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dimanche 19 juin 2022

Près d’une cinquantaine de bénéficiaires de la grâce présidentielle libérés de la Prison Centrale de Makala

« La Prison centrale de Makala héberge 9.200 personnes mais elle a été construite pour 1.500 pensionnaires. Le directeur de la prison l’a dit samedi lors de la libération de près de 50 prisonniers, bénéficiaires de la grâce présidentielle », a déclaré le directeur de la Prison Centrale de Makala, Joseph Yusufu.

C’était le 18 juin 2022 lors de la cérémonie d’exécution de l’ordonnance présidentielle du 31 décembre 2021 présidée par le vice-ministre de la Justice, Amato Bayubasire Mirindi à la Prison Centrale de Makala en présence du Secrétaire Général à la Justice et de Mme le Directeur-Chef des Services Pénitentiaires.

Le Vice-ministre de la Justice, Amato Bayubasire

Pour le directeur de la Prison Centrale de Makala, la journée d'aujourd'hui est spéciale et restera non seulement inscrite dans l'histoire de cet établissement pénitentiaire, mais aussi gravée dans les cœurs de ses pensionnaires qui croyaient être abandonnés mais finiront par comprendre que la société Congolaise a encore besoin d'eux après leur séjour dans ce milieu carcéral pour ce geste qui fera en sorte que la prison soit tant soit peu désengorgée.

« Vous comprendrez que la Prison Centrale de Makala fut construite pour n'accueillir que 1.500 pensionnaires mais au jour d'aujourd'hui, elle regorge en son sein un effectif de 9.212 donc une hyper surpopulation avec beaucoup de risques tant sur le plan sanitaire que sur le plan sécuritaire. Les statistiques pour la journée du 18 juin 2022 indique un effectif total de 9.212 détenus dont 206 femmes accompagnées de 15 enfants ; 498 mineurs dont 490 garçons et 8 filles. Inculpés : 1.640 Prévenus ; 4.603 condamnés : 2.265 », a relevé le directeur de la Prison Centrale de Makala.

Josep Yusufu, Directeur de la Prison

Joseph Yusufu a profité de cette occasion pour que le vice-ministre s’imprègne personnellement de cette situation si récurrente devenue un "fléau". Pour ce, il a proposé quelques mesures qui doivent être prises en compte pour palier à cette situation notamment, que les magistrats se dessaisissent des cas bénins ; que les parquets puissent envoyer les réquisitions afin d'emprisonnement à la prison pour des détenus dont les arrêts sont déjà rendus, que les transfèrements se fassent pour un bon nombre des condamnés vers d'autres prisons des provinces et que les propositions de libération conditionnelle soient traitées avec rapidité.

Des bénéficiaires de la grâce présidentielle

Le vice-ministre de la Justice, Amato Bayubasire a aperçu que les prisonniers en instance de libération étaient très contents. Il a dit que « je voudrais vous dire que le président de la République qui a décidé de vous accorder la grâce et vous donne aussi la chance de rentrer dans vos activités actuelles à la cité mais il ne veut pas (nous tous aussi) que vous repreniez les mêmes infractions qui ont fait que vous soyez en détention. Le temps que vous avez passé en détention, j’espère que ça a été un moment pour changer le comportement ».

Pour le vice-ministre de la Justice, celui qui demain après-demain va reprendre les mêmes infractions pour lesquelles il s’est retrouvé à la Prison centrale de Makala, il ne bénéficiera plus de la grâce présentielle parce qu’il sera un récidiviste. Il restera en détention jusqu’à purger sa peine totale.

« Quand Mme la ministre d’Etat, ministre de la Justice, Rose Mutombo, a été ici avec moi, avait annoncé que nous allions rentrer pour procéder à l’exécution de l’ordonnance présidentielle accordant la libération à certains prisonniers. Elle m’a demandé de faire vous libérer ».

Des femmes bénéficiaires de la grâce présidentielle

« En principe, c’est plus de 200 personnes qui devaient sortir. Aujourd’hui, vous allez sortir à 46. Je reviendrai lundi pour que tous les autres bénéficiaires sortent. Je ne souhaite pas qu’il y est de trafic ou la caution à payer sur la décision du chef de l’Etat ».

Jacky Ndala, un des bénéficiaires

Parmi les bénéficiaires de la grâce présidentielle se trouve Jacky Ndala, président de la ligue des jeunes du parti politique Ensemble de la République de Moise Katumbi qui attendait sa libération depuis 6 mois.

Jacky Ndala, l'un des bénéficiaires

« Dire que je suis satisfait que c’est trop. Moi je suis quelqu’un de sincère. Je crois que ça fait six que nous devrions être libérés. Il faut que les gens le sachent. Mais c’est un grand jour pour nous, pour le Congo. J’aimerais ici saluer le discours du directeur de la Prison. C’est un Monsieur chevronné. Il a dit ce qui se passe en prison. Il n’a pas fait allusion à la légèreté. La Prison centrale de Makala est pléthorique. Les autorités doivent voir à la rigueur comment dégager certaines. C’est important. La RDC est en guerre. Il faut qu’on se le dise aujourd’hui. Nous quittons cette prison derrière les Fardc. Nous avons une seule mission, mobiliser la jeunesse, toute la jeunesse de ce pays, afin de soutenir nos forces et évidemment le chef de l’Etat qui est le commandant suprême des Forces armées pour bouter hors d’état de nuire l’ennemi de notre peuple ».

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