Sans réduction du capital alloué, les banques locales ne
peuvent pas concurrencer les banques internationales ni augmenter le montant de
leur engagement
Kinshasa,
République démocratique du Congo (RDC), 9 juin 2015 - Lors d'une conférence de presse tenue à
Kinshasa, Mr. Jules Bondombe Assango, Vice -Gouverneur de la Banque Centrale du
Congo a fait une annonce innovante qui va améliorer la compétitivité des
banques locales. En partenariat avec l’Agence pour l’Assurance du Commerce en
Afrique (ACA), le vice-gouverneur a annoncé que les banques peuvent réduire
jusqu’à 50 % du capital qu’elles doivent allouer aux transactions pour autant
que le risque crédit soit assuré par l’ACA.
Cette annonce
met l’ACA dans une position unique ; En effet, elle est la première institution
multilatérale dans son genre à obtenir ce statut, en grande partie grâce à sa
notation par Standard & Poor's. L’ACA a été en contact depuis plusieurs
années avec toutes les banques centrales de la COMESA, la RDC incluse. Ceci est
le premier résultat significatif de ces discussions. L’ACA espère que cette
décision de la Banque Centrale de la RDC pavera le chemin pour les autres
banques dans la région.
Dans
la plupart des pays africains, les banques centrales exigent des banques
commerciales qu’elles allouent un montant de capital minimum
proportionnellement à leurs actifs – essentiellement des prêts et des
découverts -, corrigés en fonction de la qualité du risque. Cette règle protège
les banques contre le risque de défaillance de la part de ses clients. Ce ratio
minimum du capital réservé par rapport aux actifs peut être de 12% et plus dans
certains marchés. Dans les marchés développés, les banques centrales peuvent
réduire ce ratio pour des actifs qui sont protégés par des sociétés d’assurance-crédit
qui ont une très bonne notation. Ceci libère le capital de la banque et
leur permet de prêter plus. En Afrique, les banques centrales n’avaient
pas adopté cette politique.
Cette
restriction historiquement a imposé un handicap aux banques africaines quand
elles sont en compétition avec les banques internationales. Sans réduction du
capital alloué, les banques locales ne peuvent pas concurrencer les banques
internationales ni augmenter le montant de leur engagement de manière à
participer dans des grandes transactions.
L’annonce
d’aujourd’hui aligne la RDC sur les banques centrales des marchés développés,
qui sont gouvernées par le « Comité de Basel » pour la supervision des banques.
Le cadre de référence de Basel a mis en place des réformes pour améliorer la
gestion des risques dans le secteur bancaire, sa gouvernance, sa transparence
et sa capacité à absorber des chocs financiers et économiques.
Cette
règlementation reconnaît la valeur de certains outils de réduction des risques
qui permettent de réduire le capital que les banques doivent allouer à des
actifs qui représentent un risque amoindri. Ces outils incluent des garanties
données par des sociétés, des états, des banques centrales et d’autres
instances officielles. Les règles de Basel reconnaissent également les
recours envers des institutions financières multilatérales comme l’ACA, et
permettent de réduire le capital à allouer jusqu’à zéro. Ces institutions sont
reconnues pour leur force financière ainsi que la qualité de leurs actionnaires.
La
couverture par les institutions internationales suivantes permet aux banques de
ne pas allouer de capital du tout :
- La
Banque Africaine de Développement (BAD)
- La Banque de Développement d’Asie (BDA)
- La Banque de Développement des Caraïbes (BDC)
- La Banque de Développement du Conseil d’Europe
(BDCE)
- La Banque Européenne d’Investissement (BEI)
- Le Fonds d’Investissement Européen (FIE)
- La Banque Européenne de Reconstruction et de
Développement (BERD)
- La Banque de Développement Interaméricaine (BDIA)
- La Banque Internationale de Reconstruction et de
Développement (BIRD)
- International Finance Corporation (IFC)
- La Banque Islamique de Développement (BID)
- La Banque Nordique de Développement (BND)
L'Agence
multilatérale de garantie des investissements (MIGA), de la Banque Mondiale,
est incluse dans la liste des banques multilatérales de développement,
bien qu’elle ne soit pas une banque. L’ACA a des produits comparables à MIGA
mais l’avantage est qu’en plus des risques politiques et souverains, elle assure
également le risque « commercial » de non-paiement par des sociétés privées.
En
RDC, l’ACA travaille sur un portefeuille de centaines de millions de dollars
dans différents secteurs, et les banques qui font assurer ces transactions
bénéficieront donc de cette nouvelle règle d’allègement du capital alloué.
À propos de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en
Afrique
L’ACA a été
fondée en 2001 par des États africains pour couvrir les risques commerciaux et
d’investissements des sociétés opérant en Afrique. L’ACA offre des
assurances couvrant les Risques politiques, les Cautions sur marchés, les
Assurances-crédits commerciaux, les violences politiques, ainsi que le
terrorisme & le sabotage. En 2014, l’ACA a soutenu plus de 17 milliards
d’USD en échanges commerciaux et investissements dans toute l’Afrique dans les
secteurs agroalimentaire, de l’énergie, des exportations, du logement, de
réalisation d’infrastructures, minier et des télécommunications. L’ACA est
l’assureur numéro 1 en Afrique grâce au renouvellement de son rating ‘A/Stable’
par Standard & Poor’s ayant pour contrepartie la solidité financière.
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