Une polémique s’observe autour du poste de rapporteur adjoint de l'Assemblée nationale réservé à l'opposition. Le parti politique Ensemble pour la République estime que ce poste lui revient de droit puisqu’il est la première force de l'opposition et qui dispose le seul groupe parlementaire de l'opposition au sein de cette institution.
Le tout commence par la déclaration de Francis Kalombo, porte-parole adjoint du parti de Moïse Katumbi qui estime qu’il y a des « opposants » qui sont de l'Union sacrée. Une position qui lui étonne étant donné que ces opposants ont soutenu l'Union sacrée mais ils se disent « opposants » pour embêter la vraie opposition. « Bon qu'à cela ne tienne. Tout le monde sait qu'ils ne sont pas des opposants mais ils sont inscrits comme opposants au sein de l'Assemblée nationale. Justement parce qu’ils sont venus en infiltration à l'opposition. Le pouvoir en place ne veut pas avoir une opposition. Il a créé son « opposition » pour qu'elle soit là pour embêter et prendre les voies qui reviennent à l'opposition.
Francis Kalombo affirme que l'Ensemble est dans l'opposition. Les autres sont dans l'Union sacrée. Il y a eu des élections où les gens se sont imposés. « Ce sont eux qui ont encouragé et applaudit. Ensemble pour la République n’a jamais dit que Félix-Antoine Tshisekedi a gagné les élections. Il est président de la République et nous disons qu’il est le chef de l’Etat de fait. Donc, nous nous ne sommes pas là pour applaudir comme les autres l’ont fait ».
Constant Mutamba a son candidat à ce poste
Constant Mutamba fait savoir que les députés de la Dynamique progressive de l'opposition républicaine (Dypro) inscrits dans l'opposition vont présenter un candidat au poste de rapporteur du bureau de l'Assemblée nationale. « Nous allons présenter un candidat au poste réservé à l'opposition au sein du bureau l'Assemblée nationale. Nous sommes d'ailleurs la principale force de l'opposition parce que les autres avaient contesté les résultats des élections. Donc, ils s'étaient écartés de la logique républicaine ».
Malgré ses trois députés à l'Assemblée nationale, Contant Mutamba soutient que l'opposition ne tient pas compte du poids politique au sein de l'Assemblée nationale. « Ici c'est une question de principe et de cohérence. Nos amis d’Ensemble de la République n'ont jamais accepté les résultats issus des élections générales organisées en 2023.
Sur quelle base se réclament-ils de l'opposition et sur la base des quels résultats, se demande le leader de la Dypro. « Est-ce que les mêmes élections qu’ils ont contesté ? Aujourd'hui le discours a changé. Ensemble pour la République reconnaît que c'est Félix-Antoine Tshisekedi qui est le président de la République. Nous n'avons jamais lu des déclarations contraires de l’Ensemble pour la République. Le jour où nous allons lire ces déclarations, nous allons reconnaître ce parti politique comme la première force de l'opposition au sein de l'Assemblée nationale. La Dypro est la seule force de l'opposition parlementaire qui est restée constante et cohérente ».
Pour Constant Mutamba, on a le choix d'appartenir à la majorité ou à l'opposition. Les députés membres de la Dypro avaient signé des fiches individuelles d'appartenance à l'opposition politique.
La majorité parlementaire constate que ce poste est ouvert à l’opposition
Le député Eliezer Tambwe de l’Union sacrée indique que ce poste est ouvert à tous les députés membres de l'opposition représentée à l’Assemblée nationale. A son avis, il s'agit d'une pratique démocratique, c'est-à-dire que « nous devons passer par les élections l'appartenance à l'opposition ou à la majorité. Selon le règlement d'ordre intérieur de l’Assemblée nationale, il stipule que dès qu'un membre se déclare de l'opposition, il bénéficie du même droit que les autres. Pour cette question de rapporteur adjoint, ce n'est pas un poste de nomination. C'est un poste électif pour accéder au bureau de l'Assemblée nationale ».
L’opposition dans sa pluralité présentera chacune un candidat. Les députés se connaissent entre eux vont devoir se décider. « Il y a plusieurs éléments qui entrent en danse par rapport à cette question. Nous pouvons voir par exemple la question de la probité morale. « Il n'existe pas dans notre loi, moins encore dans les pratiques parlementaires une opposition proche du pouvoir. Nous avons au sein de l’Assemblée nationale la majorité parlementaire, l'opposition et les non alignés. Par conséquent, il y aura des candidats qui vont se présenter. Nous regarderont leurs profils. D'ailleurs, ils vont battre la campagne électorale. Nous allons suivre les discours de chaque candidat. C'est sur base de ça que les députés vont devoir se décider ».
Le Nouvel Elan d’Adolphe Muzito partant pour la course
« Nous sommes écœurés de suivre que le porte-parole adjoint d'Ensemble pour la République, Francis Kalombo, traite les autres opposants comme étant une infiltration préparée par le pouvoir. Il doit savoir que l'alinéa 3 de l'article 26 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale exige aux partis et recrutements politiques de déposer au bureau provisoire la déclaration d'appartenance à la majorité ou à l'opposition dûment signée par chacun d'eux. C’est ce regrette le député de ce parti politique, Victor Bindu Tshangata.
Nouvel élan, son parti politique, a signé et confirmé son appartenance à l'opposition. Alors, il ne revient pas à Francis Kalombo ni à Ensemble pour la République, encore moins à Constant Mutamba de dire qui est de l'opposition et qui ne l'est pas. « L'opposition étant plurielle, Ensemble pour la République et sa mosaïque Dypro et Nouvel Elan, nous n'avons pas la même approche dans l'exercice de l'opposition au pouvoir. Nouvel Elan fait une opposition responsable non pas pour amuser la galerie avec des discours de haine contre les individus mais pour apporter son expertise et ses idées pour améliorer les quotidiens de nos populations et le décollage de notre pays ».
Nous encourageons ce qui est bien fait et nous nous opposons à ce qui est mal fait selon notre perception des choses en y proposant des solutions. Lorsque Constant Mutamba dit que c'est son regroupement politique qui constitue la seule opposition dans ces pays, Victor Bindu s'en moque. « Il se comporte de la même façon que Francis Kalombo. Car, la loi est claire là-dessus. Ce n'est ni Constant Mutamba ni Francis Kalombo qui ont signé les fiches d'appartenance à l'opposition de Nouvel Elan qui est allé aux élections sous le label de l'opposition. Nous avions, par souci de l'unité de l'opposition, adopté que le poste de rapporteur adjoint soit attribué ou confié à Ensemble pour la République. Mais de ce qui ressort de la déclaration de son porte-parole adjoint, il convient de confirmer que nos collègues n'ont pas été sincères ».
Cet élu de Kahemba estime que cette attribution n'était pas un droit mais un consensus trouvé entre les membres de l’opposition. De ce qui précède, « nous mettons en doute la sincérité de nos collègues de l'opposition dont Ensemble et Dypro et retirons notre signature de cette déclaration d'attribution de poste de rapporteur adjoint du Bureau de l'Assemblée nationale à Ensemble et considérant que le poste reste ouvert à toute l'opposition dont fait partie le Nouvel Elan, mon parti politique ».
L'élégance exige en démocratie qu'on félicite le gagnant mais ce n'est pas parce que le président de son parti politique, Adolphe Muzito, a félicité le président de la République pour son élection qu’il devient automatiquement membre de l'Union sacrée. C'est pathétique de penser comme cela. Dans sa déclaration, Francis Kalombo dit que le président Tshisekedi est président de fait. Car, il n'a pas gagné les élections, il est aberrant aujourd'hui que son regroupement s'accroche à ce poste. Pourtant, il resterait dans la résistance en suivant ces déclarations. Ensemble doit dire clairement s'il est dans l'opposition de la résistance ou s'il fait l'opposition républicaine.
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