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mardi 14 septembre 2021

Les agents de l’administration des prisons recommandent à l’Etat des réformes du système pénitentiaire de la Rdc

C’est dans le cadre de renforcement des institutions pénitentiaires de la Rdc et l’appui au processus de la réforme, la Monusco a appuyé du 6 au 27 décembre 2020, une mission de formation des cadres de l’administration pénitentiaire civile et militaire. C’est dans ce contexte que le vice-ministre de la Justice, Amato Mirindi Bayubasire, a présidé le 14 septembre 2021 une séance de restitution des cadres pénitentiaires après le stage d’immersion dans les services pénitentiaires du Sénégal.

Durant trois semaines, les 10 cadres dont 3 femmes et accompagnés d’un conseiller pénitentiaire de l’unité pénitentiaire de la Monusco, ont suivi un stage d’immersion dans les différents services de l’administration pénitentiaire de la République du Sénégal. Ils ont eu l’occasion d’échanger avec leurs homologues sénégalais sur des questions de gestion ainsi que celles de la réforme des systèmes pénitentiaires.

Rendre compte des connaissances acquises et expériences échangées lors de la mission, de susciter l’attention des autorités sur l’urgence de mise en œuvre de la réforme pénitentiaire et d’attirer l’attention des autorités sur des mesures urgentes à prendre pour améliorer le rendement pénitentiaire et mieux assurer les droits de détenus. Ce sont là les objectifs de ce stage.

Le superviseur au service de greffe de la Prison Centrale de Makala, Gloire Ndombe, a déclaré que cette formation a été inscrite dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme de l’administration pénitentiaire en Rdc. « Nous revenons avec ce que nous avons appris pour pouvoir le mettre en pratique en Rdc pour le bon fonctionnement de l’administration pénitentiaire. Au Sénégal, le recrutement des ressources humaines est très bien structuré. Les agents pénitentiaires sont recrutés sur base des critères de sélections préétablis. Ces critères sont respectés ».

 

Au cours de la séance de restitution, la première recommandation que « nous formulons auprès du gouvernement est d’abord de structurer l’administration pénitentiaire congolaise, de structurer tout le système pénitentiaire et tenir compte des critères de sélection par rapport au recrutement. Mais aussi encourager les agents parce qu’au Sénégal, les agents ont une entière satisfaction de leurs rémunérations. C’est l’un des facteurs qui permettra à l’administration pénitentiaire congolaise d’avancer ».

« Au Sénégal, les bonnes pratiques des agents sont encouragées. La situation carcérale des détenus est très bien maitrisée. Les détenus qui entrent en prison en tant que délinquants, après leur libération ils sont bien formés. Il y a des détenus qui font leur examen d’Etat. Ils participent à des formations et des séances d’éducation. Ce qui réduit le taux de récidivisme au sein de l’administration pénitentiaire du Sénégal ».

Recommandations à court terme ou soit dans les six mois à la Présidence de la République, c’est de nommer le directeur général et le directeurs centraux, à l’Assemblée nationale d’adopter deux lois  sur les principes fondamentaux relatifs au régime pénitentiaire en Rdc, d’inscrire les besoins réels de l’administration pénitentiaire dans le budget 2022, au gouvernement de signer urgemment le décret portant organisation et fonctionnement d’une Direction générale de l’administration pénitentiaire et enfin à la Direction de service pénitentiaire et Direction d’administration militaire de structurer ces directions.

Recommandations à moyen terme soit dans une année à l’Assemblée nationale, au gouvernement à travers le ministère de la Justice de doter la Direction générale de l’administration pénitentiaire d’un budget autonome. Il revient au Premier ministre de signer un décret portant mesure d’application de la loi sur le régime pénitentiaire de la Rdc. Au gouvernement à travers le ministre de la Justice et le ministère des Affaires étrangères d’établir la corporation avec l’ENAP Sénégal pour la formation des personnels pénitentiaires de la Rdc.

A la Direction générale l’administration pénitentiaire d’élaborer un plan de recrutement d’élaborer un plan de recrutement et de déploiement du personnel pénitentiaire formé et aussi d’élaborer un plan de réinsertion sociale de détenus et un plan de construction des établissements pénitentiaires.

Recommandations à long terme soit dans trois ans, de construire au moins trois prisons de haute sécurité, de construire au moins deux prisons pour femmes, de construire au moins deux hôpitaux de malades de longue durée et l’autonomisation de la Direction générale de l’administration pénitentiaire  par la construction d’une siège de la Direction générale et des directions régionales.

mercredi 8 septembre 2021

Les États-Unis contribuent à hauteur de 38 millions de dollars de l’alphabétisation des enfants congolais

« Nous savons que l'alphabétisation dans les premières années d’apprentissage est le fondement sur lequel tout apprentissage futur est construit. Une vérité universelle a émergé d'innombrables études : les enfants qui savent bien lire au cours des premières années de leurs études obtiennent de meilleurs résultats à l'école et sont mieux équipés pour occuper les emplois de l'avenir ». C’est ce qu’a annoncé le 8 septembre 2021 un communiqué émis par l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa.

L'alphabétisation en bas âge fournit une base solide sur laquelle la RDC peut continuer à se doter d’une main-d'œuvre instruite pour soutenir son économie croissante fondée sur le savoir. C'est l'avenir envisagé dans le Partenariat privilégié pour la paix, la prospérité et la préservation de l'environnement conclu par les États-Unis et la RDC : une économie florissante et prospère en RDC, fondée sur une population dotée de l'instruction, de la formation et des outils nécessaires pour en faire une réalité.

Grâce à ACCELERE !, un partenariat de 180 millions de dollars qui s'est conclu avec succès en 2021, l'USAID et le Foreign, Commonwealth, and Development Office (FCDO) du Royaume-Uni ont uni leurs efforts pour permettre à plus d'un million d'enfants congolais d'acquérir les compétences nécessaires à la vie. L'USAID poursuit ces efforts à travers le Projet de développement intégré de la jeunesse, offrant aux jeunes la possibilité de renforcer leur résilience grâce à l'accès à des opportunités d'apprentissage non traditionnel, de communauté et d'engagement économique.

Très récemment, l'USAID a lancé Elimu ni Jibu - un projet d'éducation en réponse aux situations d'urgence pour permettre aux enfants et aux jeunes d'acquérir les compétences socio[1]émotionnelles nécessaires à leur résilience. Le portefeuille éducatif soutenu par les États-Unis s'est également élargi avec la naissance de deux autres nouveaux programmes post-ACCELERE ! Projets : Sasa Tunasoma et Alphabétisation fondamentale pour une meilleure résilience éducative (FLIER).

Sasa Tunasoma soutiendra le développement des compétences d'alphabétisation et d'apprentissage socio-émotionnel des enfants âgés de six à neuf ans au Sud-Kivu, y compris les jeunes enfants vivant avec handicap, les peuples autochtones et les filles. Dans le même temps, FLIER vise à répondre aux besoins éducatifs des enfants vivant dans les provinces de l'Equateur, du Tanganyika et de l'Ituri, ainsi que des enfants vivant dans la périphérie de Kinshasa.

Sasa Tunasoma et FLIER représentent tous deux un investissement de 38 millions de dollars du gouvernement des États-Unis pour combler les lacunes en matière d'éducation parmi les groupes autochtones et d’autres groupes marginalisés en RDC. A l'occasion de la Journée internationale de l'alphabétisation, « nous célébrons notre réussite commune en tant que partenaires, mais nous ne perdons pas de vue le fait qu'il reste encore un long chemin à parcourir ».

Le gouvernement des États-Unis s'engage à redoubler d'efforts pour donner aux enfants et aux jeunes congolais l'instruction qu'ils méritent pleinement pour construire l'avenir que nous savons possible.

mercredi 25 août 2021

L’UNICEF a recensé 490 cas de peste entre 2020 et 2021, avec 20 décès en Ituri

La pauvreté, le conflit et les déplacements font que les enfants sont exposés à de nouvelles épidémies de peste bubonique dans la région de l’Ituri, dans l’est de la RDC – UNICEF. Cette maladie, facilement traitable avec des antibiotiques, fait son retour en raison de la combinaison de la pauvreté et de l’insécurité persistante.

L’UNICEF est de plus en plus préoccupé par l’impact sur les enfants d’une résurgence de la peste bubonique dans la province orientale de l’Ituri, en République démocratique du Congo. De nouvelles recherches, soutenues par l’UNICEF, dans trois zones de santé de l’Ituri montrent que les enfants sont particulièrement exposés au risque de contracter la peste, qui, ces derniers mois, a fait un retour en force pour la première fois en plus de dix ans.

Les chiffres publiés pour les trois zones de santé de Biringi, Rethy et Aru - où l’UNICEF a concentré ses recherches - montrent qu’il y a eu L’UNICEF a recensé 490 cas de peste entre 2020 et 2021, avec 20 décès.  Les chiffres montrent que sur la même période, 578 cas et 44 décès liés à la peste ont été recensés dans toute la province de l’Ituri.

L’Ituri est l’un des rares endroits au monde - dont Madagascar et le Pérou - où des cas de peste continuent d’être signalés. La dernière épidémie diffère des précédentes car des cas de peste bubonique et de peste pneumonique hautement infectieuse - qui se transmet d’une personne à l’autre par voie aérienne - ont été signalés dans des zones précédemment exemptes de la maladie, près de la frontière avec le Sud-Soudan et l’Ouganda, à l’est de la province. Les fréquents déplacements de population et l’insécurité dans la région créent un risque considérable de transmission transfrontalière.

Les épidémies de peste sont souvent attribuées aux mauvaises pratiques d’assainissement et d’hygiène qui attirent les rats porteurs de puces dans les villages à la recherche de nourriture, infectant ainsi les personnes dans leurs maisons.

Ce qui est vraiment inquiétant ici, c’est que nous avons des cas de peste signalés dans des zones qui n’avaient pas connu de cas depuis plus de 15 ans, et beaucoup plus de cas dans des zones où il y en avait très peu ou pas du tout auparavant, a déclaré Izzy Scott Moncrieff, superviseur de terrain de la cellule d’analyse des sciences sociales (CASS) de l’UNICEF. Il y a de graves conséquences pour les enfants car ils sont plus exposés aux facteurs de risque de la peste, a-t-elle ajouté.

Mme Scott Moncrieff a déclaré que la peste est principalement transmise dans les zones rurales par les puces portées par les rats sauvages.  Les rongeurs viennent dans les villages à la recherche de nourriture, ce qui permet aux puces d’infecter les animaux domestiques et le bétail avant que la maladie ne soit finalement transmise aux humains par les piqûres de puces.

La peste peut frapper particulièrement durement les familles les plus pauvres. Celles qui sont également vulnérables à des maladies comme le paludisme – n’ayant pas les moyens d’acheter des moustiquaires - sont particulièrement exposées.

Yako Adhiku, 40 ans, vit dans une maison ronde en terre battue avec un toit de chaume dans la ville d’Aru. Elle a réalisé pour la première fois que sa fille de deux ans, Asizu, avait attrapée la peste lorsque les ganglions lymphatiques de son cou ont commencé à enfler.

Elle a également perdu l’appétit, a eu de la fièvre et ses gencives étaient très rouges, a déclaré Yako. Craignant que sa fille ne meure, elle l’a emmenée en toute hâte au centre de santé, où on lui a donné des comprimés, ainsi qu’à toute sa famille, au cas où elle aurait été infectée elle aussi.

La peste se traite facilement avec des antibiotiques, qui sont disponibles dans la plupart des zones de santé de l’Ituri. Mais il est important de se faire soigner rapidement après avoir remarqué des symptômes qui sont d’autant plus difficiles à traiter que la maladie se propage dans l’organisme.

Yako a expliqué aux chercheurs qu’elle voyait souvent des rats courir autour de sa maison et qu’elle avait emprunté un chat pour essayer de les éloigner de chez elle. L’existence même de la peste ici nous rend pauvres, dit-elle. Je dois m’occuper de mon enfant malade et je n’ai donc plus le temps d’aller aux champs et de cultiver.

Un rapport récemment publié par la CASS dans les trois zones de santé ciblées de la province de l’Ituri a révélé que, bien que les communautés soient conscientes des facteurs aggravants qui augmentent leur exposition à la peste, la pauvreté, le conflit et le déplacement ont fait qu’elles ne sont pas en mesure de prendre des mesures pour se protéger et protéger leurs enfants. Le problème est exacerbé par :

- Un manque de ressources, obligeant de nombreuses personnes sans lit à dormir sur le sol de leur maison, des pratiques funéraires dangereuses et une mauvaise élimination des déchets ;

- Des personnes cherchant à se faire soigner par des méthodes traditionnelles plutôt que par des centres de santé reconnus ;

- Le manque d’options sûres pour stocker la nourriture et le bétail - ce qui oblige les familles à garder les animaux et les récoltes dans leurs maisons pour éviter les vols plutôt que dans des bâtiments extérieurs ;

- Le changement climatique, la pauvreté et l’insécurité régionale, qui ont rendu les conditions sur le terrain plus propices à la propagation de diverses maladies dans une province où de nombreux groupes armés sont actifs et où des milliers de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays ;

- Les impacts plus larges de la COVID-19, qui ont laissé les familles plus pauvres et moins capables de répondre aux besoins de base des ménages tels que l’approvisionnement en eau et l’assainissement ;

- Les capacités limitées de dépistage de la peste, qui restreignent la capacité des médecins à fournir un diagnostic en laboratoire et rendent difficile le suivi précis de la progression de la maladie.    

L’UNICEF lance un appel à l’aide pour soutenir les communautés touchées par la peste par le biais d’une campagne d’éradication des rats et des puces et la construction de maisons plus résistantes aux rongeurs et aux insectes dangereux, y compris la fourniture de lits pour les enfants fabriqués à partir de matériaux disponibles localement.

Nous voulons donner aux parents les moyens, dans la mesure du possible, de fournir des lits aux enfants et d’empêcher les jeunes de devoir dormir sur le sol où ils sont plus exposés à la peste par les piqûres de puces, a déclaré Mme Scott Moncrieff.

Dans le même temps, nous voulons faire en sorte que les chefs de famille et les agriculteurs de subsistance puissent vivre dans un environnement sûr, avec les moyens de conserver leur nourriture et leur bétail en toute sécurité dans des bâtiments distincts de ceux où ils vivent et dorment.


lundi 23 août 2021

Détérioration continue de la situation de protection des civils dans le Territoire de Beni (OCHA)

La protection des civils dans le Territoire de Beni, province du Nord-Kivu, notamment dans la Zone de santé d’Oicha, ne cesse de se détériorer à cause des attaques armées. Durant la première quinzaine du mois d’août, au moins 27 civils ont été tués dans cette zone. La majorité de ces incidents s’est produite dans la localité de Mamove, à l’ouest d’Oicha centre, où 37 autres civils avaient déjà été tués en juillet 2021.

A Kainama, au nord-est d’Oicha, deux attaques ont été signalées depuis le 10 août, après plus de quatre mois d’une accalmie qui a permis le retour d’environ 7.500 personnes qui s’étaient réfugiées à Boga, en Ituri, entre juin et juillet 2021. Par ailleurs, des hommes armés ont tué 10 autres civils lors d’une attaque, le 14 août 2021 à Kikingi, dans la Zone de santé de Kamango, au nord-est du territoire de Beni. Une dizaine de personnes ont également été grièvement blessées, et plusieurs autres enlevées.

Plus de 9.300 personnes en provenance de Kikingi et des villages voisins se sont déplacées vers les localités de Loanoli et Nobili à Kamango. A ce jour, plus de 710.000 personnes sont déplacées dans le Territoire de Beni. Persistance de violences armées dans le Territoire de Masisi Après plus de cinq semaines d’accalmie dans le groupement Biiri, de nouveaux affrontements, le 12 août 2021, entre l’armée congolaise et un groupe armé ont entrainé le déplacement de plus de 3.000 personnes dans le secteur Osso Banyungu, en Territoire de Masisi. Parmi elles, des retournés en provenance de Masisi centre qui se sont dirigés vers les villages de Loashi, Mukohwa, Masisi centre et d’autres lieux.

La situation de protection des civils continue de se dégrader dans le secteur Osso Banyungu. Des hommes armés ont enlevé au moins cinq civils au village de Loashi lwa Bashia dans le groupement Biiri le 7 août 2021. Une des personnes enlevées a été relâchée après avoir payé une rançon, tandis que les quatre autres sont toujours portées disparus. Le même jour, deux femmes qui revenaient des champs ont été violées par des éléments d’un groupe armé actif dans la zone. Ces différents incidents risquent de freiner le retour des déplacés vers leurs zones de provenance. Pour rappel, des violences armées dans le Territoire de Masisi touchant le secteur Osso Banyungu, ont poussé plus de 59.000 personnes au déplacement entre juin et juillet 2021.

Arrivée de nouveaux déplacés dans le Territoire de Walikale

Plus de 17.500 personnes déplacées sont arrivées depuis le 5 août dans les localités de Biriko et Bosurungi du groupement Waloa-Loanda, du Territoire de Walikale. 6.000 d’entre elles ont fui des affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé dans la localité de Ziralo en Territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, tandis que les 11.500 autres se sont déplacées préventivement des groupements d’Ufamando 1 et 2 du Territoire de Masisi, redoutant des opérations militaires contre un groupe armé dans la région. Ces déplacés sont logés dans des familles d’accueil et des centres collectifs (écoles et églises). Elles présentent des besoins multisectoriels, notamment en abris, surtout pour les familles logées dans les centres collectifs.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et son partenaire CARITAS fournissent depuis le 11 août 2021 une assistance alimentaire à 23.000 personnes déplacées dans le secteur Osso Banyungu. Celles-ci ont fui les violences armées entre juin et juillet 2021 dans les groupements Bapfuna, Biiri, Buabo et Banyungu. Cette assistance cible les déplacés qui vivent dans les centres collectifs et sites de déplacement. A Masisi Centre, plus de 1.500 ménages déplacés installés dans les écoles ont besoin d’être relocalisés afin de permettre la poursuite normale de cours pour les élèves. Dans le territoire de Lubero, près de 8.000 personnes ont urgemment besoin d’une assistance humanitaire. Elles ont perdu leurs maisons après des glissements de terrain à la suite des pluies diluviennes qui se sont abattues le 8 août 2021 dans la région de Kamandi-Lac, sur la côte Ouest du lac Edouard. Plus de 420 maisons ont été détruites et 614 autres inondées ; des partenaires humanitaires envisagent de mener une évaluation rapide multisectorielle afin de mieux identifier les besoins multisectoriels nécessaires.


En détention provisoire depuis le 25 juin 2021, la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe rejette la demande de liberté provisoire du DG intérimaire de BCECO

Ayant sollicité la liberté provisoire, la Cour d’Appel siégeant mercredi 18 août 2021 en chambre foraine à la Prison centrale de Makala n’a pas accédé à la demande du Directeur général intérimaire de BCECO Théophile Matondo Mbungu qui juge sa détention « illégale ». La partie civile, la Rd Congo, qui venait d’être désignée a sollicité une courte remise pour qu’elle s’imprègne des éléments du dossier et la prochaine audience est programmée pour le lundi 23 août 2021.

Selon le document d’accusation, en date du 25 juin 2021, Théophile Matondo Mbungu, Directeur général intérimaire du BCECO a été invité au Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa-Gombe. Après son audition par le magistrat instructeur, il a été placé sous mandat d’arrêt provisoire, selon les informations qui ont circulé dans les réseaux sociaux. Dès lors, il est détenu à la prison centrale de Makala.

La première audience dans cette affaire était fixée au 12 août 2021 à la prison. Selon la citation à prévenu, Matondo aurait frauduleusement détourné : la somme de 10.057.317 USD (dix millions cinquante-sept mille trois cent dix-sept dollars américains) dans l’exécution des contrats sur les travaux de soutirage et de construction de la ligne 220KV ainsi que la construction de deux postes pour l’alimentation en électricité du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. La somme de 5.026.384 USD (cinq millions vingt-six mille trois cent quatre-vingt-quatre dollars américains), correspondant à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour prestation des services par la société AEE POWER dans l’exécution des mêmes contrats.

Bref rappel des faits

Ce procès qui se déroule en toute discrétion fait pourtant suite aux rapports de l’Inspecteur Général des Finances, chef des services, Aligenti sur la question. Les deux marchés ont été complètement exécutés et réceptionnés à la satisfaction de toutes les parties prenantes.

 Pour rappel, les deux marchés ont été conclus à l’issue d’un appel d’offres international restreint lancé par le BCeCo (Maître d’ouvrage délégué) pour le compte du Gouvernement de la République Démocratique du Congo (Maître d’ouvrage). Les deux contrats ont été signés avec la société Africa Equipment & Engineering (AEE) POWER.

Quelques temps après l’exécution de ces marchés, l’Inspection Générale des Finances a diligenté une mission de contrôle et de contre-expertise des travaux exécutés par la société AEE POWER. Les rapports de ces missions indiquent qu’il y aurait surfacturation desdits marchés et que la TVA facturée par la société AEE POWER n’aurait jamais été reversée au trésor public. C’est sur base de ces rapports que Théophile Matondo Mbungu est poursuivi pour détournement de fonds.

 

Du détournement de la somme de 10.057.317 USD

Selon le rapport de l’IGF, il semblerait (c’est le verbe utilisé) qu’il y a surfacturation des travaux exécutés dans le cadre du projet d’électrification du Parc Agro-industriel de Bukanga Lonzo dans le but de détourner le fonds public.

En effet, selon nos sources, ces marchés ont fait l’objet d’un appel d’offres international restreint et que toutes les étapes de passation des marchés auraient été suivies. Il serait donc impossible de parler de la surfacturation dans un marché passé par appel d’offres. 

Aussi, ces marchés ont été passés par des commissions spécialisées comprenant les représentants des entités impliquées à savoir la Primature, le Ministère de l’Energie, la SNEL et un bureau d’Etudes international. Il est donc impossible dans ce contexte de ces marchés de parler de la surfacturation. Peut-être d’autres éléments diraient le contraire.

 

Du détournement de la somme de 5.026.384 USD de la TVA

Selon toujours le même document d’accusation, le DG intérimaire Théophile Matondo aurait détourné la somme de 5.026.384 USD correspondant à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour prestation des services par la société AEE POWER. Selon les informations à notre possession, ces contrats ne comprenaient pas ladite TVA. Il faut enfin noter qu’après enquête, le BCECo n’avait jamais procédé aux paiements de l’Entreprise AEE POWER. Pour la simple raison que le BCECO n’a jamais reçu des fonds publics au paiement de cette entreprise. Les factures de l’entreprise étaient payées directement par le Trésor public. Le procès devrait donc aider à démontrer comment Théophile Matondo Mbungu s’y serait pris pour détourner ces fonds.

L’intéressé attend impatiemment l’aboutissement de son procès qui a entamé sa crédibilité étant donné qu’il est président des laïcs protestants de l’église du Centenaire.

Le Bureau central de coordination (B.Ce.Co) est un service public placé sous la tutelle du Ministère des Finances de la République Démocratique du Congo. Il a pour mission principale de gérer les projets et programmes sous financement propre ou des bailleurs des fonds, bi et multilatéraux.

Le Bureau central de coordination est la première agence d’exécution des projets de développement de la République démocratique du Congo mise en place après la reprise de la coopération avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM). Elle a été créée par le décret présidentiel n° 039/2001 du 8 août 2001. La mise en place du B.Ce.Co est apparue comme une réponse et un instrument de partenariat entre les bailleurs de fonds et les autorités de la République démocratique du Congo dans la gestion, le financement et l’exécution des projets sectoriels et multisectoriels.

À la suite de la reprise de la coopération avec les institutions financières internationales notamment la Banque mondiale en 2001, le Bureau central de coordination a géré la composante sociale, pour une valeur d’environ 139.214.000 USD, du plus grand programme d’urgence que le pays n’ait jamais connu, à savoir le Programme multisectoriel d’urgence de réhabilitation et de reconstruction (PMURR) dont le financement total s'est situé aux environs de 700 millions de dollars américains.


mardi 10 août 2021

Fally Ipupa devient officiellement Ambassadeur national de l’UNICEF

Le chanteur congolais Fally Ipupa a été nommé Ambassadeur national de l’UNICEF en République Démocratique du Congo (RDC) en marge de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel. L’artiste musicien rejoint ainsi les centaines d’artistes, d’athlètes et de personnalités à travers le monde qui mettent leur talent au service de la promotion des droits de l’enfant.

« En endossant ce nouveau rôle d’Ambassadeur national, Fally Ipupa prêtera sa voix et son talent pour que chaque enfant congolais jouisse pleinement de tous ses droits », a déclaré Edouard Beigbeder, Représentant de l’UNICEF en RDC. Depuis 2017, Fally Ipupa est engagé aux côtés de l’UNICEF pour la lutte contre la malnutrition qui touche chaque année 10 millions d’enfants à travers la RDC. En tant qu’Ambassadeur national, l’artiste continuera à donner de la voix pour promouvoir, protéger et soutenir les pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.

« Je connais les problèmes et les attentes des enfants et de la population et j’espère avoir assez d’énergie pour continuer à apporter mon aide à ces enfants », a déclaré Fally Ipupa. « Chaque enfant a le droit d’avoir le meilleur départ possible dans la vie puisque les 1.000 premiers jours ont des effets à long terme sur son avenir ».

La Semaine de l’allaitement maternel est l’occasion de rappeler que le lait maternel est le seul aliment et la seule boisson dont un nourrisson ait besoin pendant ses six premiers mois. En RDC, un nourrisson sur deux reçoit des liquides et des aliments en plus du lait maternel au cours de ses six premiers mois de vie, ce qui contribue à la malnutrition, aux maladies et même aux décès d’enfants.

L’UNICEF et le Ministère de la Santé ont lancé l’année passée la campagne « Plus Fort Avec Le Lait Maternel Uniquement » qui vise à encourager des politiques favorables à l’allaitement et des changements sociaux pour arrêter de donner de l’eau aux nourrissons de moins de six mois. Cette campagne vise à informer les autorités politico-administratives, les Partenaires techniques et financiers, les ONG, les entreprises, les associations, les médias ainsi que les communautés et les familles de l’importance de promouvoir, protéger et soutenir les mères pour mieux allaiter leurs enfants afin de bénéficier d’un meilleur départ dans la vie.

Le lait maternel sauve la vie des enfants car il contient des anticorps qui renforcent leur organisme et les protègent contre de nombreuses maladies de l’enfance. Alors que le nombre de cas de coronavirus continue d’augmenter en RDC, l’UNICEF encourage les femmes à continuer d’allaiter au sein.

mardi 29 juin 2021

La situation déplorable de la RDC 61 ans après l’indépendance appelle une nouvelle intelligence pour redresser la barre

A l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo (RDC), la Présidente du mouvement Le Congo Mérite Mieux (CMM), Philo Makiese Sitina, dresse un diagnostic alarmant du pays et propose des pistes de solution pour freiner la descente aux enfers. Mme Philo Makiese rappelle tout d’abord que la RDC est dans une situation économique, politique, sociale et sécuritaire qui met actuellement les populations congolaises face à plus de problèmes que de solutions. Sur le plan social, les Congolais meurent de faim, ils n’ont pas d’emplois, ni d’accès aux services sociaux de base. 

En effet, la santé, l’éducation, l’assurance sociale, les transports, la justice (les réformes opérées sur le plan de la justice, à savoir les nominations des magistrats, teintées de tribalisme et népotisme) restent hors de portée des populations et cet état des choses appelle à des réactions urgentes. L’économie de la RDC est par terre : l’État ne crée pas d’entreprises de production, alors qu’on sait qu’une économie forte se fait sur la base de la production. La plupart des entreprises implantées en République Démocratique du Congo opèrent dans le secteur du commerce d’importation, avec des produits qu’elles ne produisent pas. Ces entreprises vendent aux populations la production des autres, et ces entreprises qui sont ainsi créées appartiennent souvent aux étrangers, notamment dans les mines et l’agroalimentaire où les supermarchés et les entreprises d’importation d’aliments demeurent la propriété d’étrangers. 

Sur le plan de la sécurité, l’Est de la République, toujours instable demeure le ventre mou du pays. Malgré l’instauration de l’état de siège, les tueries continuent. On constate même que les assaillants ont changé de mode opératoire, comme à Beni, où ils se comportent maintenant comme des terroristes islamistes, en faisant recours aux bombes artisanales. Sur le plan politique, les réformes attendues pour conduire le peuple aux élections en 2023 se font toujours attendre, et celles entreprises provoquent des réactions de rejet, à l’instar de la déclaration de la Conférence de évêques du Congo (CENCO), qui a dénoncé ces nouveaux textes estimant qu’ils « n’apportent pas les réformes exigées et ne garantissent pas des élections crédibles pour les cycles à venir. ». D’autre part, le processus électoral n’est guère respecté. Les élections à la base n’ont jamais été organisées depuis 2006. L’État se focalise sur l’organisation des élections législatives et présidentielles, alors que le processus devait commencer à la base avec l’élection des conseillers municipaux, pour aboutir aux élections présidentielles, au sommet. 

En RDC, l’on a inversé le processus. Au Congo, on va désormais en politique pour la recherche des biens matériels et de l’argent, mais pas pour une idéologie. A l’issue de l’élection présidentielle de 2018, le pouvoir était une coalition des plateformes CACH et FCC, mais avec des intérêts divergents, alors qu’un tel attelage suppose tendre vers un objectif commun. Aujourd’hui, l’Union Sacré de la Nation, instaurée par le Président de la République, peine à unir autour des intérêts communs. Il suffit de voir comment s’est soldée la demande de levée des immunités de l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo sur l’affaire Bukanga Lonzo pour s’en convaincre. Compte tenu de ce tableau peu reluisant et afin d’aboutir à quelques pistes de solutions, la présidente du CMM, Philo Makiese Sitina soutient que le Congo mérite une nouvelle intelligence, qui suppose une vision pour le Congo, des stratégies et des objectifs dignes de la RDC. 

Elle invite donc les Congolais à se rendre compte de l’urgence de la situation et de la nécessité d’agir pour sauver le Congo, et propose les pistes de solution ci-après :

Sur le plan politique et diplomatique

- Le Congo doit se doter des moyens d’un État, lui permettant d’exercer l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire ;

- Se doter d’une armée capable de défendre chaque mètre carré du territoire national et de dissuader toute agression, que ce soit à l’extérieur ou en interne ;

- Faire asseoir une justice forte et juste qui garantisse le respect de la constitution et des lois du pays ;

- Revoir ses relations avec ses voisins, notamment l'Ouganda et le Rwanda, avec lesquels dans un passé récent, il entretenait des relations difficiles ;

- Imprimer un leadership fort dans la sous-région digne d'un grand pays ;

- Au niveau local, assurer une mise en place effective de la décentralisation, afin de permettre à nos entités locales d'avoir les moyens nécessaires pour leurs développements ;

- La nouvelle intelligence suppose une vision pour le Congo, des stratégies et des objectifs dignes du Congo.

Sur le plan économique :

- Au vu du potentiel extraordinaire que possède le pays (sol, sous-sol, cours d’eau, climat, etc.), nous devons maintenant être aptes à transformer tout ce potentiel en force de production qui assurera la prospérité économique du pays. Cette prospérité donnera à son tour les moyens d’avoir une diplomatie efficiente, parce qu’un pays qui n’a pas de ressources ne peut pas être fort diplomatiquement ;

 - Il faudrait notamment étudier comment utiliser nos ressources naturelles (par exemple l’eau) pour qu’elles soient profitables pour notre pays et aux Congolais, sachant que :

1. La RDC est un des plus grands réservoirs d’eau douce en Afrique, grâce à son grand fleuve et ses affluents, mais aussi grâce à ses nombreux lacs ;

2. Le Congo est le 2e poumon de la planète, grâce à sa forêt équatoriale ;

3. Notre pays possède autant de terres arables qui peuvent nourrir toute la planète ;

4. Il possède aussi un sous-sol avec des minerais, parmi lesquels, le cobalt, le coltan, qui interviennent dans la fabrication d’objets technologiques de pointe (ordinateurs, smartphones, satellites, moteurs d’avions, fusées, batteries de voitures électriques, etc.).

Sur le plan culturel

- Sur le plan culturel, il y a une forte ascendance de l’étranger sur nous. Certains éléments importants de notre culture comme la danse, la musique, la cuisine, les arts, méritent d’être fortement valorisés. - Il convient aussi par conséquent, de valoriser nos langues nationales et de les étudier dès l’école élémentaire, et valoriser nos arts pour en faire des moteurs du développement de la RDC (sculpture, peinture, musique, etc.).

- La musique qui est l’un des arts les plus représentatifs de notre culture, et qui localement est déjà un vecteur de cohésion, peut être une source de revenus importants, si on la dote de moyens de production et d’expansion ou de distribution.

- Il y a également notre folklore qui est un élément touristique important, qui peut tout aussi attirer des ressources financières à travers l’organisation des festivals et divers autres manifestations culturelles ;

Après 61 ans d’errance sur le plan politique, économique et social, conclut Madame Philo Makiese Sitina, il est grand temps de prendre le destin de notre pays en main et de contribuer tous, et chacun à son niveau, à l’édification d’un Congo meilleur.