ASADHO
B.P.16737
KINSHASA 1
R.D. Congo
Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme
African Association for the Defense of Human Rights
Kinshasa, le 9 janvier 2015
Aux Démocrates de la Majorité Présidentielle
République Démocratique du Congo.
Concerne : S’opposer au troisième mandat du Président Joseph KABILA est une affaire de tous.
Mesdames et Messieurs,
Dans un article publié par nous en 2014 et intitulé « Et si le Président Joseph changeait la constitution pour se maintenir au pouvoir après 2016 », nous demandions à tous les démocrates de la Majorité Présidentielle de se désolidariser de tous leurs collègues qui veulent que le Président Joseph KABILA se représente en 2016 en violation de la Constitution.
Dans le même article, nous rappelions aux membres de la Majorité Présidentielle ceci : « Nous en profitons pour rappeler aux démocrates de la majorité présidentielle que c’est seulement un régime respectueux des principes démocrates qui peut assurer la protection et la survie tant à ceux qui sont au pouvoir qu’à ceux qui n’y sont pas. Un régime qui foule aux pieds les principes démocratiques, quelles qu’en soient les raisons, est un régime dangereux pour tous ». Ceci est une vérité incontestable.
Depuis cet appel, nous constatons que plusieurs membres de la Majorité Présidentielle se prononcent contre un troisième mandat du Président Joseph KABILA, ce qui contribue énormément à la consolidation de la culture de démocratie et ouvre des perspectives pour l’alternance au pouvoir en 2016.
Nous nous devons de reconnaitre que le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) a été le premier parti politique de la Majorité Présidentielle qui s’est opposé à la ligne de conduite que les ténors du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie(PPRD) , tels que Messieurs Aubin MINAKU et Evariste BOSHAB voulaient imposer en rapport avec la révision de la Constitution, et a réclamé un débat au sein de la Majorité Présidentielle sur cette question.
Etant donné que le débat démocratique n’a jamais été au rendez-vous lors des réunions qui se tiennent à KINGAKATI, où seul le Président Joseph KABILA communique son point de vue à tous les partis politiques de la Majorité Présidentielle sans donner à d’autres membres de la Majorité l’occasion de dire ce qu’ils pensent, il y a lieu de féliciter les responsables du MSR pour leur courage politique. Malgré qu’ils ne soient pas allés jusqu’au bout de leur logique, en maintenant leur opposition à un autre mandat du Président de la République ou en quittant la Majorité Présidentielle à cause de divergence de vue, le MSR est pour l’histoire le seul parti politique qui a osé.
Depuis cet incident, d’autres personnalités de la Majorité ont continué à prendre leur distance vis-à-vis de la révision de la Constitution. Le cas le plus frappant est celui de Monsieur Jean Claude MMUYAMBO, Président de la Solidarité Congolaise pour la Démocratie et le Développement qui s’est prononcé courageusement contre la révision de la constitution et contre un autre mandat pour le Président Joseph KABILA. Tirant conséquence de cette position, il a quitté la Majorité Présidentielle.
Quelles que soient les raisons qui l’ont poussé à prendre pareille position, il a lieu de souligner le courage de cet homme qui a pris le risque de dire tout haut ce que beaucoup de membres de la Majorité disent tout bas. Pour cette étape vers la consolidation de la démocratie en République Démocratique du Congo, Monsieur Jean Claude MUYAMBO est entré de l’histoire par la grande porte.
Les déclarations faites, au mois de décembre 2014 à Lubumbashi, par Messieurs Moise KATUMBI CHAPWE et Gabriel KYUNGU WA KUMWANZA, respectivement Gouverneur de la province du Katanga et Président de l’Assemblée provinciale, ont aussi appuyé la thèse que nous avons toujours défendue et selon laquelle un autre mandat du Président Joseph KABILA ne conduirait le pays qu’à des troubles socio – politiques inutiles.
Les représailles (la fermeture de sa télévision…)dont Monsieur MUYAMBO est victime de la part du Gouvernement et les intimidations que subissent d’autres personnalités de la Majorité présidentielle qui se prononcent contre le troisième mandat du Président Joseph KABILA, de la part de la Police Nationale Congolaise, des Services de sécurité ou de la justice, ou des inconnus, sont une preuve que la Majorité au pouvoir n’est pas prête à jouer le jeu de la démocratie jusqu’au bout. Elle veut imposer une démocratie taillée sur mesure tant en son sein qu’à tous les citoyens congolais, ce que les démocrates n’accepteront jamais.
Nous rappelons aux agents de la Police Nationale Congolaise, des Services de sécurité et des parquets qui exécutent des ordres manifestement illégaux, d’où qu’ils viennent, et qui portent atteinte aux droits fondamentaux des autres congolais qu’ils rendront compte de leurs actes un jour ou un autre.
L’ASADHO et d’autres institutions de protection des droits humains documentent au jour le jour toutes les atteintes aux droits fondamentaux qu’ils commettent dans l’exercice de leur fonction.
Nous les appelons à agir dans les limites de la loi et à laisser les congolais quelle que soit leur appartenance politique s’exprimer librement sur les questions d’intérêt national dont celui relatif à la révision de la constitution et à l’alternance politique.
Il n’est pas superflu de rappeler aux acteurs politiques de la Majorité Présidentielle que le camp qui s’oppose à un troisième mandat du Président Joseph KABILA ne fait que s’agrandir. Il est temps que ceux qui hésitent encore rejoignent les forces sociales et politiques qui luttent pour la consolidation de la démocratie et l’alternance politique en République Démocratique du Congo. Attendre encore risque d’être tard voire même trop tard.
Nous rappelons à ceux qui rejoignent le camp de ceux qui luttent pour l’instauration d’une vraie démocratie en République Démocratique du Congo que notre combat a un seul objectif, c’est de consolider le régime démocratique mis en place par la Constitution de 2006.
Mesdames et Messieurs,
N’attendez plus. N’ayez pas peur des poursuites judiciaires ou de la prison. Tout leader politique ou de la société civile qui milite pour un régime démocratique doit se mettre en tête qu’il peut être victime de n’importe quelle injustice, voire aller injustement en prison, s’il est face à un régime qui ne respecte pas les principes élémentaires qui fondent un régime démocratique.
Notre appel est de vous inviter à vous désolidariser de ceux qui veulent donner au Président Joseph KABILA un troisième mandat. Un mandat de plus pour le Président Joseph KABILA, ce n’est pas possible !
Les générations futures ne pardonneront pas notre silence face à des enjeux aussi importants pour l’avenir de notre pays.
Veuillez recevoir, Mesdames/Messieurs, mes salutations de profond respect.
Pour l’ASADHO
Me Jean Claude KATENDE
Président National
B.P.16737
KINSHASA 1
R.D. Congo
Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme
African Association for the Defense of Human Rights
Kinshasa, le 9 janvier 2015
Aux Démocrates de la Majorité Présidentielle
République Démocratique du Congo.
Concerne : S’opposer au troisième mandat du Président Joseph KABILA est une affaire de tous.
Mesdames et Messieurs,
Dans un article publié par nous en 2014 et intitulé « Et si le Président Joseph changeait la constitution pour se maintenir au pouvoir après 2016 », nous demandions à tous les démocrates de la Majorité Présidentielle de se désolidariser de tous leurs collègues qui veulent que le Président Joseph KABILA se représente en 2016 en violation de la Constitution.
Dans le même article, nous rappelions aux membres de la Majorité Présidentielle ceci : « Nous en profitons pour rappeler aux démocrates de la majorité présidentielle que c’est seulement un régime respectueux des principes démocrates qui peut assurer la protection et la survie tant à ceux qui sont au pouvoir qu’à ceux qui n’y sont pas. Un régime qui foule aux pieds les principes démocratiques, quelles qu’en soient les raisons, est un régime dangereux pour tous ». Ceci est une vérité incontestable.
Depuis cet appel, nous constatons que plusieurs membres de la Majorité Présidentielle se prononcent contre un troisième mandat du Président Joseph KABILA, ce qui contribue énormément à la consolidation de la culture de démocratie et ouvre des perspectives pour l’alternance au pouvoir en 2016.
Nous nous devons de reconnaitre que le Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) a été le premier parti politique de la Majorité Présidentielle qui s’est opposé à la ligne de conduite que les ténors du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie(PPRD) , tels que Messieurs Aubin MINAKU et Evariste BOSHAB voulaient imposer en rapport avec la révision de la Constitution, et a réclamé un débat au sein de la Majorité Présidentielle sur cette question.
Etant donné que le débat démocratique n’a jamais été au rendez-vous lors des réunions qui se tiennent à KINGAKATI, où seul le Président Joseph KABILA communique son point de vue à tous les partis politiques de la Majorité Présidentielle sans donner à d’autres membres de la Majorité l’occasion de dire ce qu’ils pensent, il y a lieu de féliciter les responsables du MSR pour leur courage politique. Malgré qu’ils ne soient pas allés jusqu’au bout de leur logique, en maintenant leur opposition à un autre mandat du Président de la République ou en quittant la Majorité Présidentielle à cause de divergence de vue, le MSR est pour l’histoire le seul parti politique qui a osé.
Depuis cet incident, d’autres personnalités de la Majorité ont continué à prendre leur distance vis-à-vis de la révision de la Constitution. Le cas le plus frappant est celui de Monsieur Jean Claude MMUYAMBO, Président de la Solidarité Congolaise pour la Démocratie et le Développement qui s’est prononcé courageusement contre la révision de la constitution et contre un autre mandat pour le Président Joseph KABILA. Tirant conséquence de cette position, il a quitté la Majorité Présidentielle.
Quelles que soient les raisons qui l’ont poussé à prendre pareille position, il a lieu de souligner le courage de cet homme qui a pris le risque de dire tout haut ce que beaucoup de membres de la Majorité disent tout bas. Pour cette étape vers la consolidation de la démocratie en République Démocratique du Congo, Monsieur Jean Claude MUYAMBO est entré de l’histoire par la grande porte.
Les déclarations faites, au mois de décembre 2014 à Lubumbashi, par Messieurs Moise KATUMBI CHAPWE et Gabriel KYUNGU WA KUMWANZA, respectivement Gouverneur de la province du Katanga et Président de l’Assemblée provinciale, ont aussi appuyé la thèse que nous avons toujours défendue et selon laquelle un autre mandat du Président Joseph KABILA ne conduirait le pays qu’à des troubles socio – politiques inutiles.
Les représailles (la fermeture de sa télévision…)dont Monsieur MUYAMBO est victime de la part du Gouvernement et les intimidations que subissent d’autres personnalités de la Majorité présidentielle qui se prononcent contre le troisième mandat du Président Joseph KABILA, de la part de la Police Nationale Congolaise, des Services de sécurité ou de la justice, ou des inconnus, sont une preuve que la Majorité au pouvoir n’est pas prête à jouer le jeu de la démocratie jusqu’au bout. Elle veut imposer une démocratie taillée sur mesure tant en son sein qu’à tous les citoyens congolais, ce que les démocrates n’accepteront jamais.
Nous rappelons aux agents de la Police Nationale Congolaise, des Services de sécurité et des parquets qui exécutent des ordres manifestement illégaux, d’où qu’ils viennent, et qui portent atteinte aux droits fondamentaux des autres congolais qu’ils rendront compte de leurs actes un jour ou un autre.
L’ASADHO et d’autres institutions de protection des droits humains documentent au jour le jour toutes les atteintes aux droits fondamentaux qu’ils commettent dans l’exercice de leur fonction.
Nous les appelons à agir dans les limites de la loi et à laisser les congolais quelle que soit leur appartenance politique s’exprimer librement sur les questions d’intérêt national dont celui relatif à la révision de la constitution et à l’alternance politique.
Il n’est pas superflu de rappeler aux acteurs politiques de la Majorité Présidentielle que le camp qui s’oppose à un troisième mandat du Président Joseph KABILA ne fait que s’agrandir. Il est temps que ceux qui hésitent encore rejoignent les forces sociales et politiques qui luttent pour la consolidation de la démocratie et l’alternance politique en République Démocratique du Congo. Attendre encore risque d’être tard voire même trop tard.
Nous rappelons à ceux qui rejoignent le camp de ceux qui luttent pour l’instauration d’une vraie démocratie en République Démocratique du Congo que notre combat a un seul objectif, c’est de consolider le régime démocratique mis en place par la Constitution de 2006.
Mesdames et Messieurs,
N’attendez plus. N’ayez pas peur des poursuites judiciaires ou de la prison. Tout leader politique ou de la société civile qui milite pour un régime démocratique doit se mettre en tête qu’il peut être victime de n’importe quelle injustice, voire aller injustement en prison, s’il est face à un régime qui ne respecte pas les principes élémentaires qui fondent un régime démocratique.
Notre appel est de vous inviter à vous désolidariser de ceux qui veulent donner au Président Joseph KABILA un troisième mandat. Un mandat de plus pour le Président Joseph KABILA, ce n’est pas possible !
Les générations futures ne pardonneront pas notre silence face à des enjeux aussi importants pour l’avenir de notre pays.
Veuillez recevoir, Mesdames/Messieurs, mes salutations de profond respect.
Pour l’ASADHO
Me Jean Claude KATENDE
Président National
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