Le dossier de la
désignation du candidat président de la Commission électorale nationale
indépendante divise les confessions religieuses. L’assemblée nationale a
entériné Ronsard Malonda qui a été immédiatement contesté par certains groupes
parlementaires de l’opposition et aussi de l’Udps.
Dans une mise au
point, le porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo, Révérend Eric
Nsenga a fait savoir comment les confessions religieuses sont organisées.
Les fonctions sont dévolues aux confessions (organisation) et non aux
individus. Il a déclaré que c’est
la CENCO qui préside la plateforme et non le Cardinal Fridolin Ambongo.
Ce dernier a
représenté l'archevêque Marcel Utembi de Kisangani, en tant que Président de la
CENCO pour cause d’empêchement. C’est pour cette raison que son vice-président,
le Cardinal Ambongo assume la Présidence au nom de la CENCO.
L'archevêque Marcel
Utembi est bloqué à Kisangani avec le confinement depuis le mois de mars 2020. « C'est
dire que ce n'est pas une affaire personnelle du Cardinal Fridolin Ambongo », a-t-il déclaré.
L’ECC assume la vice-présidence
par son Président Révérend Bokundoa. En cas empêchement,c’est son
Vice-président Monseigneur Nyamuke qui représente l'ECC dans la plateforme.
Comment les candidatures ont-elles été proposées par chaque confession?
Le principe est que
chaque confession recueille les candidatures à l'interne par ses organes
techniques habilités pour faire la présélection à l'interne en vue d'en
proposer un nom à la Plateforme des confessions religieuses. Pour l’ECC et la CENCO,
ni le Cardinal Ambongo, ni le Président Bokundoa interviennent dans le
choix.
Le choix des candidats
passe plutôt par les organes techniques notamment la Commission Justice et
Paix. De ce fait, chaque confession était censée travailler indépendamment
dans la présélection.
Pour la CENCO. Il se
fait malheureusement que Cyrille Ebotoko soit le technicien en matière
électorale de la Commission Justice et Paix de l’église catholique. C'est lui
qui a dirigé la mission d'observation de la CENCO en 2018. A attendre la
motivation de l’église catholique sur son choix, il a été son technicien le
mieux formé.
Pour l'ECC, c’est le le
Professeur Eale ne vit pas en RDC donc mais qui est une figure moins connue sur
la scène politique congolaise. Il est l'ambassadeur de l'ECC près les
institutions religieuses au niveau international. Il travaille à la Conférence
des Églises de toute l'Afrique (CETA) basée à Nairobi au Kenya. Il est par ce
fait le délégué de religions près de l'union africaine.Il est médiateur et
observateur électoral de renommée internationale.
« Lors de
contentieux des élections de 2011, c'est lui qui a conduit la grande délégation
internationale pour assurer la médiation. Et Papa feu Étienne Tshisekedi avait
été heureux de leur mission. Il est membre d'honneur de la Commission Justice,
Paix et Sauvegarde de la Création de l'ECC », a relevé le porte-parole de
l’ECC.
C'est cette Commission
qui a traité sa candidature et l'a soumise aux organes délibérants de l'ECC. Le
porte-parole de l’ECC a indiqué que la différence entre les deux Églises et les
autres confessions se situe au niveau organisationnel.
Le Président National
de l'ECC ne décide pas seul. Il y a le Comité Exécutif National de l'ECC et le
staff de la Présidence qui contrôlent ses décisions. Si l'ECC et la CENCO
avaient l'intention d'imposer leurs candidats, elles ne les auraient pas
retirés à chaque étape en vue de trouver un consensus.
Les 3 candidats
éliminés ne l'ont été que parce qu'au niveau de la plénière, les chefs des
confessions religieuses devraient chacun présenter un seul candidat. Malheureusement
Lumu, Kadima et Mbosso n'ont pas eu des chefs à les présenter. Le
porte-parole de l’ECC a souligné que les 3 candidats sont proches de l'ECC et
la CENCO.
Idriss Katenga a été
proposé par Denis Kadima au nom de la Communauté islamique. Malheureusement à
la plénière, ce sont les chefs des confessions religieuses et non des
techniciens. Il a été relevé que Idriss Katenga n'est plus secrétaire
général de la COMICO et n'a pas qualité d'engager la COMICO. Plutôt le Cheick
Abdhalah Mangala qui du reste était présent dans la salle.
En posant la question
au Cheick Abdhalah Mangala s'il présentait le candidat Denis Kadima, il a
refusé d'assumer la responsabilité au nom de sa confession religieuse. Par 3
fois, le cardinal Ambongo a dû insister mais sa réponse a été négative.
Le Cardinal Fridolin
Ambongo était le premier à demander au nom de la CENCO que le candidat de
l’église catholique soit retiré aux fins de faciliter le consensus. Non pas
parce qu'il ne pesait pas mais pour la simple raison que le climat devenait
tendu.
A la première
sélection, c'est le candidat de la CENCO qui a eu 8/8 en termes de cotation, a
soutenu le porte-parole de l’ECC. Une église qui veut imposer son candidat
va-t-elle encore le retirer pour faciliter le consensus autour de 2 autres en
lice ?
Malonda et Eale
Ronsard Malonda du
fait de son rôle à l'actuel CENI comme Secrétaire Exécutif National et,
par souci d'aller dans le sens de la volonté du Peuple de réformer
la CENI, l’ECC et la CENCO sont restées fermes sur l'exigence d'avoir une
nouvelle équipe plus crédible et indépendante.
Pour Eale du fait
d'avoir été candidat député en 2018 sur la liste du regroupement « AR ».
« L'argument
soutenu par les 6 confessions religieuses n'a pas de fondement en fait
comme en droit. La loi organique parle de ceux qui ont assumé les
responsabilités au sein des partis ou regroupements politiques ».
L'ECC, par souci de
l'unité et la cohésion des confessions religieuses, était prête à retirer
aussi la candidature du Professeur Eale.
En ce moment, comme
les 2 candidats (Malonda et Eale) ne permettent pas le consensus, les autres
délégués ont retiré leur candidat. « D'où reprenons celui de la CENCO
qui n'avait pas des griefs portés sur lui. Les 6 confessions religieuses ont refusé
catégoriquement », note le porte-parole de l’ECC.
Les six confessions
religieuses ne voulaient rien admettre des griefs portés sur Malonda ni être
prêts à retirer sa candidature. Après plus d’une heures 30 de discussion,
le Président du céans, le Cardinal Ambongo, va suspendre la séance pour
permettre de souffler et voir sur quelle note reprendre les discussions
ultérieurement.
Au terme de la réunion,
les 6 confessions religieuses se sont retirés au siège de la CIME pour aller
établir leur fameux procès-verbal en concertation avec le bureau de l'Assemblée
nationale. Pour l’ECC et la CENCO, les travaux devraient se poursuivre
car il n'y pas eu consensus qui est le mode de décision de la plateforme sur
pied de l'article 17.
Certains membres
présents à la réunion ont proposé revenir sur les 6 noms, d'autres ont proposé
qu’on reprendre le tout à zéro. La réunion s’est clôturée sur cette note.
« Comment
allions-nous voter au moment où nous n'avions pas été tous d'accord dans l'analyse
de fond des candidats ? Comment pourrions-nous soumettre Malonda au vote du
moment où c'est lui le candidat qui avait des griefs plus graves que les autres
? Son rôle à la CENI comme Secrétaire Exécutif National et donc, patron de
l'administration électorale ? »
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