La protection des civils dans le Territoire
de Beni, province du Nord-Kivu, notamment dans la Zone de santé d’Oicha, ne
cesse de se détériorer à cause des attaques armées. Durant la première
quinzaine du mois d’août, au moins 27 civils ont été tués dans cette zone. La
majorité de ces incidents s’est produite dans la localité de Mamove, à l’ouest
d’Oicha centre, où 37 autres civils avaient déjà été tués en juillet 2021.
A Kainama, au nord-est d’Oicha, deux
attaques ont été signalées depuis le 10 août, après plus de quatre mois d’une
accalmie qui a permis le retour d’environ 7.500 personnes qui s’étaient
réfugiées à Boga, en Ituri, entre juin et juillet 2021. Par ailleurs, des
hommes armés ont tué 10 autres civils lors d’une attaque, le 14 août 2021 à
Kikingi, dans la Zone de santé de Kamango, au nord-est du territoire de Beni.
Une dizaine de personnes ont également été grièvement blessées, et plusieurs
autres enlevées.
Plus de 9.300 personnes en provenance de
Kikingi et des villages voisins se sont déplacées vers les localités de Loanoli
et Nobili à Kamango. A ce jour, plus de 710.000 personnes sont déplacées dans
le Territoire de Beni. Persistance de violences armées dans le Territoire de
Masisi Après plus de cinq semaines d’accalmie dans le groupement Biiri, de
nouveaux affrontements, le 12 août 2021, entre l’armée congolaise et un groupe
armé ont entrainé le déplacement de plus de 3.000 personnes dans le secteur
Osso Banyungu, en Territoire de Masisi. Parmi elles, des retournés en
provenance de Masisi centre qui se sont dirigés vers les villages de Loashi,
Mukohwa, Masisi centre et d’autres lieux.
La situation de protection des civils continue de se dégrader dans le secteur Osso Banyungu. Des hommes armés ont enlevé au moins cinq civils au village de Loashi lwa Bashia dans le groupement Biiri le 7 août 2021. Une des personnes enlevées a été relâchée après avoir payé une rançon, tandis que les quatre autres sont toujours portées disparus. Le même jour, deux femmes qui revenaient des champs ont été violées par des éléments d’un groupe armé actif dans la zone. Ces différents incidents risquent de freiner le retour des déplacés vers leurs zones de provenance. Pour rappel, des violences armées dans le Territoire de Masisi touchant le secteur Osso Banyungu, ont poussé plus de 59.000 personnes au déplacement entre juin et juillet 2021.
Arrivée
de nouveaux déplacés dans le Territoire de Walikale
Plus de 17.500 personnes déplacées sont
arrivées depuis le 5 août dans les localités de Biriko et Bosurungi du
groupement Waloa-Loanda, du Territoire de Walikale. 6.000 d’entre elles ont fui
des affrontements entre l’armée congolaise et un groupe armé dans la localité
de Ziralo en Territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, tandis que les 11.500 autres se
sont déplacées préventivement des groupements d’Ufamando 1 et 2 du Territoire
de Masisi, redoutant des opérations militaires contre un groupe armé dans la
région. Ces déplacés sont logés dans des familles d’accueil et des centres
collectifs (écoles et églises). Elles présentent des besoins multisectoriels,
notamment en abris, surtout pour les familles logées dans les centres
collectifs.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) et
son partenaire CARITAS fournissent depuis le 11 août 2021 une assistance
alimentaire à 23.000 personnes déplacées dans le secteur Osso Banyungu.
Celles-ci ont fui les violences armées entre juin et juillet 2021 dans les
groupements Bapfuna, Biiri, Buabo et Banyungu. Cette assistance cible les
déplacés qui vivent dans les centres collectifs et sites de déplacement. A
Masisi Centre, plus de 1.500 ménages déplacés installés dans les écoles ont
besoin d’être relocalisés afin de permettre la poursuite normale de cours pour
les élèves. Dans le territoire de Lubero, près de 8.000 personnes ont urgemment
besoin d’une assistance humanitaire. Elles ont perdu leurs maisons après des
glissements de terrain à la suite des pluies diluviennes qui se sont abattues
le 8 août 2021 dans la région de Kamandi-Lac, sur la côte Ouest du lac Edouard.
Plus de 420 maisons ont été détruites et 614 autres inondées ; des partenaires
humanitaires envisagent de mener une évaluation rapide multisectorielle afin de
mieux identifier les besoins multisectoriels nécessaires.
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