La
Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée par
les dossiers de messieurs Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, Député provincial du
Haut-Katanga, Président de l’Union des Nationalistes Fédéralistes Congolais
(UNAFEC) et Vice-Président du G7 et Franck Diongo, Député National, Président
du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), tous deux membres du Rassemblement
des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement.
1. Levée
des immunités parlementaires de monsieur Gabriel Kyungu wa Kumwanza
En
ce moment où les yeux des Congolaises et Congolais sont tournés vers le Centre
Interdiocésain à Kinshasa où se tiennent les négociations sous les bons offices
de la Commission Episcopale Nationale du Congo (CENCO) en vue de la signature
d’un Accord pour un large consensus sur la gestion des institutions et le
processus électoral après la fin, le 19 décembre 2016, du deuxième et dernier
mandat du Président de la République, monsieur Joseph KABILA, l’opinion
publique est une fois de plus choquée d’apprendre la levée des immunités
parlementaires de M. Gabriel Kyungu wa Kumwanza aux fins de poursuites
judiciaires.
Pourtant,
l’une des exigences lors de ces négociations est celle relative aux mesures de
confiance entre toutes les parties prenantes. Pour le Rassemblement des Forces
Politiques et Sociales Acquises au changement, lesdites mesures doivent impérativement
passer entre autres par la libération des prisonniers politiques et d’opinion
en vue de décrisper effectivement le climat politique en RD Congo.
La
VSV s’étonne qu’avant la libération effective des prisonniers politiques et
d’opinion que d’autres leaders de l’opposition politique en l’occurrence
monsieur Gabriel Kyungu wa Kumwanza fasse l’objet des poursuites judiciaires
qui risqueraient de le conduire en prison pour « outrage au Chef de
l’Etat ». D’aucuns disent que monsieur Gabriel Kyungu serait sur le point
de payer le prix de ses opinions politiques pour avoir quitté la Majorité
Présidentielle au pouvoir.
Il
est surprenant et curieux que la levée,
sur demande du Procureur de la
République, des immunités parlementaires de monsieur Gabriel Kyungu, mardi 27
décembre 2016 au cours d’une plénière à huis clos ait eu lieu sans qu’il ne
soit entendu par ses collègues députés
provinciaux.
Pour
la VSV, quels que soient les faits reprochés à M Gabriel Kyungu wa Kumwanza,
les faits politiques précédant le droit, les autorités congolaises ont tout
intérêt à privilégier la réconciliation nationale en lieu et place de susciter
des tensions au sein de la population congolaise qui n’attend rien d’autres que
la paix qui, de surcroit, est l’un des droits fondamentaux de l’homme.
Si,
au nom de la paix, les autorités congolaises avaient à l’époque protégé le
général Bosco Tanganda réclamé par la justice internationale pour de nombreux
crimes commis en RD Congo avant qu’il ne se rende librement quelques mois plus
tard, rien, au nom de la décrispation politique et de la paix ne peut justifier
le harcèlement judiciaire contre les opposants politiques.
2. Dossier
Député national Franck Diongo, Président du parti politique de l’opposition MLP
Tout
en dénonçant les atteintes à l’intégrité physique des militaires de la Garde
Républicaine à travers leur passage à tabac au quartier Cuba, cité des anciens
combattants dans la commune de Ngaliema par quelques jeunes du quartier, la VSV
fustige et condamne également avec la dernière énergie les traitements cruels
inhumains ou dégradants infligés au député national Franck Diongo à la DEMIAP
et au camp militaire colonel Tshatshi après son arrestation le 19 décembre 2016,
et ce, au mépris de toute dignité humaine.
Malgré
son état de santé critique, son manque de lucidité et tout en étant sous
perfusion, le député national Franck Diongo a été traîné devant la Cour Suprême
de Justice jugé et condamné à 5 ans de prison ferme sous prétexte d’avoir
séquestré et roué de coups des militaires de la Garde Républicaine qu’il aurait
fait arrêter arbitrairement et détenus illégalement dans sa résidence.
Pour
la VSV, il est fort à craindre que la condamnation du député national Franck
Diongo ne frise l’objet d’un règlement de compte suite à ses nombreuses prises
de position politiques antérieures au 19 décembre 2016, date marquant la fin du
deuxième et dernier mandat du Président Joseph Kabila. Point n’est besoin de
rappeler les propos plusieurs fois réitérés de M. Franck Diongo selon lesquels,
M. Joseph Kabila devait partir de gré ou de force le 19 décembre 2016.
La
VSV dénonce le fait que les considérations politiques aient pris le dessus sur
le droit à la santé du député national Franck Diongo. Pourtant, ce droit à la
santé devrait préoccuper au plus haut point l’Etat congolais dès lors que toute
personne a droit à un meilleur état de santé physique et mental possible pour
mieux se défendre en justice.
En
vue d’éclairer l’opinion publique sur les circonstances réelles ayant conduit à
l’arrestation et à la condamnation de M. Franck Diongo, la VSV exige une
enquête réellement indépendante composée des officiels de la RD Congo, des
défenseurs des droits de l’homme et des membres du Bureau Conjoint des Nations
Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) afin d’établir les responsabilités des uns
et des autres sur les atteintes à la sécurité et à l’intégrité physique du
député national Franck Diongo.
Tout compte fait, la VSV demande au
Président de la République en sa qualité du magistrat suprême de lever la peine
prononcée par la Cour Suprême de justice contre le député national Franck
Diongo, et ce, en vue de privilégier la paix et la concorde nationale surtout
en cette période où le contexte politique demeure tendu en RD Congo.
De même, la VSV demande au Chef de
l’Etat d’ordonner, pour les mêmes raisons sus évoquées, l’abandon des
poursuites judiciaires contre M. Gabriel Kyungu wa Kumwanza.
En
définitive, la VSV exige aux autorités congolaises en général et au Bureau de
l’Assemblée Nationale en particulier d’intervenir pour l’évacuation du député
national Franck Diongo vers un centre hospitalier de son choix pour des soins
appropriés que nécessite actuellement son état de santé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire