santé, les efforts engagés par le Gouvernement en termes de
construction ou réhabilitation des hôpitaux et centres de santé, d’équipement
des infrastructures sanitaires et de mise en place des mécanismes
d’approvisionnement régulier en médicaments essentiels ont permis à notre pays
d’être déclaré pays sans polio par l’OMS depuis le mois de novembre de cette
année. Ils ont également permis l’accélération de la réduction de la mortalité
de la mère et de l’enfant.
La mortalité
infanto-juvénile est ainsi passée de 148 décès pour 1000 naissances vivantes en
2007 à 104 décès pour 1000 naissances vivantes en 2014, soit une réduction de
près de 30%. Quant à la mortalité maternelle, son ratio est passé de 1.289
décès pour 100.000 naissances vivantes en 2001 à 846 décès pour 100.000
naissances vivantes en 2014.
Dans le
domaine de l’enseignement, l’amélioration des conditions de scolarisation et
d’apprentissage de nos enfants s’est poursuivie sans relâche, l’objectif ultime
demeurant l’accroissement de l’accès à l’éducation, sur fond de promotion de
l’égalité des chances à tous les niveaux d’éducation de base pour les filles,
les enfants en difficulté, vulnérables ou défavorisés, ainsi que l’amélioration
de la qualité des enseignements et des apprentissages.
S’agissant
de l’accès à l’éducation, au niveau préscolaire, le total des enfants
enregistrés est passé de 280.000 en 2013/2014 à 320.000 en 2014/2015.
Quant à
l’enseignement primaire, à la faveur de la gratuité, il compte aujourd’hui 15,5
millions d’élèves contre 13,6 millions à la rentrée scolaire 2013/2014, tandis
que 16,5 millions d’élèves sont attendus en 2016.
Ces bonnes
performances s’expliquent par l’extension progressive de la gratuité, la prise
en charge, sur le budget de l’Etat, des salaires de plus de 25.000 nouveaux
enseignants, et la distribution de vingt millions de manuels scolaires dans
toutes les écoles du pays, y compris les écoles privées.
Elles
s’expliquent également par la mise en œuvre des programmes de construction
d’écoles, afin d’accroître les capacités et d’améliorer les conditions
d’accueil des élèves. Au total, 787 écoles ont été construites en 2013/2015,
dont 512 directement sur fonds propres, tandis que 232 chantiers sont encore en
cours d’exécution. Ainsi, mille écoles, au total, devront avoir été construites
à la fin de l’année scolaire 2015/2016 et la millième école devrait être livrée
au cours du premier trimestre de l’an 2016.
En ce qui
concerne l’Enseignement Supérieur et Universitaire, une réflexion en profondeur
a été engagée à ma demande, en vue de décider du type d’enseignement qui sied
le mieux aux exigences de développement de notre pays : un enseignement
universitaire de masse mais fonctionnel, ou un enseignement universitaire
élitiste et général.
Pour
garantir une croissance économique significative et durable, l’émergence d’un
entrepreneuriat national et la compétitivité internationale de notre pays, il
est impératif que notre système d’enseignement universitaire et supérieur
permette à nos jeunes d’acquérir des savoirs, des compétences et des aptitudes
susceptibles d’aider à réduire la fracture de l’inadéquation formation-emploi.
Pour ce
faire, la priorité sera accordée à l’éducation et à la formation
professionnelle et technique, avec un accent particulier sur la promotion de la
science, de la technologie et de l’innovation, facteurs essentiels de la
puissance économique de tout pays émergent.
Enfin, en
dépit des défis importants restant à relever dans ces secteurs, l’amélioration
progressive des conditions de vie de nos populations et de leur bien-être s’est
poursuivie à travers les efforts menés, en partenariat avec le secteur privé,
dans le domaine de l’approvisionnement en eau potable et en électricité, tant
dans les milieux urbains que dans les milieux ruraux.
Cette
amélioration se fait à travers la réhabilitation des infrastructures existantes
gérées par la SNEL et la REGIDESO, la construction de nouvelles
infrastructures, la recherche des solutions palliatives, notamment solaires, et
l’importation d’énergie. Elle passe aussi par la réforme et la libéralisation
du secteur de l’Electricité, la construction et l’exploitation des centrales à
moyenne puissance, et la promotion de kits solaires pour réduire l’utilisation
des lampes tempêtes et des bougies en milieux ruraux.
Les projets
spécifiques dans le secteur de l’électricité sont, à court terme :
• la construction achevée du barrage de 13,8 MW à Matebe, dans le territoire de Rutshuru ;
• la construction achevée du barrage de 13,8 MW à Matebe, dans le territoire de Rutshuru ;
• la
réhabilitation en cours des centrales d’Inga au Kongo Central, de Tshopo dans
la Province de la Tshopo ainsi que de Nseke et Nzilo au Katanga qui devrait
porter le productible de 800 MW à 1.300 MW et permettre d’améliorer le réseau
électrique de Kinshasa, à fin 2016 ;
• la
construction largement engagée des centrales de Zongo 2, Kakobola et Katende
qui, ensemble, devraient produire près de 230 MW d’ici la fin de 2017,
améliorant ainsi la desserte en électricité des populations des anciennes
provinces du Bandundu, du Kasaï-Occidental, du Kasaï-Oriental et de Kinshasa,
soit plus ou moins trente millions de congolaises et de congolais.
A moyen
terme, il y a lieu de mentionner la construction d’Inga 3 basse chute devant
produire 4.800 MW, dont 2300 destinés à la satisfaction de la demande
intérieure.
L’entrée en
opération de ces différents ouvrages devrait améliorer le taux de desserte en
électricité de notre pays qui, quoiqu’étant passé de 9 à 15% ces 3 dernières
années, reste encore faible par rapport à la moyenne africaine de 30%.
Dans le
secteur de l’eau, les travaux achevés au cours de l’année 2015 sont ceux de
réhabilitation et de renforcement des installations d’alimentation en eau potable
de Tshikapa, Mwene Ditu, Ngandajika, Lodja, Kabinda, Lisala, Tshimbulu,
Bulungu, Masi-Manimba et Matadi.
Sont en
cours d’achèvement et devraient être livrés d’ici fin décembre 2015 ou juste
après, les travaux de réhabilitation et de renforcement des installations
d’alimentation en eau potable de Mbuji-mayi, Kinshasa et Lubumbashi.
Le taux de
la desserte nationale en eau potable, aujourd’hui de 26% contre une moyenne
africaine de 60%, devrait s’en trouver nettement amélioré.
Honorables
Députés et Sénateurs,
Au courant
de cette année qui s’achève, les droits de la femme ont connu une avancée
significative dans notre pays, suite à la promulgation de la Loi du 1er août
2015 portant modalités d’application des droits de la femme et de la parité.
En exécution
de cet instrument juridique, l’accès de la femme aux fonctions politiques s’est
fortement amélioré avec la désignation de plus de 30% de femmes parmi les
Commissaires Spéciaux du Gouvernement chargés de gérer les nouvelles provinces.
Je lance un appel aux partis politiques de poursuivre cet élan et de consolider
cet acquis.
Dans le même
ordre d’idées, la protection de la femme contre les violences qui lui sont
faites s’est poursuivie avec détermination au cours de l’année, grâce à
l’intensification de la lutte contre les groupes armés, source matricielles
desdits actes, et de celle contre l’impunité des auteurs de violences, plus que
jamais pour moi, une urgence et une priorité.
Les
résultats obtenus, soit un recul de 33% des cas de viol rapportés de 2013 à
2014, confortent la justesse de la décision que j’avais prise, il y a un an, de
marquer résolument ma volonté de garantir la dignité de la femme congolaise par
la nomination d’un Représentant Personnel chargé de la lutte contre les
violences sexuelles et l’enrôlement des enfants. Ils sont aussi dus à l’action
de tous les acteurs dans ce domaine, dont des ONG nationales, ainsi que la
Justice, singulièrement la Justice militaire qui, de 2014 à ce jour, a condamné
plus de 135 auteurs de viols, sans considération de leur rang ou grade.
Nous
veillerons à ce que ces résultats, qui sont aujourd’hui unanimement salués par
la communauté internationale, continuent sans cesse de s’améliorer jusqu’à ce
que nous atteignions le seul objectif moralement acceptable, celui de zéro viol
en république Démocratique du Congo.
Il en va de
même de la protection de l’enfant qui sera renforcée à travers, notamment,
l’adoption prochaine d’une législation appelée à clarifier les mécanismes de
l’adoption internationale dans notre pays, et à éviter que, sous des
motivations d’ordre humanitaire, ce dernier ne devienne, du fait des gens sans
scrupule, une plaque tournante du répréhensible trafic d’êtres humains, comme
cela a parfois été le cas dans une époque récente, nous obligeant à décréter,
dans l’intérêt de nos enfants, un moratoire sur les adoptions internationales.
Au plan
diplomatique, les efforts menés ont permis de consolider nos relations avec les
9 pays qui nous entourent et de bâtir des partenariats stratégiques au niveau
tant régional qu’international autour, notamment, des projets intégrateurs
comme celui du barrage hydroélectrique d’INGA.
Dans cette
perspective, notre pays a activement participé aux Sommets Inde-Afrique et
Chine-Afrique, ainsi qu’à plusieurs rencontres internationales portant sur des
sujets d’intérêt vital.
C’est le cas
notamment de la dernière Assemblée Générale de l’Organisation des Nations
Unies, en septembre 2015 à New York, doublement marquée par la célébration du
soixante-dixième anniversaire de l’Organisation Universelle et par l’adoption
de l’Agenda des Nations Unies post-2015, ainsi que des objectifs du
développement durable.
C’est aussi
et surtout le cas de la vingt et unième Conférence des Nations Unies sur le
Climat qui vient de se tenir à Paris. En l’espèce, il s’agissait ni plus ni
moins, que de décider de l’avenir de la planète, voire du sort de l’humanité.
Nous sommes
donc en droit de nous réjouir qu’après de longues et âpres négociations, cette
Conférence ait abouti à l’adoption, à l’unanimité, d’un accord universel,
ambitieux, différencié, durable et juridiquement contraignant, assorti
d’objectifs précis et d’engagements financiers conséquents.
Nous le
sommes d’autant plus que, fort de son imposant massif forestier et de ses
importantes ressources en eau douce, notre pays a joué, au cours de ces
assises, un rôle à la hauteur de son poids écologique, contribuant ainsi, de
manière significative, au succès de la Conférence.
Honorables
Députés et Sénateurs,
S’agissant
de la réforme de l’Etat, Je rends un hommage mérité aux Honorables Députés et
Sénateurs qui, au cours de l’année qui s’achève, ont doté le pays de plusieurs
lois ayant rendu possible la nouvelle organisation territoriale et
l’installation de vingt et une nouvelles provinces.
Au nombre de
ces actes législatifs, on peut citer :
- La Loi de
programmation du 28 février 2015 déterminant les modalités d’installation de
nouvelles provinces ;
- Et la Loi
organique du 25 mars 2015 portant fixation des limites des provinces et celles
de la ville de Kinshasa.
La Loi du 25
août 2015 fixant le statut des Chefs coutumiers, suivie de la certification des
entités coutumières, participent de même à l’approfondissement de notre
processus de décentralisation.
Je vous
exhorte à parachever cette architecture normative en réexaminant rapidement la
Loi organique portant organisation et fonctionnement de la Caisse Nationale de
Péréquation, et en adoptant le projet de Loi portant statut du personnel de
carrière des services publics du Pouvoir Central, des provinces et des entités
décentralisées.
En attendant
l’adoption de ces instruments, et afin de permettre la bonne fin du processus
d’installation de nouvelles provinces, J’ai instruit le Gouvernement d’initier,
en concertation avec les autorités provinciales, un programme d’équipement, de
réhabilitation et de construction des infrastructures nécessaires au
fonctionnement de nouvelles provinces et d’envisager un budget prévisionnel
destiné au financement des travaux prioritaires de celles-ci.
Au plan judiciaire,
la réforme de l’Etat devra se poursuivre par la création des conditions
d’installation de nouvelles hautes juridictions du pays, après la Cour
Constitutionnelle, à savoir : la Cour de Cassation et le Conseil d’Etat. Dans
cette optique, l’adoption de la proposition de Loi organique sur les
juridictions de l’ordre administratif mérite de bénéficier de la diligence des
Honorables Députés et Sénateurs.
Quant au
Gouvernement, dans la perspective de l’organisation des prochains scrutins
électoraux, il devra accélérer l’installation des Tribunaux de Paix à travers
toute la République, en conformité avec la cartographie électorale.
C’est ici le
lieu de rappeler que la distribution de la justice demeure préoccupante dans
notre pays et que nos populations doutent de la capacité de notre appareil
judiciaire à répondre adéquatement à leurs préoccupations. Face à cette triste
réalité, le Gouvernement est instruit d’accélérer la mise en œuvre des
recommandations issues des états généraux de la Justice.
En matière de
protection des droits humains, l’adoption des Lois modifiant et complétant le
Code pénal, le Code de procédures pénales et le Code judiciaire militaire, en
vue de la mise en œuvre du Statut de Rome, devra compter parmi les éléments clé
de la stratégie nationale de lutte contre l’impunité des crimes graves.
Un domaine
qui appelle lui aussi des réformes profondes et urgentes est celui de la
gestion, distribution et affectation des terres, afin, notamment, d’éradiquer
ou à tout le moins réduire sensiblement les conflits fonciers. Cette réforme
devrait être menée en prenant en compte les exigences de l’Aménagement du
Territoire, de l’Urbanisme et des secteurs de l’Agriculture, Forêts,
Environnement et Mines.
Elle
implique aussi la modernisation des outils de gestion, un recours accru aux
moyens électroniques, ainsi que des sanctions sans appel à l’endroit des cadres
et agents véreux et peu soucieux des devoirs de leur charge.
Honorables
Députés et Sénateurs,
Les progrès
réalisés au cours de l’année 2015 l’ont été à la faveur de la paix et de la
stabilité politique et économique retrouvées, sans lesquelles rien n’aurait été
possible. Voilà pourquoi au plan politique, tout en me félicitant de la mise en
place de la nouvelle équipe de la CENI, et en vue de permettre à celle-ci
d’accomplir sa mission à la satisfaction de tous, Je viens d’engager la Nation
sur la voie du Dialogue Politique National Inclusif.
La mise en
place, en cours, du Comité Préparatoire, et celle prochaine de la facilitation
internationale, permettront, à brève échéance, le démarrage effectif dudit
dialogue, avec pour objectif de trouver des solutions consensuelles aux
questions majeures qui minent le processus électoral, ouvrant ainsi la voie à
des élections crédibles et apaisées.
Une fois de
plus, J’encourage vivement les Congolaises et Congolais à tirer avantage de
notre tradition séculaire du dialogue comme mode de règlement des divergences
politiques et sociales.
En effet, ce
n’est pas par la violence que nous réglerons nos divergences. Ce n’est pas non
plus des Nations Unies, de l’Orient ou de l’Occident que viendront les
solutions à nos problèmes. Mais plutôt de nous-mêmes, et par le dialogue entre
des Congolaises et des Congolais, mus par la fibre patriotique, et inspirés par
l’appel à l’auto-détermination et à l’auto-prise en charge, toujours
d’actualité, de nos deux héros nationaux, Patrice Emery LUMUMBA et M’zee
Laurent Désiré KABILA.
En ma
qualité de Garant de la Nation, J’en appelle, une fois de plus, au sens élevé
de responsabilité de chacun et de tous, afin qu’au sortir du Dialogue National,
nous soyons plus unis qu’avant, dans la mise en œuvre d’un processus électoral
authentiquement congolais, fruit d’un consensus librement dégagé, avec pour
objectifs la consolidation de notre jeune démocratie, et la préservation de la
paix chèrement acquise, de la sécurité, de la stabilité et des progrès
enregistrés sur la voie du développement de notre pays.
J’aimerais,
à cet effet, rassurer l’ensemble de notre peuple que je ne permettrai pas que
les sacrifices consentis ensemble au cours de ces dernières années pour bâtir
la paix et la sécurité dans notre pays et dans la région, balisant ainsi la
voie vers l’émergence, soient compromis, sous quelque prétexte que ce soit, par
ceux qui, de mauvaise foi et de manière délibérée, choisiront de rester
enfermés dans leurs postures négativistes, refusant le dialogue au profit des
complots contre la République et promettant sang et sueur à notre peuple.
Il n’y aura
ni l’un, ni l’autre.
Que notre
peuple sache donc que ses intérêts et ses aspirations légitimes à la quiétude
et au bien-être seront, en tout temps et en toutes circonstances, sauvegardés
et promus par les Institutions de la République.
Là où il lui
est promis la mort, nous l’assurons que tout sera mis en œuvre pour protéger la
vie. Là où on veut tout détruire, notre engagement c’est de construire et de
développer sans relâche nos villes et nos campagnes.
A notre
peuple de choisir, lors des élections, lequel des deux projets de société lui
convient le mieux.
A lui aussi
de se choisir librement ses dirigeants à tous les niveaux.
A ce sujet,
Je demeure une fois de plus persuadé que l’option à lever sur les modalités de
vote prévues à l’article 47 de la Loi électorale, à savoir : soit le vote par
bulletin à papier, soit le vote électronique, pourrait contribuer à réduire
substantiellement le coût des opérations électorales.
Honorables
Président de l’Assemblée Nationale,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Honorable Président du Sénat,
Honorables Députés et Sénateurs,
Au regard de
ce tour d’horizon, les perspectives pour notre pays sont en définitive plus
qu’encourageantes.
A chacun de
nous de contribuer à amplifier la tendance au cours des années à venir.
Que Dieu
bénisse la République Démocratique du Congo.
Je vous
remercie.
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