« Le meilleur avenir pour la femme rurale
implique sa participation dans la prise de décisions qui affectent sa vie »
L’Association Africaine de défense
des Droits de l’Homme, Asadho, est vivement préoccupée par la non participation
des femmes rurales dans la prise des décisions politiques qui affectent leur
vie dans les milieux ruraux.
En effet, depuis le pillage des
années 90, beaucoup d’entreprises avaient fermé leur porte et beaucoup d’hommes
avaient perdu leur emploi. Les guerres de libération et d’agression revenues
respectivement en 1996 et 1998 ont aggravé la situation socio-économique de
plusieurs ménages en sorte que pendant plusieurs années, ce sont les femmes qui
ont pris la charge de nourrir et d’entretenir leurs foyers grâce au petit
commerce, l’agriculture et autres activités lucratives.
Dans ce contexte difficile, la femme
rurale a été victime de beaucoup de maux (viol, violences domestiques,
exploitation de tout genre..). Elle vit dans une grande précarité. Elle
travaille dans des conditions difficiles et n’a pas accès aux facilités qu’on
offre la vie moderne (accès aux crédits bancaires, maternité, écoles…). Malgré
ce sombre tableau, la femme rurale reste digne et courageuse. Sa contribution
au développement et à la construction du Congo est grande et digne d’être
récompensée.
Le constat fait par l’Asadho est que
cette femme rurale est exclue de la gestion de la chose publique dans son
milieu. Elle ne participe pas en tant que partie prenante aux décisions
politiques qui se prennent dans son milieu. Ce qui est une injustice grave.
En 2006, le cycle électoral n’était
pas achevé. Les élections municipales et locales n’ont pas été organisées pour
permettre à la femme rurale d’y prendre part pour être élue ou pour élire ses
représentants.
Pour les élections qui ont commencé
en novembre 2011, nous exigeons que le cycle électoral soit organisé de manière
complète. Les élections locales doivent avoir lieu pour rapprocher le
pouvoir politique, la démocratie, de la femme rurale et lui permettre de
participer à la prise de décision au niveau local. Il n’y a pas de meilleur
avenir pour la femme rurale sans sa participation aux organes qui prennent les
décisions politiques dans le milieu rural.
Face à cette situation, l’Asadho
recommande :
Au
gouvernement :
- de réhabiliter et d’entretenir les routes de desserte
agricole pour facilité aux femmes rurales l’écoulement de leurs produits
agricoles.
Au Ministère
du genre, de la famille et de l’enfant :
- de mettre en place
un programme d’encadrement des femmes rurales en vue de leur participation
comme candidates aux élections locales ;
- de mettre à la
disposition des femmes rurales des facilités pour améliorer leurs activités
(outils, accès au crédit bancaire, accès à des lopins des terres…)
A la
Commission Electorale Nationale Indépendante :
- d’organiser, en
collaboration avec ses partenaires, des séances d’éducation électorale au
profit des femmes rurales,
Aux agences du système des
Nations Unies (PNUD, MONUSCO…)
- de soutenir matériellement et
financièrement la candidature des femmes rurales aux élections locales.
Fait à Kinshasa, le 6 mars 2012
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