Le Commissaire européen au Développement,
Andris Piebalgs, et le Ministre belge de la Coopération au Développement,
Jean-Pascal Labille, ont pris connaissance de l’enquête du Guardian publiée le
3 mars dernier relative aux activités de l’entreprise pétrolière SOCO dans la
région des Grands Lacs, et plus particulièrement dans le parc des Virunga.
Cette enquête fait état de propos qui se veulent rassurants selon SOCO.
Ainsi, l’entreprise britannique serait actuellement en phase de «
pré-exploration », « et à des années du début de toute phase de développement
». En outre, SOCO indique que sa zone d’intérêt dans le Parc des Virunga - et
pour laquelle SOCO dit disposer d’un permis d’exploration octroyé par les
autorités congolaises - serait distinctement séparée - « tant sur le plan de
l’altitude, de la distance que de la limite de la concession accordée à
l’entreprise » - des sites particulièrement sensibles du fait de la faune
notamment.
Actuellement en mission en RDC et au terme d’une visite du Parc des
Virunga, le Commissaire européen et le Ministre belge ont été interpellés par
les faits qui leur ont été rapportés par la fédération des organisations
civiles du parc.
Ces organisations rapportent en effet être victimes d’un certain nombre
de menaces physiques et dénoncent la violation de nombreuses dispositions réglementaires
imposées par l’Etat congolais en matière d’exploration des ressources
pétrolières de la zone.
Pour MM. Piebalgs et Labille, le site des Virunga étant classé
Patrimoine Mondial de l’Humanité, les autorités quelles qu’elles soient sont
tenues de respecter des engagements internationaux. En outre, la loi congolaise
interdit la présence d’industries extractives dans les parcs nationaux.
L’exploitation de pétrole dans le Parc des Virunga pourrait dès lors constituer
une violation des lignes directrices de l’OCDE (Organisation de Coopération et
de Développement Economique) pour les multinationales.
En outre, l’exploitation pétrolière constituerait un risque de pollution
majeur pour le site, situé non loin des sources du Nil.
C’est dans ce contexte que le Commissaire européen Andris Piebalgs et le
Ministre belge Jean-Pascal Labille en appellent, d’une part, aux actionnaires
de l’entreprise SOCO - dont l’article du Guardian fait état de la volonté de
respecter les normes internationales en vigueur - et, d’autre part, aux
autorités compétentes afin que soient entreprises dans les plus brefs délais
l’ensemble des actions utiles qui permettraient de s’assurer du respect par
l’entreprise SOCO de l’ensemble des normes strictes auxquelles elle est tenue
de répondre compte tenu de ses activités pétrolières.
Enfin, le Commissaire européen et le Ministre belge seront
particulièrement attentifs à la portée du projet de loi congolais relatif aux
hydrocarbures, actuellement en discussion, afin de s’assurer de la pleine
clarté des dispositions qui y figureront.
Du fait de l’importance du Parc pour le développement de l’est de la
RDC, il est nécessaire d’assurer toute la clarté sur les activités qui y sont
menées et qui seraient potentiellement de nature à menacer durablement son
essor.
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