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Lesotho : le roi Letsie III et Akinwumi Adesina, ensemble pour soutenir les projets ambitieux d’approvisionnement durable d’eau et d’énergie en Afrique australe

Le Groupe de la Banque africaine de développement va allouer 331 millions de dollars destinés à l’investissement au Lesotho entre 2025 et 2030

Le Royaume du Lesotho, avec le soutien de la Banque africaine de développement (www.AfDB.org), met à profit ses abondantes ressources en eau et en énergies renouvelables pour tracer une voie ambitieuse qui accélérera sa transformation économique et aura un impact considérable sur l’Afrique du Sud et le Botswana. 

Son dirigeant, Sa Majesté le roi Letsie III et le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, se sont rencontrés à Maseru, la capitale du Lesotho, pour discuter d’un partenariat transformateur visant à accélérer la croissance économique du pays. Leurs discussions ont porté sur le développement des infrastructures et des capacités humaines, la santé, l’agriculture, le tourisme, l’industrie manufacturière et les investissements du secteur privé afin de libérer le potentiel économique du Lesotho. 

« Nous nous hâterons de mettre en place les politiques et les mesures incitatives appropriées pour attirer la participation du secteur privé, en particulier dans des secteurs tels que la santé, l’agriculture et l’industrie manufacturière », a déclaré le roi Letsie III. 

Le Groupe de la Banque africaine de développement va allouer 331 millions de dollars destinés à l’investissement au Lesotho entre 2025 et 2030, en mettant l’accent sur des infrastructures de qualité, le renforcement des capacités, le développement énergétique, l’intégration régionale et le renforcement institutionnel. L’approche du Groupe de la Banque s’aligne sur le prochain Document de stratégie pays, dont l’objectif principal est de redynamiser la création d’emplois par le secteur privé afin de promouvoir une croissance économique inclusive. 

« Dans le monde actuel, l’architecture de l’aide a radicalement changé. Nous avons discuté des évolutions mondiales émergentes et des moyens de s’y adapter, ainsi que des mesures à prendre pour attirer les investissements privés. Nous soutiendrons les capacités institutionnelles, techniques et humaines du Royaume du Lesotho, et contribuerons à la conception de projets bancables qui attirent les investissements », a déclaré M. Adesina. 

Le président du Groupe de la Banque a souligné que l’abondante énergie hydroélectrique du Lesotho et d’autres sources d’énergies renouvelables telles que l’énergie éolienne et solaire ont le potentiel de générer plus qu’assez d’électricité pour la consommation intérieure et pour fournir un excédent d’électricité pouvant être exporté vers les pays voisins.  

La Banque s’est engagée à mobiliser environ 260 millions de dollars pour financer un projet de transfert d’eau de 700 kilomètres qui fournira au Lesotho et à la région, 308 millions de mètres cubes d’eau à usage domestique, agricole et industriel.  

« Nous travaillerons sur un projet multipartenarial intégré de transfert d’eau de 2,3 milliards de dollars incluant des composantes énergétiques, allant des chaînes de valeur agricoles et de la facilitation des échanges au Lesotho, et depuis le Lesotho jusqu’au Botswana en passant par l’Afrique du Sud », a précisé Akinwumi Adesina à l’issue d’une rencontré avec le roi Letsie III. 

La ministre des Finances et de la Planification du développement, Rets'elisitsoe Matlanyane, a indiqué que le Lesotho prévoyait de construire une sous-station pour exporter l’excédent de production d’électricité vers l’Afrique du Sud, car son approvisionnement énergétique dépassera la demande intérieure d’ici fin 2026. 

Le gouvernement transforme le Lesotho en pôle d’énergie renouvelable grâce au « Just Energy Transition Fund » (Fonds pour la transition énergétique juste) de Sa Majesté le roi Letsie III, le projet audacieux du roi pour le développement des énergies renouvelables. Le Royaume vise également à respecter ses engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris bien avant 2050 en devenant un producteur d’électricité totalement neutre en carbone. 

Un château d’eau essentiel au potentiel extraordinaire 

Le Lesotho, également surnommé « Royaume dans le ciel », est un château d’eau régional essentiel. Les zones humides montagneuses du pays sont vitales pour les millions de personnes vivant dans le bassin du fleuve Orange dont le cours s’étend à travers le Lesotho, l’Afrique du Sud, le Botswana et la Namibie. 

Les rivières qui coulent de ses hautes terres sont essentielles pour répondre aux besoins de la région en matière d’approvisionnement sûr et durable en eau et en énergie. 

Sur le plan national, le gouvernement est déterminé à assurer l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici fin 2025. Le Projet d’alimentation en eau et d’assainissement en milieu rural du Lesotho, financé par la Banque africaine de développement, a un impact significatif. Jusqu’à 190 kilomètres de canalisations vers les réseaux de distribution, des réservoirs de stockage d’eau d’une capacité de 3,48 millions de litres et 166 points d’eau publics ont été installés, permettant d’approvisionner quelque 28 266 personnes dans huit zones des districts de Maseru et de Berea. 

Au Lesotho, M. Adesina a visité l’école primaire de Sekete et la clinique de Thusong, deux structures communautaires qui ont bénéficié du Projet d’alimentation en eau et d’assainissement en milieu rural du Lesotho financé par la Banque africaine de développement. 

« Ces enfants sont notre avenir. Chaque investissement que nous faisons dans l’eau, l’assainissement et l’éducation est un investissement dans le potentiel présent et futur de l’Afrique. » 

Décrivant M. Adesina comme un homme d’action, le roi Letsie III s’est réjoui de sa visite officielle, la toute première d’un président du Groupe de la Banque africaine de développement. Sa Majesté y a vu le reflet de la reconnaissance du Groupe de la Banque et de M. Adesina pour les progrès accomplis par le Lesotho dans la transformation et l’amélioration de la vie des populations. 

M. Adesina a remercié le roi Letsie III pour son leadership stratégique et transformationnel en sa qualité de champion de la nutrition de l’Union africaine depuis 2014, et pour son plaidoyer à l’échelle mondiale en faveur de l’amélioration de la nutrition, de la sécurité alimentaire et du développement des jeunes et de l’égalité des genres sur le continent. 

Le président du Groupe de la Banque a également rencontré le Premier ministre du Lesotho, Samuel Ntsokoane Matekane, ainsi que les ministres des Affaires étrangères, de l’Agriculture, de la Sécurité alimentaire et de la Nutrition, des Ressources naturelles, de la Santé, des Communications, des Sciences et Technologies, ainsi que de l’Éducation et de la Formation. 

« Nous soutenons actuellement huit projets d’une valeur de 60 millions de dollars et nous nous réjouissons à la perspective d’accroître considérablement notre engagement dans le Royaume », a déclaré M. Adesina. 

Les ressources naturelles en eau et le paysage du Lesotho lui offrent d’énormes possibilités en matière d’irrigation pour améliorer sa production agricole et l’élevage de saumons et de truites. Outre son industrie textile en pleine croissance, le Lesotho dispose d’un potentiel important dans l’extraction de diamants et le tourisme de haute altitude. 

La délégation de la Banque au Lesotho comprenait son administratrice pour le Lesotho, Nomfundo X. Ngwenya, sa directrice générale adjointe pour l’Afrique australe, Moono Mupotola, et le conseiller principal auprès du président pour la communication et l’engagement des parties prenantes, Victor Oladokun. 

Le Lesotho a rejoint le Groupe la Banque africaine de développement en 1973. Depuis lors, il a mis en œuvre 87 projets soutenus par la Banque, d’une valeur totale de 429 millions de dollars. 



Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).

mardi 15 décembre 2015

RD Congo : Déclaration de Human Rights Watch au sujet de la rencontre de Dakar

Human Rights Watch est profondément préoccupée par la réaction de certaines autorités de la République démocratique du Congo au sujet d’une réunion de représentants de l’opposition politique et de la société civile à Dakar, au Sénégal, du 12 au 14 décembre 2015. La réunion était co-organisée par un mouvement d’action civique de jeunes congolais, Filimbi, et par Konrad Adenauer Stiftung, une fondation allemande pour la démocratie qui a aussi en partie financée la rencontre.
Selon les organisateurs et les participants à la rencontre de Dakar, elle consistait à discuter d’une stratégie commune pour encourager des actions non violentes afin de tenir les élections présidentielles dans le délai et le transfert pacifique de pouvoir au nouveau président démocratiquement élu en 2016, conformément à la constitution et aux lois congolaises.
La rencontre de Dakar a rassemblé des leaders politiques, des représentants de la société civile, et des activistes des mouvements de jeunes congolais. Des leaders politiques de Namibie, du Togo, de la Tanzanie et d’autres pays africains ont aussi participé à cette rencontre pour échanger des points de vue sur leurs expériences et discuter des défis électoraux à travers le continent Africain. 
Cette année, des leaders de l’opposition et de la société civile congolaise ont dénoncé à plusieurs reprises les tentatives visant à proroger le mandat du Président Joseph Kabila, au-delà de deux mandats autorisés par la constitution, qui prennent fin en décembre 2016.
Le 13 décembre, dans une interview avec l’Agence France Presse (AFP), Lambert Mende, le ministre congolais des Médias, a dit qu’il avait des « éléments » indiquant que l’objectif de la rencontre de Dakar était de « déstabiliser les institutions » de la RD Congo. Il a dit que l’attitude des autorités sénégalaises qui ont autorisé la rencontre était « inacceptable » et que cela « dénote d’une forte dose d’irresponsabilité ».

Réaction d’Ida Sawyer, chercheuse senior de la division d’Afrique à Human Rights Watch :

« Il n’y a rien d’illégal ou de déstabilisant lorsque les Congolais exercent leur droit de se réunir pour discuter des élections ou de planifier des manifestations pacifiques, que ce soit en RD Congo ou ailleurs.
Les allégations par les autorités congolaises selon lesquelles les personnes qui discutent ou dénoncent une prorogation du mandat du Président Kabila, au-delà de deux mandats autorisés par la constitution, conspireraient à déstabiliser les institutions congolaises ou complotent des actes criminels, sont sans fondement. 
De telles remarques ne sont que le dernier exemple d’efforts du gouvernement congolais visant à réprimer l’opposition politique et d’autres personnes perçues comme opposants au gouvernement. Tous les citoyens congolais ont le droit de tenir des réunions, de discuter des élections, et d’organiser et de participer à des manifestations pacifiques sans être emprisonnés, maltraités, menacés ou tués par les forces de sécurités ou les officiels du gouvernement, comme cela a souvent été le cas au cours de ces douze derniers mois.
Les autorités congolaises devraient prendre des mesures dans les plus brefs délais  pour mettre fin à la préoccupante répression politique et pour s’assurer que tous les Congolais – y compris les participants à la rencontre de Dakar – ont la possibilité de d’exprimer librement leurs opinions et participer à des réunions, des manifestations et d’autres activités pacifiques.»

Contexte
La rencontre à Dakar était co-organisée par Filimbi, un mouvement d’action civique de jeunes congolais. A la fin d’un atelier dans la capitale congolaise, Kinshasa, en mars 2015 pour lancer Filimbi, environ 30 personnes étaient arrêtées, dont des activistes de mouvements des jeunes congolais et ouest africains, des journalistes, des musiciens et d’autres personnes. A l’époque, le ministre congolais des Medias, Lambert Mende, accusait Filimbi de planifier des « activités terroristes » et une « insurrection violente ».

Une mission « d’information parlementaire », établit le 27 mars pour examiner la manière dont les services de sécurité ont géré le dossier Filimbi, n’a trouvé aucune preuve démontrant que les dirigeants de Filimbi et les participants à l’atelier étaient impliqués dans la commission ou la préparation d’actes terroristes ou d’autres crimes violents. L’Assemblée nationale de la RD Congo a par la suite recommandé une « solution politique » qui permettrait la libération des activistes de Filimbi qui sont en détention et d’abandonner toutes les charges contre les représentants de Filimbi. A ce jour, deux activistes de Filimbi restent en détention : Fred Bauma et Yves Makwambala. D’autres représentants de Filimbi craignent être arrêtés s’ils retournent en RD Congo et ont cherché asile à l’étranger.

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