Nord-Kivu : Les
journalistes réunis au sein du cadre dénommé « Action des Journalistes
Volontaires pour la Paix et la Démocratie » ont organisé à Goma le 27 août
2013 une journée d’échange sur l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et la Résolution
2098 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Cette
rencontre a été facilitée par l`accompagnement de Pole Institute, Institut Interculturel dans la Région des Grands Lacs
et des experts issus des organisations politiques et judiciaires.
Les professionnels des médias, les acteurs de
la société civile et politique ont pris activement part aux discussions qui
avaient pour objectif de mieux comprendre ces deux textes et en avoir une bonne
interprétation au profit de toute la population locale.
Après analyse de ces deux documents, tous les participants ont été unanimes quant
à leur lecture erronée du fait que tout le monde réduisait l`Accord-cadre,
géniteur de la Résolution 2098 à la seule brigade d`intervention au sein de la Monusco,
alors que d’autres mécanismes sont envisagés tels que le dialogue politique transparent et inclusif
entre toutes les parties prenantes pour la réconciliation et la démocratie,
l`organisation des élections provinciales et locales crédibles et
transparentes, la décentralisation effective, la réconciliation nationale,
etc.
La
mauvaise interprétation de ces deux textes par certains hommes politiques et quelques animateurs de la société
civile a favorisé la manipulation de la population. Les medias à leur tour ont relayé cette prise de position sans fournir aucun effort pour mieux comprendre cet
Accord-cadre d’Addis-Abeba et la Résolution 2098. Cette irresponsabilité
partagée a provoqué des actes de violence notamment contre la Monusco, qui ont
occasionné des pertes en vies humaines au sein de la population civile et des
dégâts matériels importants.
Les
participants à cette journée d’échange ont tous conclu que la brigade d`intervention n`est pas la seule solution pour sortir l’Est de la RDC de la crise
qu’elle traverse actuellement. La grande responsabilité incombe d`abord au gouvernement de la RDC
ensuite aux pays signataires de l’Accord avec le soutien et l’accompagnement de
la communauté internationale.
Tous
les participants ont déploré le fait que l`Accord-cadre, même s`il est
opposable à toutes les parties signataires,
n`a pas de caractère contraignant pour les pays signataires de la
sous-région qui ont brillé par le manque
de leur volonté de mettre en application
leurs engagements. Cependant, il a été
constaté que le Gouvernement congolais doit encore fournir beaucoup d’efforts
pour la mise en œuvre de ses engagements
contenus dans l`Accord-cadre dont l`approfondissement de la réforme du secteur de la sécurité, le processus de la décentralisation, la promotion du développement économique y compris l`expansion des infrastructures et de la fourniture
de services sociaux de base, la réforme
des finances publiques et la
réconciliation nationale, la tolérance et la démocratie.
Face
au déficit communicationnel en rapport avec ces deux textes, il a été
recommandé à l`AJVPD de renforcer
la vulgarisation de ces deux documents non seulement à Goma mais aussi dans les
différents territoires de la province du
Nord-Kivu où l’on observe plusieurs agitations contre la Monusco et les agences
du système des Nations unies.
Une formation au préalable des
journalistes sur la vulgarisation de
l`accord-cadre et la résolution et d`autres vulgarisateurs a été souhaitée par le participants.
Rozali
Zawadi
Porte-parole
de l’AJVPD
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