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samedi 10 août 2024

Un choix fort en choisissant Kisangani pour la commémoration de la journée du Gécocost

Carbone Beni, un militant des droits de l’homme ayant connu la prison sous Joseph Kabila, a tenu a faire une déclaration sous forme de tribune à l’occasion de la deuxième célébration de la journée commémorative du Génocide congolais pour les gains économiques. Des membres du gouvernement central se sont rendus dans la ville de Kisangani où s’étaient battues deux armées étrangères, ougandaise et rwandaise.

Le choix porté ce 2 août 2024 sur la « ville Martyre » de Kisangani pour la commémoration du génocide congolais pour des gains économiques (GENOCOST), est, dans un esprit patriotique, un signal fort. Cette commémoration ne devrait pas se limiter aux fastes symboliques des dépôts des gerbes de fleurs et aux rhétoriques souverainistes creuses sans perspectives d’actions politiques, citoyennes et diplomatiques proportionnelles aux énormes dommages subi par la nation congolaise des décennies durant. Le cas le plus récent date d’à peine deux semaines avec les massacres odieux et lâches d’une centaine des congolais par les ADF.

Nos pensées pieuses vont tout droit vers nos frères et sœurs victimes de cette ignoble barbarie quadridimensionnelle commise :

- Sous les regards indifférents et parfois complices de la communauté internationale ;

- Par l’hypocrisie de nos frères africains ;

- En suite par l’absence d’un leadership politique à l’interne, capable de résorber la crise ;

- Et enfin, par la trahison et la complicité constantes de certains compatriotes.

La République Démocratique du Congo, notre pays va très mal !

Sa situation sécuritaire plus que jamais préoccupante, ne cesse de se dégrader. À ce jour, une bonne partie de notre territoire national échappe au contrôle de l’Etat depuis plus de trois ans. L’action gouvernementale censée rassurer le peuple, à défaut de résoudre cette crise est inefficace, inadaptée et traduit somme toute, l’incapacité de nos autorités à surmonter cette situation alors que les responsables directs et indirects de cette nouvelle agression rwando-ougandaise sont connus.

En ce jour commémoratif, une initiative citoyenne salutaire censée, plus à servir de devoir de mémoire collectif pour ce qu’il convient désormais d’appeler, à juste titre le GENOCIDE CONGOLAIS, doit par essence, être un moment d’invocation et de la consolidation de la fibre patriotique. Et non d’assouvir les appétits voraces d’une classe politique complètement hors sol qui peine à trouver, a minima, un compromis qui conférerait à cette date symbolique une dimension qui irait au-delà des frontières nationales d’une part et qui cimenterait, si besoin en était, la cohésion nationale face au danger qui guette la République et dont la balkanisation semble en être l’aboutissement. Ce devoir de mémoire est une obligation citoyenne et surtout patriotique de rappeler à l’humanité entière, de nous remémorer nous même ainsi que les générations futures qui nous succéderont.

En effet, il y a de cela 26 ans jour pour jour, un certain 2 août 1998 à travers la création du Rassemblement des Congolais pour la Démocratique (RCD), et par la suite du Mouvement de Libération du Congo (MLC), que les ennemis internes et externes de notre nation ont décidé d’officialiser leur plan macabre, tendant à rayer la nation congolaise de la carte du monde et à travers elle toute son histoire, sa culture et son peuple afin de mieux piller ses nombreuses richesses. Trois décennies durant, notre pays compte plus de 10 millions de morts, battant le triste record de la seconde guerre mondiale et devenant par ce fait, le plus long et grand cimetière de l’humanité en perpétuation.

Les régimes sanguinaires rwandais de Paul Kagame et celui de Yoweri Museveni en Ouganda sont la partie visible de ce plan macabre dont le cynique mode opératoire a toujours consisté à se trouver des supplétifs ayant à leur tête des compatriotes qui ont décidé de cracher sur l’héritage de nos aïeux et de nos pères fondateurs. Nul n’oubliera que ces stratagèmes sadiques et cyniques de nos oppresseurs avec leurs supplétifs, ont occasionnés plusieurs atrocités et affres inimaginables sur le sol congolais à l’instar des affrontements à l’arme lourde dans la ville de Kisangani pendant 6 jours. Les deux cimentières avec des croix blanches à Kisangani nous rappellent encore l’effroyable barbarie dont ces régimes sont capables et surtout du niveau de la trahison dont certains compatriotes, encore vivants à ce jour, ont fait montre sans que leur responsabilité ne soit clairement établis, afin que les victimes qui n’ont pas encore obtenus réparation puissent savoir la vérité sur ce qui s’est passé. Le M23 ou l’AFC aujourd’hui ne sont en définitive que des successeurs du RCD et du MLC.

À nous citoyennes et citoyens congolais ;

Parce que notre mémoire est notre identité, nous avons le devoir de le perpétuer à notre postérité, nous devons nous en approprier, nous en convaincre de son importance dans la construction de notre histoire ainsi que de notre vouloir vivre ensemble. Nous devons surtout nous en sentir concerné pour agir avec détermination et efficacité afin que pareille atrocité ne se reproduise plus. Un peuple conscient de son histoire est maître de son destin !

Aux autorités publiques ;

Elles doivent se rappeler que les responsabilités qui sont les leurs ne sont nullement des privilèges mais des charges. Les « escarmouches » qui se multiplient causant au quotidien des déplacés, des viols, des massacres et des pillages systématiques des nos richesses sans qu’aucune action politique d’envergure ne soit entreprise constituent pour nous une lâcheté et s’apparente à une complicité tacite. Elles seront comptables devant le tribunal de l’histoire et la sentence sera sévère.

À la communauté internationale ;

En matière de paix et de justice, il n’y a pas une hiérarchisation de race ni de peuple. Dieu n’a créé qu’une seule race, c’est la race humaine ! Tôt ou tard, le peuple congolais finira un jour par se prendre en charge et savoir se choisir ses alliés tenant compte de ses intérêts. Le sang congolais n’est pas le carburant des puissances étrangères ni du capitalisme dégradant.

Chers compatriotes, jeunesses contemporaines et adeptes des idéaux panafricains, in petto, je sens bouillonner et raisonner un vent nouveau d’une génération des patriotiques décidés de changer la trajectoire macabre dans laquelle se trouve notre pays et notre nation. Je sais et je sens au fond de moi-même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur. Message de Patrice-Emery Lumumba, le plus grand prophète politique de notre ère.

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