Dans
le cadre de son mandat, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de
l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) assure un suivi
étroit de la situation des droits de l’homme et procède à des analyses des
tendances y relatives dans le pays. Ces tendances sont régulièrement partagées
avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire
en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme
documentées, et sont présentées mensuellement à la conférence de presse
bimensuelle des Nations Unies.
En
juillet 2020 le BCNUDH a documenté 739 violations des droits de l’homme sur
tout le territoire de la RDC, soit une augmentation de 10 % par rapport au mois
de juin (670 violations). Cette augmentation reflète une hausse du nombre de
violations attribuables à des agents de l’Etat (+13 %) ainsi que du nombre
d’atteintes commises par des combattants de groupes armés (+8 %). En
particulier, des militaires des Forces armées de la République démocratique du
Congo (FARDC) ont été responsables en juillet d’un nombre croissant de
violations dans les provinces du Nord-Kivu, du Tanganyika et du Kasaï Central.
Sur
l’ensemble du territoire, les agents de l’Etat sont responsables de 44 % des
violations documentées, dont les exécutions extrajudiciaires de 55 personnes,
dont au moins 11 femmes et deux enfants, tandis que 56 % ont été commises par
des combattants de groupes armés, dont les exécutions sommaires de 248
personnes, dont au moins 34 femmes et 11 enfants.
Plus
de 94 % des violations documentées en juillet ont été commises dans les
provinces affectées par les conflits (695 violations), entrainant la mort d’au
moins 294 civils, dont au moins 43 femmes et 13 enfants. Les groupes armés
restent les principaux auteurs avec 59 % des atteintes documentées. Parmi toutes
les parties au conflit, les principaux auteurs sont les militaires des Forces
armées de la République démocratique du Congo (FARDC) (24 %), tandis que parmi
les groupes armés ce sont les combattants Nyatura qui ont commis la majorité
des atteintes aux droits de l’homme documentées (22 %). La province du Nord-Kivu
demeure la plus affectée (383 violations, soit 55 % des violations commises
dans les provinces en conflit). Elle est suivie de l’Ituri (95 violations), des
trois provinces du Kasaï (81 violations), du Tanganyika (59 violations) et du
Sud-Kivu (51 violations) En juillet, 30 femmes ont été victimes de violences
sexuelles liées aux conflits, une diminution par rapport au mois précédent (52
victimes).
Dans
les provinces non affectées par les conflits, 44 violations des droits de
l’homme (6 % du total) ont été documentées. Les agents de la Police nationale
congolaise (PNC) en sont les principaux responsables (57 % des violations). Les
violations commises dans ces provinces ont été enregistrées dans le Kongo
Central (14 violations), le Haut-Katanga (13 violations), à Kinshasa (11
violations), dans la Lualaba (cinq violations) et le Haut-Lomami (une
violation).
En
juillet 2020, le BCNUDH a documenté 85 violations des droits de l’homme et des
libertés fondamentales en lien avec l’espace démocratique sur l’ensemble du
territoire, un chiffre similaire au mois précédent (89 violations). Les
principaux auteurs de ces violations demeurent les agents de la PNC (39
violations) suivis des militaires des FARDC (24 violations). Les violations les
plus rapportées concernent le droit à la liberté d’opinion et expression (22
violations) et le droit à la liberté et la sécurité de la personne (17
violations). Les membres d’organisations de la société civile (36 victimes) ont
été le plus ciblés.
En
juillet 2020, le BCNUDH a continué d’appuyer les juridictions militaires et
civiles dans le cadre de la lutte contre l’impunité. A titre indicatif, cinq
militaires des FARDC, deux agents de la PNC et 13 membres de groupes armés ont
été condamnés pour des violations des droits de l’homme sur l’ensemble du
territoire de la RDC.
En
juillet 2020, le BCNUDH a organisé ou pris part à au moins cinq activités de
renforcement de capacités des organisations de la société civile et des acteurs
étatiques et non-étatiques sur les droits de l’homme, parfois conjointement
avec d’autres sections de la MONUSCO et des partenaires externes. Au total, 336
personnes dont au moins 5 % de femmes ont participé à ces activités.
Enfin,
dans le cadre de son programme de protection, le BCNUDH a traité, sur l’ensemble
du territoire de la RDC, 31 cas de menaces et violations des droits de l’homme
à l’encontre de 55 personnes dont huit femmes, parmi lesquelles 36 défenseurs
des droits de l’homme, 11 journalistes et huit victimes.
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