Les agents de la Police de circulation routière, les agents
de l’administration des transports et les agents connus sous le code
« Bureau 2 » font la loi sur les principales artères de la ville de
Kinshasa ces dernières semaines. Les conducteurs vivent un calvaire de la part
de ces agents sans que les autorités compétentes n’agissent pour les
« punir ». Il faut que les autorités prennent des mesures pour neutraliser
les agents véreux de ces services pour ne pas entrainer le régime Kabila dans
la tombe du fait de la corruption généralisée.
Un Policier saute sur un taxi comme dans un film |
Un chauffeur de taxi s’engage le 23 mars 2012 sur le
Boulevard du 30 Juin dans la Commune de la Gombe pour la Place Victoire. Chemin
faisant, trois personnes font l’auto stop. Il a pensé qu’elles étaient des
clients. Elles embarquent dans le taxi et procèdent à la saisie de documents de
bord et de son permis de conduire.
L’ordre lui est intimé au taximan de diriger son véhicule vers
la Division urbaine de Transports. Alerté, le propriétaire du véhicule arrive
en trombe sur l’avenue Colonel Ebeya dans la commune de la Gombe, à côté de
l’Hôtel du gouvernement provincial. Il tente de s’enquérir de la situation. Un
agent lui brandit « l’infraction » mais ajoute qu’il devrait payer
une amende de 80.000 Fc et de 20.000 Fc de fourrière. Le propriétaire du
véhicule s’enflamme dans le bureau. Mais va l’argent perçu ? Les chaises
sur lesquelles sont assis les agents et leurs « visiteurs » sont en
piteux état. Un visiteur a failli se blesser en poussant la chaise pleine de
pointes.
Après une chaude discussion, il consent de payer le montant à
la seule condition que l’agent de l’Etat lui donne la quittance pour payer à la
banque. Cet agent ajoute que le montant est négociable à la seule condition que
l’argent lui soit versé. Face au refus de son interlocuteur, il double le
montant en voulant établir la quittance, sous l’effet de la colère. Le chauffeur
supplie cet agent de ne pas établir la quittance. Tout de même, le véhicule
passe la nuit dans cet enclos. Il est récupéré le lendemain moyennant 60
dollars américains.
Un autre chauffeur de taxi-bus faisant la ligne Selembao - Grand
Marché est confronté à une sorte « d’opération commando » le 16 mars
2012, en début d’après-midi, à la Place Moulaërt dans la commune de
Bandalungwa. Cinq agents de la police de circulation routière font irruption
dans son bus pour la simple raison qu’il n’avait pas mis la ceinture de
sécurité. Dieu seul sait comment il a pu s’en sortir après cette opération
« commando ».
Ce bus réquisitionné pour motif que le chauffeur n'a mis la ceinture de sécurité |
Un chauffeur de taxi est interpellé le 17 mars sur le
Boulevard du 30 Juin par des agents connus sous le code « Bureau 2 ».
Il est conduit au quartier général de la Police de circulation routière dans la
concession des Lignes aériennes congolaises. Pour s’en tirer de leurs griffes,
il a payé une somme de 40.000 Fc sans contre partie. Les conducteurs et les
chauffeurs de taxi commencent à éviter le Boulevard du 30 Juin qui devient trop
risqué pour eux.
Mardi 20 mars 2012, un conducteur s’approvisionne dans une
station d’essence à la Place Victoire pour se voir séquestrer par un agent
« Bureau 2 ». Une altercation s’engage en les deux personnes dans la
voiture. Le pompiste assiste d’abord impuissant à la discussion avant de
s’enquérir de la situation. La tension est vite montée d’un cran entre cet
agent « Bureau 2 » et les agents de cette station service qui ont eu
à dénoncer la violation de leur concession. Les passants se sont mêlés à cette
affaire tout en dénonçant ce comportement incivique. L’agent indésirable
sortira de la voiture sous les hués de la population avant de disparaitre
rapidement du lieu.
Un membre qui gouvernement provincial de la Ville de Kinshasa
déclarait dans une chaine de radio que ceux qui ont des cas qu’ils les
présentent devant les autorités compétentes. Un cas est vite arrivé et il est
contacté pour l’arrestation par des agents de « Bureau 2 » d’un
véhicule à la Place Victoire. Le véhicule est acheminé à la fourrière de Pont
Kasa-Vubu. Réponse de ce membre du gouvernement provincial, « ce cas ne
relève pas de mes compétences ».
Abus non sanctionné |
Le montant proposé dans le bureau de ce service était de
25.000 Fc. Le propriétaire du véhicule ayant refusé de payer entre leurs mains
d’une femme qui se trouvait dans un bureau de fortune, souhaita qu’on lui
établisse une quittance. Cet agent s’est évertué à multiplier la somme par deux
afin de le dissuader d’aller à la banque. Les endroits les plus dangereux pour
les conducteurs demeurent en ce moment le Boulevard du 30 Juin, la place Delvaux
et bien d’autres endroits.
Le manque d’attention des autorités urbaines et nationales
risquent de pousser les conducteurs et les transporteurs en commun de
s’adresser à Monusco. Si la Monusco publie un rapport sur les tracasseries
routières dans lesquelles s’empêtrent des agents de l’Etat sur les principales
artères de la ville de Kinshasa et le reste du pays, les autorités congolaises
réagiront pour apporter des solutions. C’est la seule voix qu’elles entendent
en l’absence de celles des sans voix, ont déclaré certains d’entre eux qui
vivent cette situation au quotidien. La ville Kinshasa semble abandonnée aux
différents services de l’Etat qui se livrent à la razzia.
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