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mercredi 7 mars 2012

Déclaration à l’ occasion de la journée internationale de la femme


 « Le meilleur avenir pour la femme rurale implique sa participation dans la prise de décisions qui affectent sa vie »
L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, Asadho, est vivement préoccupée par la non participation des femmes rurales dans la prise des décisions politiques qui affectent leur vie dans les milieux ruraux.
En effet, depuis le pillage des années 90, beaucoup d’entreprises avaient fermé leur porte et beaucoup d’hommes avaient perdu leur emploi. Les guerres de libération et d’agression revenues respectivement en 1996 et 1998 ont aggravé la situation socio-économique de plusieurs ménages en sorte que pendant plusieurs années, ce sont les femmes qui ont pris la charge de nourrir et d’entretenir leurs foyers grâce au petit commerce, l’agriculture et autres activités lucratives. 
Dans ce contexte difficile, la femme rurale a été victime de beaucoup de maux (viol, violences domestiques, exploitation de tout genre..). Elle vit dans une grande précarité. Elle travaille dans des conditions difficiles et n’a pas accès aux facilités qu’on offre la vie moderne (accès aux crédits bancaires, maternité, écoles…). Malgré ce sombre tableau, la femme rurale reste digne et courageuse. Sa contribution au développement et à la construction du Congo est grande et digne d’être récompensée.
Le constat fait par l’Asadho est que cette femme rurale est exclue de la gestion de la chose publique dans son milieu. Elle ne participe pas en tant que partie prenante aux décisions politiques qui se prennent dans son milieu. Ce qui est une injustice grave.
En 2006, le cycle électoral n’était pas achevé. Les élections municipales et locales n’ont pas été organisées pour permettre à la femme rurale d’y prendre part pour être élue ou pour élire ses représentants.  
Pour les élections qui ont commencé en novembre 2011, nous exigeons que le cycle électoral soit organisé de manière complète. Les élections locales doivent avoir lieu pour  rapprocher le pouvoir politique, la démocratie, de la femme rurale et lui permettre de participer à la prise de décision au niveau local. Il n’y a pas de meilleur avenir pour la femme rurale sans sa participation aux organes qui prennent les décisions politiques dans le milieu rural.
Face à cette situation, l’Asadho recommande : 
Au gouvernement :
- de réhabiliter et d’entretenir les routes de desserte agricole pour facilité aux femmes rurales l’écoulement de leurs produits agricoles.
Au Ministère du genre, de la famille et de l’enfant :
- de mettre en place un programme d’encadrement des femmes rurales en vue de leur participation comme candidates aux élections locales ;
- de mettre à la disposition des femmes rurales des facilités pour améliorer leurs activités (outils, accès au crédit bancaire, accès à des lopins des terres…)
A la Commission Electorale Nationale Indépendante :
- d’organiser, en collaboration avec ses partenaires, des séances d’éducation électorale au profit des femmes rurales,
Aux agences du système des Nations Unies (PNUD, MONUSCO…)
- de soutenir matériellement et financièrement la candidature des femmes rurales aux élections locales.
Fait à Kinshasa, le 6 mars 2012

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