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mercredi 12 octobre 2016

Situation militaire jugée calme dans certaines provinces de la Rdc par la Monusco

(Par le Lieutenant-Colonel Amouzoun Codjo Martin, porte-parole militaire)

A Kinshasa et dans les autres provinces situées dans la partie occidentale de la République Démocratique du Congo (RDC), la situation sécuritaire a été jugée calme durant la semaine écoulée. Toutefois, dans la province du Kasaï Central, la récurrence de l’activisme des éléments du groupe armé Kamuina-Nsapu, constitue une source de préoccupation majeure quant à la situation sécuritaire dans cette partie du pays. En effet, le 6 octobre 2016, des présumés éléments du groupe armé précité, ont incendié la résidence d’un officier de la Police Nationale Congolaise (PNC) dans la localité de Tshimpanga, située à 21 kilomètres à l’Est de Kananga. Cependant, le 8 octobre 2016, un officier de la PNC a été appréhendé dans la même région par des Forces de sécurité, pour complicité avec les miliciens.
Dans les provinces de Haut et de Bas-Uélé, la situation sécuritaire est dominée par les activités militaires menées dans le cadre de l’opération « Red Kite » (Cerf-volant rouge) par l’armée congolaise avec le soutien de la Force de la MONUSCO, contre les éléments résiduels de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), en vue de mettre un terme aux exactions perpétrées contre les populations civiles. Dans la province de Haut-Uélé, le 2 octobre 2016, six présumés éléments de la LRA lourdement armés, ont fait incursion dans la localité de Badolo, située à 5 kilomètres au Nord de Bangadi (125 kilomètres au Nordouest de Dungu), pillé des biens de valeur et kidnappé temporairement un homme pour les porter. Le 7 octobre 2016, onze éléments supposés appartenir à la LRA ont attaqué et pillé quatre individus dans la région située à 18 kilomètres de la localité de Zigbi (60 kilomètres au Nord-ouest de Bangadi). Ces derniers ont ensuite été kidnappés pour porter les biens pillés. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) poursuivent avec le soutien de la Force de la MONUSCO la lutte contre tous les groupes armés et leurs alliés dans ces deux provinces, dans le but de restaurer l’autorité de l’Etat et de protéger les populations civiles. A cet effet, le 5 octobre 2016, les unités des FARDC basées à Bitima (30 kilomètres au Nord-ouest de Duru) ont arrêté et transféré à Dungu, un chef Mbororo nommé Ibra, pour détention illégale d’armes, destruction méchante des zones cultivées et collusion avec les éléments de la LRA.
Par ailleurs, dans la province de Haut-Uélé, des rapports concordants ont fait état de recrutement initié par un chef rebelle dénommé ‘’Lieutenant’’ James, dans la région frontalière située entre l’Etat Sud-soudanais de ‘’Western Equatoria’’ et la province de Haut-Uélé, dans le voisinage de la localité de Doruma, à 210 kilomètres au Nord-ouest de Dungu-centre. Cette campagne de recrutement forcé, a paniqué les communautés locales implantées dans la région susmentionnée. En réponse à cette situation, le commandement des FARDC du secteur opérationnel des Uélé, a, du 22 septembre au 2 octobre 2016, lancé une opération et démantelé un camp utilisé par des éléments du groupe armé dénommé « Palangabolo » (Jeunesse forte) au village Biliqua, situé à 52 kilomètres au Nord-ouest de Doruma.
Selon l’armée congolaise, nombreux miliciens ont été tués au cours de cette opération. Les FARDC ont également chassé de cette région, le ‘’Lieutenant’’ James. De plus, dans le cadre de la lutte contre la collusion entre la milice sud-soudanise dénommée ‘’SPLM/A-IO’’, ‘’Palangabolo’’ (Jeunesse forte) et la LRA, engagés dans des activités négatives visant à combattre leurs ennemis communs en RDC et au Soudan du Sud, la Force de la MONUSCO envisage également de renforcer ses positions dans le secteur concerné. Et ce, dans le but de relancer les activités de l’assistance humanitaire, dissuader le transfert du conflit sud-soudanais en RDC et interdire à la LRA l’accès au parc de la Garamba via la province de Haut-Uélé.
Dans la province de Bas-Uélé, le 7 octobre 2016, des troupes des FARDC ont engagé des éléments supposés appartenir à la LRA dans la localité de Mbili, située à 94 kilomètres au Nord-ouest de Bambesa, arrêté un rebelle, et récupéré deux armes ainsi que des biens pillés. En Ituri, la situation sécuritaire a été marquée dans le territoire d’Irumu par la récurrence des exactions perpétrées contre les populations civiles par des éléments réfractaires du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI), et dans le territoire d’Aru, par des tensions liées aux conflits fonciers entre les communautés vivant dans les localités d’Aiko et d’Ongowa.
Les Forces de Défense et de Sécurité congolaises poursuivent, avec le soutien de la Force de la MONUSCO, leurs activités militaires dans les territoires concernés, dans le but de mettre un terme à l’insécurité et d’assurer une protection efficiente des populations civiles. Dans le territoire d’Irumu, l’armée congolaise maintient son déploiement dans les localités situées dans la partie méridionale, afin de neutraliser avec le soutien de la Force onusienne le FRPI, dont les éléments commettent des violations contre les droits de l’Homme. Le 3 octobre 2016, les troupes des FARDC ont engagé des éléments du FRPI dans la région située au Sud-ouest de Borasi, et libéré une femme précédemment kidnappée par ces miliciens. Dans la nuit du 3 au 4 octobre 2016, des éléments supposés appartenir au FRPI ont attaqué la localité de Rudjoko, située à 18 kilomètres au Sud de Bogoro, et pillé dans quatre maisons une importante somme d’argent, ainsi que différents biens domestiques. Le 4 octobre 2016, environ quarante éléments du FRPI armés d’AK-47, ont fait incursion dans la localité de Kolu, située à 4 kilomètres de Gety, kidnappé et violé une fille de seize ans, et pillé du bétail ainsi que des biens domestiques dans quatre maisons.
Le milicien responsable du viol a été appréhendé dans la localité de Tongbe, située à 5 kilomètres au Sud-est de Gety, et détenu par les unités des FARDC basées à Gety. A la même date, des éléments du FRPI ont attaqué des éleveurs dans la localité de Kaitango, située à 8 kilomètres au Nord de Boga, pillé un nombre important de bétail et kidnappé une femme. Des troupes d’intervention rapide des FARDC ont été déployées dans la région, dans le but des traquer les assaillants. Les 4 et 5 octobre 2016, les éléments du FRPI ont pillé les localités situées dans le voisinage de Gety et d’Aveba, notamment Ogobi, Fangusa, Sorodo et Alimba. Ils ont également pillé la résidence du chef local de la localité d’Akinji, située à 8 kilomètres au Nord d’Aveba. Des troupes d’intervention rapide des FARDC ont été déployées dans le secteur, afin de contrer les activités négatives des insurgés.
Le 7 octobre 2016, six éléments du FRPI, ont fait incursion dans la localité d’Aveba-Etat, située à 3 kilomètres à l’Est d’Aveba, tiré et blessé un civil à la jambe, puis pillé plusieurs animaux de son bétail, ainsi que d’autres biens de valeur. Le 8 octobre 2016, des éléments supposés appartenir au FRPI ont tendu une embuscade dans la région située à 2 kilomètres du marché de Gety, et pillé des biens appartenant à plusieurs civils en provenance de cet endroit. Le même jour, des présumés éléments du FRPI ont attaqué et pillé le village Mukubua, situé près de Mitego, à 68 kilomètres au Sud de Bunia. Un individu a été blessé, et un assaillant poursuivi, a également été blessé par les villageois. Dans le territoire d’Aru, les rapports concordants ont fait état de tensions interethniques liées aux conflits fonciers entre les communautés basées dans les localités d’Aiko et d’Ongowa. En effet, le 2 octobre 2016, plusieurs habitants de la localité d’Aiko ont attaqué et incendié vingt maisons dans la localité voisine d’Ongowa, située à 30 kilomètres au Sud d’Aru-centre. Des affrontements à l’arme blanche ont également opposé les ressortissants de ces deux localités. La situation demeure tendue dans la région concernée, et la PNC ainsi que les autorités locales mènent des investigations sur ces incidents.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est restée volatile et imprévisible, mais demeure sous le contrôle des Forces congolaise et onusienne. Elle a été marquée globalement par des cas de meurtres, kidnappings, et pillages, perpétrés par des éléments appartenant aux différentes factions du groupe Mayi-Mayi et aux Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), respectivement dans les territoires de Masisi (à Katsiru, 15 kilomètres au Nord-est de Kitchanga), Walikale (à Biruwe, 58 kilomètres au Nord-ouest de Walikale-centre) et Rutshuru (à Kasoko, 5 kilomètres au Sud-est de Nyanzale). Elle a été caractérisée dans le territoire de Beni, par la poursuite dans le cadre de l’opération « Usalama » (Sécurité), des activités militaires contre les éléments réfractaires de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), menées par l’armée congolaise avec le soutien de la Force de la MONUSCO, en vue de mettre un terme aux exactions de ce groupe armé. En effet, le 4 octobre 2016, des présumés éléments de l’ADF ont attaqué la localité de Kasinga (4 kilomètres au Sud-est de Boikene) située dans la région de Mayangose, ainsi que des positions des FARDC proches de la localité de Malolu (2 kilomètres à l’Est de Boikene), tué un homme et blessé trois autres individus. Le 9 octobre 2016, des éléments supposés appartenir à l’ADF ont attaqué les positions des FARDC situées dans la localité de Boikene, à 6 kilomètres au Nord de Beni. Les troupes des FARDC ont riposté, engagé et repoussé les assaillants.
Les Forces congolaise et onusienne ont déployé des patrouilles vigoureuses dans la région, dans le but de contrer toute nouvelle attaque de rebelles. Le 10 octobre 2016, suite à cette attaque, dont le bilan provisoire qui reste à confirmer, fait état de sept civils, un soldat des FARDC et deux éléments de l’ADF tués, ainsi qu’une école et deux maisons incendiées ; des civils ont attaqué à coups de pierre, des véhicules de la MONUSCO dans la région située entre Boikene et le marché de Mayangose, provoquant des dommages sur ces engins. Des Casques bleus du bataillon Sud-africain de la Force de la MONUSCO ont en soutien aux FARDC, déployé dans la zone leurs patrouilles robustes, dans le but d’interdire d’autres attaques de l’ADF, de sécuriser les personnes et leurs biens, mais également, de restaurer l’autorité de l’Etat. A présent, la situation sécuritaire est rapportée calme dans la région. Au chapitre des redditions dans la province, du 5 octobre 2016 à ce jour, quatre éléments des groupes armés, notamment le groupe Mayi-Mayi ‘’Mazembe’’, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne déployées dans la province.
Au Sud-Kivu, les Forces onusienne et congolaise poursuivent les activités militaires contre les groupes armés encore actifs. A cet effet, le 2 octobre 2016, l’armée congolaise a appréhendé un élément du groupe Mayi-Mayi, faction ‘’Bigaya’’, au cours d’opérations menées dans la localité de Kigurwe, située à 7 kilomètres au Nord-est de Sange. Au chapitre des redditions dans la province, le 6 octobre 2016, deux éléments du groupe Mayi-Mayi Nyatura, se sont rendus avec une arme AK-47 aux troupes de la Force de la MONUSCO basées dans la localité de Kalehe.
Au Tanganyika, la situation sécuritaire demeure volatile dans la région de Nyunzu, suite à la récurrence d’attaques menées réciproquement par les miliciens de groupes Mayi-Mayi Luba et pygmées. En soutien aux FARDC, la Force de la MONUSCO surveille étroitement la situation sécuritaire sur le terrain, en vue d’y apporter des solutions idoines.
Dans le Haut-Katanga, le 11 octobre 2016, le chef du groupe Mayi-Mayi Bakata-Katanga, Kyungu Mutanga Gédéon, et cent de ses hommes, se sont rendus aux autorités de la province du Haut-Katanga.

Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1.456 patrouilles armées, dont 471 nocturnes, et fourni 55 escortes pendant la période sous examen.

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