Le président de l'Union Internationale des Banyamulenge (UIB), Willy S. Kiyana, a adressé le 8 septembre 2025 à l'attention de Me Moise Nyarugabo, aux autorités nationales, régionales et internationales ainsi qu'à l'opinion publique nationale et internationale une correspondance sur la vérité et la responsabilité de cet acteur politique.
Après une lecture attentive de la récente lettre publique ainsi que des déclarations de Me Moïse Nyarugabo sur les réseaux sociaux, l'Union Internationale des Banyamulenge (UIB) se voit dans l'obligation de rétablir la vérité. Ses propos, empreints de contrevérités et d'un égoïsme politique manifeste, appellent une clarification historique et morale.
"Votre nom, Me Moïse Nyarugabo, demeure étroitement lié à l'embrasement et au prolongement des conflits meurtriers en République Démocratique du Congo, en particulier dans sa partie orientale. Les conséquences tragiques de vos actes et de vos choix politiques ont contribué à la souffrance, au déplacement forcé et à la mort de milliers de familles Banyamulenge".
Sur la responsabilité historique de Moïse Nyarugabo
1996 : Vous avez rejoint la rébellion de l'AFDL qui, tout en renversant le régime en place, a ouvert la voie à une série de conflits sanglants. Sous la bannière du RCD-Goma, avec l'appui d'Azarias Ruberwa Manywa et du Colonel Jules Mutebutsi, des massacres de civils Banyamulenge à Minembwe et à Bukavu furent orchestrés.
Août 1998 : Sur instruction, vous quittez Kinshasa pour Kigali afin de lancer la rébellion du RCD-Goma. Vous avez alors abandonné vos propres gardes du corps, livrés à une mort certaine, pour la préservation de vos seuls intérêts.
2002 : En complicité avec le Rwanda, vous avez envoyé des troupes sur les Hauts-Plateaux de Minembwe afin de briser l'opposition de jeunes Banyamulenge refusant de rejoindre votre rébellion. Le prix fut lourd : de nombreuses femmes, enfants et jeunes militaires périrent.
2015-2016 : Avec la complicité du président Joseph Kabila, vous avez toléré l'infiltration d'une rébellion burundaise, appuyée par des forces spéciales rwandaises. Votre silence fut perçu comme une approbation implicite de cette entreprise.
2019-2020 : Plusieurs réunions secrètes entre officiers rwandais et milices Mai-Mai, tenues à Kigoma, Mwanza et Mulima, visaient à planifier l'extermination des Banyamulenge. Ces rencontres bénéficièrent de financements considérables et d'une coordination officielle.
2020-2021 : Face aux massacres perpétrés par Red Tabara et les Mai-Mai, vous avez transformé l'auto-défense civile Twirwaneho en une rébellion offensive, entraînant une guerre fratricide. L'assassinat du Colonel Michel Rukunda alias Makanika en février 2025 par un commando rwandais illustre la dérive meurtrière de cette orientation.
20 février 2025 : La transformation de Twirwaneho en M23/AFC, annoncée à Gisenyi, a marqué une escalade dramatique. La prise de Minembwe et la violation du cessez-le-feu signé à Doha en juillet 2025 par l'envoi de nouveaux bataillons M23/AFC/RDF dans les Hauts-Plateaux ont aggravé l'agonie de notre communauté.
Aujourd'hui encore, avec le soutien actif du Rwanda, vous poursuivez un plan visant à contrôler Uvira ainsi que les Hauts-Plateaux de Fizi et Mwenga, par des massacres, des violences sexuelles et la déstabilisation systématique de la région.
Position de principe
Votre posture consistant à vous présenter comme victime est indigne et hypocrite. Vous êtes, à la fois, l'instigateur et l'artisan des malheurs de votre communauté. Partout où l'AFC et le M23 imposent leur présence sous votre conduite, les populations civiles vivent l'enfer.
L'UIB réaffirme que vous devez répondre de vos actes devant la justice, tant nationale qu'internationale. Les Banyamulenge aspirent à vivre en paix, dans la dignité et la sécurité, sur leurs terres ancestrales. Toute personne compromettant cette aspiration portera la responsabilité de ses actes devant l'Histoire.
Enfin, l'UIB rejette catégoriquement vos accusations infondées contre les forces burundaises TAFOC, qui constituent aujourd'hui un rempart de protection en l'absence de l'autorité effective de l'État congolais.
Exigences légitimes
L'UIB exige le respect scrupuleux des frontières coloniales définies le 10 mai 1910 par l'Allemagne, la Belgique et l'Angleterre. Il revient à l'État congolais, d'exercer pleinement son autorité sur tout le territoire national, en adoptant une législation rigoureuse contre le discours de haine et l'impunité.
À la communauté internationale, d'instaurer un tribunal pénal international pour le Congo, chargé de documenter, enquêter et juger les crimes commis dans l'Est du pays. "Nous vous appelons une dernière fois à mettre fin à vos agissements destructeurs, à reconnaître vos responsabilités et à accepter que justice soit rendue".
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