(Par
le Lieutenant-Colonel Amouzoun Codjo Martin, porte-parole militaire)
A
Kinshasa et dans les autres provinces situées dans la partie occidentale de la République
Démocratique du Congo (RDC), la situation sécuritaire a été jugée calme durant
la semaine écoulée. Toutefois, dans la province du Kasaï Central, la récurrence
de l’activisme des éléments du groupe armé Kamuina-Nsapu, constitue une source
de préoccupation majeure quant à la situation sécuritaire dans cette partie du
pays. En effet, le 6 octobre 2016, des présumés éléments du groupe armé
précité, ont incendié la résidence d’un officier de la Police Nationale
Congolaise (PNC) dans la localité de Tshimpanga, située à 21 kilomètres à l’Est
de Kananga. Cependant, le 8 octobre 2016, un officier de la PNC a été
appréhendé dans la même région par des Forces de sécurité, pour complicité avec
les miliciens.
Dans les provinces de Haut et de
Bas-Uélé, la situation sécuritaire est dominée par les activités
militaires menées dans le cadre de l’opération « Red Kite » (Cerf-volant rouge)
par l’armée congolaise avec le soutien de la Force de la MONUSCO, contre les
éléments résiduels de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), en vue de mettre
un terme aux exactions perpétrées contre les populations civiles. Dans la
province de Haut-Uélé, le 2 octobre 2016, six présumés éléments de la LRA
lourdement armés, ont fait incursion dans la localité de Badolo, située à 5
kilomètres au Nord de Bangadi (125 kilomètres au Nordouest de Dungu), pillé des
biens de valeur et kidnappé temporairement un homme pour les porter. Le 7
octobre 2016, onze éléments supposés appartenir à la LRA ont attaqué et pillé
quatre individus dans la région située à 18 kilomètres de la localité de Zigbi
(60 kilomètres au Nord-ouest de Bangadi). Ces derniers ont ensuite été
kidnappés pour porter les biens pillés. Les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo (FARDC) poursuivent avec le soutien de la Force de la
MONUSCO la lutte contre tous les groupes armés et leurs alliés dans ces deux
provinces, dans le but de restaurer l’autorité de l’Etat et de protéger les
populations civiles. A cet effet, le 5 octobre 2016, les unités des FARDC basées
à Bitima (30 kilomètres au Nord-ouest de Duru) ont arrêté et transféré à Dungu,
un chef Mbororo nommé Ibra, pour détention illégale d’armes, destruction
méchante des zones cultivées et collusion avec les éléments de la LRA.
Par
ailleurs, dans la province de Haut-Uélé,
des rapports concordants ont fait état de recrutement initié par un chef
rebelle dénommé ‘’Lieutenant’’ James, dans la région frontalière située entre
l’Etat Sud-soudanais de ‘’Western Equatoria’’ et la province de Haut-Uélé, dans
le voisinage de la localité de Doruma, à 210 kilomètres au Nord-ouest de
Dungu-centre. Cette campagne de recrutement forcé, a paniqué les communautés
locales implantées dans la région susmentionnée. En réponse à cette situation,
le commandement des FARDC du secteur opérationnel des Uélé, a, du 22 septembre
au 2 octobre 2016, lancé une opération et démantelé un camp utilisé par des
éléments du groupe armé dénommé « Palangabolo » (Jeunesse forte) au village
Biliqua, situé à 52 kilomètres au Nord-ouest de Doruma.
Selon
l’armée congolaise, nombreux miliciens ont été tués au cours de cette
opération. Les FARDC ont également chassé de cette région, le ‘’Lieutenant’’
James. De plus, dans le cadre de la lutte contre la collusion entre la milice
sud-soudanise dénommée ‘’SPLM/A-IO’’, ‘’Palangabolo’’ (Jeunesse forte) et la
LRA, engagés dans des activités négatives visant à combattre leurs ennemis
communs en RDC et au Soudan du Sud, la Force de la MONUSCO envisage également
de renforcer ses positions dans le secteur concerné. Et ce, dans le but de
relancer les activités de l’assistance humanitaire, dissuader le transfert du
conflit sud-soudanais en RDC et interdire à la LRA l’accès au parc de la
Garamba via la province de Haut-Uélé.
Dans la province de Bas-Uélé,
le 7 octobre 2016, des troupes des FARDC ont engagé des éléments supposés
appartenir à la LRA dans la localité de Mbili, située à 94 kilomètres au
Nord-ouest de Bambesa, arrêté un rebelle, et récupéré deux armes ainsi que des
biens pillés. En Ituri, la situation sécuritaire a été marquée dans le
territoire d’Irumu par la récurrence des exactions perpétrées contre les
populations civiles par des éléments réfractaires du Front de Résistance
Patriotique de l’Ituri (FRPI), et dans le territoire d’Aru, par des tensions liées
aux conflits fonciers entre les communautés vivant dans les localités d’Aiko et
d’Ongowa.
Les
Forces de Défense et de Sécurité congolaises poursuivent, avec le soutien de la
Force de la MONUSCO, leurs activités militaires dans les territoires concernés,
dans le but de mettre un terme à l’insécurité et d’assurer une protection
efficiente des populations civiles. Dans le territoire d’Irumu, l’armée
congolaise maintient son déploiement dans les localités situées dans la partie
méridionale, afin de neutraliser avec le soutien de la Force onusienne le FRPI,
dont les éléments commettent des violations contre les droits de l’Homme. Le 3
octobre 2016, les troupes des FARDC ont engagé des éléments du FRPI dans la
région située au Sud-ouest de Borasi, et libéré une femme précédemment
kidnappée par ces miliciens. Dans la nuit du 3 au 4 octobre 2016, des éléments
supposés appartenir au FRPI ont attaqué la localité de Rudjoko, située à 18
kilomètres au Sud de Bogoro, et pillé dans quatre maisons une importante somme
d’argent, ainsi que différents biens domestiques. Le 4 octobre 2016, environ
quarante éléments du FRPI armés d’AK-47, ont fait incursion dans la localité de
Kolu, située à 4 kilomètres de Gety, kidnappé et violé une fille de seize ans,
et pillé du bétail ainsi que des biens domestiques dans quatre maisons.
Le
milicien responsable du viol a été appréhendé dans la localité de Tongbe,
située à 5 kilomètres au Sud-est de Gety, et détenu par les unités des FARDC
basées à Gety. A la même date, des éléments du FRPI ont attaqué des éleveurs
dans la localité de Kaitango, située à 8 kilomètres au Nord de Boga, pillé un
nombre important de bétail et kidnappé une femme. Des troupes d’intervention
rapide des FARDC ont été déployées dans la région, dans le but des traquer les
assaillants. Les 4 et 5 octobre 2016, les éléments du FRPI ont pillé les
localités situées dans le voisinage de Gety et d’Aveba, notamment Ogobi,
Fangusa, Sorodo et Alimba. Ils ont également pillé la résidence du chef local
de la localité d’Akinji, située à 8 kilomètres au Nord d’Aveba. Des troupes
d’intervention rapide des FARDC ont été déployées dans le secteur, afin de
contrer les activités négatives des insurgés.
Le
7 octobre 2016, six éléments du FRPI, ont fait incursion dans la localité
d’Aveba-Etat, située à 3 kilomètres à l’Est d’Aveba, tiré et blessé un civil à
la jambe, puis pillé plusieurs animaux de son bétail, ainsi que d’autres biens
de valeur. Le 8 octobre 2016, des éléments supposés appartenir au FRPI ont
tendu une embuscade dans la région située à 2 kilomètres du marché de Gety, et
pillé des biens appartenant à plusieurs civils en provenance de cet endroit. Le
même jour, des présumés éléments du FRPI ont attaqué et pillé le village
Mukubua, situé près de Mitego, à 68 kilomètres au Sud de Bunia. Un individu a
été blessé, et un assaillant poursuivi, a également été blessé par les
villageois. Dans le territoire d’Aru, les rapports concordants ont fait état de
tensions interethniques liées aux conflits fonciers entre les communautés
basées dans les localités d’Aiko et d’Ongowa. En effet, le 2 octobre 2016,
plusieurs habitants de la localité d’Aiko ont attaqué et incendié vingt maisons
dans la localité voisine d’Ongowa, située à 30 kilomètres au Sud d’Aru-centre.
Des affrontements à l’arme blanche ont également opposé les ressortissants de
ces deux localités. La situation demeure tendue dans la région concernée, et la
PNC ainsi que les autorités locales mènent des investigations sur ces incidents.
Au Nord-Kivu,
la situation sécuritaire est restée volatile et imprévisible, mais demeure sous
le contrôle des Forces congolaise et onusienne. Elle a été marquée globalement
par des cas de meurtres, kidnappings, et pillages, perpétrés par des éléments
appartenant aux différentes factions du groupe Mayi-Mayi et aux Forces
Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), respectivement dans les
territoires de Masisi (à Katsiru, 15 kilomètres au Nord-est de Kitchanga),
Walikale (à Biruwe, 58 kilomètres au Nord-ouest de Walikale-centre) et Rutshuru
(à Kasoko, 5 kilomètres au Sud-est de Nyanzale). Elle a été caractérisée dans
le territoire de Beni, par la poursuite dans le cadre de l’opération « Usalama
» (Sécurité), des activités militaires contre les éléments réfractaires de
l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), menées par l’armée congolaise avec
le soutien de la Force de la MONUSCO, en vue de mettre un terme aux exactions
de ce groupe armé. En effet, le 4 octobre 2016, des présumés éléments de l’ADF
ont attaqué la localité de Kasinga (4 kilomètres au Sud-est de Boikene) située
dans la région de Mayangose, ainsi que des positions des FARDC proches de la
localité de Malolu (2 kilomètres à l’Est de Boikene), tué un homme et blessé
trois autres individus. Le 9 octobre 2016, des éléments supposés appartenir à
l’ADF ont attaqué les positions des FARDC situées dans la localité de Boikene,
à 6 kilomètres au Nord de Beni. Les troupes des FARDC ont riposté, engagé et
repoussé les assaillants.
Les
Forces congolaise et onusienne ont déployé des patrouilles vigoureuses dans la
région, dans le but de contrer toute nouvelle attaque de rebelles. Le 10
octobre 2016, suite à cette attaque, dont le bilan provisoire qui reste à
confirmer, fait état de sept civils, un soldat des FARDC et deux éléments de
l’ADF tués, ainsi qu’une école et deux maisons incendiées ; des civils ont
attaqué à coups de pierre, des véhicules de la MONUSCO dans la région située
entre Boikene et le marché de Mayangose, provoquant des dommages sur ces
engins. Des Casques bleus du bataillon Sud-africain de la Force de la MONUSCO
ont en soutien aux FARDC, déployé dans la zone leurs patrouilles robustes, dans
le but d’interdire d’autres attaques de l’ADF, de sécuriser les personnes et
leurs biens, mais également, de restaurer l’autorité de l’Etat. A présent, la
situation sécuritaire est rapportée calme dans la région. Au chapitre des
redditions dans la province, du 5 octobre 2016 à ce jour, quatre éléments des
groupes armés, notamment le groupe Mayi-Mayi ‘’Mazembe’’, se sont rendus aux
troupes de la Force onusienne déployées dans la province.
Au Sud-Kivu,
les Forces onusienne et congolaise poursuivent les activités militaires contre
les groupes armés encore actifs. A cet effet, le 2 octobre 2016, l’armée
congolaise a appréhendé un élément du groupe Mayi-Mayi, faction ‘’Bigaya’’, au
cours d’opérations menées dans la localité de Kigurwe, située à 7 kilomètres au
Nord-est de Sange. Au chapitre des redditions dans la province, le 6 octobre
2016, deux éléments du groupe Mayi-Mayi Nyatura, se sont rendus avec une arme
AK-47 aux troupes de la Force de la MONUSCO basées dans la localité de Kalehe.
Au Tanganyika,
la situation sécuritaire demeure volatile dans la région de Nyunzu, suite à la
récurrence d’attaques menées réciproquement par les miliciens de groupes
Mayi-Mayi Luba et pygmées. En soutien aux FARDC, la Force de la MONUSCO
surveille étroitement la situation sécuritaire sur le terrain, en vue d’y
apporter des solutions idoines.
Dans
le Haut-Katanga, le 11 octobre 2016,
le chef du groupe Mayi-Mayi Bakata-Katanga, Kyungu Mutanga Gédéon, et cent de
ses hommes, se sont rendus aux autorités de la province du Haut-Katanga.
Enfin,
la Force de la MONUSCO a mené 1.456 patrouilles armées, dont 471 nocturnes, et
fourni 55 escortes pendant la période sous examen.
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