Les partenaires du développement du Burundi ont pris acte des progrès considérables réalisés au cours des récentes années
New York, 16 novembre 2012 - À
la réunion de la « configuration Burundi » de la Commission de
consolidation de la paix des Nations Unies, tenue à New York
aujourd’hui, la Banque africaine de développement,
l’Union européenne, le Fonds monétaire international, le Programme des
Nations Unies pour le développement et la Banque mondiale ont réitéré
leur appui aux réalisations et aux engagements de ce pays.
Cette
déclaration d’appui des cinq institutions intervient peu de temps après
la conférence des partenaires de développement du Burundi organisée à
Genève et à laquelle participaient des représentants de plus de 100 pays
et organisations internationales. Lors de cette conférence tenue les 29
et 30 octobre 2012, les autorités burundaises ont présenté les grandes
lignes des plans de développement exposés dans leur deuxième Document de
stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), adopté plus tôt
cette année à l’issue de larges consultations.
Les
partenaires du développement du Burundi ont pris acte des progrès
considérables réalisés au cours des récentes années — en particulier, de
la restauration de la paix et de la stabilité après une longue guerre
civile, et des efforts de démobilisation et de réinsertion des anciens
combattants dans leurs collectivités. Les partenaires ont également
salué la hausse du taux de croissance économique, les progrès réalisés
dans la prestation des services sociaux de base à la population
(notamment l’expansion des services de soins de santé et d’éducation aux
enfants et la prestation de services gratuits de soins de santé
maternelle), l’amélioration du climat des affaires, les avancées dans la
gestion des finances publiques et les efforts de lutte contre la
corruption. Ils ont aussi félicité le Burundi pour la participation des
troupes burundaises au travail de maintien de la stabilité assuré par
l’AMISOM en Somalie.
Tout
en reconnaissant les progrès importants accomplis par le pays, les cinq
organisations internationales ainsi que d’autres participants à la
conférence ont cependant souligné les nombreux défis que le Burundi
continue d’affronter, y compris un déficit énergétique grave et
persistant, un secteur agricole sous-performant confronté aux menaces
d’insécurité alimentaire et de malnutrition qu’il fait peser sur le
pays, une croissance démographique rapide, l’urgence de renforcer les
capacités à plusieurs niveaux de l’administration publique et la
nécessité de réduire la pauvreté en particulier des segments de la
population qui ne bénéficient toujours pas pleinement des dividendes de
la paix retrouvée.
Les
partenaires ont pris note avec satisfaction de la volonté manifestée
par le deuxième vice-président de s’attaquer aux problèmes de
corruption, d’impunité et de violence, ainsi qu’à veiller au
rapatriement ordonné des réfugiés. Ils ont aussi pris acte de
l’intention des autorités de renforcer l’égalité des sexes.
Les
cinq organisations et les pays donateurs ont signalé tout
particulièrement la nécessité de renforcer la lutte contre la corruption
et l’impunité, et de favoriser un dialogue ouvert entre tous les
intervenants de la société. Ils ont pris note avec satisfaction des
engagements pris par les autorités burundaises sur ces questions, et
demandé que les progrès réalisés fassent l’objet d’un suivi, et soient
discutés dans les rapports d’avancement en même temps que les résultats
des autres programmes de réformes prioritaires décrits dans le nouveau
CSLP II (Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte Contre la
Pauvreté).
La
Banque africaine de développement, représentée par le vice-président
Zondo Sakala, a félicité les autorités burundaises des avancées
considérables réalisées au cours de la dernière décennie sur les fronts
politique, économique, et social. Elle a cependant noté que le Burundi,
qui se relève d'un conflit armé, est toujours exposé à des risques
considérables ainsi qu’à des chocs exogènes. Ainsi, comme l’a confirmé
le deuxième vice-président du Burundi, il convient de consolider et
d’approfondir les réformes déjà engagées, et les partenaires du
développement devront veiller à répondre en temps utile et d’une manière
coordonnée aux demandes d’aide de ce pays pour la mise en œuvre de sa
stratégie de croissance économique et de lutte contre la pauvreté.
L’Union
européenne, représentée à la conférence de Genève par le Commissaire
européen au développement, Andris Piebalgs, a déclaré : «“Nous saluons
le chemin parcouru par le Burundi. Ce pays est aujourd'hui en paix, même
si cette paix reste fragile. La situation sécuritaire est stabilisée.
Des progrès dans le domaine du développement ont été enregistrés.
La
démocratie a franchi une étape importante avec les élections de 2010.
Il est clair que des défis importants demeurent, notamment dans les
domaines de la justice et de la gouvernance économique et politique,
mais cette conférence a démontré une détermination partagée du
gouvernement et de ses partenaires à les relever. L'Union européenne a
l'intention de rester un des partenaires les plus importants du Burundi,
en étroite coopération avec le gouvernement lui-même, dans le cadre
clair d'engagements réciproques. »
Prenant
la parole pour le Programme des Nations Unies pour le développement,
Jordan Ryan, Administrateur assistant et Directeur du Bureau de la
prévention des crises et du relèvement du PNUD, a déclaré : « La
détermination à engager des réformes doit demeurer entière, et c’est aux
pouvoirs publics, à la population burundaise, et aux partenaires du
Burundi qu’il appartient d’y veiller. Les risques de ralentissement des
progrès ou de recul persisteront tant que les gens ordinaires resteront
confrontés à l’insécurité et à la pauvreté. Les partenaires
internationaux doivent donc se garder de détourner leur attention du
Burundi. Il convient aujourd’hui plus que jamais de maintenir notre aide
pour promouvoir une transition harmonieuse de la période de
reconstruction en cours depuis la fin du conflit jusqu’à l’objectif à
plus long terme de réduction de la pauvreté. »
«
De même, a-t-il ajouté, les partenaires nationaux et internationaux du
Burundi doivent collaborer de manière à offrir en temps utile à ce pays
une aide efficace et efficiente qui lui permettra de passer d’une
période de conflit à une période de paix et de développement. Il faudra
pour cela s’attaquer résolument au défi de la coordination de l’aide et
offrir aux autorités burundaises le soutien cohérent dont elles ont
besoin pour s’acquitter de leur rôle de chef de file dans ce contexte.
Le PNUD est prêt à collaborer avec les autres intervenants pour fournir
au Burundi l’assistance dont il a besoin à cette fin. »
Le
Directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burundi, la
Tanzanie et l’Ouganda, Philippe Dongier, a déclaré : « La conférence de
Genève a mis en évidence la volonté réciproque du Burundi et de ses
partenaires de poursuivre leur collaboration afin d’assurer la bonne
exécution des plans de développement du pays. Ce n’est pas le moment
d’hésiter dans notre aide au Burundi, qui a plus que jamais besoin de
cet appui. Les autorités burundaises ont montré qu’elles sont capables
de déployer les efforts requis pour promouvoir la croissance et réduire
la pauvreté malgré les nombreux obstacles qui se dressent sur leur
chemin. Notre nouvelle stratégie d'aide-pays pour le Burundi montre que
nous sommes prêts à appuyer ce pays à réaliser ses objectifs de
développement. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire