Kinshasa, le 17 janvier 2015 – L’Association Congolaise
pour l’Accès à la Justice (ACAJ), la Ligue Congolaise contre la Corruption
(LICOF) et Justicia ASBL, toutes organisations de défense des droits de l’homme
de la RDC, appellent le Gouvernement congolais à prendre les mesures qui
s’imposent pour faire encadrer la manifestation des partis de l’opposition et
des organisations de la société civile de ce lundi 19 janvier 2015 par la
police.
Les
partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile ont
appelé la population de Kinshasa à manifester ce lundi 19 janvier 2015, à
partir de 8 heures du matin, devant le siège du Parlement, pour protester
contre l’adoption du projet de loi électorale qui subordonne l’organisation des
élections présidentielle et législatives par le recensement et subtilement
assure la prolongation du mandat du Président Joseph KABILA après 2016.
Le
Gouvernement doit laisser les organisateurs de cette manifestation intervenir
librement en direct ou faire passer leurs messages de sensibilisation de la
population dans les medias publics à savoir la RTNC. Les partis politiques de
l’opposition et les organisations de la société civile n’y ont pas accès en
dépit de leurs réclamations.
Nos
organisations condamnent avec fermeté la coupure des signaux des chaines de
télévision de CKTV (appartenant à M. Jean –Pierre BEMBA) et de Elykia (appartenant à l’Eglise
catholique) à Kinshasa depuis vendredi 16 janvier 2015 vers 22 heures sur ordre
du Gouvernement.
« L’exercice du droit de manifester publiquement et
pacifiquement est une action essentielle dans une société démocratique, car il
permet aux citoyens de se regrouper et d’agir collectivement pour promouvoir et
défendre leurs intérêts et convictions. Ce droit est particulièrement
indispensable dans le domaine politique et social, et s’il est obstrué les
différentes tendances politiques et sociales ne pourront pas s’organiser ou
présenter leurs revendications aux gouvernants », a déclaré Me Georges
KAPIAMBA, Président de l’ACAJ.
« Il est particulièrement important que l’exercice de
ce droit, qui correspond au droit de participer à la vie politique et social de
son pays, ne soit pas restreint le 19 janvier 2015 par le gouvernement à
travers les forces de sécurité comme l’a été les 11 et 12 janvier 2015 »,
a-t-il ajouté.
« Les manifestations et réunions privées sont
totalement libres et soumises à aucune formalité préalable au terme de la
législation congolaise. Le régime de l’autorisation préalable a été déjà abrogé
par la constitution. Les autorités doivent s’abstenir de tout acte susceptible
de gêner le déroulement de la manifestation de l’opposition et des
organisations de la société civile de ce lundi 19 janvier 2015 », a
déclaré M. Oscar RACHIDI, Président de la LICOF.
« Le Ministre de l’Intérieur, le Ministre de la
défense nationale, et les commandants de la police ainsi que l’armée seront,
individuellement et pénalement, tenus responsables, en tant que plus hauts
responsables hiérarchiques, au cas où il y aurait des attaques et violations
des droits des droits de l’homme commis contre les manifestants le 19 janvier
2015. Ces actions pourront être intentées contre eux au niveau national ou international, a déclaré Me
Timothée MBUYA, Directeur Exécutif de JUSTICIA ASBL.
Par ailleurs, nos organisations sont aussi préoccupées par
les informations qui font état de la projection d’une contre manifestation,
projetée par certaines personnes, en vue de perturber celle de l’opposition et
des organisations de la société civile le même jour !
Nos organisations appellent vivement les autorités
gouvernementales à plus de responsabilité de manière à ce que celle de
l’opposition et des organisations de la société civile ne soit ni empêchée, ni
perturbée par qui que ce soit.
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