Messieurs
les membres du Groupe de Soutien au Facilitateur,
Excellences,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames
Messieurs les représentants des organisations internationales,
Mesdames,
Messieurs les représentants des parties prenantes au Dialogue, Mesdames et
messieurs
A
l’orée de cette rencontre, qu’il me soit permis d’adresser mes vifs
remerciements aux autorités congolaises, aux partis politiques de la RDC,
Majorité présidentielle comme opposition, sans oublier la Société civile, pour
nous avoir toujours accueilli, toujours écouté, toujours accepté, même dans des
cas de divergence qui ne sauraient qu’être passagers. Je remercie le
Gouvernement et les plus hautes autorités de la RDC et le Président Kabila pour
la libération des détenus et la réouverture des chaînes de télévision,
conformément à la liste transmise à lui le 4 Août 2016, par l’opposition par le
truchement de l’Union Européenne.
Il va sans dire que beaucoup reste à faire.
Nous remettrons cent fois, mille fois, sur le métier, l’ouvrage essentiel,
jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un seul détenu politique dans les prisons et que
les chaînes de télévision et de radio puissent l’une après l’autre, recommencer
à émettre. Le Gouvernement ne peut s’arrêter en si bon chemin! Nous
l’encourageons vivement à faire plusieurs autres pas, toujours vers l’avant. Ma
reconnaissance va également aux membres de la Conférence internationale sur la
région des Grands Lacs, à M. Maman SIDIKOU en particulier, le Représentant
Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies en RDC en particulier, qui a
mis à notre disposition tout le soutien matériel et logistique dont nous avions
toujours eu besoin. Ma profonde gratitude va à tous les autres membres du
Groupe de Soutien, surtout ceux qui viennent de loin et qui ont démontré leur
engagement pour cette cause qui est la nôtre, une cause sacrée, une cause
incontournable. Comment ne pas souligner en particulier le rôle si primordial
des Eglises, toujours aux aguets, toujours à l’affût de toutes les
circonstances pour agir dans le sens du nivellement des obstacles, pour
l’affirmation de la compréhension mutuelle et de la fraternité, comme une vraie
mère et une authentique éducatrice. (Mater et Magistra)
Je
tiens à exprimer à vous tous, mes sincères remerciements pour avoir bien voulu
honorer de votre présence la cérémonie du lancement officiel de la première
étape du processus de dialogue inclusif en RDC, à travers les travaux du Comité
préparatoire. Je suis réconforté de constater la présence effective des
représentants de toutes les trois composantes des parties prenantes au dialogue,
à savoir la Majorité présidentielle, l’Opposition politique, même si elle n’est
pas complète, et la Société civile. Je suis d’autant plus satisfait que je
constate une représentation effective des différentes composantes de la société
congolaise, notamment les femmes et les jeunes. Votre présence ici dénote votre
engagement pour le dialogue, la cohésion et l’avancement harmonieux de votre
pays, cette grande Nation qu’est la République Démocratique du Congo (RDC).
Mais comment ne pas saluer ce jour qui nous réunit dans cette enceinte, dans
une atmosphère chargée d’espérance et tissée de justes et légitimes attentes.
Comment ne pas considérer que notre seule présence dans cette salle est un
geste significatif de décision et de résolution adressée à la patrie congolaise
et à la nation africaine. Comment ne pas se réjouir que le Dialogue longtemps
espéré, toujours reporté, s’ouvre enfin dans cette cité de Kinshasa dont on ne
vante plus les atours. Mais comment ne pas souligner pour le regretter, que la
famille congolaise ne soit pas entièrement réunie dans la maison commune, notre
patrimoine à tous, sachant que les portes largement ouvertes de notre enceinte
sont prêtes à accueillir à tout moment, nos frères encore absents, à qui nous
tendons les paumes ouvertes de la fraternité. Aujourd’hui ou demain, ils seront
toujours les bienvenus et nous nous organiserons pour qu’en toute circonstance,
ils aient la parole sur tous les thèmes inscrits à l’ordre à jour, y compris
ceux qui auront été déjà traités. Cette séance que nous ouvrons ne marque pas
une rupture mais le début d’un processus qui permettra tous les contacts,
autorisera toutes les passerelles, voire même les chuchotements, pourvu que nous
arrivions à réunir toute la grande famille congolaise autour d’un idéal commun,
la sauvegarde de la Patrie. Mesdames et messieurs les représentants des Parties
au dialogue; Votre sélection par vos mandants respectifs pour les représenter
aux travaux du Comité préparatoire du dialogue doit être perçue à la fois comme
un honneur mais surtout, comme une grande responsabilité. La responsabilité de
définir les bases d’un processus de dialogue inclusif autour du thème central
de l’organisation d’élections pacifiques, crédibles et transparentes,
conformément à la Constitution congolaise et aux instruments normatifs
régionaux et internationaux pertinents, dont la Charte africaine de la
démocratie, des élections et de la gouvernance.
En
ce moment ou nous procédons au lancement de vos travaux, qu’il me soit permis
de rappeler ce qui est, très concrètement, attendu de vous. Pour ce processus
de dialogue qui se tiendra conformément à la Constitution congolaise et à la
Résolution 2277 du 30 mars 2016 du Conseil de sécurité des Nations unies, le
Comité préparatoire a pour objectif principal de préparer les aspects
normatifs, matériels et logistiques du Dialogue national. Comme j’ai eu à le
dire dans un passé récent, le Comité préparatoire n’a pas pour vocation de
traiter des questions de fond. Il reviendra à l’Instance même du dialogue de
débattre de ces questions et de prendre les décisions qui constitueront la base
consensuelle de l’exercice du pouvoir en RDC. Mais votre rôle est très
important, dans la mesure où vos réflexions et recommandations serviront de
base, dans une large mesure aux travaux du Dialogue à proprement parler. C’est
en mesurant cette tâche exaltante à tous égards et grâce aux consultations que
j’ai menées avec vous, depuis plus de six mois maintenant, que j’ai fait
préparer un « avant projet » de document qui énonce des principes et des
références pouvant servir de base au dialogue. Ce document a été préparé, dans
un premier temps, par un groupe de travail que j’ai mis sur pied en mai 2016,
composé de personnalités issues de la société civile congolaise qui sont parmi
vous aujourd’hui. Il a été peaufiné et finalisé par mon équipe technique. Ce
document, que nous allons vous présenter sous peu, propose des éléments
méthodologiques et normatifs, des modalités du déroulement du dialogue, une
liste de sujets pouvant figurer à l’ordre du jour du Dialogue, des règles de
base et un régime disciplinaire ainsi que des éléments pratiques nécessaires
pour la création d’un cadre propice au Dialogue. Il vous appartient, très
logiquement, en tant que représentants dument mandatés par les Parties au
dialogue, d’amender, de compléter et de valider cet avant-projet de document.
C’est à l’issue de cet exercice que ce document sera porté à la connaissance du
public et que la date du début du Dialogue Politique National inclusif sera rendue
publique.
Mesdames
et messieurs ; Vos travaux sont d’une importance certaine. Vous serez les
ingénieurs et les architectes du dialogue, car il vous revient de dessiner son
plan, de prévoir ses piliers, de définir les quantités de matériaux devant soutenir
cet édifice. Je ne doute pas un seul instant que vous mesurez, à sa juste
valeur, la portée des responsabilités qui vous incombent, conscients que
personne ne sortira vainqueur d’une crise politique à laquelle l’absence de
dialogue pourrait nous conduire. Sachez que moi et mon équipe d’appui ainsi que
les partenaires du Groupe de soutien à la facilitation, sommes à votre
disposition pour vous appuyer tout au long de vos délibérations. Cette mission
commune, nous devons la réussir. Nous devons la réussir pour le Congo et son
peuple qui mérite de vivre en paix ; Nous devons la réussir pour toute
l’Afrique qui nous regarde ; Nous devons la réussir pour envoyer au reste du
monde le message suivant : la République Démocratique du Congo reste et demeure
une grande nation, capable de prendre en charge, comme par le passé, son propre
destin. Je suis confiant, pour ma part que les hommes et les femmes de qualité
que vous êtes, saurez aider à relever ces défis, car vous le savez et Frantz
Fanon l’a dit, «Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa
mission, la remplir ou la trahir. » Nous ne sommes pas ici pour trahir le Congo
et encore moins l’Afrique notre mère. Nous sommes ici pour bâtir l’avenir, pour
construire un vivre-ensemble sans cesse renouvelé, dans la foi, la justice, la
solidarité et l’amour de la Patrie. Vive la République Démocratique du Congo !
Que Dieu bénisse l’Afrique !
Je
vous remercie.
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