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dimanche 30 juin 2024

La crise humanitaire de la RDC est la plus "tolérée" au monde

"La crise humanitaire à l'Est de la RDC est absolument dramatique à cause des conflits. C'est la crise humanitaire la plus prolongée du monde puisqu'elle  dure depuis presque 30 ans. Elle est l'une des crises les plus complexes du monde". C'est le coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC qui l'a déclaré. Bruno Lemarquis s'est exprimé le 21 juin 2024 lors du cocktail annuel des chefs d'entreprises à Kinshasa organisé par le Pacte mondial des Nations Unies en RDC ou UN Global Compact.

Il a remercié le directeur général d’Equity BCDC Célestin Mukeba pour son leadership et son engagement ces dernières années en tant que président du Conseil d'administration du Global Compact qu'il a fait grandir et il l'a donné une très très bonne impulsion. UN Global Compact est une célébration et un témoignage de l'engagement commun des Nations Unies et du secteur privé congolais et du secteur privé au Congo également. Ce n'est pas uniquement le secteur privé congolais, il y a également des entreprises étrangères en faveur des stratégies et pratiques d'affaires responsables et durables en RDC. Ce cocktail annuel démonte la vitalité du réseau avec l'engagement indéfectible de ses membres envers les principes du Pacte mondial des Nations Unies notamment, le respect des droits de l'homme, le respect du travail décent au Congo. Pour lui, il faut penser au travail des enfants, la question de la protection de l'environnement et la lutte contre la corruption.

"Votre engagement est inspirant et mérite d'être soutenu. Vos efforts individuels et collectifs sont vitaux pour impulser un changement positif collectif pour faire progresser le développement durable dans ce pays incroyable qu'est la RDC. La RDC offre des opportunités et un potentiel quasi unique au monde. Son potentiel immense, son potentiel humain, son capital humain et ses ressources naturelles. Ce n'est pas sans raison qu'on appelle la RDC un pays solution pour certains des problèmes auxquelles le monde fait face notamment l'impact du changement climatique et les défis de la transition énergétique.

« Souvent quand je parle de la RDC notamment dans le contexte des crises, je dis que le monde a besoin de la RDC et le monde a besoin d'un pays en paix mais un pays dans lequel il y a un fort manque de corrélation entre les potentialités du pays et la réalité sur le terrain. Qu'on prenne le secteur agricole, c’est un potentiel incroyable. C'est le pays au monde où il y a le plus de gens en insécurité alimentaire. Qu'on prenne le potentiel hydroélectrique, qu'on prenne à peu près n'importe quel sujet, le potentiel est incroyablement élevé et la réalité sur le terrain ne suit pas. Il y a également beaucoup de défis auxquelles le pays fait face et donc le secteur privé a aussi un rôle à jouer par rapport à tous ces défis. Ce sont des défis qui entravent la trajectoire de développement du pays et l'avancée vers la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

 Conflit à l’Est de la RDC et ses défis

Les défis, c'est le conflit à l'Est du pays, des inégalités sociales, un taux de pauvreté extrêmement élevé parmi les plus hauts du monde. Ce sont les nombreux défis de gouvernance, de transparence et des défis liés à la gestion de l'environnement, à la lutte contre la corruption et au désenclavement du pays. Donc la liste est longue, a insisté Bruno Lemarquis. Il y à aussi des défis que personnellement j'appelle « le nœud gordien ». Chaque pays où Bruno Lemarquis a eu à travailler, il cherche le nœud gardien. Ce sont les causes structurelles profondes, les causes sous-jacente des conflits. En RDC, c'est énormément la question d'exploitation des ressources naturelles, la question du foncier... qui concernent énormément le secteur privé.

Rôle attendu du secteur privé

Bruno Lemarquis est convaincu qu’avec le secteur privé, les Systèmes des Nations Unies et d'autres partenaires, « nous serons plus fort ensemble à surmonter ces obstacles et à créer un avenir plus prospère pour les Congolaises et les Congolais. Aujourd'hui, nous nous réunissons pour réaffirmer notre engagement envers la durabilité et la responsabilité sociale. Nous avons l'opportunité de réfléchir sur les progrès accomplis, sur la route à venir pour le réseau du Global Compact. C'est un réseau qui joue un rôle important dans la promotion de stratégie et des pratiques d'affaires responsables. C'est un réseau qui favorise les partenariats, les changements politiques, les changements politiques, les changements positifs.

Il estime que le travail du secteur privé a donc un impact non seulement sur la communauté des affaires mais contribue également au bien-être des communautés et de l'environnement. « Je suis très content d'avoir noté depuis que je suis impliqué dans la dynamique qui est au sein du réseau et nous sommes sur une trajectoire positive. J'espère qu'après les discussions de ce soir, il y aura encore plus de d'enthousiasme à rejoindre ce réseau. Je voudrais également profiter de ce moment, peut-être un peu à côté du Global Compact, mais quand même c'est le secteur privé congolais pour dire quelques mots et encourager les échanges entre les partenaires humanitaires et le secteur privé congolais sur la situation humanitaire en RDC ».

Situation humanitaire dramatique et tolérée à l’Est de la RDC

La crise humanitaire à l'Est du pays est absolument dramatique à cause des conflits. « C'est la crise humanitaire la plus prolongée du monde puisqu'elle dure depuis presque 30 ans. C'est l’une des crises les plus complexes du monde. C'est l’une des crises les plus négligées du monde. Mais, il y a d'autres pays où elle s'est encore plus dégradée cette année. La RDC est la troisième crise la plus négligée au monde après le Burkina Faso et le Cameroun. Ce sont des crises un peu oubliées mais depuis quelques mois, je rajoute un adjectif. C'est une crise qui est tolérée et qui n'a pas vraiment sa raison. 25 millions de personnes sont en insécurité alimentaire en RDC. Les 25 millions de personnes ne sont pas victimes de conflit mais c'est la pauvreté générale aussi. Nous avons cette année un plan de réponse humanitaire qui vise à appuyer 8. 7 millions de Congolaises et de Congolais surtout à l'Est du pays ».

Le coût de ce plan est de 2,6 milliards de dollars américains. C'est le montant qu'on demande au monde, à l’État congolais et à tous les partenaires dont le secteur privé. On cherche 2,6 milliards de dollars américains. On sait qu'on va pas les trouver à cause du contexte géopolitique des crises en Ukraine à Gaza. Il est de plus en plus difficile de mobiliser les fonds. « Nous sommes à la moitié de l'année, nous ne sommes financés qu’à 25 %. Le nombre de déplacés internes en RDC a franchi pour la première fois le nombre de 7 millions de personnes. C’est le deuxième plus grand nombre de déplacés internes au monde.

Bruno Lemarquis a visité l'hôpital du CICR à Goma (Nord-Kivu). Les statistiques des blessés par balles et des blessés par éclat d'obus ont atteint une ligne qui monte tout droit depuis octobre 2023 à juin 2024. Son équipe est disponible pour avoir des dialogues avec le secteur privé congolais et voir comment il peut appuyer les efforts humanitaires mais aussi les efforts de ce qu'on appelle les solutions durables, aider les gens à retourner chez eux, trouver des solutions? de l'emploi, l'activité économique, y compris dans les sites de déplacés.

« Ce n'est pas uniquement une question d'argent. C'est juste un appel que je lance pour une collaboration entre le secteur privé et les acteurs humanitaires. Je voudrais souligner l'importance de l'implication du rôle que joue le conseil d'administration de Global Impact pour mobiliser le secteur privé congolais à travers cette structure. Le conseil d’administration a un rôle clé et de grande responsabilité pour fixer des objectifs et les indicateurs et de faire grandir le réseau pour que les engagements en matière de durabilité de responsabilité sociétale soient pleinement intégrés dans les décisions stratégiques et les opérations des entreprises congolaises ».

Le coordonnateur humanitaire en RDC encourage d’autres membres à rejoindre le réseau mais aussi à soutenir et à donner l'exemple à travers la mise en œuvre des principes du Global Compact dans leurs entreprises avec le Pacte mondial des Nations Unies. « Nous sommes dans leur ensemble, c'est-à-dire les 23 agences des Nations Unies qui travaillent en RDC, à vos côtés pour concrétiser ces efforts. Nous mettons à profit le pouvoir de l'innovation grâce à des partenariats pour relever les nombreux défis économiques, sociaux et environnementaux en RDC ».

L’actuelle équipe de Global Compact RDC se prépare à la passation de flambeau avec la nouvelle équipe

Le conseil d’administration de Global Compact Network RDC se prépare à la passation de pouvoir des pouvoirs avec la future équipe. La passation n’a pas eu lieu lors du cocktail des directeurs généraux. Une cérémonie a été organisée le 21 juin 2024 à Kinshasa. Le réseau local de la RDC met l’accent sur la préservation de l’environnement, la lutte contre la corruption et la croissance économique équitable et durable. Le Global Compact RDC porte en lui une mission essentielle qui est celle de mobiliser, sensibiliser et accompagner les entreprises dans leur adoption et leur mise en œuvre des principes fondamentaux du développement durable et de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). 

Claude Mukeba, président du conseil d’administration du réseau local de la RDC, a déclaré que cet événement se veut être un moment de rassemblement et de partage mais surtout d'inspiration et de motivation pour tous acteurs clés du secteur privé engagés pour un monde meilleur plus durable. Il a tenu à saluer chacune des entreprises présentes car elles incarnent véritablement et les valeurs et les principes du Global Compact ou Pacte mondial en français leurs actions leurs initiatives leur engagement quotidien illustrent parfaitement la vision et la mission que ses membres partagent.   

Cette mission demande à ce que toutes les entreprises agissent de manière responsable, éthique et durable pour le bien de la société dans son ensemble. En cette période de grand défi, il est plus que jamais crucial que les entreprises jouent un rôle actif et positif dans la construction d'un avenir meilleur pour tous. Nous sommes confrontés à des enjeux majeurs tels que le changement climatique, des inégalités sociales et économiques, la dégradation de l'environnement et bien d'autres encore. mais je crois fermement en la capacité de chacun de nous de faire une réelle différence à travers nos actions individuelles et collectives.

« Nous avons donc la responsabilité en tant que chefs d'entreprises et entrepreneurs d'être le catalyseur du changement, d'innover, de prendre des risques et d'agir avec courage pour créer un monde plus juste, plus équitable, plus durable pour les générations présentes et les générations futures. Je vous encourage à vous inspirer les uns des autres par des exemples à partager de bonnes et meilleures pratiques à renforcer vos collaborations pour vos partenariats afin qu'ensemble, nous puissions bâtir un monde où chacun a sa place, s'épanouir ou le progrès économique est indissociable du progrès social et environnemental ».

Et de poursuivre « qu’ensemble unis dans notre engagement en faveur du développement durable, nous pouvons faire de grandes choses. Nos actions, aussi petites soient-elles, ont un impact réel et tangible sur le monde qui nous entoure. Continuons d'avancer avec détermination, avec passion, avec conviction que nous pouvons changer le monde. En cette soirée empreinte de célébration et de partage, je souhaite également mettre en lumière le passage de flambeau du leadership au sein du réseau qui va s'opérer très prochainement ». Au nom du conseil d’administration, Célestin Mukeba était rempli de gratitude et de reconnaissance envers la nouvelle équipe à venir. Il est content que la nouvelle équipe, le président et le vice-président du Conseil d'administration du Global Compact, va certainement continuer le travail qui a été amorcé parce que dans les jours qui viennent l'assemblée générale du réseau local va procéder à l'élection des différents membres.

Depuis le dernier cocktail des directeurs généraux en 2023, l’équipe exécutive a également entamé la transformation de la structure du réseau Global Compact RDC. Il a été  aussi fier d’annoncer le dynamisme qui est au sein du réseau. Au niveau du réseau, les membres respectent le Gender. Célestin Mukeba a salué Hub Afrique qui a été présenté par son directeur, le docteur Hervé Lado. Ce dernier a été la figure emblématique qui a incarné le rôle de la responsabilité sociétale. L'engagement et la détermination de ses équipes et partenaires pour promouvoir le principe de développement durable et la responsabilité sociétale des entreprises seront un atout précieux pour le réseau local et pour la RDC dans son ensemble.

« Ensemble sous la direction éclairée du futur conseil d'administration, je suis convaincu que le Global Compact continuera à être un acteur clé et un catalyseur du changement positif de notre société. Je suis impatient de voir les merveilleuses réalisations qu'ils vont accomplir. Prenons ce moment comme une opportunité de renouveler notre engagement de réaffirmer nos valeurs et d'insuffler un nouvel élan à notre action commune ». Célestin Mukeba pense que les membres du réseau local ont fait un travail formidable. Il est confiant que le réseau va connaître un envol considérable avec l'arrivée de certains gros membres comme la Fédération des entreprises du Congo (Fec) et d'autres encore. Equity BCDC pourrait laisser sa place à la Rawbank dans un futur proche.

Économie : Créé à l’initiative de l’ambassade des Pays-Bas en RDC, le réseau local de Global Compact se lance dans la lutte contre la corruption et le changement climatique

Les membres du réseau Global Compact Network, section RDC, se sont retrouvés le 21 juin 2024 autour d’un cocktail des chefs d’entreprises organisé à Kinshasa par son conseil d’administration présidé par le directeur général d’Equity BCDC, Célestin Mukeba. Ce cocktail est un événement annuel majeur. Cette année marque le 5ème édition qui s’est voulu un moment de rassemblement, de partage mais surtout, d’inspiration et de motivation pour les acteurs clés du secteur privé, engagés pour un monde plus meilleur et plus durable. C’est à l’initiative de l’ambassade des Pays-Bas avec l’accompagnement du Global Compact Network Kenya que la section de la RDC a vu le jour en mars 2017. 

Dans son intervention, le directeur général adjoint de la Rawbank, Christian Kamanzi Muhindo, a mentionné que la présence des membres de ce réseau pour cette célébration est la preuve éloquente de l'intérêt qu’ils portent tous à l'engagement pour la promotion des principes des valeurs de UN global Compact Network dont le champ d'application couvre les droits de l'homme, les normes internationales du travail, la protection de l'environnement ainsi que la lutte contre la corruption.

C'est depuis maintenant plusieurs années que UN Global Compact a vu le jour. Répondant à cette belle initiative, notre banque a rejoint en septembre 2017 le groupe d'entreprises ayant répondu favorablement à cet appel dans le but de faire progresser sa démarche de responsabilité sociétale et environnementale (RSE) . Fort de toutes ces années d’expérience dans la pratique de la RSE, RawBank compte à son actif plusieurs initiatives témoignant de son engagement aux quatre piliers des principes du Global Compact notamment, le droit de l'homme, les normes de travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.

Depuis son adhésion, Rawbank s’est montrée très active en termes de respect des engagements vis-à-vis de UN Global Compact à travers plusieurs actions multiformes. Depuis novembre 2023, la Rawbank a pris en compte des préoccupations d'ordre sociales, environnementales et économiques dans ses activités à travers son programme RSE qui portent sur des actions orientées vers l'éducation, les énergies renouvelables, la protection de l'environnement, l'entrepreneuriat des femmes et des jeunes, la prévention des catastrophes naturelles, l'éducation et enfin l'autonomisation des femmes à mobilité réduite. Dans ce registre de ces actions multiformes, Rawbank a lancé un grand projet visant à promouvoir l'accès à l'eau potable matérialisé par le financement de l'installation de plus de 40 stations de forage d'eau potable avec comme objectif d'atteindre 100 stations d'ici l'an 2025.A travers ce projet, l'accès à l'eau potable est devenu de plus en plus réel dans 5 provinces de la RDC et facilite la vie de milliers de Congolais.

Toujours dans le cadre de ce programme RSE, Rawbank a procédé à la remise d'équipements modernes de surveillance à l'Observatoire volcanique de Goma (OVG) lui permettant ainsi d'accomplir efficacement sa mission de surveillance et de prévention des activités sismiques dans ladite zone. Pas moins de 2 millions d'habitants sont ainsi sauvés de leur vie. En partenariat avec la coopérative Ringana, Rawbank a fourni plus de mille kits solaires aux élèves déplacés dans les conflits armés dans le territoire de Masisi en soutien à 51 écoles et 1.000 enfants dans le parcours éducatif dans des projets de développement social et d'autonomisation des femmes à mobilité réduite.

En collaboration avec Caritas Développement à Kinshasa, Rawbank à remis des kits d'intégration sociale à 400 femmes et également la formation dans diverses secteurs d'activités comme la cosmétique, la maroquinerie ainsi que dans la gestion financière et l'épargne. Le marketing commercial et la promotion des produits enfin Rawbank  réaffirme son engagement à contribuer dans la création d'un marché mondial plus stable et plus inclusif à travers les pratiques commerciales encrées dans les principes universels ainsi que dans la mise en œuvre des devoirs incombant aux membres « Regional initiative Global Compact ».

À travers sa participation à cette célébration, Rawbank tient à affirmer son engagement à œuvrer en faveur de l'atteinte des objectifs de développement durable et réitère un appel solennel à tous les opérateurs économiques qui hésitent encore à adhérer à l'initiative responsable UN Global Compact en apportant leur pierre à l'édifice. Les réseaux nationaux du Pacte mondial existent dans plus de 180 pays. Ils permettent aux participants (des entreprises locales aux filiales des entreprises étrangères) de comprendre la signification d’entreprise responsable dans leur contexte national et d’appliquer leurs engagements.

Les réseaux jouent un rôle clé en permettant aux entreprises d’atteindre les objectifs de développement durable sur le terrain grâce au dialogue politique, aux stratégies de mise en œuvre nationales et à l’établissement de partenariats. La RDC est le 13ème réseau local implanté en Afrique. Elle a le 9ème réseau local opérationnel en Afrique et le 5ème réseau local d’Afrique en nombre de membres. C’est le premier réseau local francophone d’Afrique Centrale avec 35 membres inscrits au niveau international dont 33 entreprises et 2 ASBL. 10 réseaux sont opérationnels en Afrique avec 4 futurs pays d'extensions pour 1.000 entreprises dont plus d’une trentaine en RDC. 

Réduction de 32 % du nombre de violations et d’atteintes documentées pour le mois de mai 2024 en RDC

Dans le cadre de son mandat, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République Démocratique du Congo assure un suivi étroit de la situation des droits de l’homme et analyse les tendances des violations et atteintes commises dans le pays. Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés de ces faits.

Au cours du mois de mai 2024, le BCNUDH a enregistré 336 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo ayant fait 902 victimes (549 hommes, 206 femmes, 69 individus de genre et âge inconnus, 78 enfants dont 40 filles et 36 garçons et deux enfants de genre inconnu). Ce chiffre correspond à une réduction de 32 % du nombre de violations et d’atteintes documentées, ainsi qu’une réduction de 35 % du nombre de victimes en comparaison avec le mois précédent. Cette diminution reflète la réduction des violations et abus commis par les agents de l’Etat et par les groupes armés.

En mai 2024, le BCNUDH a documenté 268 violations et atteintes aux droits de l’homme dans les provinces affectées par le conflit armé, ce qui représente une diminution de 35 % par rapport au mois précédent (411). Cela est dû principalement à une diminution (- 42 %) des violations commises par les agents de l’Etat mais aussi à une diminution (- 30 %) des atteintes commises par les principaux groupes armés. Cependant, les affrontements dans la zone de Sake dans le territoire de Masisi ont persisté, avec des conséquences graves sur les populations civiles qui continuent de se déplacer en masse. Les combats à l’arme lourde et légère ont également touché la localité de Minova dans la province du Sud-Kivu.

Par ailleurs, le Mouvement du 23 mars (M23) a continué d’avancer vers le nord de la province du Nord-Kivu, notamment dans le territoire de Lubero. La ligne de front s’est cristallisée autour de la cité de Kanyabayonga, environ 185 km sud de Lubero, dans le territoire de Lubero. Des affrontements entre militaires des FARDC et membres du M23 engendrent des déplacements des civils qui se réfugient dans les sites de déplacés autour de la cité de Kanyabayonga. Des organisations humanitaires apportant leur appui aux déplacés ont suspendu leurs opérations pour des raisons de sécurité.

En mai 2024, la situation des droits de l’homme dans les provinces non affectées par le conflit armé a continué à être caractérisée par les conflits intercommunautaires, les restrictions de l’espace civique et des problématiques liées à la détention, notamment les conditions légales et matérielles de la détention. Au cours du mois en revue, le BCNUDH a documenté 63 violations des droits de l’homme attribuées aux agents de l’Etat, soit une diminution de 22 % par rapport au mois précédent (81 violations), et cinq incidents dans lesquels sont impliqués les civils armés et qui ont eu une incidence sur la situation des droits de l’homme dans la province du Kwango et dans la ville de Kinshasa. Cette diminution reflète la baisse des violations au droit à la liberté et sécurité de la personne (notamment des cas d’arrestations et détentions arbitraires) de près de 27 % (16 violations) par des agents de la PNC ; et précisément dans la province du Haut-Katanga (une baisse de 45 % ; 16 violations) par rapport au mois précédent 35 violations.

Les cas des violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) sur des victimes adultes ont montré une augmentation en mai 2024 par rapport au mois d’avril 2024. Le BCNUDH a enregistré pour le mois en revue 15 incidents de violences sexuelle liées aux conflits ayant fait 42 victimes (412 femmes et 1 homme) en comparaison avec les 14 victimes documentées le mois précédent. Cette augmentation pourrait s’expliquer par la commission au cours de cette période des viols massifs par les Mayi-Mai-Mai Twa Apa na Pale sur des femmes déplacées internes dans la province du Tanganyika.

Au moins 14 femmes ont été violées lors d'une incursion dans les villages de cette province par ce groupe. Parmi ces violations et atteintes, huit concernent des viols, quatre des viols collectifs, deux des viols suivis d’exécution des victimes et une de nudité forcée. Les groupes armés ont été responsables de 90 pour cent de ces violences sexuelles, avec un total de 38 victimes. Les agents de l’Etat, en particulier les FARDC ont commis de violences sexuelles contre quatre victimes (trois femmes et un homme).

Au cours du mois de mai 2024, la Section de la protection de l’enfant de la MONUSCO a documenté et vérifié 238 violations graves affectant des enfants dans le cadre des conflits armés en RDC, ce qui représente une diminution de 51 % par rapport au mois d’avril 2024 (481). Le recrutement et utilisation des enfants a été la violation la plus fréquente (126), suivi des meurtres et mutilations (46), les enlèvements (42), les violences sexuelles (23) et les attaques contre les écoles et les hôpitaux (1). Les violations vérifiées ont été attribuées aux M23 (73), Raia Mutomboki (60), APCLS (44), CODECO (18), ADF (15), Mai-Mai Zaïre (9), Nyatura (7), Twigwaneho (4), UFDPC (4), FARDC (2), AFRC (1) et Maï-Maï Kadaghu (1). Globalement, 134 violations ont été vérifiées au Nord-Kivu, 64 au Sud-Kivu et 40 en Ituri.

En mai 2024, le BCNUDH a documenté 14 cas d’atteintes et de violations liées à l’espace démocratique, quasiment le même nombre de cas documentés au cours du mois précédent (15 cas). Parmi ces violations et atteintes, 12 sont imputables aux agents de l’Etat dont huit à la PNC, trois aux FARDC et un à l’ANR. Contrairement au mois passé où aucune atteinte à l’espace démocratique n’a été documentée pour le compte des groupes armés, on note deux cas de d’atteintes pour le mois de mai, attribuables aux membres du M23.

Au cours de la période en revue, le BCNUDH conformément à son mandat a continué la surveillance et la documentation des atteintes aux droits économiques et sociaux, notamment les droits à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, et au droit de propriété dans les provinces de l’Est affectées par le conflit où de nombreux obstacles limitent la jouissance de ces droits. Comme la période précédente, le BCNUDH note la persistance des violences commises par les groupes armés qui continuent de s’en prendre aux populations civiles, avec un impact négatif sur la situation des droits économiques, sociaux et culturels.

En mai 2024, le BCNUDH a enregistré 22 morts en détention, en majorité dans les provinces du Nord-Kivu (11), Tanganyika (6), Ituri (3) et Kasaï central (2) soit une diminution de 71 % par rapport au mois précédent (77). Les principales causes de détentions sont liées à la malnutrition, aux mauvaises conditions de détention et au manque de soins aux détenus malades.

Sur le plan de la coopération technique, à Kinshasa, le BCNUDH, à travers l’équipe médico-légale, a appuyé du 14 au 19 mai 2024, l’atelier sur l'imprégnation et la rédaction des référentiels des compétences et métiers pour la mise en place de la filière de médecine légale dans les universités en République démocratique du Congo, organisé par l’Université de Kinshasa.

 En mai 2024, le BCNUDH a continué à soutenir les autorités nationales dans le cadre des activités visant à améliorer la situation des droits de l’homme. Au moins 19 activités ont été organisées dans tout le pays au profit de 756 personnes (542 hommes et 214 femmes). Plusieurs thématiques ont fait l’objet de ces activités, notamment la lutte contre les violences sexuelles, la justice transitionnelle, la protection des civils, la liberté de la presse, la masculinité positive, les droits des minorités, des peuples autochtones et les droits de la femme.

Médecin conseil, un nouveau concept dans le secteur médical de la RDC

Dr Brigitte Sabangu, médecin conseil au Fond de solidarité de santé a eu à expliquer dans les différents auditoires dernièrement à Kinshasa le nouveau concept de médecin conseil en République Démocratique du Congo. Elle travaille au sein de cette structure qui a été créée afin de s’assurer de la bonne qualité de soins de santé administrée aux personnes vivant en République Démocratique du Congo.

« C'est vrai que ce métier de médecin conseil est un nouveau concept en RDC et qui n'est pas encore connu de beaucoup de Congolaises et Congolais. En fait, un médecin conseil est appelé à faire le suivi des risques et notamment dans le cadre de la couverture santé universelle », a déclaré le Dr Brigitte Sabangu.

 Il est demandé au médecin conseil de suivre ce risque qui est catégorisé en trois parties. Il y a des risques de sélection adverse ou une personne comme en République Démocratique du Congo qui aspire avoir une caisse d'assurance maladie. Cette personne n'est pas membre à l'assurance maladie mais elle paye que quand elle est malade. Il y a les risques liés aux prestataires. Ces prestataires peuvent faire une surprescription ou une sous prescription tout en se référant au paquet qui couvre l'assurance maladie.

Egalement, il y a ce risque lié aux membres parce qu’une femme ne veut pas accoucher dans un hôpital ou un grand hôpital malgré la distance en ne respectant pas l'itinéraire. Elle va directement dans ce grand hôpital et surtout que dans ce cadre, il n’y a pas un ticket modérateur où on fait surveiller les membres. « C'est ce que le médecin conseil est appelé à suivre pour éviter tous ces risques ».

 

*Si vous allez par exemple dans une structure sanitaire ou le médecin ou l'infirmière a sous-évalué le service. Que faites-vous pour remonter le gap réel du coût de service rendu ?* 

 

 Je pense que ces cas arrivaient beaucoup plus au début du programme ou le prestataire ne maîtrisait pas encore notre grille tarifaire. Alors ce qu'on faisait c'était d'expliquer d'abord la grille tarifaire ou nos coups unitaires pour que nos membres comprennent. Nous l'avons fait avant et pendant parce qu'il y avait notamment des prestataires qui n'avaient pas encore bien maîtrisé cette grille tarifaire. Mais quand nous arrivons dans les structures sanitaires où nous trouvons que le prestataire a sous-estimé ses prestations et bien on revoit à la hausse parce qu'on doit rester au juste milieu. Le médecin conseil explique au prestataire que cet acte qu’il a sous-estimé devrait être à autant.

 

*Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que médecin conseil surtout qu'on est au début de cette expérience en République Démocratique du Congo ?*

Les difficultés sont nombreuses. Elles sont vraiment nombreuses non seulement liées au prestataire directement mais aussi liées à notre milieu. Nous avons des problèmes d'insécurité dans certains coins. Le problème d'accessibilité dans certaines communes ou il y a aussi cette difficulté liée au personnel. Nous avons des personnels qui ne sont pas bien formés ou qui ne maîtrisent pas l'outil de travail. Ça, c'est vraiment une difficulté énorme que nous essayons de pallier en expliquant et en demandant à ceux qui maîtrisent cet outil d'encadrer ceux qui ne les maîtrisent pas. Nous avons pu déceler cas de fraude. Les cas des fraudes, par exemple vous savez depuis que le programme a commencé au mois de septembre 2023, on vous déclare aujourd'hui les cas qu'ils ont déjà présentés au mois d'octobre ou de novembre tout ça.

*La RDC a moins de médecins conseils. Alors, qu'est-ce que vous comptez faire pour un si grand pays comme la RDC pour avoir autant de médecins conseils à travers le pays ?* 

Il y a des formations qui s'organisent. C'est vrai que nous avons besoin de fonds pour former les médecins conseils. Mais le pays est grand, le travail est là et il faudra qu'il y ait des équipes costaudes pour pallier toutes ces difficultés. Donc, il y a une formation qui s'organise à l'Ecole de Santé Publique de l’Université de Kinshasa.

 

*Quels sont les bienfaits du médecin conseil pour vous le pratiquez depuis un peu plus 6 mois déjà ?*

Les bienfaits du médecin conseil, c'est d'améliorer la qualité des soins de santé dans les établissements hospitaliers. Nous veillons à ce que qu’il y ait une bonne qualité et ce que nos membres puissent bénéficier des soins de qualité. 

 

*Avant la mise en place de cette structure que vous vous appelez le Fonds de solidarité de santé, est-ce qu'il n'y avait pas de soins de meilleure qualité en République Démocratique du Congo ?

 

Les soins de meilleure qualité. Donc, à cette question nous pouvons répondre par oui ou non. C'est-à-dire qu'il y a des structures où nous avons une bonne qualité des soins de santé. Il y en a d'ailleurs plusieurs où on a pas de bonne qualité de soins de santé. C'est une question qui est liée à plusieurs paramètres. Ce n'est pas seulement une question de compétences mais également une question des plateaux techniques. Il y a certaines personnes qui ont la compétence mais qui n'ont pas un plateau technique qui peut leur permettre d'exploiter leur connaissance. 

Tshisekedi : « Des instructions ont été données pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale »

« Le 30 juin, nous célébrons bien plus qu’un simple anniversaire. Nous célébrons l’âme de notre nation, sa force et sa résilience. C’est une célébration ! Une célébration de notre liberté, chèrement acquise par le courage et les sacrifices consentis par les Pères de notre indépendance, qui ont combattu sans relâche les affres du colonialisme pour que nous puissions jouir de notre liberté et de notre souveraineté. C’est ici le lieu de rendre un hommage appuyé à leur bravoure, à leur détermination et à leur vision lumineuse pour un Congo uni, libre et prospère ». C’est en ces termes que le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi s’est adressé à la Nation congolaise à l’occasion de la fête de l’indépendance de la RDC.

Aujourd’hui, les Congolais sont 64 ans plus âgés, 64 ans plus forts, 64 fois plus déterminés à poursuivre l’œuvre de leurs Pères fondateurs. « Le cheminement de notre Nation nous renseigne que l’indépendance chèrement acquise est certes un choix délibéré de responsabilité, mais elle ne devient véritable ment un acquis que lorsque nous en faisons un pari ambitieux : celui de la volonté inébranlable de tout un peuple d’aller toujours vers le progrès économique et social pour un bien-être durable. Elle est un combat continu qui exige notre unité, notre solidarité et notre engagement pour un avenir meilleur pour tous ».

Cette commémoration est marquée, cette année, par l’installation effective des institutions de la République et des animateurs issus du 4ème cycle électoral qui a connu pour la première fois la participation d’une partie des Congolais vivant à l’étranger. Ce processus est appelé à s’étendre à l’ensemble de la diaspora congolaise à travers le monde.

Le chef de l’Etat s’est réjoui de célébrer la marche collective vers la consolidation de la démocratie et la promotion de l’État de droit. « Il est crucial que nous reconnaissions l’importance de ces valeurs fondamentales pour assurer une société juste, équitable et prospère pour tous. Le défi sécuritaire auquel nous sommes injustement confrontés est complexe et exige une réponse collective, courageuse et déterminée de notre part. En cette journée sacrée de notre indépendance, je ne peux passer sous silence la grave situation sécuritaire qui secoue notre pays ».

Ce qui se passe à Kanyabayonga, à Kayini, aux villages du Sud de Lubero ainsi que dans les territoires de Rutshuru, de Nyirangongo et de Masisi, constitue une agression flagrante contre la souveraineté nationale et la paix du peuple congolais. « En ma qualité de Président de la République et Commandant Suprême des Forces Armées et de la Police Nationale, je tiens à vous assurer de ma détermination inébranlable à défendre l’ensemble de notre territoire et à rétablir la paix. Nos vaillants soldats sont en première ligne, et ensemble, nous triompherons de cette agression injustifiée ».

Aux Congolais de Kanyabayonga et des régions avoisinantes, Félix-Antoine Tshisekedi a exprimé sa profonde solidarité et sa compassion face aux souffrances qu’ils endurent. Leur courage et leur résilience sont une source d’inspiration pour la Nation tout entière. « Soyez assurés que je mets tout en œuvre pour rétablir la sécurité et protéger tous nos concitoyens ».

Il a tenu le Conseil Supérieur de la Défense élargi, et des instructions claires et fermes ont été données pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale de la RDC. « Ensemble, unis et déterminés, nous surmonterons ces épreuves, et nous restaurerons la paix et la sécurité dans notre chère Patrie ».

Les forces extérieures hostiles qui agressent injustement la RDC évoquent le prétexte farfelu des supposées exactions commises contre les communautés rwandophones établies au pays. Les justifications brandies par les auteurs connus de cette agression sont manifestement dénuées de tout fondement.

« Je tiens à rappeler fermement que la République Démocratique du Congo, fidèle à son hospitalité légendaire, respectueuse des principes humanitaires et de ses obligations internationales, a toujours, depuis son accession à l’indépendance, accueilli par vagues des réfugiés venant des pays voisins» . À titre d’exemple, la République Démocratique du Congo a offert son hospitalité notamment aux communautés angolaises, burundaises et centrafricaines en raison des nombreux et violents conflits qui avaient secoué leurs pays en son temps. Ces dernières ont toujours vécu en harmonie avec les 450 communautés autochtones et locales.

La question des réfugiés est une préoccupation majeure pour le gouvernement congolais, et « nous la traitons avec sérieux, méticulosité et compassion. Cependant, le refus persistant de notre voisin de coopérer pleinement sur des questions essentielles telles que convenues avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés complique la résolution de cette crise humanitaire ».

Prenant donc la mesure de l’héritage de notre indépendance, la RDC augmente sensiblement les moyens de défense et de sécurité pour protéger avec plus d’efficacité ses frontières et ses populations. « C’est pourquoi, j’ai instruit le nouveau Gouvernement de la République d’investir prioritairement dans le renforcement des capacités de l’Etat à sécuriser le territoire et la population avec un budget cumulé sur les 5 ans représentant 20 % du budget annuel, essentiellement destiné à poursuivre les actions de la montée en puissance de nos Forces de Défense et de Sécurité ».

En cette période où la Nation congolaise est confrontée à des défis sécuritaires multiformes, le chef de l’Etat en appelle à l’harmonie et à la cohésion de toutes les communautés pour unir les forces, promouvoir la paix, le respect mutuel afin de consolider la transformation socio-économique du pays.

Les perspectives économiques, pour cette année 2024, restent globalement favorables malgré les défis persistants, notamment sur le plan sécuritaire. La croissance attendue à fin décembre 2024 devrait être supérieure à la moyenne de l’Afrique subsaharienne projetée à 3,8 %.

Certes, l’inflation et la dépréciation du franc congolais face aux devises étrangères pèsent sur les prix intérieurs. Mais soutenues par des réformes économiques et des investissements massifs dans les infrastructures, les services et le secteur minier, les perspectives de croissance de la République Démocratique du Congo pour 2024 restent optimistes.

À partir de ces perspectives, Félix-Antoine Tshisekedi est convaincu que la République Démocratique du Congo est résolument engagée dans la trajectoire des pays à revenu intermédiaire grâce à la transformation de l’agriculture et de l’industrie. « C’est pourquoi nous devons poursuivre les réformes, projets et actions initiés sous mon premier quinquennat qui ont produit des résultats positifs sur les structures de l’Etat et de la société ». 

Il s’agit, entre autres, de la restauration de la fonction de contrôle financier et d’audit des comptes publics pour améliorer la gouvernance, la consolidation de nos réserves de change évaluées actuellement à 5 milliards de dollars américains, la gratuité de l’enseignement de base, les différents paliers de la couverture santé universelle ainsi que le Programme de Développement Local des 145 Territoires.

Ces acquis seront capitalisés par les réformes initiées pour assurer une transition vers une économie plus diversifiée grâce principalement à la transformation agricole et au développement des infrastructures dans les secteurs des routes, des chemins de fer, du numérique et de l’énergie. Dans ce sens, il a instruit le Gouvernement d’accélérer dès cette année 2024 le déclenchement de la deuxième phase de ce vaste programme « minerais contre infrastructures » qui va contribuer à la promotion du marché intérieur et à la création d’emplois.

Pour illustration, ce programme d’infrastructures permettra de relier le Sud et le Nord du pays. Cela va non seulement consolider le réseau national de transport multimodal, mais aussi améliorer sensiblement la qualité de la communication à l’intérieur du pays. De même, dans le cadre de l’amélioration de la mobilité dans les grandes villes du pays, le président de la République a lancé les travaux de construction de la route de contournement de la capitale Kinshasa, partant de la cité de Mbudi et débouchant sur la route nationale numéro 1 par Badara, non loin de l’Aéroport International de N’djili.

Mais au-delà de ces efforts encourageants, il est conscient des difficultés sociales que rencontre la majorité des Congolais au quotidien. En sa qualité de Garant de la Nation, « je peux vous rassurer que cette situation me tient à cœur et que rien n’arrêtera ma détermination à y apporter des solutions idoines et urgentes. Aussi, ai-je instruit le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour alléger le coût du panier de la ménagère et améliorer le pouvoir d’achat de la population ».

La véritable indépendance et la liberté découlent inévitablement du développement, fruit d’un dévouement et d’une prise de conscience profonde de  responsabilités des Congolais. Ainsi, en célébrant la fête nationale, « nous sommes tous interpellés à embrasser pleinement la maturité de notre Nation et à assumer pleinement les devoirs qui en découlent. En tant que citoyennes et citoyens congolais, où que nous soyons, il est impératif de nous engager résolument pour promouvoir les valeurs de solidarité, de justice et de travail. »

Martin Fayulu rend hommages aux héros de l’indépendance et aux victimes de intolérance

« En ce 30 juin 2024, marquant le 64ème anniversaire de l'indépendance de notre nation, je suis partagé entre deux émotions: une immense joie de m'adresser à vous après un long silence, et une profonde tristesse face à la situation sombre et chaotique imposée par ceux qui ont usurpé notre souveraineté et confisqué nos rêves ». Martin Fayulu, président de l’Ecidé, s’est exprimé à l’occasion du 64ème anniversaire de l’indépendance de la RDC.

« Au trente juin 1960, les 2.345.410 kilomètres carrés du territoire national, y compris Masisi, Rutshuru et Lubero Sud, étaient sous contrôle congolais. Aujourd'hui le pouvoir de Kinshasa n'a aucun contrôle sur de vastes zones du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Haut-Uele et Bas-Uele. Tout semble être fait pour nuire aux Congolais et mettre en péril les équilibres géostratégiques du Congo-Kinshasa. La grave crise sécuritaire qui étrangle notre pays a atteint un niveau tellement inquiétant que nous risquons de ne plus avoir le Congo, notre Congo, dans sa configuration du 30 juin 1960 ».

En effet, cette crise s'enracine chaque jour davantage au grand dam de nos populations, manifestement abandonnées par ceux qui prétendent diriger le pays. Contrairement à ses déclarations démagogiques, promettant d'attaquer le Rwanda à la "moindre escarmouche", Félix-Antoine Tshisekedi fait preuve d'une indifférence coupable, abandonnant la population à son triste sort. Cette irresponsabilité donne des ailes à M. Kagame au point de déclarer avec arrogance : "Nous sommes prêts à nous battre si nécessaire avec la RD Congo, nous n'avons peur de rien".

Message de Martin Fayulu à Paul Kagame

Martin Fayulu rappelle à Paul Kagame que son armée et ses supplétifs du M23 combattent déjà sur le sol congolais, mais « qu'il sache qu'il ne nous vaincra pas ». Depuis 1960, le projet de balkanisation n'a jamais quitté certains esprits opposés à la souveraineté nationale et internationale de la RDC. Cependant, ce qui ronge profondément le leader de l’Ecidé, c'est de savoir que parmi les Congolais, il y a des "pions" certains conscients, d'autres non-conscients, tapis dans les institutions, œuvrant contre les intérêts du pays. « Ceci est extrêmement grave ! »

Dans une méconnaissance flagrante de la gestion des priorités, Martin Fayulu constate que Félix Tshisekedi préfère se livrer à son sport favori : des voyages inutiles à travers le monde. Il refuse de se rendre à Beni, à Butembo, à Goma, à Mungwalu ou ailleurs pour être aux côtés d'une population en détresse, compatir à son malheur et, surtout, trouver des solutions adaptées à la situation.

« Nous avons alerté, à plusieurs reprises, la communauté internationale sur la tentative d'extermination d'une partie du peuple congolais. Nous continuons de constater, malheureusement, son indifférence face à la tragédie congolaise qui dure depuis plus de vingt-cinq ans maintenant. Personne ne se préoccupe d'exhumer le Rapport Mapping de l'ONU, délibérément bloqué dans les tiroirs, privant ainsi des millions de victimes congolaises, du droit à la justice ».

Comment comprendre que l'ONU et les forums internationaux discutent de la guerre en Ukraine, en Israël et à Gaza, tout en ignorant les 10 millions de morts et plus de 7 millions de déplacés internes congolais à cause de la guerre que le Rwanda et l'Ouganda nous imposent ?

Face à l'absence de l'Etat, à la complicité apparente du pouvoir en place et à l'indifférence de la communauté internationale dans le génocide congolais, il est clair que le salut de notre peuple doit être recherché au plus profond des Congolais eux-mêmes. Les Congolais devraient y puiser les énergies nécessaires pour déclencher un sursaut patriotique, tel que proclamé dans leur hymne national, "Debout Congolais".

Scandales de corruptions et de détournement des fonds publics

Depuis 2019, les scandales de corruption et de détournement des deniers publics se sont multipliés, totalisant des sommes colossales tandis que l'armée, en guerre, manque cruellement de ressources. Pendant ce temps, le régime de Tshisekedi continue de faire de grandes promesses au peuple, mais manque des capacités nécessaires pour relever les défis de la société congolaise.

« J'entends tous les jours vos cris de détresse face à la misère sociale, vos récriminations et plaintes sur la vie chère, sur la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar, sur le manque d'infrastructures routières, aéroportuaires et portuaires, sur le manque d'accès à l'eau potable et à l'électricité, sur le manque de soins de santé, sur le manque d'emplois, sur la dégradation de la qualité de l'enseignement, et sur les autres fléaux qui rongent la République. Oui, vous vous plaignez aussi de l'insécurité qui sévit dans toutes les grandes villes du pays, où les kuluna, la milice UDPS "Force du Progrès"', la Brigade Spéciale d'Intervention Rapide de l'UDPS règnent en maîtres. Dans certains quartiers de Kinshasa, il faut même l'autorisation des Kuluna pour y accéder. 

« Comme on peut le voir, le gouvernement de M. Félix Tshisekedi est fondé sur la démagogie, le mensonge, la diversion, la distraction, la corruption et la violence. Ce gouvernement entretient l'illusion que tout va bien, alors que la réalité est tout autre. La qualité de vie des Congolais se dégrade à mesure que la corruption et le vol s'aggravent.

En décembre 2023, dans une totale opacité, la CENI a organisé un simulacre d'élections qui a bénéficié à Tshisekedi et à son Union sacrée, coûtant plus de 1,3 milliards de dollars américains aux contribuables congolais pour produire des institutions totalement illégitimes. Pourtant, aucun audit sur la gestion des fonds publics par la CENI n'a été effectué, rappelle Martin Fayulu.

« L'Assemblée nationale et le Sénat, comme les autres institutions du pays, dépensent l'argent des Congolais sans aucun devoir de redevabilité. Les deux chambres du parlement sont des caisses de résonance qui se nourrissent de la cupidité des politiciens de circonstance et des faibles d'esprit ».

Friction des Congolais par le régime Tshisekedi 

En plus de cette tendance démesurée à l'enrichissement illégal, Félix Tshisekedi divise chaque jour davantage les Congolais par un tribalisme primaire, jamais vécu jusqu'alors en RDC, détruisant ainsi la cohésion nationale. Comble de malheur, il envisage maintenant de changer la Constitution pour demeurer indéfiniment au pouvoir. « Il n'y aura pas de changement de Constitution en RDC. Pour qu'il réussisse une telle funeste entreprise, Tshisekedi devra marcher sur les cadavres des millions de Congolais qui sortiront dans les rues pour lui barrer la route ».

Pour Martin Fayulu, il est temps que les Congolais prennent en charge leur destinée. Il est urgent de stopper ces oppresseurs du peuple. Ne soyons plus dupes des discours vides de sens des hypocrites, qui ont transformé le pays en une maison de retraite à ciel ouvert. « Nous devons restaurer l'intégrité du territoire national, pacifier la nation, instaurer l'Etat de droit, rechercher la cohésion nationale et garantir une gouvernance intègre. Et, pour ce faire, nous avons besoin d'institutions légitimes : un président et un parlement élus démocratiquement, un gouvernement intègre et une justice vertueuse ».

Le triple combat de Martin Fayulu pour le bien-être des Congolais 

La transparence électorale doit être indissociable à la question de notre souveraineté nationale. Le combat du leader de l’Ecide est triple : le respect strict de la Constitution, la défense de la souveraineté et la recherche permanente du bien-être du peuple congolais. Ce combat sera ardu, car ceux qui ont pris le pouvoir par des moyens illégitimes n'accepteront jamais la vérité des urnes. Ce qui s'est passé en 2018 et le simulacre d'élections de décembre 2023 doivent être des leçons pour les Congolais.

Publication des barèmes de rémunération et avantages des agents de l’Etat 

En attendant, Martin Fayulu exige la publication des barèmes de rémunérations et des avantages divers pour tous les agents publics de l'Etat, du président de la République jusqu'au huissier de la fonction publique. La rubrique "Fonds Spécial d'Intervention" doit être supprimée des dotations budgétaires des deux chambres du parlement. Il demande que des audits complets du parlement et de la CENI soient menés au plus vite. Les bureaux de l'Assemblée nationale et du Sénat ne doivent plus gérer le cash, toutes les opérations doivent passer par la banque. Aussi, tous les membres du bureau de la CENI doivent démissionner et être traduits en justice.

 Lumière sur toutes les affaires de corruption et de détournement

Par ailleurs, il est impératif de faire la lumière sur toutes les affaires de corruption et de détournements de deniers publics répertoriés à ce jour. Tous les ‘’voleurs’’ des deniers publics, anciens et nouveaux, doivent être traduits devant la justice. « Nous devons récupérer l'argent de l'Etat pour construire des routes, des écoles et des hôpitaux ».

Martin Fayulu a entendu les lamentations des Congolais sur son silence depuis les élections de décembre 2023. « Sachez que je ne peux pas vous abandonner et je ne relâcherai pas le combat. Plus que jamais, je suis déterminé à le poursuivre avec vous, pour bâtir un Congo libre, fort, digne et prospère. Ecoutez-moi : la liberté, la justice, la souveraineté et le bien-être ne se donnent pas, ils s'arrachent. Comme les autres peuples africains, refusons d'accompagner des politiciens véreux qui ne cherchent qu'à s'enrichir. Notre salut est entre nos mains. Levons-nous comme un seul Homme et barons la route aux fossoyeurs du Congo. Il n'y aura pas de changement de Constitution dans notre pays, ni de présidence a vie ».

Dans la quête de dignité pour peuple congolais, « je rends hommage à ceux qui ont payé de leurs vies et aux héros vivants qui portent les stigmates du combat, convaincus qu'un jour notre pays sera libéré et engagé sur la voie de la démocratie et du développement. Je salue la mémoire de nos concitoyens qui ont perdu la vie au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, en Ituri, au Haut-Uele, au Bas Uele, au Mai-Ndombe, au Kwilu et au Kwango à cause de la convoitise de nos richesses naturelles par le Rwanda et l'Ouganda et de l'inaction des gouvernants depuis 2006. Je pense aussi aux 7 millions de nos compatriotes déplacés internes dans leur propre pays ».

Le président de l’Ecide compatit avec tous les compatriotes, victimes de l'insécurité qui règne dans le pays, résultat des actions avilissantes des milices de certains partis politiques bien identifiés.

Hommages aux héros de l’indépendance et aux victimes de intolérance

Il a rendu dans son discours hommage aux sacrifices de ceux qui ont lutté pour la souveraineté, la liberté et la dignité des Congolais, notamment à Kimpa Vita, Simon Kimbangu, Patrice Lumumba, Joseph Kasa-Vubu, Etienne Tshisekedi, Joseph Malula et Laurent Monsengwo qui nous inspirent.

« En ce 30 juin 2024, j'ai une pensée pour nos frères et sœurs victimes de l'intolérance politique, injustement emprisonnés, comme Jean-Marc Kabund, Mike Mukebayi, Gloria Sengha, Robert Bunda et d'autres prisonniers. A ces vaillants combattants de la liberté, j'adresse mon soutien et mes encouragements. Tenez bon, les Congolais ne vous ont pas oubliés. Votre place est aux côtés de vos familles et du peuple congolais, en ce moment crucial où l'intensification de la lutte est essentielle pour nous affranchir des chaînes de la dictature ».

 Demande à Félix Tshisekedi d’intérioriser la vision ‘’le peuple d’abord’’

L’opposant Martin Fayulu demande à Félix-Antoine Tshisekedi, s'il a l'amour pour les Congolais et le Congo, de se raviser et d'intérioriser le slogan d'Etienne Tshisekedi : "Le Peuple d'abord". Le pays a besoin de la cohésion nationale. « Nous devons nous réunir avec toutes les parties prenantes, sous l'égide de nos pères spirituels, afin de trouver des solutions adéquates pour défendre notre pays contre les agressions extérieures et également garantir des élections transparentes, impartiales et apaisées qui permettront au pays d'avoir des dirigeants légitimes. Il ne s'agit pas de partager le pouvoir, mais de sauver le pays de la balkanisation, de mettre fin aux crises politiques récurrentes et d'assurer le bien-être de notre peuple qui souffre ».