Le Gouverneur de province Marcellin Cishambo Ruhoya a signé
l’arrêté provincial portant officiellement confirmation de la protection
officielle de la Réserve Naturelle d’Itombwe située dans la province du
Sud-Kivu. Cet arrêté, signé ce 23 juin 2016 en accord avec les communautés
locales, et avec le soutien des partenaires, est un moment historique qui
marque une nouvelle aire pour cette Réserve.
D’une superficie de 573.200 ha, la
Réserve Naturelle d’Itombwe fait partie du paysage de Maiko Tayna Kahuzi Biega
Itombwe, sites hautement prioritaires pour le WWF RDC. La Réserve se situe dans
le massif d’Itombwe lequel est connu comme un dernier rempart pour
la sauvegarde de grands singes en Afrique. Elle est aussi célèbre pour son
immense richesse en biodiversité (flore et faune) représentative de l'Afrique
centrale.
« Cet arrêté est un soulagement pour les
partenaires qui s’inquiétaient déjà de la durabilité de leurs investissements
dans une réserve qui du point de vue légal n’ était pas encore confirmée dans
ses limites et donc le risque était énorme parce que les conditions de
durabilité n’étaient pas garanties.» A dit, M. Jean Claude Muhindo,
Directeur National de WWF RDC.
« Ce nouveau développement va ouvrir une voie à plus d’attraction d’investissements
afin de sauver les espèces rares de la biodiversité dont la réserve regorge et
ainsi attirer les touristes. Il sera donc possible que la Province considère la
contribution de la réserve au budget provincial et aussi en termes
d’amélioration des conditions sociales de la population locale. La résilience
de la RNI, passera inévitablement dans la recherche de l’équilibre de la
gestion durable de sa biodiversité et des emplois créés pour les communautés
par la gestion soutenue des ressources naturelles renouvelables. » A-t-il
ajouté
La Réserve est connue
comme un réservoir pour les groupes importants d'espèces menacées tels
que les grands mammifères, les oiseaux et les amphibiens, ce qui
fait de la zone un lieu unique en termes de conservation avec des écosystèmes
diversifiés. Parmi ces écosystèmes sont cités les forêts de montagne humides
(situées à 3 000m d'altitude), les forêts de bambous et les salines (Malambos) connus comme des lieux où les
animaux vont s'approvisionner en minéraux et en tant que lieux utilisés par
certains mammifères comme des lieux de maternité. En dépit de la richesse de
son habitat, la biodiversité du massif est menacée par diverses activités
humaines, comme l’exploitation minière industrielle, ou braconnage par les
groupes armés. Le massif forestier
d’Itombwe a récemment été l’objet d’une recherche, dont un rapport alarmant qui
dénonçait une baisse de 77 % du nombre des gorilles de Grauer, la plus grande
des sous-espèces de gorilles, étroitement apparenté liés au gorille de montagne
mieux connu.
« La Réserve
Naturelle d’Itombwe, non seulement regorge une biodiversité exceptionnellement
riche, elle mérite ce statut d’aire protégée. L’équipe de l’ ICCN à
la RNI félicite son Excellence M. le Gouverneur de Province, pour avoir légalisé
les limites de la Réserve Naturelle d’Itombwe et remercie toutes les
parties prenantes et particulièrement les communautés locales et
peuples autochtones pour leurs appuis et implications dans la gestion durable
des ressources naturelles de la RNI. » A dit Ir. Onésiphore L. Bitomwa,
Chef de site de la Réserve d’Itombwe pour l’Institut Congolais pour la
Conservation de la Nature).
L’arrêté confirmant
la protection totale de la réserve est
arrivé à point nommé et récompense les efforts de l’Institut Congolais pour la
Conservation de la Nature, du WWF, WCS, la société civile de la province du
Sud-Kivu, RACCOMI et AfriCapacity, une ONG local soutenu par le Rainforest
Foundation Norway, le Réseau
des Associations de Conservation Communautaire pour le
Massif d’Itombwe et des
autres partenaires lesquels, sans relâche ont milité pour que la Réserve soit
officiellement reconnue comme une aire protégée, délimitée et gérée de manière
participative en respectant le consentement libre, informé et préalable des
peuples autochtones et communautés locales et puisse
ainsi bénéficier pleinement de ce statut de catégorie IV
de l’IUCN. Ces efforts sont à présent récompensés, mais beaucoup reste encore à
faire.
« En dépit de nombreux
obstacles, ensemble nous constatons qu’un grand progrès est maintenant
accompli ; cet arrêté va permettre de bien poursuivre notre travail. L’État a
besoin de renforcer à la fois les lois sur la conservation de la Nature, il ne
faut pas se limiter à cet arrêté mais de manière générale assurer la protection
de la faune et de la flore, et la présence effective sur le terrain. La
signature de cet arrêté est une garantie pour les partenaires techniques et
financiers de WWF de la volonté des autorités d’aller de l’avant dans la
protection de la biodiversité. Elle facilitera plus tard la recherche de fonds
pour appuyer le développement pour la Conservation» A dit,
le Dr Léonard Mubalama, Chef de Programme Itombwe WWF à Bukavu.
« L’importance d’impliquer les communautés du
massif d’Itombwe - qui ont un intérêt direct dans la protection de la forêt
dont elles dépendent a été un élément crucial en vue d’obtenir un accord sur
les limites de la Réserve. Ont déclaré, les bureaux de représentation d’AfriCapacity. Un
zonage participatif ainsi qu’une gestion durable participative de la Réserve
est requis en vue de protéger la forêt et sécuriser les droits et les moyens
d’existence des peuples autochtones et communautés locales ».
Renforcé en 2009 par les
initiatives du WCS, c’est depuis 2004 qu’un partenariat entre l’ICCN, le WWF,
le WCS (Wildlife Conservation Society), AfriCapacity et les associations
locales a été établi pour essayer de sauvegarder la richesse en
biodiversité dans le massif d’Itombwe. La vision se concentre en particulier sur
l'amélioration des conditions générales pour les espèces phares comme les
éléphants de forêt, gorilles des plaines et les chimpanzés, mais aussi associer
les communautés vivant dans et autour de la réserve à la gestion de celle-ci,
en vue de renforcer les efforts de conservation de la biodiversité du massif
d’Itombwe, et d’améliorer les conditions de vie de ces communautés.
Selon le Président du
Bureau de Coordination Provinciale de la Société Civile du Sud-Kivu, Monsieur
Descartes MPONGE, « il était temps
en 2016 que la très riche biodiversité du massif forestier d’Itombwe soit
sécurisée et contrer ainsi les menaces des entreprises minières qui voulaient exploiter des
minerais dans ce massif. Malheureusement
l’Arrêté qui était pris en octobre 2006 par le Ministre de l’Environnement
avait souffert de plusieurs faiblesses qui pouvaient affecter significativement
les droits coutumiers et pratiques traditionnelles principalement des
communautés locales et peuples autochtones qui vivent et dépendant de cette
forêt depuis des temps immémoriaux. La signature aujourd’hui de cet Arrêté
provincial par le Gouverneur de Province, après une véritable consultation
participative sur le terrain, est le témoignage éloquent que la
gouvernance des ressources naturelles devra désormais rester sensible à
l’obtention du consentement libre, informé et préalable des communautés locales
et peuples autochtones. » A rajouté Descartes
MPONGE.
« De nombreux
projets se sont succédés depuis 2008 pour appuyer les démarches jusqu’ à la
sortie de ce arrêté signé. Ces projets ont facilité les appuis divers (en
matière de développement pour la conservation) et les consultations publiques.
Les consultations ont été effectuées à différents niveaux par une approche de
Consentement Libre, Informé et Préalable (CLIP). Les divers appuis dont a
bénéficié la RNI l’ont été principalement grâce au financement
de WWF NL, PACEBCO, WWN NL, WWF Suède, ainsi qu’un appui consistant
à long terme de l'Agence américaine pour le développement international (CARPE/USAID). » A dit, Fara Lara Razafy, Gestionnaire des
programmes de l’Est du WWF RDC.
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