Situation
militaire (Par le Lieutenant-Colonel Amouzoun Codjo Martin, porte-parole
militaire)
La
situation sécuritaire dans la ville-province de Kinshasa et dans les autres
provinces situées dans l’Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC), a
été jugée calme durant la semaine écoulée. Toutefois, au Kasaï Central, le 29
septembre 2016, un imposant dispositif de la Police Nationale Congolaise (PNC)
a été déployé dans la localité de Dimbelenge, située à 86 kilomètres au
Nord-est de Kananga, dans le but de démanteler quelques quarante barricades
érigées autour de cette localité par des miliciens du groupe armé Kamuina
Nsapu, qui armés de machettes et d’armes à feu, opèrent dans la région en
groupuscules de dix à quinze éléments. Dans les provinces de Haut et de
Bas-Uélé, la situation sécuritaire a été marquée par l’impact des affrontements
rapportés au Soudan du Sud, l’activisme des éléments résiduels de l’Armée de
Résistance du Seigneur (LRA), ainsi que la présence de braconniers agressifs et
lourdement armés signalée dans le parc national de la Garamba.
En effet, durant
la semaine écoulée, la partie septentrionale de la province de Haut-Uélé est
demeurée sous l’impact de la récente crise rapportée au Soudan du Sud. A cet
effet, suite à la récurrence d’affrontements dans le pays susmentionné, le
nombre de réfugiés enregistré dans cette partie de la République Démocratique
du Congo, est estimé à ce jour autour de 29713.
Par ailleurs, le potentiel
d’une possible expansion de ce conflit en RDC a été identifié, du fait de
l’existence d’ethnies transfrontalières, notamment les Zande et les Kakwa,
entre les deux pays, laissant paraitre une certaine collusion entre la milice
de jeunes de la communauté Zande, dénommée « Arrow Boys » (Les garçons de la
flèche) ou « Palangabolo » (Jeunesse forte) et les éléments de la LRA. Les
rapports concordants ont en effet, fait état de la récurrence de pillages des
biens de valeur appartenant aux civils, perpétrés par des éléments de ce groupe
armé marginal Zande, dénommé « Palangabolo » (Jeunesse forte), en collaboration
avec les éléments de la LRA, dans la région de Doruma, située dans la zone
frontalière entre la RDC, le Soudan du Sud et la République Centrafricaine.
Des
informations collectées par la Force de la MONUSCO renseignent également sur
des activités de kidnapping menées par ‘’Les garçons de la flèche’’, dans la
région concernée. En effet, selon des sources de l’Organisation Non
Gouvernementale (ONG) ‘’Invisible Children’’, un civil kidnappé le 11 septembre
2016 par des éléments de la milice « Palangabolo » (Jeunesse forte) au cours
d’incursion dans la localité de Sugba, située à 80 kilomètres au Nord de Doruma,
est parvenu à s’échapper des mains de ses ravisseurs, et à retrouver sa famille
le 28 septembre 2016.
Un
autre individu kidnappé le même jour avec lui, a été tué par les assaillants
pour n’avoir pas obtempéré à leurs injonctions. De plus, la situation
sécuritaire dans ces deux provinces a également été caractérisée par des
activités négatives, perpétrées par des braconniers contre les gardes
forestiers du parc national de la Garamba. Pendant la période sous examen en
effet, les responsables du parc national de la Garamba, ont rapporté la
présence dans cette réserve, de braconniers dénommés ‘’Hudas’’, originaires de
la Libye ou du Tchad, qui attaquent fréquemment les gardes forestiers au cours
de patrouilles à pied, les derniers accrochages ayant eu lieu le 6 septembre
2016.
Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC)
surveillent étroitement avec la Force de la MONUSCO, la situation sécuritaire
dans ces deux provinces, dans le but de mettre un terme à toutes les activités
négatives y rapportées, et de protéger les populations civiles. A cet effet,
dans la province de Haut-Uélé, le 30 septembre 2016, une patrouille des FARDC a
engagé des braconniers armés dans la localité de Nasumba, située à 15
kilomètres au Sud de Duru, et tué quatre insurgés. Des troupes de la Force de
la MONUSCO et celles des FARDC ont été conjointement déployées dans la zone, et
y ont intensifié les patrouilles.
La Force onusienne assure également à partir
de sa base opérationnelle déployée à Dungu, la protection de tous les véhicules
avec leurs passagers et marchandises, contraints de faire un détour et de
circuler sur l’axe Ouganda Aru-Faradje-Dungu-Yambio, suite à l’occupation par
des rebelles Sud-soudanais de l’axe stratégique d’approvisionnement
Ouganda-Yambio, via Yei. En Ituri, l’armée congolaise poursuit avec le soutien
de la Force onusienne, des opérations contre les éléments du Front de
Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI), auteurs d’incidents liés aux pillages
et aux traitements inhumains contre les populations civiles vivant dans les
localités situées au Sud du territoire d’Irumu.
Dans la nuit du 30 septembre au
1er octobre 2016, des éléments du FRPI ont fait incursion dans la localité de
Cheyina, située à environ 4 kilomètres au Sud d’Aveba, pillé du bétail et des
biens domestiques. Des troupes d’intervention rapide des FARDC sont
intervenues, et ont engagé les assaillants. Entre les 1er et 2 octobre 2016,
les éléments du FRPI ont ciblé des localités situées dans la région de Gety (50
kilomètres au Sud de Bunia), notamment Nongo, Mulangi et Kimanda (6 kilomètres
à l’Est de Gety), tiré et blessé à la jambe une fille de huit ans, et pillé
également plusieurs biens domestiques.
Alertées par les coups de feu, des
troupes d’intervention rapide des FARDC basées à Gety-Etat, ont été immédiatement
projetées sur les lieux, et repoussé les assaillants vers la brousse. La fille
blessée a été admise à l’hôpital de Gety pour l’administration des soins
médicaux appropriés.
Le
2 octobre 2016, des éléments supposé appartenir au FRPI ont fait incursion dans
la résidence du chef de la localité de Ngasu-Bavi, située à environ 25
kilomètres au Sud-ouest de Bogoro, pillé une importante somme d’argent et des
biens de valeur. Le même jour, des présumés éléments du FRPI ont agressé
physiquement six individus, violé une fille et pillé des biens de valeur dans
vingt-trois maisons, au cours d’attaques menées dans les localités de Tarama,
Kolu et Nongo, situées respectivement à 9, 10 et 11 kilomètres au Sud-est de
Gety.
Cependant, les Forces congolaise et onusienne maintiennent sous leur
contrôle effectif la situation sécuritaire dans cette partie de la province de
l’Ituri, en dépit de cet activisme des éléments du FRPI. Au Nord-Kivu, la
situation sécuritaire jugée volatile, a cependant été marquée par la poursuite
des opérations menées par l’armée congolaise avec le soutien de la Force de la
MONUSCO, contre les groupes armés actifs dans les territoires de Beni,
Rutshuru, Walikale, ainsi que dans le parc national de Virunga.
Dans le
territoire de Beni, l’armée congolaise poursuit avec le soutien déterminant de
la Force de la MONUSCO, les activités militaires dans le cadre de l’opération
dénommée « Usalama » (Sécurité), dans le but de neutraliser l’Alliance des
Forces Démocratiques (ADF), dont les éléments réfractaires continuent de mener
des attaques meurtrières contre les populations civiles. En effet, le 2 octobre
2016, des présumés éléments de l’ADF ont attaqué la localité de Mamudioma,
située à 29 kilomètres au Nord-est de Beni, et tué trois individus. Dans le
territoire de Rutshuru, les troupes des FARDC engagées dans l’opération
dénommée « Nyamulagira », destinée à neutraliser les Forces Démocratiques de
Libération du Rwanda (FDLR), ont arrêté trois éléments supposés appartenir aux
FDLR, au cours d’opérations menées dans la localité de Maroba, située à 25
kilomètres à l’Est de Rutshuru-centre. Dans le territoire de Walikale, les
FARDC poursuivent avec le soutien de la Force de la MONUSCO, les activités
militaires visant à la neutralisation de différents groupes armés.
A cet effet,
le 27 septembre 2016, deux éléments du groupe Mayi-Mayi Kifuafua impliqués dans
un viol collectif perpétré dans la localité de Mpito, ont été arrêtés par les
troupes des FARDC. Par ailleurs, le 29 septembre 2016, l’armée congolaise a
dans le cadre de l’opération dénommée « Nyamulagira », initié des activités
militaires contre les éléments des FDLR basés dans la région située dans le
secteur méridional du parc national de Virunga, à partir de Buvunga-Rubare vers
le volcan de Nyamulagira.
Au chapitre des redditions dans la province, du 28
septembre 2016 à ce jour, dix-sept éléments des groupes armés, se sont rendus
aux troupes de la Force onusienne déployées dans la province. Il s’agit de :
cinq du ‘’CNRD’’ et douze des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda
(FDLR).
Au
Sud-Kivu, les Forces onusienne et congolaise continuent de maintenir sous leur
contrôle effectif l’environnement sécuritaire, malgré l’activisme des éléments
de quelques groupes armés encore actifs dans cette province. Au Tanganyika, la
situation sécuritaire a été rapportée relativement calme durant la semaine
écoulée. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1017 patrouilles armées, dont 327
nocturnes, et fourni 52 escortes pendant la période sous examen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire