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vendredi 24 juin 2016

Un pas de géant dans la protection du massif forestier le plus riche d’Afrique

Le Gouverneur de province Marcellin Cishambo Ruhoya a signé l’arrêté provincial portant officiellement confirmation de la protection officielle de la Réserve Naturelle d’Itombwe située dans la province du Sud-Kivu. Cet arrêté, signé ce 23 juin 2016 en accord avec les communautés locales, et avec le soutien des partenaires, est un moment historique qui marque une nouvelle aire pour  cette Réserve. 

D’une superficie de 573.200 ha, la Réserve Naturelle d’Itombwe fait partie du paysage de Maiko Tayna Kahuzi Biega Itombwe, sites hautement prioritaires pour le WWF RDC. La Réserve se situe dans le massif  d’Itombwe lequel est connu comme un dernier rempart pour la sauvegarde de grands singes en Afrique. Elle est aussi célèbre pour son immense richesse en biodiversité (flore et faune) représentative de l'Afrique centrale. 
« Cet arrêté est un soulagement pour les partenaires qui s’inquiétaient déjà de la durabilité de leurs investissements dans une réserve qui du point de vue légal n’ était pas encore confirmée dans ses limites et donc le risque était énorme parce que les conditions de durabilité n’étaient pas garanties.» A dit, M. Jean Claude Muhindo, Directeur National de WWF RDC. 

« Ce nouveau développement va ouvrir une voie à plus d’attraction d’investissements afin de sauver les espèces rares de la biodiversité dont la réserve regorge et ainsi attirer les touristes. Il sera donc possible que la Province considère la contribution de la réserve au budget provincial et aussi en termes d’amélioration des conditions sociales de la population locale. La résilience de la RNI, passera inévitablement dans la recherche de l’équilibre de la gestion durable de sa biodiversité et des emplois créés pour les communautés par la gestion soutenue des ressources naturelles renouvelables. » A-t-il ajouté

La Réserve est connue comme un réservoir pour les groupes importants d'espèces menacées tels que  les grands mammifères, les oiseaux et les amphibiens, ce qui fait de la zone un lieu unique en termes de conservation avec des écosystèmes diversifiés. Parmi ces écosystèmes sont cités les forêts de montagne humides (situées à 3 000m d'altitude), les forêts de bambous et les salines (Malambos) connus comme des lieux où les animaux vont s'approvisionner en minéraux et en tant que lieux utilisés par certains mammifères comme des lieux de maternité. En dépit de la richesse de son habitat, la biodiversité du massif est menacée par diverses activités humaines, comme l’exploitation minière industrielle, ou braconnage par les groupes armés. Le massif forestier d’Itombwe a récemment été l’objet d’une recherche, dont un rapport alarmant qui dénonçait une baisse de 77 % du nombre des gorilles de Grauer, la plus grande des sous-espèces de gorilles, étroitement apparenté liés au gorille de montagne mieux connu.

« La Réserve Naturelle d’Itombwe, non seulement regorge une biodiversité exceptionnellement riche, elle mérite ce statut d’aire protégée.  L’équipe de l’ ICCN à la RNI félicite son Excellence M. le Gouverneur de Province, pour avoir légalisé les limites de la Réserve Naturelle d’Itombwe et remercie toutes les parties  prenantes et particulièrement les communautés locales et peuples autochtones pour leurs appuis et implications dans la gestion durable des ressources naturelles de la RNI. » A dit Ir. Onésiphore L. Bitomwa, Chef de site de la Réserve d’Itombwe pour l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature). 

L’arrêté confirmant la protection totale de la réserve est arrivé à point nommé et récompense les efforts de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, du WWF, WCS, la société civile de la province du Sud-Kivu, RACCOMI et AfriCapacity, une ONG local soutenu par le Rainforest Foundation Norway, le Réseau des Associations  de Conservation Communautaire pour  le Massif d’Itombwe et des autres partenaires lesquels, sans relâche ont milité pour que la Réserve soit officiellement reconnue comme une aire protégée, délimitée et gérée de manière participative en respectant le consentement libre, informé et préalable des peuples autochtones et communautés locales et puisse ainsi  bénéficier pleinement  de ce statut de catégorie IV de l’IUCN. Ces efforts sont à présent récompensés, mais beaucoup reste encore à faire.

« En dépit de nombreux obstacles, ensemble nous constatons qu’un grand progrès est maintenant accompli ; cet arrêté va permettre de bien poursuivre notre travail. L’État a besoin de renforcer à la fois les lois sur la conservation de la Nature, il ne faut pas se limiter à cet arrêté mais de manière générale assurer la protection de la faune et de la flore, et la présence effective sur le terrain.  La signature de cet arrêté est une garantie pour les partenaires techniques et financiers de WWF de la volonté des autorités d’aller de l’avant dans la protection de la biodiversité. Elle facilitera plus tard la recherche de fonds pour appuyer le développement pour la Conservation»   A dit, le Dr Léonard Mubalama, Chef de Programme Itombwe WWF à Bukavu.

« L’importance d’impliquer les communautés du massif d’Itombwe - qui ont un intérêt direct dans la protection de la forêt dont elles dépendent a été un élément crucial en vue d’obtenir un accord sur les limites de la Réserve. Ont déclaré, les bureaux de représentation d’AfriCapacityUn zonage participatif ainsi qu’une gestion durable participative de la Réserve est requis en vue de protéger la forêt et sécuriser les droits et les moyens d’existence des peuples autochtones et communautés locales ».
Renforcé en 2009 par les initiatives du WCS, c’est depuis 2004 qu’un partenariat entre l’ICCN, le WWF, le WCS (Wildlife Conservation Society), AfriCapacity et les associations locales a été établi pour essayer de sauvegarder la richesse en biodiversité  dans le massif d’Itombwe. La vision se concentre en particulier sur l'amélioration des conditions générales pour les espèces phares comme les éléphants de forêt, gorilles des plaines et les chimpanzés, mais aussi associer les communautés vivant dans et autour de la réserve à la gestion de celle-ci, en vue de renforcer les efforts de conservation de la biodiversité du massif d’Itombwe, et d’améliorer les conditions de vie de ces communautés. 
Selon le Président du Bureau de Coordination Provinciale de la Société Civile du Sud-Kivu, Monsieur Descartes MPONGE, « il était temps en 2016 que la très riche biodiversité du massif forestier d’Itombwe soit sécurisée et contrer ainsi les menaces des entreprises minières qui voulaient exploiter des minerais dans ce massif. Malheureusement l’Arrêté qui était pris en octobre 2006 par le Ministre de l’Environnement avait souffert de plusieurs faiblesses qui pouvaient affecter significativement les droits coutumiers et pratiques traditionnelles principalement des communautés locales et peuples autochtones qui vivent et dépendant de cette forêt depuis des temps immémoriaux. La signature aujourd’hui de cet Arrêté provincial par le Gouverneur de Province, après une véritable consultation participative sur le terrain,  est le témoignage éloquent que la gouvernance des ressources naturelles devra désormais rester sensible à l’obtention du consentement libre, informé et préalable des communautés locales et peuples autochtones. » A rajouté Descartes MPONGE.

« De nombreux projets se sont succédés depuis 2008 pour appuyer les démarches jusqu’ à la sortie de ce arrêté signé. Ces projets ont facilité les appuis divers (en matière de développement pour la conservation) et les consultations publiques. Les consultations ont été effectuées à différents niveaux par une approche de Consentement Libre, Informé et Préalable (CLIP). Les divers appuis dont a bénéficié la RNI l’ont été principalement grâce au financement de  WWF NL, PACEBCO, WWN NL, WWF Suède, ainsi qu’un appui consistant à long terme de l'Agence américaine pour le développement international (CARPE/USAID). » A dit, Fara Lara Razafy, Gestionnaire des programmes de l’Est du WWF RDC.


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