Les défenseurs des droits humains ont honoré la mémoire de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana tués le 1er juin 2010 à Kinshasa. La cérémonie s’est déroulée le 1er juin 2024 au mausolée construit pour les deux pionniers des droits humains dans la commune de la N’sele, près du mausolée Étienne Tshisekedi. Il s’agit du 14ème anniversaire auquel ont pris part des enfants des défunts venus du Canada et de la France. Le corps de Floribert Chebeya a été exhumé de Mbenseke pour le placer dans ce mausolée.
« Pour la 14ème fois, année après année et cela sans relâche, la VSV vient d’honorer et raviver la mémoire de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, tous deux martyrs de la démocratie et des droits humains », a déclaré Rostin Manketa, directeur exécutif de la VSV.
La 14ème commémoration de l’assassinat de ces deux défenseurs des droits de l’homme est on ne peut plus spéciale en ce qu’elle a lieu en un lieu aussi spécial ; spécial également, parce que contrairement aux 13 commémorations qui l’ont précédée organisée par la VSV seule, elle est co-organisée avec la veuve et la CNDH qui ont tout mis en œuvre avec l’appui des autorités congolaises en général et le président de la République en particulier.
Malgré des avancées enregistrées en ce qui concerne la justice pour Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, il faut noter que le verre restera à moitié plein aussi longtemps que le général John Numbi Tambo suspect numéro un dans l’assassinat de deux défenseurs des droits humains continuera à jouir de l’impunité et donc de ses mouvements.
Dans le cadre de la lutte contre l’impunité en général et celle des crimes contre les défenseurs des droits humains en particulier, que tous les défenseurs des droits humains en RDC et à travers le monde demeurent en attente d’un nouveau procès, celui du lieutenant-général John Numbi Banza Tambo et consorts pour qu’ils répondent tous de leurs actes, de la révocation des Forces armées de la RDC du lieutenant-général John Numbi, de la nomination par le chef de l’Etat d’un général quatre étoiles à même de juger le lieutenant-général John Numbi et d’un autre procès du commissaire supérieur principal Daniel Mukalay pour détention d’une quantité importante d’armes lors de son arrestation en 2010.
Pour Merdie Chebeya, la fille de feu Chebeya parlant au nom de tous les orphelins, les familles Floribert Chebeya et Fidèle Bazana indiquent clairement qu'elles n'oublieront jamais cet épisode douloureux de leur vie. Aujourd'hui devant ce mausolée où vont défiler le peuple épris de paix et de justice pour se ressourcer auprès de ces vaillants combattants de la liberté, les enfants Chebeya et Bazana réclament à l’État congolais et à la justice le corps de leur oncle et père Fidèle Bazana Edadi.
A ce stade, les orphelins, veuves Chebeya et Bazana formulent les recommandations suivantes auprès de l'État congolais à savoir, l'ouverture d'un procès juste équitable contre les commanditaires que sont Joseph Kabila ainsi que John Numbi, que l'on restitue le reste de corps de leur oncle et père Fidèle Bazana Edadi afin qu'il bénéficie d'un enterrement digne selon les coutumes bantoues, que le père fondateur de l'organisation non gouvernementale la Voix des sans voix pour les droits de l'homme soit décoré à titre posthume et élevé au rang de héros national pour le travail qu'il a abattu en RDC, en Afrique et au-delà des frontières pour la promotion et la défense des droits et libertés fondamentaux.
Enfin, ce mausolée incarnera à jamais le sacrifice de Floribert Chebeya pour la promotion et la défense des droits humains dans le monde entier et le courage exceptionnel de son compagnon de lutte Fidèle Bazana Edadi et « nous osons croire qu'il restera le lieu privilégié de pèlerinage de tous les activistes des droits de l'homme ».
Dans son témoignage, Paul Nsapu a révélé qu'ils avaient raté leur train en Belgique pour la France. Ils avaient passé la nuit ensemble. Floribert Chebeya sentait que l'étau était en train de se resserrer autour de lui. Il lui avait dit qu'il fallait réunir des éléments qui puissent permettre aux défenseurs des droits de l'homme, à la Fédération internationale des droits de l'homme à ce qu'on mette au froid la famille. "Comme ça, vous restez seul et vous savez comment vous battre sur le terrain. Il avait accepté mais à son retour en RDC, il a réuni des moyens. Je ne savais pas qu'il me disait au revoir puisque trois semaines après nous apprendrons qu'il a été assassiné avec Fidèle Bazana".
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