Paris, La
Haye, Kinshasa, 14 mars 2012 - Au terme de son premier
procès, la Chambre de première instance I de la Cour pénale internationale
(CPI) a reconnu aujourd’hui Thomas Lubanga Dyilo coupable de crimes de guerre
commis en Ituri en République démocratique du Congo (RDC) en 2002 et 2003.
Président fondateur de l’Union des patriotes congolais (UPC) et commandant en
chef de sa branche armée, les Forces patriotiques pour la libération du Congo
(FPLC), il s’est rendu coupable de l’enrôlement, la conscription et
l’obligation d’enfants de moins de quinze ans à participer dans des hostilités.
La FIDH et ses organisations membres en RDC, l’Association africaine des droits
de l’Homme (ASADHO), le Groupe Lotus et la Ligue des électeurs, se félicitent
de cette décision historique qui clôture le premier procès de la CPI, qui
s’était ouvert trois ans plus tôt.
"Cette
première décision de condamnation des juges de la CPI arrive à la fin du procès
pilote de la Cour, qui a façonné les pratiques devant cette juridiction pénale
internationale jeune et unique", a déclaré Souhayr Belhassen ,
Présidente de la FIDH. "Les nombreux enseignements que nous
pouvons tirer de ce procès - qu’il s’agisse du droit des accusés à un procès
équitable, des droits des victimes à participer, de la protection des témoins
et des victimes, ou encore du rôle des intermédiaires - ont déjà commencé à
être appliqués dans des procès en cours et doivent continuer à l’être à l’avenir",
a-t-elle ajouté.
"Ce
procès a certainement contribué à mieux faire connaître la pratique du
recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats en RDC, mais également dans
d’autres régions en guerre. La condamnation de Thomas Lubanga envoie un signal
fort aux responsables de ces crimes internationaux qui ne sont pas à l’abri de
poursuites", a déclaré Jean-Claude Katende, Président de l’Asadho.
123 victimes ont participé au procès Lubanga, pionnières de la mise en œuvre des dispositions innovantes du Statut de la CPI sur les droits des victimes à participer pleinement aux procédures devant la CPI. "Les victimes ont eu un apport essentiel au procès Lubanga. Elles ont exprimé leurs vues et préoccupations, aux différents stades de la procédure, ont pu contester notamment l’étendue limitée des charges à l’encontre de Lubanga et demander à ce que certains faits soient requalifiés afin que les crimes sexuels subis par les filles soldats soient mieux examinés", a déclaré Paul Nsapu, Président de la Ligue des électeurs et Secrétaire général de la FIDH.
123 victimes ont participé au procès Lubanga, pionnières de la mise en œuvre des dispositions innovantes du Statut de la CPI sur les droits des victimes à participer pleinement aux procédures devant la CPI. "Les victimes ont eu un apport essentiel au procès Lubanga. Elles ont exprimé leurs vues et préoccupations, aux différents stades de la procédure, ont pu contester notamment l’étendue limitée des charges à l’encontre de Lubanga et demander à ce que certains faits soient requalifiés afin que les crimes sexuels subis par les filles soldats soient mieux examinés", a déclaré Paul Nsapu, Président de la Ligue des électeurs et Secrétaire général de la FIDH.
"Le
procès Lubanga et ce verdict ont un potentiel dissuasif important sur la
commission de crimes internationaux dans le pays, et en particulier sur
l’utilisation des enfant soldats. Ce verdict contribuera à consolider la
légitimité de la Cour, indispensable à l’exercice d’un réel pouvoir
préventif", a déclaré Dismas Kitenge, Président du Groupe
Lotus et Vice-Président de la FIDH. "Il appartient aussi aux
autorités congolaises d’arrêter et de transférer à la CPI Bosco Ntaganda, sous
mandat d’arrêt international pour sa responsabilité présumée en tant que
co-auteur des crimes reprochés à Lubanga", a-t-il ajouté.
Les
parties au procès ont 30 jours pour faire appel de la décision de culpabilité.
Des audiences séparées seront organisées par la Chambre de première instance
pour déterminer la peine à laquelle Thomas Lubanga sera condamné ainsi que les
mesures de réparation qui seront ordonnées par la Cour au bénéfice des
victimes.
Aux vues de tous ces enjeux, nos organisations appellent la CPI à mettre en œuvre une stratégie poussée de sensibilisation et de communication en RDC sur ce verdict et les prochaines étapes.
Aux vues de tous ces enjeux, nos organisations appellent la CPI à mettre en œuvre une stratégie poussée de sensibilisation et de communication en RDC sur ce verdict et les prochaines étapes.
La FIDH,
l’ASADHO, le Groupe Lotus et la Ligue des électeurs appellent également le
Bureau du Procureur de la CPI à continuer ses enquêtes et ses poursuites sur
les crimes graves commis en RDC et en particulier les crimes sexuels commis
notamment dans la région des Kivu.
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