Charles
Antoine Bambara : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse,
Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire
des Nations Unies.
§
Activités des Composantes de la MONUSCO
§
Activités de l’Equipe-pays
§
Situation militaire
Activités des Composantes de la
MONUSCO
Information publique :
Le
Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République
Démocratique du Congo et chef de la MONUSCO, M. Maman Sidikou a, pour sa
première sortie hors de la ville de Kinshasa, effectué du 4 au 8 décembre 2015,
une tournée dans l’Est du pays notamment dans le territoire de Beni et à Goma
(Province du Nord-Kivu), ainsi qu’à Bunia, dans la nouvelle province de
l'Ituri. Cette visite qui marque de manière claire son intérêt pour cette
partie du pays soumise à toutes sortes de violence par les groupes armés,
s'inscrit dans le cadre de sa prise de contact avec les autorités locales, le
personnel civil et militaire des Nations Unies, mais aussi et surtout pour
exprimer au nom de la MONUSCO, sa solidarité et sa compassion aux populations
locales de cette région, victimes innocentes des groupes armés. A Béni,
première étape de sa tournée, M. Sidikou a eu des échanges fructueux avec le
maire de la ville et les membres du comité provincial de sécurité ainsi que la
société civile, mais aussi le personnel de la MONUSCO déployé à la base de
Mavivi. M. Sidikou s’est également rendu à Oicha, où il a rencontré
l’administrateur du territoire avant de poursuivre sa visite à Eringeti, où des
crimes d’une extrême cruauté suivis d’incendies de maisons et boutiques ont été
commis par les rebelles de l’Alliance des Forces Démocratiques, ADF. Ce fut
pour lui l’occasion de visiter l’hôpital de cette localité, également incendié
et pillé, afin de recueillir des témoignages des populations mais aussi
d’exprimer sa solidarité aux FARDC et aux Casques bleus du contingent Malawite
de la Brigade d’intervention déployés à Eringeti. A Bunia, le Représentant
spécial du Secrétaire général des Nations Unies a rendu une visite de
courtoisie au nouveau Commissaire spécial de la province de l’Ituri, rencontré
les représentants des agences du système des Nations Unies en service dans
cette entité ainsi que le personnel civil et militaire de la MONUSCO, dans le
but de renforcer et coordonner le travail de toute la famille Onusienne au
profit des populations civiles. M. Sidikou s’est également rendu à Gety où il a
rencontré le chef coutumier de la collectivité de Walendu Bindi, accompagné de
ses administrés et procédé à l’inauguration de trois projets à impact rapide,
financés par la MONUSCO notamment: le commissariat de police et la prison de
Gety sans oublier la route reliant Bunia a Gety, réhabilitée par le Génie
Népalais de la Force de la MONUSCO. A Goma, Maman Sidikou a eu des rencontres
et échanges avec le personnel de la MONUSCO et inauguré en compagnie du
vice-gouverneur de la province du Nord-Kivu la maison de la presse, financée
par la MONUSCO dans le cadre des projets à impact rapide, au bénéfice des
journalistes de l’Union Nationale de la Presse Congolaise. Tout au long de
cette tournée une seule requête a été soumise de manière unanime à M. Sidikou,
par ses différents interlocuteurs: “ La Paix", d'où la nécessité
impérieuse de travailler ensemble sans ménager aucun effort, pour mettre un
terme aux souffrances des populations civiles meurtries, au plan sécuritaire,
et ayant besoin d’une assistance humanitaire accrue.
Protection de l’Enfant :
Durant
le mois de novembre, 194 enfants ont été victimes de violences liées au conflit
en RDC. Cent cinquante-quatre enfants associés aux groupes armés (134 garçons
et 20 filles) se sont échappés ou ont été séparés des groupes armés dans les
provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tanganyika et de l'Ituri. Huit filles ont été
victimes de violence sexuelle, 19 enfants (15 garçons et 4 filles) ont été
enlevés, 11 enfants (6 garçons et 5 filles) tués et deux autres (un garçon et
une fille) mutilés. 13 enfants ont été libérés de la détention par les FARDC et
la PNC, après qu'ils aient été arrêtés pour motif d’association aux groupes
armés. Le 29 novembre, l'hôpital et le village d’Eringeti ont été attaqués par
des éléments de l’ADF. Au cours de l’attaque de l’hôpital, un garçon de deux
ans a été brutalement tué, et une fille de 15 ans a été gravement blessée à la
machette. Au cours de l'échange de tirs avec les FARDC, 11 éléments de l’ADF
ont été tués et parmi eux se trouvaient trois enfants, dont deux jeunes filles.
Il est inacceptable que l’ADF ou tout autre groupe armé utilise des enfants
comme combattants et les forme à tuer des civils innocents. Il est inadmissible
de mettre en péril la vie des enfants en les recrutant dans un groupe armé.
L’ADF doit cesser immédiatement de recruter des enfants innocents. Les auteurs
de ces crimes odieux seront poursuivis et punis. Le 1er décembre, sept enfants
dont l’âge se situe entre un et huit ans ont été abandonnés dans la forêt et ont
été secourus par les FARDC après une opération militaire contre les FDLR. Ces
enfants ont été immédiatement remis à la Section Protection de l'Enfant. La
MONUSCO félicite les FARDC pour le sauvetage de ces mineurs. Sévèrement
traumatisés, les enfants ont été prises en charge par un partenaire de
protection des enfants en attendant la recherche des familles. La journée
internationale des droits de l'enfant, commémorant le 26ème anniversaire de la
Convention relative aux Droits de l'Enfant, a été célébrée le 20 novembre. Une
cérémonie officielle a été organisée, à Goma, sous l’égide du Groupe Technique
de Travail du Nord-Kivu sur le Plan d'Action. La cérémonie a été marquée par la
remise symbolique de plus de 10.000 cartes de poche pour les forces armées sur les
règles et normes interdisant le recrutement, la rétention et la violence
sexuelle perpétrés par les forces armées. L'événement a rassemblé au moins 300
éléments des FARDC, y compris des officiers de hauts rangs de la 34ème région
Militaire. Par ailleurs, à Kamina, province du Haut-Lomami, 1.710 éléments des
FARDC ont bénéficié d'un programme de sensibilisation de 4 jours qui a porté
sur les six violations graves commises contre des enfants en période de conflit
armé, le plan d'action et les techniques de vérification de l'âge.
Genre :
Dans
le cadre des activités marquant les 16 jours d’activisme contre les violences
sexuelles et basées sur le genre, la Section Genre de la MONUSCO/Bukavu a
participé ce mardi 1er décembre 2015 à un dîner, partage et dialogue organisé
par le Centre Olame de l’Archidiocèse de Bukavu, qui œuvre dans la promotion
intégrale de la femme et de la jeune fille au Sud-Kivu. 51 jeunes
filles/étudiantes de l’internat de Home, ont été sensibilisées sur les
conséquences des grossesses et des mariages précoces, et ont réfléchi avec les
représentantes des organisations féminines sur les voies et moyens de lutter
contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre au sein de la
communauté. Il a été recommandé à la MONUSCO de fournir toujours son expertise
pour de telles sensibilisations et d’accompagner le plaidoyer des femmes
victimes de toutes formes des violences basées sur le genre.
Police MONUSCO :
Une
cérémonie officielle, marquant la fin du recyclage en sécurisation du processus
électoral au profit de 530 agents de la Police Nationale Congolaise (PNC), qui
s’est déroulé du 29 septembre au 14 novembre 2015 au stade Lumumba de
Kisangani, a été organisée le 2 décembre 2015, au Camp central de la PNC à
Kisangani. A cette occasion, le Chef Secteur UNPOL a remercié l’assistance
avant de se féliciter du bon climat de travail et de discipline qui a
caractérisé cette activité. Il a aussi souligné l’étroite et la parfaite
collaboration entre les formateurs UNPOL, ceux de la PNC et tous les autres
intervenants, qui a permis de recycler 530 policiers à la place des 300
initialement prévus, en sécurisation du processus électoral.
Remerciant
également la Chef de Bureau pour l’appui constant et soutenu dont UNPOL a
bénéficié et, qui a contribué à la réussite du recyclage, il a réitéré la
disponibilité d’UNPOL à toujours accompagner la PNC vers la
professionnalisation de son personnel. Son vœu est que les bénéficiaires,
assurent dans l’avenir et conformément aux standards internationaux, le Maintien
et le Rétablissement de l’Ordre Public en période électorale avec pour objectif
‘’Zéro victime des violences électorales’’. Pour sa part, le Commissaire
spécial a remercié la MONUSCO qui à travers UNPOL, ne cesse d’apporter son
assistance et son expertise dans le renforcement des capacités de la PNC. Selon
l’autorité provinciale, cette période constitue une phase cruciale où le
savoir-faire et le savoir-être des forces de sécurité seront déterminants pour
le pays. Il a invité la PNC à continuer d’assurer la sécurité des personnes et
de leurs biens dans le cadre de la loi. Il a clôturé son discours, par une
invitation aux bénéficiaires, à mettre en pratique les enseignements reçus pour
aborder avec sérénité les prochaines échéances électorales. Durant la semaine,
les équipes conjointes pour la mise en œuvre de la Stratégie Opérationnelle
intégrée de Lutte contre l’Insécurité à Beni/ Oicha ont poursuivi leurs
patrouilles régulières de sécurisation. Au total, 107 appels ont été reçus sur
les numéros verts. 27 interventions ont été effectuées qui ont permis 13
interpellations pour diverses infractions de droit commun. Durant la même
semaine, les différentes Unités de Police Constituées (FPU) ont poursuivi leurs
missions de protection des populations. Ainsi, 379 patrouilles de sécurisation
dont 144 conjointes avec la PNC ont été effectuées. Par ailleurs, 14 « Check
point » et 18 escortes de hautes personnalités ont été réalisés par ces Unités.
Activités de l’Equipe-pays
UNHCR :
Le
Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a enregistré plus
de 5.500 personnes qui sont récemment arrivées dans la province de Haut-Uélé, à
la suite des affrontements récents au Soudan du Sud. Il s’agit de 3.824
réfugiés sud-soudanais, ainsi que 1.735 rapatriés congolais. Ces derniers ont
quitté le camp de réfugiés d’Ezo au Soudan du Sud, après des affrontements dans
la zone entre un groupe rebelle et des forces armés (SPLA). Les nouveaux
arrivés se trouvent dans le territoire de Dungu. Il s’agit surtout de femmes et
d’enfants. Les réfugiés et rapatriés sont accueillis dans les familles
d’accueil, mais les conditions de logement sont difficiles car certaines
familles n’ont pas assez d’espace. La mission, menée conjointement avec le
Programme Alimentaire Mondial et la Commission Nationale pour les réfugiés, a
également constaté que les nouveaux arrivés ont des ressources limitées pour
couvrir tous leurs besoins alimentaires. L’enregistrement des réfugiés dans la
région continue. Le HCR et ses partenaires évaluent les options pour soutenir
ces populations.
PNUD :
Dans
le cadre du Programme d’Appui au secteur de la Microfinance- PASMIF, le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) conjointement avec UN
Capital Development Fund, en coopération avec l’Ambassade de Belgique, organise
des ateliers sur la thématique du Genre au sein des Coopératives d’épargne et
de crédit. Ces ateliers organisés avec l’Association Professionnelle des
coopératives d’épargne et de crédit – APROCEC se tiendront du 3 au 11 décembre à
Kinshasa et à Bukavu. L’objectif est d’intégrer la dimension Genre, afin
d’améliorer les performances du secteur en matière d’inclusion financière. Cet
atelier accueille une soixantaine de participants, hommes et femmes dirigeants,
dirigeantes et responsables au sein des Coopératives d’épargne et de crédit.
Pour rappel, les inégalités entre les hommes et les femmes en matière d’accès
aux biens de production, à l’emploi et à la propriété limitent l’accès
équitable aux services financiers. Cette inégalité d’accès contribue à la
perpétuation des inégalités de Genre. Ainsi l’étude du profil Genre des
Coopératives de crédit et d’épargne (COOPEC) réalisée en 2013 a révélé que : il
n’y a que 25 % de femmes et 75 % d’hommes dans les organes de gestion des
coopératives d’épargne et de crédit ; les femmes détiennent 71 % des encours
d’épargne mais ne reçoivent que 35 % de volume de prêts octroyés ; les hommes
détiennent 29% des encours d’épargne et reçoivent 65 % des volumes de crédit
octroyés ; et le crédit moyen accordé aux femmes est de 100 $ (500 $ par groupe
de 5 femmes), contre une moyenne de crédit individuel d’un montant de 1.200 $
pour les hommes. Toujours concernant le PNUD, hier, 8 décembre, 1.500 étudiants
et étudiantes de l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe ont participé à
la journée de sensibilisation sur les violences faites aux femmes et aux filles
en milieu estudiantin. L'année 2015 est la 24ème édition de la « Campagne des
16 jours d'activisme contre les violences sexuelles et basées sur le Genre »,
du 25 novembre au 10 décembre. Dans ce contexte, les ministères de la Femme,
Famille et Enfant et de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, l’Agence
nationale de Lutte contre les Violences faites à la Femme, à la jeune et petite
fille (AVIFEM) et le PNUD, ont organisé cette journée de sensibilisation. Un
foyer de citoyenneté a été créé, ce qui est une première à l’université. Sa
mission est double : sensibiliser les cadres et étudiants(es) sur toutes les
formes de violences dont ils/elles sont victimes dans le milieu universitaire ;
soutenir les actions en faveur des droits humains et de l’équité Genre. Les
écoles et les universités sont un creuset d’apprentissage des lois, des valeurs
éthiques et des bons comportements. S’ils sont bien intégrés et mis en
application, ils pourront réduire durablement les préjugés et stéréotypes qui
sont à la base des violences sexuelles et de celles basées sur le Genre.
Lutter
contre toutes les violences faites aux femmes et aux filles concerne donc tous
les niveaux de la société : familial, communautaire, scolaire, universitaire,
sportif, culturel, coutumier, politique, social et économique. Les hommes et
les femmes, qu’ils soient parents ou non, reproduisent parfois, de génération
en génération, des stéréotypes sexistes. Ils perpétuent la discrimination,
l’inégalité entre les sexes pouvant conduire à des violences envers la fille,
et plus tard de la femme. Ces violences sont un enfer quotidien. Pour le PNUD,
toute forme de violence est totalement inacceptable. Ce fléau touche tous les
pays du monde. La campagne des 16 jours d’activisme est l’occasion de réfléchir
à la façon dont la société élabore les principes du savoir-être et du
savoir-vivre ensemble; et de mieux étudier quelles lois protègent équitablement
les droits et les devoirs de chacun et chacune. Car même si l’égalité des sexes
est reconnue dans la Constitution, cela ne suffit pas pour qu’elle soit
respectée et vécue au quotidien. Aucun pays ne peut se développer en négligeant
les droits des femmes et des filles qui représentent la moitié de sa
population.
Situation militaire
(Par le Lieutenant-colonel AMOUZOUN
CODJO MARTIN, Porte-parole militaire)
La
situation sécuritaire à Kinshasa et dans les autres provinces situées dans
l’Ouest de la République Démocratique du Congo, a été rapportée calme durant la
semaine écoulée. Dans les provinces de Haut et de Bas-Uélé, les troupes de la
Force de la MONUSCO, en coordination avec celles de l’armée congolaise,
poursuivent avec détermination la lutte contre les activités négatives
perpétrées contre les populations civiles par des éléments des groupes armés,
particulièrement ceux de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Dans la
province de Haut-Uélé, le 28 novembre 2015, neuf présumés éléments de la
LRA en possession d’armes de type AK-47, ont tendu une embuscade à six cyclistes dans la région de Kpanagbala, située à 60 kilomètres au Nord-ouest de
Doruma, et pillé leurs biens. Le 2 décembre 2015, deux présumés éléments
de la LRA parlant l’Acholi et l’Arabe, armés d’Ak-47, ont tendu une embuscade à
deux individus dans la région située entre les localités de Zigbi et de
Nabayu, à environ 42 kilomètres à l’Ouest de Diagbe (45 kilomètres au Sud-ouest
de Bangadi), pillé de l’argent et des biens de valeur. L’activisme de ces
groupes armés est surveillé étroitement par la Force de la MONUSCO, dans le but
d’y mettre un terme.
En Ituri,
l’environnement sécuritaire a été dominé par des incidents liés aux pillages,
embuscades et attaques, perpétrés par des éléments du Front de Résistance
Patriotique de l’Ituri (FRPI) dans les localités situées au Sud du territoire
d’Irumu. Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2015, des éléments supposés
appartenir au FRPI ont fait incursion dans les localités de Zitona (7 kilomètres
au Sud-est de Gety) et de Ruzinga Mudogo (5 kilomètres au Nord d’Aveba), blessé
un individu et pillé plusieurs biens de valeur. Dans la même nuit, des
rapports ont fait état de la disparition d’une personne et du pillage des
biens appartenant aux populations civiles, suite à l’incursion des éléments
armés dans la localité de Tchekele, située à 7 kilomètres au Nord d’Aveba. Le
1er décembre 2015, cinq présumés éléments du FRPI ont tendu des embuscades
à quatre motocyclistes et un agent de la Police Nationale Congolaise
(PNC) dans la région située près de Mugwa, à 4 kilomètres au Sud de Bogoro, et
pillé leurs biens. Dans la nuit du 1er au 2 décembre 2015, des éléments
supposés appartenir au FRPI ont attaqué le camp des déplacés de Munobi, situé à
6 kilomètres au Sud de Gety, et pillé des biens variés. Le 3 décembre 2015,
environ quinze éléments supposés appartenir au FRPI ont fait incursion
dans la localité de Kaya, située sur l’axe Bunia-Komanda, à 29 kilomètres au
Sud-ouest de Bunia, tué un individu, blessé deux autres, kidnappé une femme et pillé du bétail et des boutiques. Du 4 au 7 décembre 2015, les
éléments du FRPI ont attaqué plusieurs localités, notamment Masome, Kigo,
Mahimbi et Migwa (situées respectivement à 9, 31, 38 kilomètres au Sud-est et
47 kilomètres à l’Est d’Irumucentre), violé deux femmes, blessé trois individus et kidnappé trois autres. Le 5 décembre 2015, de l’argent et
d’autres biens de valeur appartenant à deux civils en déplacement sur
l’axe Gety-Aveba ont été pillés, au cours d’une embuscade tendue par huit éléments supposés appartenir au FRPI. La Force de la MONUSCO a déployé des
patrouilles vigoureuses de domination de terrain sur les lieux de l’incident,
dans le but d’évaluer la situation sécuritaire, de contrôler la zone, de
rassurer et de protéger également les populations civiles riveraines. Les
unités de la Force de la MONUSCO déployées au Sud du territoire d’Irumu, mènent
dans les zones sous leur responsabilité en coordination avec les troupes de
l’armée congolaise, des activités militaires adéquates, dans le but de contrer
l’activisme des éléments du FRPI, et d’assurer une protection optimale des
populations civiles. A cet effet, le 3 décembre 2015, des patrouilles
conjointes vigoureuses MONUSCO-FARDC, projetées rapidement dans la localité de
Mitego, située dans la région de Bukiringi, ont fait avorter le pillage par
deux éléments supposés appartenir au FRPI, des biens appartenant à deux commerçants en déplacement vers le marché de Boga.
Des
soins médicaux appropriés ont été administrés aux deux victimes, par le
personnel médical du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Bukiringi.
Les Casques bleus déployés dans cette base onusienne ont poursuivi la conduite
de patrouilles intensives de domination de terrain dans la région affectée,
dans le but de dissuader de nouvelles activités négatives des éléments du FRPI,
et d’assurer un passage sécurisé à d’autres marchands en déplacement dans la
zone, pour participer au marché mensuel de Boga. Au Nord-Kivu, la situation
sécuritaire a été caractérisée dans le territoire de Beni, par la poursuite des
activités militaires menées par la Force de la MONUSCO, en coordination avec
l’armée congolaise, contre les éléments réfractaires de l’Alliance des Forces
Démocratiques (ADF) ; mais également par l’activisme des différents groupes
armés rapportés dans les autres territoires de cette province. Dans le
territoire de Beni, La Force onusienne poursuit en coordination avec l’armée
congolaise, les activités militaires visant la neutralisation des éléments
réfractaires de l’ADF, auteurs de récentes atrocités contre les Forces de
Défense onusienne et congolaise, ainsi que les populations civiles dans cette
partie de la province du Nord-Kivu.
Par ailleurs, des investigations et
évaluations liées aux récentes attaques menées par des éléments de l’ADF contre
les positions de la Force de la MONUSCO, des FARDC et les populations civiles
dans la région d’Eringeti, se poursuivent. Au 2 décembre 2015, le bilan de ces
attaques fait état de : un Casque bleu, sept militaires des FARDC,
dix civils et vingt et un éléments de l’ADF tués. Le climat
sécuritaire au Nord-Kivu a également été caractérisé par l’activisme des
groupes armés dans les différents territoires de cette province, notamment les
Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), et les diverses factions
du groupe Mayi-Mayi. Dans le territoire de Masisi, le 30 novembre 2015, des
éléments du groupe Mayi-Mayi ‘’Nyatura’’, ont fait incursion dans la localité
de Kilambo, située à 15 kilomètres au Sud de Masisi, et pillé de l’argent et
d’autres biens de valeur dans une maison. Le 4 décembre 2015, des éléments du
groupe Mayi-Mayi de ‘’l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et
Souverain’’ (APCLS), ont attaqué des positions des FARDC situées à Ndondo (7
kilomètres au Nord de Kitchanga), et kidnappé un civil à Ngingwe (9
kilomètres au Nord-ouest de Kitchanga). Dans la région de Goma, entre les 2 et
4 décembre 2015, des éléments des FDLR ont attaqué et incendié des positions de
gardes forestiers de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
(ICCN) situées à Lukokwe, à 8 kilomètres au Nord de Goma. Dans le territoire de
Lubero, les rebelles des FDLR ont pendant la même période, kidnappé un civil pour sa collaboration présumée avec des éléments du groupe Mayi-Mayi
Cheka dans la localité de Kasinga, située à 110 kilomètres au Sud de
Lubero-centre.
Toujours
pendant la même période, des biens de valeur ont également été pillés par des
éléments appartenant à la coalition FDLR-Mayi-Mayi ‘’Lafontaine’’, au cours
d’incursion dans les localités de Kisero et de Kanyatsi, situées respectivement
à 22 et 39 kilomètres au Sud et au Sud-est de Bunyatenge (75 kilomètres au
Sud-ouest de Lubero-centre). Le 3 décembre 2015, une fille âgée de 17 ans
retournant du champ, a été violée par deux éléments des FDLR dans la
localité de Masekeseke, située dans le territoire de Lubero. Dans le territoire
de Rutshuru, le 4 décembre 2015, des éléments des FDLR récemment repoussés de
la localité d’Ikobo, ont investi et pillé le camp des déplacés de Gihondo,
situé à 800 mètres de Nyanzale. Des troupes de la Force de la MONUSCO déployées
dans la région sont intervenues et ont repoussé les assaillants, qui se sont
retirés en ciblant le poste opérationnel onusien basé dans la zone, sans faire
des victimes. Le 5 décembre 2015, les rebelles des FDLR ont fait incursion dans
la localité de Kyaghala, située à 26 kilomètres au Nord de Nyanzale, et
incendié des maisons appartenant aux ressortissants Hunde. La Force de la
MONUSCO surveille étroitement la situation sécuritaire dans ces territoires
affectés, afin de mener des activités militaires appropriées, visant à l’éradication
des groupes armés impliqués. Au chapitre des redditions dans la province, du 2
décembre 2015 à ce jour, dix-huit (18) éléments en provenance des groupes
armés, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne déployées dans la
province. Il s’agit de : Quatre des Forces Démocratiques de Libération du
Rwanda (FDLR), deux du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Nyatura’’, trois du
groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki faction ‘’Isangi’’, deux du groupe
Mayi-Mayi Nduma Défense du Congo faction ‘’Rénové’’ (NDC-R), deux du
groupe Mayi-Mayi faction ‘’Charles’’ et cinq de divers groupes Mayi-Mayi.
Au Sud-Kivu, en dépit de l’activisme de certains groupes armés, l’environnement
sécuritaire demeure sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise. Il a
été marqué par l’arrestation, ainsi que par la reddition volontaire des
éléments appartenant aux différents groupes armés. Dans le territoire de Fizi,
dans la nuit du 28 au 29 novembre 2015, un élément du Front National de
Libération (FNL), a été appréhendé par des éléments d’une patrouille conjointe
FARDC-PNC, menée dans la région de Fizi-centre. Dans le territoire de Mwenga,
le 1er décembre 2015, les troupes des FARDC ont arrêté le secrétaire du
‘’Général’’ Ndarumanga du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki dans la localité de
Ngando, située à 30 kilomètres au Nord-ouest de Mwenga-centre. Au chapitre des
redditions dans la province, le 29 novembre 2015, un élément du groupe
Mayi-Mayi faction ‘’Shukuru’’, s’est rendu aux troupes des FARDC.
Au Katanga,
la situation sécuritaire quoique volatile, demeure sous le contrôle effectif
des Forces onusienne et congolaise. Toutefois, de source policière, des coups
de feu ont été entendus, le 5 décembre 2015, aux environs de 01 heure par les
riverains du quartier Golf Terminus, dans la commune de Lubumbashi. Les auteurs
de ces coups de feu ont quitté les lieux avant l’arrivée d’une patrouille de
police. Une enquête aux fins de les retrouver est ouverte au Bureau des
Renseignements Généraux du Commissariat urbain de LubumbashiOuest. De plus, le
6 décembre 2015, des troupes spécialisées des FARDC ont arrêté dans le village
Nganza, situé à 124 kilomètres au Nord-est de Manono-centre, groupement de
Kitentu, secteur de Nyemba, dans le territoire de Manono, un chef rebelle
dénommé ‘’Innocent’’, pour ses tentatives visant à la création d’une milice
ethnique Luba, et ce ; afin de soutenir une partie impliquée dans un conflit du
pouvoir coutumier dans la région. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1.180 patrouilles
armées, dont 353 nocturnes, et fourni 62 escortes pendant la période sous
examen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire